Je m’approche de toi. « Tu dis toujours que tu n’peux pas me regarder me détruire .. j’fais pareil. Je peux pas. » Au diable mes clefs. Je claque ta flasque sur la table. Je suis prêt à partir. « Évidemment avec cette merde t’arrivera à nous sauver. va t’faire foutre Kris. Tu dis que tu feras des efforts .. et tu fais rien. » Que je lâche en laissant mon assiette derrière. Je suis en colère face à ton attitude. « J’ai pu faim. Tu peux m’apporter le truc pour que je paie ? »

Ta colère soudaine me frappe de plein fouet et je tord les trippes de façon particulièrement désagréable. Je bois pour engourdir la douleur depuis tellement longtemps que j'avais même pas pensé à la douleur que ça pouvait t'apporter. J'ouvre la bouche pour parler et la referme. Comment est-ce possible qu'on se déchire plus à chaque fois? Laisse.. j'vais m'en charger.

Je n’ai pas l’habitude de m’en faire sur ta consommation, parce que je ne suis pas placé pour parler, mais je trouve que de boire si tôt le matin alors que tu es au boulot c’est poussé. Je t’en veux, parce que je t’ai promis de ne pas faire de conneries alors que toi tu te défonces. J’hoche la tête puis manque partir du resto, mais je m’arrête. « Tu peux m’redonner mes clefs ? » Que t’acceptes ou pas je vais rentrer. Juste si tu me les donnais ça me simplifierais les choses.

Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que si j'te redonne tes clés j'te reverrai plus? Je récupère rapidement la flasque que t'as posé sur la table et me détourne. Rejoins moi derrière le resto, j'les ai pas sur moi. Je pars vers l'arrière, jete pratiquement mon tablier dans ma case, récupère mes affaires et sors. Rien à foutre que ma pause soit pas maintenant. Je m'allume une clope en sortant dehors et souffle en tremblant.