C'est possible que les choses se passent à la fois au ralenti et à une vitesse fulgurante? Parce que c'est comme ça que je me sens. Étourdi par ce baiser, mon corps suspendu dans le temps. Tes dents contre ma lippe me font soupirer avant que ta langue ne trouve la mienne et allume le feu à l'intérieur de mon bas-ventre. Désir instantané. C'est à peine si j'entends les tasses rouler derrière moi sur le plan de travail lorsque tu m'y déposes. Déjà vu. Je frissonne sous tes doigts et t'arrête malgré moi. Élan de conscience. Rylan... attend.. Je viens prendre ton visage entre mes mains et plonge mon regard dans le tien, haletante. Je met une ou deux secondes à me replacer les idées. Jeremy m'a donné son accord... mais j'veux d'abord te l'entendre dire. Coeur tambourinant. Dis-moi que t'es à moi... dis-moi que tu veux que j'sois à toi aussi. J'te demande pas d'me déballer ces trois mots dont celui avec un grand A, mais j'veux que notre relation soit claire, ici et maintenant.

Emporté. Avide d’elle, les gestes se faisaient presque trop brusque. Trop rapide. De son contact, l’homme en avait imaginé chaque détail. Abyssale désir. Elle l’emmenait sur un chemin terrifiant, mais tout aussi exaltant. Pourtant, lorsqu’elle l’arrêtait, pour lui demander de dire les mots. Ceux qu’ils pensaient. Rylan se retrouvait bloqué. Ovale prisonnier de ses mains. Son regard azurs transperçaient ses remparts. Il pouvait le sentir s’immiscer en lui. Pulsant affolé. Le souffle court, le blond sentait la douloureuse sensation tambouriné contre sa poitrine. Dans cet échange, les secondes s’étiraient dans une attente interminable. A elle ? Est-ce qu’il l’était ? Est-ce qu’il le serait ? Oui. Vérité percutante. Depuis leur première rencontre, Kris l’avait marquée. Fer bouillant sur la peau. Mais elle, serait-elle à lui ? Non. De cette réponse, l’homme en était presque sûr. Pourtant, il se lançait à corps perdu dans ce lien. Karmique. « J’le suis. » Murmure rauque. Sa main droite toujours sur le bas de son dos, il la laissait glisser pour venir entourer sa taille. Emprise. L’opaline de ses prunelles, s’assombrissaient. « Mais tu seras jamais à moi Kris. » Honnêteté glaçante.

Mon coeur est prêt à tout rompre. Ma cage thoracique, mes côtes, mon derme... Tout pour aller retrouver le tiens ne serait-ce que quelques secondes. Et ta réponse met du temps à arriver, le coureau qui ne veut pas tomber. J'ai l'impression d'attendre ma sentence de mort et c'est à peu près ce qui arrive d'ailleurs. Tu me redonnes du souffle en disant que t'es à moi, mais me le vole à nouveau en disant que moi, je ne serai jamais tienne. J'entrouvre les lèvres et sens l'émotion monter. Dis pas ça... c'est faux. Partiellement. Juste parce que je ne suis pas entièrement à toi ne veut pas dire que je ne le suis pas du tout... Je recule légèrement mon visage pour pouvoir bien te regarder, caresse ta joue de mon pouce. Mes sentiments pour toi ne sont pas moins vrais..

Traits séraphiques. De lui, elle se reculait pour s’exprimer. Dévoilant ainsi, une vue parfaite sur son ovale. Pouce sur sa joue. Ce qu’il lui avait dit, était loin d’être un reproche. C’était juste un fait. Un fait qu’il avait accepté, parce qu’après tout, c’était lui le nouveau. Levant sa main libre, Rylan venait entourer celle de la blonde. « J’dis pas l’contraire. » La forçant à éloigner sa main de sa joue, il la laissait retomber avec douceur sur sa cuisse à elle. « ça t’importe tant qu’ça qu’je te l’dise ? »

Tu dis pas le contraire, certes, mais presque. Enfin c'est comme ça que j'le vois et le ressens et ça m'fait peur. C'qui m'importe c'est que ce soit clair et défini entre nous Rylan... Si j'étais célibataire, ce serait une chose que d'avoir une relation un peu floue.. mais là? Tu retire ma main de ton visage et la pose sur ma cuisse. Je baisse la tête, ajoutant d'une petite voix: J'ai besoin d'une étiquette Rylan.. tu comprends ça?

Est-ce qu’il comprenait son besoin d’étiquette ? Pas vraiment. Du moins, pas en profondeur. Pourtant, elle lui demandait de dire quelque chose qu’il ne pensait pas. Quoi qu’il fasse, elle lui appartiendrait durant leur moment. Et ça, il l’avait parfaitement compris. Rylan était même prêt à passer le cap d’une relation en sachant tout ça. Paume quittant sa cuisse. « C’toi que j’veux Kris, mais m’demande pas de t’dire que tu m’appartiens. Alors que c’pas vrai. Et j’suis ok avec ça. » Indélicat. Nerveusement, il laissait échapper un soupire, avant de réduire leur distance en s’immisçant entre ses jambes. Rictus sur son ovale. « Tu m’appartiens, quand on est tous les deux, ça t’va ? » Tentative pour dénouer l’ambiance.

« C’toi que j’veux Kris, mais m’demande pas de t’dire que tu m’appartiens. Alors que c’pas vrai. Et j’suis ok avec ça. » J'comprends pas bien... Comment tu peux dire être ok avec tout ça si t'as cette vision des choses que je ne t'appartiens pas. Pour moi, je t'appartiens tout autant que j'appartiens aux autres. Je relève lentement les yeux sur toi. Peur de t'avoir fait fuir. Toi, tu souris. Comme si tout ça était simple, comme si tu t'étais fait à l'idée. Moi, j'ai encore la peur qui me noue le ventre. T'iras voir ailleurs...?

« Non. » Pour une fois, la réponse fusait automatiquement. Non, il n’irait pas voir ailleurs. D’abord parce que c’était le deal qui était convenu au départ, mais surtout, parce que c’est d’elle dont il avait envie. C’était pas seulement physique. ça va au-delà. Lunatique garçon, il abaissait son corps vers elle. Collant son front contre le sien, il braquait ses iris sombres sur ses azurs. « Tu m’appartiens. Bien plus qu’tu l’penses. » murmurait-il . « Laisse moi juste l’temps d’prendre mes marques en me rappelant qu’on est trois à t’avoir. »

Non. Rapide, vif, sans réfléchir cette fois. Une réponse sans équivoque qui me réchauffe un peu à l'intérieur. J'me détends peu à peu. Ton front trouve le miens alors qu'on se fixe toujours. Okay.. Enfin, les mots que j'voulais réellement entendre. Et je sais que c'pas facile pour toi Rylan, t'es pas l'genre de mec à réellement discuter d'tout ça, pas vrai? Mais j'suis malheureusement ce genre de fille qui a besoin d'tout entendre. Je ferme les yeux et viens chercher doucement tes lèvres des miennes, les effleurant d'abord comme pour me familiariser avec le concept avant de les toucher plus franchement.

Tension inconsciente. Ses épaules se relâchaient enfin, tandis que les lèvres de la blonde le trouvaient. A nouveau. Baiser plus franc, mais aussi plus doux. Moins sauvage. Glissant ses mains sur sa taille, il les laissaient dériver sur ses fesses. Puis, la soulevant d’un geste, l’homme la forcer à s’enrouler autour de ses hanches. Lèvre dérivant contre son oreille. « T’peux me montrer ta chambre maintenant. » Plus de frontière. Contrairement à la dernière fois, sa chambre lui était atteignable. Ombres entrelacées. Sans attendre de réponse, le blond quittait la cuisine pour dériver vers les escaliers.

Tu me rends mon baiser avant de me soulever. Mes jambes trouvent systématiquement leur place autour de tes hanches et je souris contre tes lèvres. Ma chambre. Enfin. Tu marches déjà vers l'escalier, tu sais très bien où elle est. Pourtant, j't'indique quand même: Première porte à droite. Tout juste en haut de l'escalier. Mes bras autour de ton cou, je plonge mon regard dans le tiens et le soutient jusqu'à ce qu'on soit arrivé. Bienvenue dans mon monde..

Plume entre ses bras. Dans son étreinte, l’homme arrivait à la naissance de l’ultime couloir. Celui qui menait à sa chambre. L’endroit qu’il avait refusé de revoir la dernière fois. Troublantes prunelles. Se mêlant au sien, la jeune femme lui révélait la profondeur de ses pensées. Message. Un espiègle sourire prenait possession des lèvres du blond. Tout en poussant la porte qu’elle lui avait inutilement indiquée, l’homme entrouvrait ses lèvres. Voix perdue dans leur intimité. « Enfin. » A son entrée, le parfum de Kris assaillait son odorat. Toute la pièce en était embaumée. A son image. Ses opalines s’arrêtant sur son lit, la pensée fugace qu’elle partageait ce lieu avec d’autre prenait corps, avant de disparaitre presque automatiquement. N’importe quoi. S’approchant, il la déposait debout dessus, avant de se décoller d’elle. « Tu m’fais la visite ? » Visite particulièrement courte, étant donné que tous les détails étaient dans son champ de vision. Prétexte.

Enfin. Un frisson me traverse violemment à ce simple mot. Moment attendu autamt de ta part que de la mienne. Une chaleur m'envahit ensuite, bonheur qui se propage. Tu me déposes sur le lit où je me retrouve debout -la seule fois où j'serai plus grande que toi. Je ris doucement. Alors... ici c'est mon lit. Là c'est où nos fringues se retrouveront probablement.. Je pointe d'abord sous moi, puis au sol tout autour. J'approche ensuite du bord pour venir passer mes bras autour de ton cou et penche la tête pour embrasser ta mâchoire, puis ton cou. Et ça, c'est l'endroit où je laisserai bientôt ma marque... À ces mots, je plante les dents dans ta chair tendre.

Cœur gonflé. Son rire l’atteignait en pleine poitrine, lui arrachant un sourire. Ce même sourire niais dont il avait pu se moquer auparavant. A sa demande, la jeune femme s’exécutait. Mouvements légers. Tout en l’écoutant, le blond glissait une main distraite sous son haut. Limite. Du pouce, il caressait la peau de son bas ventre. Lunaire sylphide. Se tournant vers lui, elle enroulait ses bras autour de son cou. Suivis de baiser presque innocent sur son derme. Décharge électrique. L’impact de ses dents plantées dans son cou, lui envoyait un courant dans tous le corps. Abysses dilatées. Ses prunelles se voilait d’un sombre désir. Remontant sa main droite jusqu’à sa nuque, il la plaquait un peu plus, l’obligeant ainsi à maintenir son contact. Tandis que son autre main glissait jusqu’à sa taille. La bloquant contre lui, il la faisait pivoter. De cette manière, l’homme se retrouvait assis sur le bord du lit. Elle sur lui. Morsure profonde. Rylan la délivrait enfin, avant de fondre sur ses lèvres.

A la seconde où je plante mes dents dans ta peau, je sais que c'en est fait pour nous. Tout le contrôle dont on a fait preuve jusque là s'envole en fumer alors que tu me maintiens en place. Je suçote la peau, certaine d'y laisser une marque tandis que tu viens soudainement me faire pivoter en t'asseyant sur le lit. Je recule le visage une seconde et tu fonds déjà sur mes lèvres. Gémissement de soulagement. Je te retourne le baiser en passant la barrière de tes lèvres avec ma langue. Me déplaçant un peu, je te pousse sur le lit, y allongeant ton dos alors que je m'installe plus ou moins à califourchon, mon corps surplombant le tient. Je laisse le bout de ma langue taquiner la tienne, me soustrayant au moment où tu essaies de faire pareil. Joueuse.