C’est compliqué. Dans ma tête tout s’emmêle, tout se détruit, tout fuse à une vitesse folle. Je me sens bien, et en même temps je me sens mal. Je sais pas ce qu’il me faut. Du temps ? Peut-être oui, un peu de temps. Du temps pour vraiment me mettre à fond dans cette ville, pour faire partir tous mes démons, pour rencontrer du monde, mais je crois que j’ai dis oui trop vite, que j’ai tenté cette relation trop vite, pensant que mes démons n’allaient pas ressurgir aussi vite qu’ils avaient disparus une fois partie de Portland. T’es quelqu’un de bien, quelqu’un d’attachant, mais c’est moi, ma peur qui font que j’ai des doutes, que je me remets en question, que je me pose trop de questions. J’arrive devant chez toi, je sonne doucement. Un peu embrumée par tout ce qu’il se passe dans ma tête. Hey souffle-je, avec un petit sourire avant de déposer un baiser sur ta joue. désolée, j’ai fini un peu plus tard, il y avait un peu de monde ajoute-je avant d’entrer dans le couloir de chez toi ca va ? Tu as passé une bonne journée ?

Un plat léger préparé, du vin déjà prêt sur la table, tout était prêt pour accueillir ma chérie. Ça se passait bien et si on avait mit plus de distance ces derniers temps, je commençais à m’habituer à notre couple. Je n’avais jamais eu une relation avec de réel sentiment comme celle-là. Elle était en retard. Je ne m’en inquiétais pas. Elle finissait parfois plus tard. En retard, certes, elle sonne. Je fonce vers la porte pour ne pas la faire attendre. Elle me salut et embrasse ma joue. Elle s’excuse et explique son retard. Je fronce les sourcils et ne pipe pas un mot. Sérieusement, un bisou sur ma joue ! Normal ? Elle me demande si ça va et si ma journée s’est bien passée... sauf que je suis comme ça, j’ai un caractère, je suis un peu sauvage et non je ne passe pas sur les détails. Je m’offusque assez légèrement. Je ne bouge pas. Je refuse d’entrer plus avant de comprendre pourquoi ce détails n’était pas digne de retrouvailles après trois jours. Et donc un bisou sur ma joue ? Signification ? Dis-je d’un ton fermé. Y a un problème ? Dis-je glaciale.

J’ai le ventre noué, j’ai faim et pourtant je ne pourrais rien avaler. Va-t-on arriver à table de toute manière ? J’ai un pressentiment, comme l’impression que tout ne va pas se passer comme il faut ce soir. Mais on ne peut pas rester comme çà, je le sais, c’est pour son bien, et pour le mien. Je ne suis pas dans mon assiette, mes vieux démons ont refais surface sans crier gare et je déteste çà. Face à toi, un petit sourire se positionne sur mon visage, mais s’efface rapidement quand je t’embrasse la joue et que je vois ton incompréhension. Voilà, j’ai déjà fais la première erreur de la soirée. Celle qui annonce quelque chose alors que j’aurais préféré faire autrement. Superbe Autumn ! Je me mords la lèvre, joue avec mes doigts et souffle un bon coup non je secoue la tête si… enfin, non, mais est-ce qu’on peut s’asseoir pour parler Emrys ?

Pas clair. Je la regarde. Je me questionne. Je ne laisse pas un détails perturber tout ? Si et je suis comme ça. Je la questionne. Elle semble mal. Elle n’ose pas. Je suis froid. Je me fermé. intérieurement, je suis déjà recroquevillé. Un non. Une hésitation. Quelques mots. S’assoir ? Moment de grande discussion. Signe de main froid accompagné de mot glacial : je t’en pris. Je vais m’assoir dans le fauteuil. Je la laisse dans le canapé. Elle veut de la distance. C’est ce que je comprend. Je lui laisse donc. Je t’écoute. Vent du mistral.

La froideur. Je peux la comprendre, car je ne sais pas trop comment m’y prendre moi même. Quelle histoire… mais je sais que c’est pour mon bien, pour le tiens aussi parce que je n’ai pas envie de te faire perdre ton temps. Je suis attachée à toi, sinon je n’aurais pas sauté sur l’occasion d’être avec toi, mais je n’avais pas prévu que mes vieux démons reviennent se figer dans mon quotidien. Je m’installe dans le canapé, tu t’installes dans le fauteuil je ne sais pas par où commencer… mais il faut que je commence quelque part je suis désolée Emrys… je sais pas ce qu’il se passe en ce moment, dans ma tête, dans ma vie, et j’ai pas envie de te faire çà à toi. J’ai encore des problèmes à régler, des démons à combattre, mais je ne peux pas le faire… si je suis avec toi je n’arrive pas à le faire. Je tiens à toi, mais tu ne penses pas qu’on a été trop vite ?

Cesnmots viennent peu à peu confirmé ce que je pensais. Ils viennent taper à mon cœur comme des petits poignards. J’ai commencé à me livrer. J’ai ouvert mon cœur légèrement chose impossible avant et je sens que la belle va me le faire regretter. Je la laisse parler. Je ne pipe pas mot. Je la regarde même plus. Je me plonge dans ce fauteuil et je regarde en l’air. Je veux garder mon sang froid, je veux rester ferme et je ne lâcherais aucune émotivité. Aucune faiblesse. La belle me questionne. Elle ose. Ma protection revient. Je sais que je dois me protéger. Un petit rire. Ouais on n’a été trop vite t’as bien raison ! je passe une main nerveuse dans mes cheveux et je me lève comme pour marcher pour empêcher la colère ou la tristesse de poindre. Tu connaissais tes problèmes avant de te mettre avec moi... avant de répondre qu’on était un couple fallait pas te lancer ! je secoue la tête signe que je suis saoule. Écoute, je te facilite les choses... c’est fini basta et tu connais la sortie non ? Je regarde par la fenêtre. Il fait deja nuit. Je lui tourne le dos. Je suis totalement ferme.

tu connaissais mon passé, je t'ai tout raconté, je t'ai fais confiance en te racontant tout ça, et je ne fais pas confiance à tout le monde. J'ai pas joué avec toi, je n'aurais jamais fais ça, je pensais pourvoir faire abstraction de cette vie que j'ai fuis mais mes démons sont revenus au galop. Ton rire me pique. je me suis lancée parce que je le voulais Emrys, que je voulais oublier ma vie d'avant mais c'est pas facile... Tu devrais le comprendre... t'es si froid, mais qu'attendais-je de tout ça ? Pas un sourire, je sais Emrys.. Je t'en prie

Emrys devrait tout comprendre. Si elle croyait ça, elle se mettait le doigt dans l’œil. Une part comprenait, l’autre s’y refusait. Je restais face à ma vitre. Inconsolable bien au fond, de marbre en extérieur. Ça complainte, ses excuses, je m’en fichais à présent. Ces suppliques... que dire ? Un mensonge. Une trahison. Je repris : écoute, je dois te comprendre alors comprend-moi. Dis-je simplement toujours glacial. Tu étais déjà avec moi pour les mauvaises raisons ! Tu voulais zapper ta vue, j’étais qu’un ustensile en fait ! Je porte ma main à mon front sentant que je monte en pression. C’est mieux que tu partes Autumn... dis-je ferme.

Il fallait que tu me comprennes, comme il fallait que je comprennes aussi ta position. Mais je n’ai jamais joué avec toi, il faut que tu le crois. non… dis pas des choses comme çà alors que j’étais pas avec toi pour être avec toi Em.. un surnom que je ne devrais certainement plus utiliser à présent, mais j’ai encore besoin de te parler, de te dire des choses n’importe quoi, t’as jamais été un ustensile … je voulais que çà fonctionne, mais mon passé est ce qu’il est, et il faut d’abord que je réussisse à .. est-ce que je parle dans le vide ? Très certainement je me suis lancée autant que toi là dedans, parce que j’y croyais Emrys, et j’y crois, mais ma vie d’avant, mes démons, reviennent à grand pas, et j’ai peur, et çà se fait pas pour toi. J’aurais aimé que tu comprennes çà, qu’on apprenne à se connaitre sans mettre un nom sur notre relation… qu’on se retrouve comme la première fois, comme notre première rencontre … ou tout semblait plus simple. Je me lève, reste face à toi, ne voulant pas partir comme çà.

Mon esprit se ferme. Je me sens dévasté intérieurement. Je veux comprendre, mais je m’y refuse. Comprendre signifierait garder un lien, potentiellement souffrir plus que je ne souffre déjà. Je ne peux m’y résoudre. J’inspire. Elle force le contact. Elle veut que nous soyons face à face. Mon regard est froid. Je tente d’éviter le sien en regardant ailleurs. Elle parle. J’écoute à moitié. Je me ferme réellement de plus en plus et je bouillonne. Son passé, toujours son passé : vivre dans le passé n’a jamais aidé personne! Je croise les bras que l’on torse signe d’une fermeture encore plus grande. Sa Longue litanie m’énerve, fait grandir ma colère encore plus. Je me sens bête de m’être embarquer là dedans moi qui fuyait pourtant tout ça. Je l’ai emmené chez moi, là où jamais je n’avais emmené personne. Oui, trop vite sûrement et c’est sûrement mieux qu’on coupe tout contact pour oublier cette énorme erreur ! Je suis tombée de la folie de l’amour au déni, à la haine en moins d’une heure. Je ne peux pas te donner ça. On ne peut pas revenir en arrière Autumn. Je regarde un point au fond du salon. Je me refuse à craquer. Je me refuse à trouver son regard. Tu as fait ton choix. Il n’y aucun problème. Maintenant j’aimerais que tu t’en aille... s’il te plaît ! Dis-je fermement mais sans méchanceté aucune. Un ton clair, simple.

Je ne peux pas t’en vouloir de réagir de la sorte. Je ferais certainement pareil si j’étais dans ta position. J’aurais aimé que tu comprennes. Que ce n’était pas un adieu pour moi, mais une simple coupure officielle. Que l’on reste en contact, que l’on se retrouve comme lors de notre première rencontre et qu’on apprenne à nous connaitre en profondeur avant de remettre un mot officiel sur une relation. Mais tu préfères te fermer, et penser qu’on ne devrait plus du tout se voir, se parler. Je soupire, c’est difficile, car j’ai l’impression de te faire mal et pourtant, tu sembles si froid, si distant. je suis désolée… tu sais qu’on était bien avant de se mettre tous les deux, de mettre des mots… je me mords la lèvre, je n’ai pas envie que tu t’énerves. Debout face à toi, j’ai l’estomac noué, le coeur serré. j’aurais aimé que tu vois mon point de vue, que tu comprennes que je tiens à toi, et que je ne voulais pas d’un adieu entre nous. on s’est déjà ouverts l’un à l’autre, il y a des choses que jamais j’aurais pu dire à quelqu’un, mais toi tu as tout écouté, et tu ne m’a pas jugé. J’ai découvert ta maison dans les hamptons, cette jolie maison familiale, mais la distance que j’ai pris ces derniers jours, sont causés par une situation que je dois comprendre et combattre toute seule. D’accord, je m’en vais. J’espère que tu finiras par comprendre en tout cas Emrys… je me tourne, dos à toi, prête à passer la porte merci pour les moments que tu m’as accordés, j’ai toujours été sincère avec toi, je le suis encore .. j’aurais aimé que tu laisses le temps faire les choses, je ne voulais pas d’un adieu… sur ces mots, je te laisse, et passe la porte. Une dernière fois.