Deux jours maintenant que James a fait ses révélations percutantes et que je suis dans le brouillard. Toutes mes valeurs sont bouleversées, remises en cause... Ce père tyrannique qui prônait l'honnêteté intellectuelle est en fait un menteur et un enfoiré qui mettait ma mère enceinte de moi en même temps que sa maîtresse qui donnerait naissance à Rio. Moi qui suis sagement le modèle parental et la route tracée pour moi... Qui depuis des années suis sage et docile, ne faisant pas la moindre vague, pas le moindre écart. Je me sens trahie et je ne supporte pas l'idée de ma petite visite dominicale. J'ai reçu trois messages et un appel en absence... Évidemment qu'ils se questionnent! Je n'ai pas loupé ce traditionnel repas de famille depuis que j'ai quitté la maison. Mais là ? C'est au dessus de mes forces. Je comprend tellement mieux l'attitude de James envers notre père. Ace finit par me faire émerger de mon marasme en me grimpant dessus dans le canapé. Il a envie d'aller se promener et son bien être m'importe assez pour que je me bouge. Je n'ai pas la force d'aller bien loin mais une promenade dans le quartier c'est envisageable. En survêt noir les cheveux lâchés, sans maquillage, pas d'effort de présentation, le coeur n'y est pas . La naissance de mon être est un mensonge... Je ne sais plus qui je suis.

Tenue À défaut d'avoir le gym fermé les dimanches, tu étais un homme plutôt routinier, la majorité des gens prennent le dimanche comme un jour de repos mais pas toi. Tu ne peux t'empêcher de bouger et tu dois aller courir. Bon ce matin tu n'avais pas eue le temps, épicerie l'obligeait, mais une fois rentré chez toi, tu n'avais pas attendu une minute de plus et tu avais enfilé une tenue de sport pour aller courir dehors. Tu avais mal à la tête et il fallait que tu bouges un peu. Écouteurs dans les oreilles, échauffements complétés, tu te lançais dans une course dans le quartier.

Ace, au pied. le doberman ne réfléchit pas et vient immédiatement se placer à ma gauche son épaule contre ma jambe. J'ai entendu des foulées rapides derrière moi et je ne veux pas qu'il bouscule le jogger. Il est parfaitement éduqué mais ne mesure pas forcément sa force. Tandis que les pas se rapprochent rapidement je me retourne inconsciemment pour voir de qui il s'agit. Dov ! J'ecarquille les yeux avant de me tourner de nouveau. Deux fois en si peu de temps ? Typiquement quelqu'un que j'ai envie de croiser alors que je suis habillée comme un sac... Karma de merdeeeee ! Je fais une grimace débile avant de me tourner de nouveau vers lui pour lever la main en un petit salut alors qu'il est tout proche de moi. Ceci fait je me remets en chemin. Il va me rejoindre et me dépasser alors ça ne sert à rien que je stresse.

Tu courais et remarquais une silhouette au loin avec un gros chien. Tu ne faisais pas vraiment attention mais plus que tu te rapprochais, plus qu'elle te disait quelque chose. Le chien à ses pieds, la femme se retournait. Tu remarquais Charlie au premier coup d'oeil mais elle se retournait vite fait, elle t'évitait? Surement. Pourtant t'avais l'impression que l'autre jour était une trêve, une paix mutuelle. Peu importe, qu'elle le veuille ou non tu allais au moins lui dire bonjour, par politesse. Ou pas? Tu te rapprochais dangereusement, elle te faisait signe de la main. Oh eh bien, tu étais surpris. Tu arrivais à sa hauteur en l'espace de quelques secondes, tu ralentissais, adoptais sa vitesse. Hey. Tu risquais un coup d'oeil au doberman, le laissais sentir le revers de ta main.

Je me sens ridicule et vulnérable. Je vais mal depuis que James m'a fait ses révélations et je ne sais plus du tout comment m'en dépêtrer. Peut être que je le savais finalement ? Depuis tout ce temps? Peut être que c'était cette conscience de ne jamais avoir été voulue qui m'avait poussé à être si parfaite pour mes parents ? Une façon d'être aimée ? Lamentable échec puisse que ce type n'aimait que lui... Toutes ces pensées en tête je vois Dov s'approcher et j'ose à peine lui faire un signe mais il ralentit finalement à mes côtés et il me salue tout en offrant sa main à Ace pour faire connaissance. Bonjour Dov Parler me demande un effort surhumain parce que je sens tout de suite les larmes monter et les sanglots me serrer de nouveau la gorge. Je n'arrive d'ailleurs pas à dépasser ce simple mot, à la place je m'avance vers lui et me blottis contre son torse l'enserrant de mes bras avant de fondre en larmes. J'ai encore en tête ce câlin qu'il m'a donné l'autre et jour et j'ai besoin d'un peu de tendresse,. Je me sens tellement seule et inutile.

Le chien te sentait le revers de la main et tu le caressais derrière l'oreille. Elle te saluait, tu lui répondais mais tu laissais ton attention sur le chien quelques instant. Hey Cha' Tu te redressais et tu étais complètement frappé par la surprise. Elle venait se blottir contre toi, tu ne savais pas comment réagir c'était un peu étrange. Vous aviez fait la paix la dernière fois mais là... Cette accolade était soudaine. Bras dans les airs, tu te demandais presque si tu devais lui rendre ce calin ou pas, parce que ... t'étais quand même en sueur et de deux... T'avais pas vraiment d'autres raisons en fait. Bref, tu la serrais un peu contre toi mais pas trop pour ne pas te sentir tout collant et dégoutant. Ça va? Tu penchais la tête de coter, histoire d'essayer d'avoir un contact visuel.

Je suis bien là blottie contre lui les yeux fermés environnée uniquement par son odeur. C'est un petit moment suspendu et ça me fait du bien quand je sens qu'il referme ses bras sur moi. Je le sens bouger et je rouvre les yeux pour le découvrir qui se contorsionne pour me regarder dans les yeux. Je lui fais un maigre sourire en réponse à sa question des larmes plein les yeux. Code social oblige, j'ai toujours répondu oui à cette question... Mais je n'ai plus envie de faire semblant. Pas vraiment non. Je n'ajoute pas que j'ai découvert que toute ma vie est un mensonge parce que sinon je vais vraiment me mettre à pleurer. Je préfère faire diversion alors je m'éloigne un peu de lui pour lever la main et effleurer son cou du bout des doigts. Est ce que ça t'as fait mal ? question de néophyte évidemment. Je trouve les tatouages magnifiques mais M. Wate père m'a toujours répété que ça fait mauvais genre alors je n'ai jamais osé. C'est aussi un prétexte pour le toucher et j'en suis bien consciente. Je ne me l'explique pas vraiment, j'en ai besoin...

Tu avais finalement le contact visuel, ses yeux semblaient vouloir y laisser échapper quelques larmes. Elle semblait retenir bien des démons. Elle t'affirmait qu'elle n'allait pas mais tu ne posais pas la question, pas que tu ne voulais pas savoir mais si elle ne voulait pas en parler c'était mieux ainsi. Tu relâchais un peu ton emprise mais tes bras restaient toujours autour d'elle. Sa main qui venait frôler la peau de ton cou, te donnait la chair de poule, sensible et chatouilleux dans cette région. Tu souriais à sa question. Ça dépends ou tu le fais faire, mais le cou est définitivement l'une des pires places.

C'est étonnant d'être ainsi dans ses bras. C'est moi qui provoque le câlin mais je suis ensuite toute intimidée. Pour autant je prolonge le contact en touchant sa gorge du bout des doigts. Je sens sa peau frémir et la chair de poule courre immédiatement le long de mon dos. Je réponds à son sourire malgré les larmes qui sont toutes proches. Ça semble en effet une zone très sensible. Je l'effleure de nouveau avant de suspendre mon geste presque gênée par ma propre audace, je me mords alors la lèvre inférieure en soupirant mais sans me décoller de lui pour autant. Je suis complètement déconcertée depuis quelques jours et mes émotions jouent en permanence aux montagnes russes.

Le frisson se prolonge jusqu'au bas de ton dos. Tu le regardais faire, la laissais faire, t'essayais de garder tes pensées claires parce que ce qu'elle faisait était loin d'être innocent. Enfin pour toi, ça pouvait suffire pour pouvoir commencer quelque chose qu'elle pouvait bien regretter. Elle le remarquait même, puisqu'elle semblait se rendre comte de son geste. Tu rangeais tes mains dans tes poches. Une voiture klaxonnait derrière vous pour que vous dégager du chemin, tu riais discrètement et commençait à marcher vers le rebord de la route. Tu songes à te faire tatouer?

Étonnant comme le simple contact de sa peau peut être grisant... Et je ne l'effleure que du bout des doigts... Je n'ose imaginer ce que donnerait un contact plus rapproché. Je me mords la lèvre avec plus de force tandis qu'il me regarde fixement ma main toute proche de sa peau mais n'osant plus le toucher. Ce regard évoque une tension quasi sexuelle qui me coupe littéralement le souffle. Je sens ses bras qui se déserrent et laisse échapper un petit gémissement de frustration probablement couvert par le bruit du klaxon. Je sursaute et le suis pour quitter la route Ace sur mes talons. J'y ai souvent pensé, je trouve ça magnifique. Mais je n'ai encore jamais osé. C'est idiot parce que je sais assez précisément ce que je souhaiterais faire. Tu aurais quelqu'un à me conseiller ?

Carrément sauvé par la cloche, parce que ses lèvres qui étaient pincées ainsi te donnaient de l'effet. D'habitudes, tu n'aurais pas hésité, tu aurais probablement fait un pas pour un rapprochement, mais avec elle et votre histoire du passé... Tu faisais attention, elle venait tout juste de te pardonner pour quelque chose qui s'était passé il y a près de... 12 ou 13 ans? Tu marchais avec elle, continuais la promenade du chien. Elle te demandait des recommandations, tu n'en avais qu'une. Brody. Je ne sais pas si tu te souviens de lui, mais on trainait toujours ensembles après les cours. C'est lui qui a tout fait les pièces que j'ai. D'ailleurs c'est le seul salon en ville.

Je suis frustrée que ce rapprochement n'est pas duré plus longtemps, ma lèvre porte d'ailleurs la trace de mes dents tandis que je lui demande des recommandations. Est-ce-que je me souviens de Brody ? Oui & Non, je ne le connais pas vraiment au delà du fait qu'ils étaient inséparables quand on était jeunes et qu'au vu de sa peau c'est toujours le cas. Faudra que tu me les montres à l'occasion cette phrase effrontée franchit mes lèvres avant que j'ai vraiment réfléchit... Omg je ne me reconnais plus... Je me sens rougir alors je balbutie une nouvelle réplique pour garder une contenance je pourrais peut être y aller de ta part ? New Charlie dans une nouvelle vie, me voilà à prendre des décisions sur un coup de tête ! Comme quoi en venant bouleverser un seul pivot de la vie de quelqu'un on peut obtenir des résultats insoupçonnés. Sachant que ma première réplique équivalait à lui demander de se déshabiller je n'ose plus tellement le regarder alors je porte mon attention sur Ace a qui je lance un bâton.

Elle voulait que tu lui montres tes tatouages, elle n'avait pas vu ton instagram? Si elle voulait les voirs, il faudrait que tu sois nu pour qu'elle puisse admirer la vue, oh tu ne t'en plaindrais pas au contraire, mais c'était une partie qui se jouait à deux. Faudra que ce soit une autre sorte d'occasion pour que je puisse te les montrer. Tu lui souriais, la regardais rougir avant de diriger ton attention sur le chien. Certainement que tu peux y aller de ma part, c'est pour ça que je te le recommande.

Réussir à me mettre mal à l'aise toute seule ...  Sans aide ... Mais quel talent ! Quand il évoque une autre occasion pour me montrer ses tatouages je frissonne. Clairement il ne faut pas être Einstein pour imaginer qu'il ne serait pas très habillé pour que je profite de la vue et le simple fait d'y penser me donne très chaud. Son sourire ne m'aide pas du tout à reprendre pied alors je joue avec Ace, c'est plus facile que de soutenir son regard maintenant que j'ai le feu aux joues. Merci beaucoup. J'inspire à fond, bloque ma respiration et j'ose ajouter ça créera une occasion même si je n'en aurais qu'un à montrer en échange. je regarde Ace revenir en courant en serrant les lèvres, le souffle court.