les courses. Tout ce que je déteste faire à la fin de la journée. Mon frigo est souvent, toujours, vide parce que je n'ai pas le temps ni même l'envie de le remplir. Grimace quand j'arrive au magasin, je finis par pénétrer à l'intérieur, accompagnée d'un caddie que je dois pousser à chaque fois que je change de rayon. Quelle plaie. Je ne suis pas grande cuisinière, les bases sont acquises quand au reste je le brûle, voilà aussi pourquoi je n'aime pas faire des courses. Tout ce que je récupère, c'est toujours la même chose. Des fruits, des légumes simples à faire, de la salade. Bien évidemment je n'oublie pas mes crackers favoris et l'envie pressante d'ouvrir la boîte pour en piquer quelques uns afin de continuer à avoir de la force pour continuer ma quête est forte. Mon regard sur ce paquet qui ne cesse de me faire de l'œil, mon caddie finit par te percuter. Après avoir tenter de renverser il y a deux jours Lee que je n'avais pas vu derrière ma voiture, voilà que je tente un effroyable accident avec toi je jure que j'ai le permis main sur le cœur pour mettre en scène cette promesse informelle. je suis désolée, pas de casse j'espère ajoute-je, un petit sourire apparaissant sur mon visage.

Trou dans un emploi du temps assez chargé déjà comblé par un trajet jusqu'au Food Lion. Volonté de remplir un panier afin que les placards et le réfrigérateur ne se retrouvent pas vides avant qu'il ne le voit venir. Si cela arrivait, il aurait toujours des plans de secours, mais autant ne pas arriver à cette extrémité. Esprit qui s'illumine en songeant aux céréales de sa fille. Bonheur trouvé dans une allée qui finit au sol quand un caddie vient le percuter. Dents qui se serrent car ce n'est jamais agréable de prendre ce genre de coups. Froncement de sourcils. Main qui se pose sur un cœur en jurant. Lui aurait plutôt levé la main droite pour jurer de dire la vérité. Y a-t-il de la casse ? Pas vraiment même si ça le lance un peu. Je sais pas trop pour la casse. Disons qu'on a quelque chose à terre. Pauvre paquet de céréales. Certes, il ne s'est pas ouvert sous le choc mais qui aimerait se faire ainsi maltraiter ? Il se penche, ramasse la boite un peu tordue, la secoue un peu. ça va, elles ont toutes l'air vivante. Les céréales, pour le moment. Quand elles termineront dans le bol de sa fille, ce sera une autre histoire. Prunelles azur qui observent vraiment la jeune femme cette fois. Le visage lui semble familier mais il ne saurait dire pourquoi. Et il ne cherche pas plus loin non plus, il faut dire.

Dans mes pensées, j’ai pas mal de choses occupant mon esprit en ce moment. Petit soupire quant à l’idée de faire des courses et me voilà en train de pousser ce satané caddie pour le remplir de conneries. Toujours les mêmes produits, toujours la même chose toutes les semaines mais si je pouvais, je tenterai de faire autre chose. Si on veut que je mette le feu à la cuisine, donnez moi tout un tas d’ingrédients et de produits et le tour sera joué ! Obstacle droit devant, tel le Titanic qui se prend un iceberg, c’est toi que je tente de faucher. Promis, j’ai mon permis pourtant ! J’imagine déjà ce type me hurler dessus parce que je n’ai pas fais attention, que je suis une femme, et tout ce genre de complots, vous voyez. Mais il n’en est rien et il prend tout çà à la rigolade. Main sur le coeur, je suis soulagée pour les céréales ouf, tant mieux… je me serais vue contrainte de devoir leur faire du bouche à bouche ok, Nico tais toi, tu t’enfonces dans tes conneries et c’est même pas forcément drôle. Je fronce les sourcils et me rends compte que je te connais de quelque part. Encore un visage qu’il faut que je me remémore on se connait non ? ton visage, il m’est familier.

Image dérangeante. Celle de céréales ayant droit à un bouche à bouche. Il ne sait même pas pourquoi il tente d'imaginer. Plus jamais il ne les regardera de la même manière et sans doute, fera-t-il une petite grimace la première fois qu'il les mettra dans le bol de sa fille en pensant à cette discussion. Weird. Il tente de chasser les mots d'un léger signe de tête. Et puis, il est déjà à se dire que ce visage lui est familier mais que cela doit être une coïncidence. Il ne cherche pas plus loin. Mais voilà qu'elle l'ébranle en lui demandant s'ils se connaissent. Cela veut donc dire qu'il n'a pas rêvé. Je ne sais pas...? Sa tête se penche légèrement sur le côté. Il cherche. Rien ne vient. Ce n'est pas à Edenton, ça il en est certain. La période est bien trop récente pour que son cerveau lui fasse défaut. Changement de tactique du coup. Si ses souvenirs ne veulent pas revenir, autant tenter une autre approche. Thomas Duhamel. Celle des présentations. Peut-être que son nom va éclairer sa lanterne, et qu'elle pourra ensuite à son tour éclairer la sienne.

Quand la mémoire fait défaut, il faut avoir recours à une autre méthode. Celle-ci passe par les présentations alors il balance son nom. Il n'est pas un agent secret après tout et n'a rien à cacher. Cela semble faire un peu tilt dans son esprit. Il est question de l'université. Aussitôt son esprit se tourne vers Tampa. Et quand elle dit le nom de famille, ça lui parle. Oh bien sûr ! Voilà qui lui rappelle des souvenirs, pas seulement d'études mais également de beuveries, d'aventures d'un soir. Et pour le frangin de la demoiselle, il se souvient bien de lui. Et là, son esprit percute. La petite sœur... Il l'a rencontrée une fois.. Et ils ont baisé sans que le grand frère le sache. C'est la merde. J'ai un peu de mal à remettre ton prénom, sorry. C'est sérieux. S'il se souvient qu'ils ont eu une partie de jambes en l'air, pour son nom c'est autre chose. Car il enchainait vraiment les femmes à l'époque.

Une tête sans un prénom c’est jamais très bon. Je suis pas forcément physionomiste, alors forcément, il faut utiliser autre chose que la mémoire visuelle. Pour le coup, ton prénom, et ton nom me font l’effet escompté. Mais c’est surtout mon frère que tu connais, moi, je ne faisais que passer à chaque fois que je venais le voir à l’université. N’ayant pas été à la même que lui, forcément, il fallait bien compenser pour que l’on puisse se voir tous les deux. Et puis bien évidemment.. il fallait bien qu’on couche ensemble tous les deux derrière le dos de mon frère. Je ne fais jamais rien à la légère, je vous jure. c’est pas trop grave, t’en fais pas. C’est Nicola… je pense que tu te souviens d’avoir couché avec moi par contre j’ai confiance en moi, je vais pas le nier. Petit sourire, aucune gène à parler de çà, en plein milieu d’un rayon, alors que des céréales sont en train de mourir. mon frère n’a rien dis sur ton retour. Je me souviens qu’il arrêtait pas de faire tes éloges ce petit con !

Nicola. Voilà un prénom remis dans un contexte passé. Il se souvient de ses traits d'adolescente, d'à peine jeune femme, légèrement différentes de cette femme qui se tient à présent en face de lui. Est-ce qu'il s'attarderait sur elle aujourd'hui ? Oui, si on ne tenait pas compte du fait qu'il a changé et qu'il ne court plus les femmes. Et aussi qu'il est même casé. Quelques années écoulées et voici qu'on se rend compte de l'évolution que l'on peut avoir. Touché. Il hoche la tête, ne niant pas se souvenir d'avoir couché avec elle. Non pas que ce sujet le dérange, il ne compte pas s'étendre dessus, ni s'attarder davantage que nécessaire. Elle évoque de nouveau son frère, et il fronce légèrement les sourcils. Mon retour ? Il ne voit pas trop de quoi elle parle. Tout comme son frère, il a fait ses études à Tampa en Floride. Mais pour ce qui est de son retour, lui est rentré ensuite à Jacksonville, toujours en Floride. Si elle parle d'un retour à Edenton, sans doute doit-elle confondre avec une autre personne. Je ne suis à Edenton que depuis quasi un an. Et ce n'est qu'un pur hasard s'il se retrouve dans la ville des Cameron. Il n'y songeait même plus à eux depuis le temps. Il y a bien eu quelques échanges au fil du temps avec son frangin, mais c'est comme tout, le temps finit par faire son œuvre et éloigner les gens petit à petit. Il est dans le coin ?

Ça me revient. Ton prénom fait office de souvenirs. La nuit passée tous les deux, ma visite à mon frère qui était avec toi à l’université. Tout me revient finalement et je mets d’ailleurs un point d’honneur à te le rappeler mais tu sembles déjà le savoir. On arrive toujours à se souvenir d’un visage dans ces circonstances mais pas forcément d’un prénom. Aucune honte, mais ne remettons pas cette histoire plus sur le tapis. Je m’emmêle les pinceaux, je ne sais pas vraiment si t’es d’ici, ou bien d’ailleurs. très honnêtement je n’ai plus grands souvenirs de tout ce qui a pu être dis quand je passais l’université voir mon frère. Comme quoi, il faut toujours savoir écouter et arrêter de toujours regarder. c’est donc pas un retour.. désolée, je t’avoue que çà remonte notre rencontre, du coup, j’ai vraiment pas tout suivi et mon frère avait beau parler de toi souvent, il ne m’a jamais dis d’ou tu venais, et je n’allais pas non plus demander sachant que je ne te connaissais pas vraiment ! je pensais que t’étais d’ici, autant pour moi. Et comment tu trouves la ville ? çà doit te changer de la grande ville si tu es originaire d’une grande ville. oui, il a une maison ici, non loin de celle de mon père d’ailleurs, mais il bouge beaucoup avec le boulot, t’as plus de contact avec lui ?

Il secoue légèrement la tête. Et non, ce n'est pas un retour. Pas du tout même. Je suis originaire de Floride, Jacksonville pour être exact. Et du coup, Edenton, c'est un peu le grand écart qui n'a rien à voir avec sa ville d'origine. Plutôt sympa, j'aime beaucoup pouvoir me promener sans avoir toute l'agitation des grandes villes. Les klaxons, la pollution. Tellement de parasites en fait qu'il a laissé derrière lui depuis son emménagement ici. Il ne pensait pas d'ailleurs qu'en venant à Edenton, il finirait par tomber sur des connaissances du passé, dont une qui était proche. On s'est perdu de vue au fil des années. Mais ça me ferait plaisir de le revoir si l'occasion se présente. Il bosse dans quoi à présent ? Ils ont fait des études de finance mais cela ne veut rien dire. Il suffit de le voir, désormais patron d'un restaurant.

Je me suis carrément trompée mais pour ma défense, on ne s'est jamais vraiment connue. Mon frère par contre, n'a jamais cessé de parler de toi. effectivement ça doit te changer. Mais il fait bon vivre ici, vraiment et puis on respire, je pense que tu as remarqué ça petit clin d'œil, je passe mon temps à profiter de la nature. Gamine pourrie gâtée sans pour autant passer par papa, je fais ce que je veux et pars quand je veux. N'en déplaise aux gens. Mon frère serait ravi de te retrouver, bien qu'il ne vive pas à Edenton. ben écoute il bosse à Raleigh. Du coup il vit la bas mais il revient tout le temps, tu le connais, il est jamais trop loin de la famille, sauf quand c'etait l'université ! que je souffle avec un sourire. et toi tu deviens quoi ?

Il hoche la tête. C'est une des premières choses qu'il a remarqué à son arrivée dans cette petite ville. L'air plus sain. Le fait également que les gens semblent plus calmes, pas de coups de klaxons intempestifs toutes les trente secondes. Le rythme de vie n'est pas le même. Il peut même s'accorder du temps pour voir son frère s'il est dans le coin. Presque. Raleigh est proche donc peut-être qu'il y fera un saut à l'occasion, sauf s'ils se croisent avant à Edenton. Il parlait souvent de sa famille en effet, ça m'aurait étonné qu'il parte à l'autre bout du monde vu comme il semble être proche de vous. Ce qu'il devient lui ? Question vaste qu'il va tenter de résumer assez brièvement. J'ai quitté la finance pour acheter le 51 House il y a un an. Sinon, j'ai une petite fille de quasi huit ans qui fait mon bonheur. Il n'en précise pas davantage. En général, juste dire qu'il a une fille fait qu'on le croit en couple. Ce qu'il est puisqu'il a une petite amie en fait, même si ce n'est pas la mère d'Anya. Et toi ? Tu bosses aussi dans le coin ?

Moi qui bouge tout le temps, qui adore les voyages, je ne suis jamais triste de pouvoir rentrer chez moi et de pouvoir profiter d’un air plus pur. Ici, tout fonctionne tranquillement, et le silence qui peut par moment faire froid dans le dos, est vraiment très agréable. De plus, il y a tout ce qu’il faut ici, des bars, des restaurants, des pubs, de quoi danser et s’amuser alors il y fait réellement bon vivre.  Je souris à t’écouter. Je le connais tellement par coeur. Il aime sa famille, et nous sommes tous proches. Lui est plus proche de mon père que je peux l’être moi, mais c’est tout à fait normal, je suis une rebelle, il est l’enfant modèle. Mais c’est moi qui bosse pourtant avec mon père et qui couche avec son protégé.. je crois que mon frère finirait par me tuer de faire çà à mon père mais on ne contrôle pas ses sentiments pas vrai ? il a tenté pourtant… mais çà n’a pas fonctionné.. que je te dis tout en rigolant. Mon frère est parti 6 mois en Australie, mais il a clairement stoppé net son contrat, préférant être dans les parages. ce n’est pas anodin tout çà. Tu as fais le grand saut. te dis-je avant de sourire de plus belle woow, une petite fille de 8 ans… le temps passe à une vitesse folle. Et où est l’heureuse maman ? est-ce que je marche sur un terrain épineux ?   aussi étrange que cela puisse paraître, je bosse avec mon père oui… je ne l’aurais pas cru moi même mais je ne suis clairement pas avocate et j’ai besoin encore de ma liberté… je suis cheffe des finances… comme quoi c’est vraiment de famille tout çà.

Cela ne l'étonne même pas d'entendre que son frère n'a pas réussi à couper le cordon familial. Il parlait très régulièrement d'eux, au point qu'à l'époque il avait aiguisé sa curiosité en ce qui concerne sa sœur, et quand il a eu l'occasion de la rencontrer, les deux connaissent la suite. Et lui aujourd'hui, il est un peu tout l'inverse car il s'est éloigné de sa famille, et il tient depuis quasi un an. Son équilibre de vie lui prouve qu'il a raison, chaque jour un peu plus. Il grimace légèrement à l'évocation de la mère de sa fille. Disons qu'elle est absente et que je l'élève seul depuis toujours. Il ne souhaite pas rentrer dans les détails d'un instinct maternel quasi inexistant et d'abandon de sa progéniture. Il tente de ne plus y penser, tout comme sa fille tente d'oublier. Heureusement, ils en reviennent à un terrain plus neutre, mais surtout familier pour lui. Cheffe des finances, rien que ça, félicitations ! Je ne savais pas que tu prévoyais de prendre ce cursus à l'époque. études aussi en Floride ? Faut dire qu'ils n'ont pas vraiment discuté les quelques heures qu'ils ont partagé ensemble.