lorsque tu as commencé dans le domaine de la comptabilité et des finances, tu n'as pas tout de suite été à ton compte. en effet, tu as d'abord intégré les rangs de la banque d'edenton. cette expérience t'a on ne peut plus marqué à tel point que tu eus envie de partir à ton compte le plus vite possible. malgré les clients mécontents et les autres employés tout aussi blasés, barbants, snobs ou complètement sans cervelle, tu as néanmoins tissé des liens avec l'une d'entre ces personnes. lillian king est en effet le seul souvenir positif que tu gardes de ton passage à l'institut financier du coin. vous aviez gardé contact même après ton départ, si bien qu'aujourd'hui, vous vous étiez donné rendez-vous au café du coin pour faire comme dans le temps : parler en mal des autres employés. tu arrivas le premier, l'heure de la pause de lilli n'était pas encore arrivé. tu commandas ton café et alla t'asseoir à une table. tu pris ton smartphone et ouvrit l'application nouvelles en l'attendant.

le nombre de gens que lily aimait à son lieu de travail était de zéro. tout ça parce que la seule personne qu’elle arrivait à supporter avait quitté la banque il y a un moment déjà. elle était coincée avec des personnes incompétentes, sans futur, sans talent. peut-être que sa barre était haute pour pouvoir la satisfaire, ça doit être son côté de fille de ville qui la rendait ainsi, peut-être ses parents aussi. qui sait réellement la raison pourquoi elle était si difficile avec ses collègues, mais le point reste le même: personne n’arrivait à sa hauteur peu importe comment elle le voyait. non, elle n’était pas trop prétentieuse ou arrogante, mais les gens dans le monde financier d’edenton manquait un peu de QI. elle se pointe à leur lieu de rencontre dans une vague de frustration après un appel reçu de sa secrétaire. elle capte cory du regard, mais elle se commande un café avant d’aller s’asseoir face à lui en lâchant un long soupire. “salut petit.” oui il est plus grand qu’elle, mais n’importe qui plus jeune qu’elle allait rester petit. c’était sa manière de tracer la ligne, même si sa ligne est devenue légèrement floue récemment avec un autre. “tu m’attends depuis longtemps?” non pas de bises, pas de câlins. c’est un ancien collègue avant tout.

ça ne prend que quelques minutes -pour ne pas dire près de quinze- pour que la jeune femme daigne enfin montrer le bout de son nez. elle te lance son fidèle "salut petit" qui te fait sourire, puis elle s’assoit devant toi. « j'avais peur que tu ne viennes pas... » dis-tu en riant. « mais t'es là, alors ça va. peu importe le temps que j'ai attendu. ». lilli avait sa façon bien à elle d'agir, de paraître et d'aborder les gens. tu te souviens que sur le coup, ça t'avait marqué, la trouvant instantanément froide et hautaine. ce n'est qu'au bout des mois passés à se côtoyer au travail que tu t'étais rendue compte qu'en fait, elle pensait comme toi : vos collègues étaient tous des vieux blasés, dinosaures préhistoriques plus stické sur leurs fonds de pensions que sur l'avenir des gens. bref, ça vous faisait au moins ça en commun... et de fil en aiguille, vous avez pu tisser ce genre de lien. très de base, mais tout de même positif. assez pour que vous vous revoyiez, même si ça faisait bientôt trois ans que tu étais parti. « comment tu vas ? » demandas-tu alors avant de prendre une gorgée de ton café qui avait légèrement refroidit.

elle fronce des sourcils à sa peur qu'il lui fait savoir. pourquoi je ne serais pas venue? enfin, elle était peut-être un peu chiante avec ses collègues, mais il n'y a pas de raisons qu'elle pose un lapin à cory, il n'était plus un employé et ils étaient des amis, en quelque sorte. après tout elle a accepté de venir prendre un café, ce n'était pas comme si elle allait juste le ghoster. elle l'aurait probablement fait avec les autres, et ce, volontairement. douce petite vengeance d'inviter un collège de la banque à un café simplement pour jamais se pointer. lily note mentalement cette idée dans sa tête avant de répondre à sa question. je vais bien et toi? elle souffle sur sa tasse de café avant de prendre une gorgée et grimacer parce que c'était chaud. comment ça se passe côté travail? t'as pas envie de revenir à la banque et me porter compagnie un peu? elle blague, parce que personne qui était assez intelligent ne quitterait son emploi indépendant pour travailler sous la directive d'une autre, à moins de ne pas exceller tout seul. si tu veux, je t'offre le poste de secrétaire, la mienne sert à rien. un peu offusquant de demander à un conseiller financier de devenir secrétaire, mais elle lui offre un sourire d'ange pour se faire pardonner et pour qu'il comprenne qu'elle blaguait.

lili avait son attitude, son caractère bien à elle et il t'avait fallu quelques semaines - voir même quelques mois - avant de complètement t'y faire. ce n'est pas une personne facile d'approche, au premier abord, mais vous aviez quand même réussi à créer ce qui se rapprochait étrangement d'une amitié. votre principal point commun était le commérage sur vos confrères et consoeurs de travail, mais depuis que tu avais quitté la banque, vos discussions étaient un peu plus espacée. « je sais que ton temps est précieux, peut-être qu'au final t'aurais pu décider que j'en valais pas la peine ! » dis-tu à la blague. tu lui demandas alors comment elle allait et elle te répondit aussitôt, ramenant instantanément le sujet boulot sur la table. tu souris lorsqu'elle te demandas de revenir à la banque, rigolant que sa secrétaire ne faisait pas l'affaire. « ou bien tu peux venir travailler avec moi, dans mon équipe. » dis-tu le plus sérieusement du monde. tes affaires allaient biens, pourquoi ne pas en profiter et lui offrir une autre opportunité ?