Il n'aime pas du tout ce qu'il s'apprête à faire. Mais il n'aime pas du tout non plus rester sans rien faire quand il s'agit de quelqu'un qu'il aime. Il ne sait pas trop ce qui l'amène, encore moins ce qui l'attend. Il hésite même à rebrousser chemin. C'est bientôt l'heure de fermeture du garage et il ne sait pas s'il ne vaudrait mieux pas attendre qu'il ferme ses portes et le voir après ? C'est compliqué dans sa tête, toutes ses pensées se contredisent. Mais bordel, il s'agit de sa cousine. Alors, il ne se cache pas, se contentant de l'observer bosser depuis quelques minutes, planté sur le trottoir.

Ça me dépasse tout ce qui passe avec Kris ces derniers jours et je dois dire que j'ai beaucoup de mal à le gérer. Entre le boulot et me geler la gueule y'a absolument qui vaille la peine d'être raconter. Y'a rien de positif qui s'passe et franchement ça joue sur mon moral. Je survis, mais ce qui m'retient en fait j'sais pas c'est quoi. Je suis donc là à m'exécuter plutôt machinalement, puis je m'arrête lorsque je vois ce mec m'observer de l'autre côté de la rue. Je relève le menton, le dos droit - j’essuie mes mains. C'est un client ? C'est quoi le problème ?

Regard indéchiffrable. Pensées qui vont et viennent sans courbes logiques. Au bout de quelques minutes, la tête du mécano se relève. Il ne détourne pas son regard et reste ainsi durant quelques secondes. Puis il se décide à regarder de part et d'autre de la route avant de traverser la rue, se rapprochant. Les mains enfoncées dans ses poches, il s'arrête à quelques mètres de lui. Dax...? Faudrait qu'on parle. De l'état pitoyable dans lequel se trouve sa cousine. Il aime son regard de chien battu mais préfère quand elle sourit et rit aux éclats à ses côtés. Et apparemment, l'origine de sa tristesse, c'est ce mec. Il a aucun plan, il va improviser et il verra bien ce que ça donne. J'suis le cousin de Kris. Histoire qu'il situe qui il est.