t'as entendu les mots musique, plage, alcool, garçons, et puis t'as tout de suite accepté de les suivre. ta mère crois que tu dors chez ta meilleure amie, juste à côté de chez toi, alors que tu te retrouves dans une piaule de riche, chez un riche que tu ne connais même pas. tu serais prête à dire que t'es saoule, plus que jamais. tu ne te sens plus les dents depuis un bon moment déjà, t'as arrêté le compte après le 5e shot de sour puss... alors depuis, tu ne sais plus trop ce qu'il s'est passé. ta dansé, t'as rigolé, t'as fumé, et puis c'est pas mal ça. vous avez bu une quantité interminable de shooters sucrés et maintenant, t'as affreusement mal au coeur. tout se passait bien jusqu'à ce que tu prennes ce dernier shot de tequila. la dernière fois que t'as regardé l'heure sur ton tél, il était 11h31... non, 11h42, 11h56 ? t'arrives pas à te souvenir, mais t'as largement l'impression que ça fait une éternité. tes membres sont mous et détendus, t'as le sourire collé aux lèvres depuis si longtemps que tes dents sont pratiquement aussi sèches que les feuilles sur la chaussée. allongée de tout ton long sur le plancher de la chambre, tu fixes le plafond entre deux réponses, tout en racontant de la merde sans même avoir la certitude que quelqu'un t'écoute ou te réponde. t'es comme dans un monde parallèle entre la réalité et le rêve, où il fait beau et chaud comme en été. tu te sens légère comme une plume, comme si tu volais sur un petit nuage blanc tout soyeux. t'arrives jamais à te sentir aussi zen et détendue, même en dansant ou en dormant. ouais, clairement... il se pourrait bien qu'il n'y avait pas que du tabac dans cette cigarette. ou peut-être est-ce la faute de ce dernier verre ? ou de l'avant-dernier ? il est 12h22, donc t'as bu le dernier à 11h22 ? c'est bien ça ? tu ne sais pas si tu poses la question à voix haute ou pas, t'hausses les épaules en y repensant... et ça recommence, ta tête se remet à tourner et tes pensées s'envolent aussi vite qu'un jet privé.

Minuit et quart, tu t'apprêtais à fermer l'oeil lorsque ton téléphone vibrait. Rares étaient les fois qu'il sonnait au beau milieu de la nuit. Avec cette heure tardive tu aurais très bien pu décider de ne pas regarder mais quelque chose t'alarmait, l'heure. Ce n'était pas normal. En voyant que c'était ta nièce qui te textait tu te redressais dans le lit. Après quelques échanges, tu regardais Lizzie qui était profondément endormie. Tu te sentais mal de la laisser ainsi seule dans la maison au beau milieu de la nuit mais, ta nièce avait besoin de toi. Tu te levais, discret pour aller t'habiller rapidement. Tu descendais les marches à quatre tout en prenant les clefs de voiture de Lizzie, Ely était bien trop saoule pour tenir sur une moto. Tu quittais la maison pour te rendre à cette fameuse adresse. En plus elle est apparemment dans la chambre d'un garçon!? Ce Brandon à intérêt à ne pas la toucher. Tu conduis nerveusement jusqu'à la résidence, de l'extérieur tu entends la forte musique, tu ne prends même pas la peine de frapper, t'entre directement et monte à l'étage. Tu ignores toutes personnes qui se posent au travers de ta route, tu fonces presque comme un bœuf ouvrant toutes les portes possibles pour trouver la petite.

Lorsque t'arrives enfin à réaliser l'heure qu'il est et l'ampleur de la situation, tu te lèves comme une balle et tu te mets tout de suite à rassembler tes trucs. Moi j'me barre, tu viens avec moi bb ? lances-tu en jetant un coup d'œil à ta meilleure amie, levant les yeux en la voyant secouer la tête. Elle remet aussitôt sa langue dans la gueule de Brandon et absolument personne porte attention à ton appel, alors t'en profites pour te pousser en douce et ça t'arranges drôlement considérant ton état lamentable. T'as la tête qui tournes, ça te prends énormément de concentration pour arriver à mettre un pied devant l'autre sans trébucher avec tes talons. Tu décides de les enlever au moment où ta main se pose contre l'encadrement de la porte, tombant nez à nez avec ton père. Tu lui souris bêtement en réalisant en retard que tu n'as pas pris le temps de regarder ton reflet dans le miroir, et t'ignores absolument de quoi t'as l'air en ce moment. Probablement que tes yeux sont affreusement rouges éclatant comme à toutes les fois où tu boies, tu te sens soudainement ridicule de ne pas avoir pris la peine de sortir de la villa avant qu'il se pointe jusqu'ici. Clairement, c'est plus ce qu'on appelle filer en douce. Je t'expliques tout dans la voiture okay ? Filons avant que les meufs réalisent que t'es ici. finis-tu par lancer en ramenant tes souliers sur ton épaule, baissant les yeux sur tes pieds nus avant de le contourner pour passer devant lui.

À l'étage trouves les portes, tu ne la vois pas, tu n'entends pas sa voix et ça commence à t'inquiéter. Tu serres la mâchoire, retiens ton envi de crier son nom. Tu t'avance dans le couloir lorsque tu la vois sortir de la chambre, cheveux en bataille, quelques pas ont suffis pour qu'elle retirer ses talons. Elle tombe nez à nez avec toi. Tu la regardes, sévère, déçus de son attitude, de ses yeux qui t'indiquaient qu'elle avait bien plus que bue. Mais tu avais été ado toi aussi, qu'est-ce que tu pouvais faire de plus que de faire certain qu'elle était en sécurité? Tu aurais préféré qu'elle fasse ces expériences en ta présence, histoire que ce soit sécuritaire...Mais ce n'était pas le cas. Tu soupires tout en passant ta main dans les cheveux lorsqu'elle mentionne les filles, tu n'avais pas envie de créer une scène ou encore attirer l'attention sur toi dans ce party. À te voir comme ça t'es chanceuse que j'étais réveillé. tu la suivais de près, tout ce que tu voulais c'était de sortir de cette maison au plus vite, tu te retenais tellement de la prendre en poche à patate, c'est bien tout ce qu'elle méritait pour être honnête.

Heureusement, la maison commençait à se vider et il y avait pas mal moins de monde qu'à ton arrivée. Seuls quelques survivants se retournent sur votre chemin, mais ce n'est pas ça qui t'importes le plus à l'instant. Ses paroles résonnent dans ta tête, tu ne sais pas si tu te sens mal ou plutôt vexée. Je suis absooooolument très capable de gérer ma propre personne d'accord ? J'allais rentrer, avec ou sans toi. lances-tu en évitant son regard, t'arrêtant à sa hauteur. tu bredouilles quelques mots au passage, mais t'essaies vraiment très fort de paraitre en contrôle de toi-même... ce qui n'est clairement pas le cas.Et puis, je pensais pas que t'allais me répondre aussi rapidement. Tu dors toujours après 10h. ajoutes-tu en haussant les épaules, un petit sourire joueur au coin des lèvres. Tu te remets à marcher en direction des escaliers, frissonnant de la tête aux pieds tout en te maudissant de ne pas avoir opté pour ton chandail en laine, au lieu de cette foutu robe pas chaude du tout.

Tu continue de marcher, tu fulmines de rage presque, en fait non, à y repenser tu es déçu, tu la croyais plus responsable, plus intelligente. Tu avais manqué à quelque part dans son éducation? Pourtant elle n'était pas comme cela avant... Vraiment, tu n'étais pas prêt à la fameuse crise d'adolescence. Tu l'écoutes parler et tu t'arrête, ces mots sont ceux d'une enfant influencée par l'alcool certes, mais tout de même...Blessants. Elle se pose devant toi, te transperce de ces paroles tout en évitant ton regard. Alors que toi, tu la regardes, la transperce avec ton air de nature sévère. Clairement Tu jouais son jeu, tu parlais en la jugeant, toi aussi tu pouvais être méchant, en plus que ça n'aidait pas à la situation tu étais fatigué. Mais la goute venait de déborder, au lieu de te remercier et venir la chercher sans avertir sa mère, elle te traite de vieux? Toi? Alors là petite ça va mal finir. C'est ça le vieux en a plein le cul et veut aller se coucher! T'attends pas, tu la dépasse, te penche vers l'avant, passe le bras sous ses fesses pour la soulever. Ma grande tu va faire un sacré beau sac à patates, hop sur ton épaule vous allez à la maison.

Tu le vois dans son regard qu'il est à la fois déçu et enragé, franchement tu ne peux pas lui en vouloir. Tu te déçois toi-même ces derniers temps, alors pour toi il n'y a absolument rien de nouveau dans tout ça. Par contre. c'était réellement la première fois que tu fumais et évidemment, il y avait bien fallu que tu débutes ça en grand avec un joint. La naïveté et toi, vous êtes les meilleurs potes au monde. Absorbée par ton envie de partir d'ici au plus vite, tu n'accordes pas d'importance à ses paroles et tu le vois encore moins venir. Tout se passe trop vite, en un temps deux mouvements, tu te retrouves sur son épaule comme dans le bon vieux temps. Sauf que cette fois, ça ne te fais pas rire du tout. NON MAIS T'ES FOU ??? poses-moi Dov, j'vais teinter tes jolis souliers blancs de vomis si tu ne m'reposes pas TOUT DE SUITE par terre. lances-tu d'une voix aiguë sans faire attention aux autres autour. Ses souliers ne sont pas blancs du tout et tu n'as pas envie de vomir tant que ça, mais en fait si, peut-être un peu... Je rigole pas !!! POSES-MOI SVP ! t'empresses-tu d'ajouter en essayant de balancer tes pieds, la tête qui tourne et le mal de coeur bien aux bord des lèvres. Tu ravales difficilement la honte qui te gagnes, une main posée contre le tissus de ta robe pour tenter de cacher la vue, et l'autre qui vient soudainement lui pincer les hanches pour le chatouiller.

Vomir sur tes chaussures blanches? Vraiment Ely? Tu ne pouvais pas trouver mieux à dire? Tu continuais à marcher, tu ignorais cette petite crise d'attitude, l'attention était dirigée sur vous et c'était de sa faute et non la tienne. Peut-être que ça allait lui foutre la honte lorsqu'elle ira à l'école. En plus d'être saoule tu ne différencie plus les couleurs. tu grognais dans ta barbe, tentait de la retenir pour ne pas l'échapper malgré tout ses gémissements. Tu sortais de la maison, faisait quelques pas de plus pour la poser sur le sol, après ces quelques chatouillis, dans l'herbe froide de la nuit. Elle est nue pied et tu ne voulais pas qu'elle prenne froid. Tu prenais ses talons haut, elle ne pourra pas marché avec eux, pas dans cet état. C'est quoi il faut que je te prennes en princesse c'est ça? D'un coup de pied tu retirais tes chaussures. Enfile mes chaussures et dépêche-toi, je n'ai pas que ça à faire. rare étaient les fois que tu étais sévère avec elle, t'étais du genre oncle cool mais là... Tu ne pouvais agir autrement, t'étais fatigué et facilement irritable en ce moment.

Tu réussis à chasser un haut le coeur en fermant les yeux, heureuse de sentir la fraîcheur du plancher sous tes pieds tout de suite après. Tu dois respirer longuement et profondément à deux reprises avant de retrouver ton équilibre et ensuite ouvrir les yeux, replaçant tes cheveux et tes vêtements d'un geste nonchalant. Tu poses ton regard dans le sien, déposant tes petites mains libres de chaque côté de tes hanches. Hors de question que j'enfile mes pieds là-dedans, aussi bien choper une grippe et manquer 3 semaines d'école tant qu'à ça... Comme ça, j'pourrai au moins éviter de me taper la honte demain matin. lances-tu en parlant trop vite et trop fort, le défiant du regard avant de lui faire une moue à la fois dégoûtée et boudeuse. Tu restes là sans bouger quelques secondes, avant de lui tourner le dos pour te mettre à gambader jusqu'à sa voiture.

Son attitude t'exaspère, tu soupire. Tu l'écoute parler et tu lui ris en pleine face. Je t'avertie, que tu sois malade comme un chien ou sur ton lit d'hôpital, tu vas t'attirer la honte demain en cours parce que tu vas être en classe c'est certain! t'es nu pied juste pour elle et elle te fait cette petite moue de dégout, petite princesse va! T'as juste le goût de la reprendre en sac à patate juste pour lui foutre la honte une seconde fois, mais elle est plus rapide que toi, elle part, gambadant dans l'herbe nu-pieds vers la voiture. Tu enfile rapidement tes chaussures et la suis, déverrouillais la voiture à distance pour qu'elle puisse s'y installer. Tu arrives à la hauteur de la voiture et ouvre ta portières. Allez entre.

Il a entièrement raison, tu devras aller en cours demain matin, que tu le veuilles ou non. Il est minuit un jour de semaine et ça ne fait aucun sens que tu sois dehors aussi tard, avec un mal de crâne et des nausées en prime. Dov aussi, il devra se pointer en classe et endurer tout ces mômes demain matin, mais tu ne l'avais pas réalisé avant de poser ta main sur la poignée de sa voiture. Tu penses juste à toi et tu fais payer tout le monde autour encore une fois. Tu soupires un bon coup avant d'ouvrir la portière, pour te donner à la fois du courage et pour chasser la faim qui te gagnes soudainement. Tu t'assois doucement, enfilant ta ceinture de sécurité avant de tourner la tête vers lui. Tu le regarde s'installer au volant et tu te mords la langue, te retenant très fort pour ne pas abuser et lui demander de passer par le mcdo afin d'assouvir les grognements de ton ventre. C'est le moment où tu m'engueules, c'est ça ? lui demandes-tu en chuchotant presque, soupirant longuement. Tu te sens minable vis à vis de lui, mais justement, tu es trop saoule pour montrer ne serait-ce qu'un onz de crédibilité... Alors tu tentes un petit sourire mi-désolé, mi-amusé malgré toi.

Tu la regardes s'installer dans la voiture avant de faire de-même. Tu soupires en t'appuyant contre le volant, visage entre les mains. T'es fatigué, tu dois enseigner demain. T'es découragé mais d'un autre coté tu es heureux, heureux de la savoir peut-être trop saoule mais en sécurité. Tu te souviens que son amie était là, quelque part, tu ne pouvais la laisser ainsi c'était ta responsabilité en tant qu'adulte de la sortir de là. Tu la regardais, elle qui te ressemblait tant. Non, t'es assez vieille pour apprendre de tes erreurs toute seule.tu remarquais sa ceinture bien bouclée, tu ouvrais la portière rapidement. Tu ne bouge pas. Tu sortais de la voiture et barrais à clef. Ta mission était de sortir son amie de cette baraque et retourner à la maison. Tu rentrais dans la maison pour une seconde fois, montait les escaliers à quatre et te dirigeais vers cette fameuse chambre, tu l'arrachais des bras de Brandon et la forçait à te suivre. Une fois à la hauteur de la voiture, elle prenait place dans le siège arrière et toi tu ne perdais pas de temps pour démarrer les moteurs.

Ça te rends triste de le voir s'appuyer comme ça contre son volant, tu ne sais pas si c'est la fatigue sur son visage ou l'alcool qui te rends aussi mal désormais. Ta tête tourne, t'as envie de vomir tout plein de mots et de te plaindre, mais il ne te laisse pas le temps d'ouvrir la bouche avant de t'abandonner dans la voiture. Tu le regardes s'éloigner avec de grands yeux, perdue, et tu soupires pour de bon lorsque tu le vois réapparaître avec ta meilleure amie. T'arrives pas à croire que ça se déroules sous tes yeux, tu t'étais résignée à rentrer chez toi au calme... Mais présentement, il y avait une nana hystérique sur le banc arrière de la voiture et ton père tout aussi exaspéré à tes côtés. Ta migraine augmente et tu te détestais déjà assez, t'ignorais que ça pouvait être pire. Putain Ely je te l'avais dis de ne pas le texter ! commence-t-elle en gueulant à l'arrière, alors que tu la fusille du regard pour qu'elle se la ferme. Cette soirée était ridicule anyway, tu t'reprendra demain ! dis-tu en te retournant vers Dov, t'appuyant exagérément contre ton siège en soupirant encore une fois. Tu fixes le décor à-travers la fenêtre, ta tête appuyée contre ton bras.

Tu fermais la portière derrière la jeune dévergondée et venait t'asseoir, conscience tranquille derrière le volant. Les filles étaient en sécurité c'était l'important. Tu démarrais la voiture de Lizzie et filais à la maison. Son amie était hystérique, insultée et trop saoule pour comprendre les mots qu'elle disait. Ely semblait tant qu'à elle avoir repris un peu de lucidité. Tu étouffais un rire, fière que ta nièce ait tout de même prit l'initiative de t'appeler. Landon ou Brandon, whatever is name, est même pas beau de toute manière. allez monsieur le professeur, dit des méchancetés sur les élèves pour convaincre à la jeune qu'elle aurait regretter de perdre sa fleur face à un jeune populaire de l'école.

Tu regardes Dov avec un petit sourire en coin lorsque ses paroles parviennent à tes oreilles, contente de constater que tu n'es pas la seule à trouver Brandon affreusement laid autant à l'extérieur, qu'à l'intérieur. Et il est gravement idiot en plus... lances-tu en sortant un billet de 20$ de ta poche, avant de le déplier et le faire bouger entre tes doigts. Dov, est-ce qu'on peut arrêter au Mcdo en chemin ? Je crève de faim et je pense que j'arriverai pas à dormir si j'mange pas... Et puis, c'est Brandon qui paie en plus... dis-tu en faisant référence au billet qui lui appartenait réellement, que t'as tout doucement volé après avoir soufflé sur la drogue qu'il essayait de te faire consommer. Il était tellement concentré à peter un câble contre toute la terre entière au lieu de s'attaquer à toi, qu'il n'a même pas remarqué que son billet manquait à l'appel avant d'en sortir un autre pour s'enfiler une xième ligne dans le nez. Ton plan est clair depuis ce moment dans ta tête ; trouver un moyen de quitter cette chambre au plus vite pour aller dépenser le fric d'un idiot, pour toi c'est une parfaite fin de soirée à tes yeux... Mais pour ta meilleure amie, c'est apparemment son pire cauchemar.