Le soir d'Halloween. Oliver est déguisé en agent de la S.W.A.T et j'ai repris mon bon vieux costume de sorcière, qui traine dans le fond du garde-robe. Il faudrait peut-être que je pense à changer l'an prochain, le haut ne me va plus aussi bien qu'avant, j'ai peut-être bien pris un peu de poids. Main dans la main, je guide mon fils au-travers les rues du village, pour frapper à toutes les portes. Les gens sont gentils, complimentent pratiquement tous le déguisement de mon fils et lui donne des bonbons. Je sens que demain, il sera beaucoup trop agité pour se tenir en place, avec toutes ces sucreries. Bon, t'en dis quoi qu'on rentre à la maison ? Il commence à se faire tard et t'as assez de bonbons ! Oliver hoche la tête. Ok ! De toute façon j'en ai marre. Nous reprenons la route vers la maison, puis lorsqu'on se retrouve face à ta nièce et toi... Je m'arrête. Pourquoi t'arrête de marcher, maman ? Je le sens tirer sur mon bras, pourtant je n'y prête aucune attention. Mon regard s'humidifie instantanément, mon souffle est coupé et mon cœur... Mon cœur, je ne sais même plus s'il bat encore. J'suis engourdie, étourdie et blanche comme un drap. J'ai vu un fantôme.

Quelques semaines qu'il est dans l'coin, pas vraiment l'intention de s'éterniser. Sa frangine qui lui laisse gracieusement son canapé et son mec qui est moins d'accord avec l'idée. Alors en ce soir d'Halloween, il prend en charge la chasse aux bonbons histoire que les deux tourtereaux se retrouvent entre eux. C'est pas comme s'il avait mieux à faire que de passer du temps avec sa nièce en plus. Il l'adore cette gamine, et jusque là, il n'a pu profiter d'elle que pendant les vacances, deux ou trois fois par an. Il enfile un vieux costume de soldat de Jackson et commence à arpenter les rues en frappant de porte en porte. C'est lui qui va s'goinfrer de bonbons et se régaler ensuite. La gamine, elle est déguisée en princesse, rien de très originale. Oh viens. qu'elle dit en le trainant par la main. Elle a vu quelqu'un qu'elle connait. Et quand il rejoint le trottoir d'en face, il adresse un sourire presque gêné à la maman d'ce garçon alors que les deux enfants commencent à comparer leurs recettes. Bonjour. j'ai l'impression que ces deux là se connaissent. son regard vient croiser le sien. Elle a l'air totalement chamboulé. Vous allez bien ? qu'il demande, soucieux.

Je n'en crois pas mes yeux. Tu ne peux pas être lui... Tu ne peux pas, non ? J'veux dire... Il est mort. Je l'ai enterré il y a deux ans, j'ai confirmé que c'était lui à la morgue, je... Non. C'n'est pas lui. Tu n'es pas lui. T'es juste quelqu'un qui lui ressemble énormément et qui par hasard, a un uniforme qui ressemble au sien. T'es déguisé pour Halloween - ça doit être ça. Je sors de mes songes lorsque je sens la main d'Oliver disparaître de la mienne, puisqu'il est parti rejoindre la fillette que je reconnais... Elle fait partie de sa classe. Toi par contre, je ne te reconnais pas, autrement j'aurais fais une crise cardiaque des mois plus tôt. Tu m'adresses la parole et je me perd dans ton regard un instant et fini par reprendre mon souffle. Oui ! On dirait bien... Hum, je crois qu'ils font partie de la classe de Dov Silverstein... Je sens de nouveau le froid sur mes joues, le sang dans mes veines et les battements de mon cœur. Je revis. O... Oui, merci. Désolée... Tu me fais juste penser à quelqu'un. Je ris un peu nerveusement, en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, avant de la mettre devant moi pour me présenter. Jennie. Et lui, c'est Oliver, mon fils. Oliver se replace près de moi et sourit aux deux inconnus.

Il avance d'un pas pour s'approcher afin de mieux entendre ce qu'elle voudra bien lui dire au travers de la foule de gamins déchainés. Il garde un œil sur le côté, sur sa nièce, trop protecteur et inquiet pour envisager de la perdre. Elle confirme. Les deux gamins sont dans la même classe. je vois. qu'il dit en riant quand il entend sa nièce débuter un débat sur le fait qu'elle a plus de sucette que lui. Il s'étire le dos, ça fait maintenant une bonne heure et demi qu'ils crapahutent de maisons en maisons. quelqu'un que vous apprécié j'espère. Elle tend une main vers lui qu'il saisit sans se poser de questions. Ce n'est ni le lieu, ni le moment de draguer mais il doit avouer la trouver jolie cette maman, puis ça fait longtemps qu'il a pas... Enfin vous voyez. Daniel et vous connaissez déjà Mary. Je suis son oncle. Leurs mains se détachent doucement.  Dis, on peut aller jouer chez Oliver ? Allez dis oui. Ses yeux suppliant, sa mine adorable et boudeuse. Sauf que ce n'est pas une décision qu'il peut prendre seul. Pas que ça le dérange mais, on ne s'invite pas comme ça chez les gens. La gamine est vraiment sans gêne, comme sa mère. ta mère t'a jamais dis qu'on ne s'incrustait pas comme ça chez les autres. qu'il lance dans un rire avant de poser une main sur les cheveux de la gamine.

J'te regarde, la bouche entrouverte et clairement si mon père était là il me dirait la même chose qu'il me disait quand j'étais petite : ferme ta gueule ou tu vas avaler des mouches. Non mais, tu verrais la tête de Jared... Tu comprendrais que c'pas aussi facile ! Tu pourrais pratiquement être son jumeau, ma parole. Oh, oui ! Très. En fait, tu me fais penser à mon ex... Mari. Est-ce que c'est vraiment un ex, si la relation s'est terminé abruptement et sans la volonté d'un de nous deux ? Est-ce qu'il est encore mon mari ? Enfin, on dit qu'on est marié jusqu'à ce que la mort nous sépare... Alors je suppose qu'il n'est plus mon mari. Wow. Ça fait mal ça, rien que d'y penser. Mon attention est de nouveau suscité lorsque la petite fait une demande. Je regarde l'heure sur mon téléphone portable et rigole à ta réaction. Non mais... Il est encore tôt et puis, il n'y a pas d'école demain... Je tourne le visage vers Oliver. Tu en penses quoi ? T'aimerais une amie à la maison pour une heure ou deux ? Oliver sourit de toute ses dents et saute sur place. Ouiiiiiiiiii ! J'hausse les sourcils, comme surprise, puis lève les yeux vers toi en riant. Je n'habite pas très loin... Et je prépare les meilleurs cafés maison du village, si ça te dit. T'es tellement beau putain, c'est hypnotisant... et déstabilisant.

Elle le regarde étrangement. Il ne réalise pas. oh un ex. Ceci dit, elle a l'air de dire ça comme si c'était une bonne chose, avec un sourire radieux sur les lèvres. Ca le déstabilise un peu d'son côté. Si elle avait une once de ressemblance avec Ava, il l'aurait fuit comme la peste.  et c'est une bonne chose ou tu vas me jeter des objets à la figure ? La seule relation sérieuse qu'il a connu a fini en drame alors il ne sait pas qu'on peut aussi quitter une histoire d'amour avec beaucoup de tendresse et de bons souvenirs. C'est sans doutes pour cette raison qu'il fait de l'humour à ce sujet. Puis y'a la gosse qui s'invite sans se gêner. Et comme elle arrive à ses fins, il hausse les épaules dans un sourire : pourquoi pas. j'adore le café. Il n'a plus vraiment d'amis ici en dehors de sa sœur et Jackson, alors ça ne lui fera pas de mal. Et puis, elle est intrigante. Y'a ce quelque chose de mystérieux chez elle qui ne le laisse pas indifférent. je te suis alors. Il envoie tout de même un SMS à sa frangine pour lui préciser où ils vont, après tout, ça ne le concerne pas que lui. Et qui sait, peut être qu'elle est une dangereuse psychopathe sous ses airs angéliques. Ca commence toujours comme ça dans les films d'horreur.

Ouais je sais, ça peut paraître bizarre que je te compare à mon ex... Peut-être que j'aurais dû dire mon mari. Bon après, tu me laisses l'opportunité de me rattraper en me demandant si je vais me mettre à te foutre des baffes et ça me fait rire de bon cœur. Ah non ! Pas du tout. En fait, mon mari était dans la marine... et il est mort au combat il y a deux ans... Tu lui ressembles et ton déguisement, eh bien... Je souris en baissant les yeux vers sa tenue. Ça m'a donné l'impression d'avoir vu un fantôme, on va dire ça comme ça.. Bref, la conversation continue de rouler et on en arrive à une invitation chez moi, pendant que les enfants s'amusent à comparer leurs gain. T'acceptes de prendre un café avec moi et je souris, sans arrêter de t'observer. Tu lui ressembles... Mais plus je t'admire, plus je vois les différences et ça calme mon angoisse un peu. Tu n'es pas moins beau, pas du tout. T'es juste... Toi et pas lui. C'est une bonne chose. Parfait alors, les enfants, en route ! Yaaaay ! J'ai trop hâte de te montrer ma chambre Mary ! Oliver mène la marche, avec la petite Mary à ses côtés. Pendant ce temps, je reste à l'arrière avec toi et je veille à ce qu'il emprunte les bons chemin. Alors hum... T'es son oncle... Du coup, toi, t'as des enfants ? Enfin... J'imagine que non... Sinon tu passerais Halloween avec eux aussi... T'es marié ? Je rougis après ma diarrhée verbale et enfonce un peu la tête dans ma veste. Je n'ai pas l'habitude de demander aux hommes s'ils sont mariés... En fait, j'ai pas l'habitude d'être aussi direct. Ça fait au-dessus de 10 ans que je n'ai pas eu à draguer un autre homme que mon mari - attend, je drague là ? J'appelle vraiment ça de la drague ? On dirait bien que oui. Tu me fais de l'effet avant-même que mon conscient s'en rend compte, c'est dingue ça.

Il se gratte la tête quand elle parle de son défunt mari.  merde désolé. C'est con d'dire ça. C'est vrai. On dit toujours qu'on est désolé quand on apprend que quelqu'un est mort. Il est pourtant pas responsable Daniel. C'est pas lui qui lui a planté un couteau dans l'coeur ou un truc du genre. Mais le constat est qu'on se sent obligé de dire ça. C'est comme demander si ça va quand on croise une connaissance, dans l'fond, on se fiche de savoir comment va la personne. Formule de politesse maladroite. ça doit être flipant si j'lui ressemble. qu'il lâche, trop impulsif, sans vraiment peser ses mots. Après, elle semble parler de cet homme ouvertement. Comme si le deuil était passé. Daniel il a jamais vraiment perdu personne, enfin si, sa grand mère mais elle n'était plus vraiment toute jeune et c'était normal. Y'avait bien eu sa mère qui s'était cassé mais faut avoué qu'il était persuadé qu'elle était vivante, quelque part et que ça lui suffisait. Bref, ils entament la route retour tandis qu'il vient de se faire inviter. Elle parle. Beaucoup. C'est adorable. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Il remarque même pas qu'elle est en train d'flirter ouvertement avec lui le con. en fait non, je n'ai pas d'enfants et je ne suis pas marié non plus. Il a bien failli l'être. Une fois. Une histoire un peu sordide qui s'est terminé par un coeur brisé qui n'a jamais pu être réparé. faut croire que j'ai pas rencontré la bonne. un ajout qui s'accompagne d'un rire cristallin. Son regard se porte cette fois sur Mary, elle a l'air d'être heureuse d'avoir retrouvé cet ami.

Oh mais faut pas t'excuser, ça va. Ça fait quelques temps maintenant que ça a arrêté de me faire mal, quand on prononçait son nom, ou quand on me parlait de lui. J'ai appris à être en paix avec sa mort... Qu'il peut me manquer, mais que ça ne peut pas m'empêcher de vivre. Vois-tu, j'ai un fils à élever et il compte sur moi ; Jared n'apprécierait guère que je le laisse tomber. Un peu j'avoue ! Mais ça va, tu lui ressemblais surtout au premier coup d'oeil. Je ris un peu, en marchant vers la maison. On est à environ dix minutes de marche à peine de ma petite piaule, ça ne devrait pas être trop long avant qu'on arrive. J'en profite donc pour te poser mes questions et visiblement, ça te fait rire un peu puisque tu souris. T'as ni femme, ni enfants. T'es seul et ça me pousse à me demander pourquoi... Mais nous ne sommes pas suffisamment proche pour qu'je me permette d'entrer dans les détails. Elle viendra. Elles viennent toujours. Que je te dis tout bas, avant de tourner la tête vers toi et te faire un petit sourire. Toi, tu regardes ta nièce et ça me fait un peu craquer, alors je regarde mon fils et puis finalement le chemin qui se dessine devant nous. Quelques minutes plus tard, nous sommes enfin arrivés sur le porche et je sors mes clés pour déverrouiller. Suis-moi Mary ! À la seconde où la porte s'ouvre, le petit garçon cours vers sa chambre en compagnie de son amie. Oliver est un garçon calme, alors je ne m'inquiète pas du tout pour eux. Après avoir retirée mes chaussures et ma veste, je marche vers la cuisine pour démarrer la cafetière. Alors dis-moi... Tu veux mettre un peu de piment dans ce café ? Je me retourne vers toi, avec une bouteille de Bailey's à la main. En mettre juste un peu dans nos tasses, ça ne nous rendra pas moins responsable des petits que l'on doit surveiller... Mais ça alimentera sans doute nos conversations.

Seul. Il l'est depuis qu'il a été abandonné devant l'autel. Il aura beau rire, jouer l'indifférence et faire croire à son petit monde qu'il a tourné la page. Elle a brisé un truc ce jour là et pas seulement son cœur. Sa confiance. Son désir de s'investir sur du long terme avec qui que ce soit. Ava est la raison pour laquelle il est aujourd'hui plus seul que jamais. Il est incapable de tenir une relation plus de quelques semaines. Simplement parce qu'il a peur. Peut être un peu aussi parce que sa grande histoire d'amour ne s'est pas réellement terminée. après c'est pas comme si j'attendais. qu'il dit en haussant les épaules. j'ai essayé, ça a pas marché, alors peut être que les grandes histoires d'amour et les enfants, c'est pas pour moi. C'est amusant, il n'en parle pas trop en général, d'son cœur et du vide qui a été causé dans l'passé. Et c'est pas non plus comme si elle l'avait poussé à la révélation. Il a juste eu envie de lui parler ouvertement. Simplement. Par politesse, il retire aussi ses chaussures et suit la jeune femme dans son intérieur. C'est propre, soigné. Décoré avec du goût. Plutôt féminine, ce qui le laisse à penser qu'elle vit seule mais il ne veut pas se permettre un faux jugement. avec plaisir. dit il en hochant la tête lorsqu'elle lui propose de corser son café. Il l'aurait bien demandé lui même mais ils ne se connaissent pas assez pour ça. tu vis ici d'puis longtemps ? qu'il demande naturellement. Pas pour faire la conversation, mais surtout parce qu'il a véritablement envie d'apprendre à la connaitre. L'inconnue d'halloween.

Tu ne cherches pas l'amour. En fait, selon toi, si ça n'a pas marché c'est peut-être que les grandes histoires d'amour et les enfants ce n'est pas pour toi. Je souris, tête baissée et les yeux vers l'alsphalte. Avec cette logique... Ça voudrait dire que je suis faite pour être veuve. Je te regarde de nouveau, sourire aux lèvres comme toujours, mais j'ai un regard un peu triste. Vois-tu... J'ai aussi perdu l'amour de ma vie et moi aussi, j'ai longtemps cru que la carte de l'amour ne pourra plus jamais être mise sur la table. C'est peut-être le cas... Mais il y a aussi de fortes chances que ce soit ton cœur brisé qui parle pour toi. Moi en tout cas, je pense que tu es fait pour l'amour. On ne se connaît pas, mais je vois très bien comment tu regardes ta nièce et c'est suffisant pour moi de croire que tu ferais un bon père. Mais bon, je me trompe peut-être. Nous arrivons enfin chez moi et après que les enfants soient parti se réfugier dans la chambre de mon fils, nous nous retrouvons seuls dans la cuisine. T'acceptes que je corse ton café, puis tu me demandes si je vis ici depuis longtemps. Oui. Hum, environ six ans peut-être ? Quelque chose du genre... Avant ça, je vivais dans une maison un peu plus petite, seule avec mon mari. On a déménagé ici quand on a su que j'étais enceinte, quoi. On avait besoin d'une chambre supplémentaire et on est tombée sur une belle offre... Je verse les deux cafés et rajoute ensuite l'alcool, avant de glisser ta tasse sur le comptoir pour le mettre devant toi. C'est toujours petit mais... ça va. J'ai une jolie cours arrière et des voisins sympathique. Puis j'suis tombée amoureuse de la salle de bain... plus particulièrement la baignoire. J'suis bien ici. Je te fais un grand sourire et porte la tasse à mes lèvres pour en prendre une gorgée. Et toi ? Je ne t'ai jamais vu à Edenton avant, tu viens d'arriver ? C'est un petit village. Tout le monde a vu à peu près tout le monde au moins une fois... Sois je t'ai loupé durant 32 ans, sois j'ai raison et t'es arrivé y'a pas si longtemps que ça.

Son raisonnement n'est pas complètement stupide et sans doutes que c'est une excuse pour Daniel. Un moyen d'échapper à la possibilité de souffrir de nouveau. Si elle n'est pas morte, il a pourtant souffert. Jamais il ne se permettrait de comparer leurs situations, elles ne sont en rien similaires mais il est clair qu'ils ont du passer par quelques étapes qui se ressemblent comme la colère et la dépression. Et lui n'a absolument aucune envie de vivre ça à nouveau. Il en a trop chier pour se remettre d'aplomb. Ou en tout cas, pour réussir à sortir d'son lit le matin sans avoir son visage en tête. Enfin, revenir ici n'aide pas à surmonter le passé. Bref, elle vise juste et lui fronce les sourcils. parce que tu aurais envie d'recommencer toi ? de prendre le risque d'avoir le cœur qui se brise de nouveau. Lui n'est pas prêt pour ça, et s'il ne l'a pas été en quinze ans, c'est sans doutes qu'il ne le sera jamais n'est ce pas ? Il manque de tact Daniel. Ca a toujours été un de ses pires défauts. c'est suffisant pour vous deux, je squatte le canapé de ma sœur depuis maintenant deux semaines, alors crois moi, j'vois ce que tu veux dire quand tu parles de petits espaces. Il rit. Il pourrait s'prendre un chez lui mais ça voudrait dire qu'il emménage en ville. C'est comme s'il était rassuré par l'idée de ne pas avoir encore posé ses valises en ville. je vis à Nashville. J'ai vécu ici y'a une quinzaine d'années. On aurait pu s'croiser mais je crois que je m'en serais souvenu. Quoi que, tu devais être très jeune à l'époque. un sourire entendu, elle est nettement plus jeune que lui. Elle qui doit approcher la trentaine.

Bonne question. Est-ce que t'as envie de recommencer, Jennie ? J'en ai envie. Terriblement. J'ai envie d'embrasser Wade à chaque fois que je le vois et la tension est à son apogée lorsqu'on se retrouve tous les deux seuls dans la même pièce. Mais... c'est le meilleur ami de Jared. L'interdit, la pomme empoisonnée. Je ne peux tout simplement pas. Par contre si tu m'avais posé la question il y a un an de ça, ma réponse aurait été complètement différente, tu vois ? J'aurais probablement réagis comme toi autrement. Ouais ? 'fin... Si je trouve le bon... J'en sais rien moi. Est-ce que ça va arriver ? J'ai bien peur que non... Pas à ce rythme en tout cas. Il faudrait que je sorte plus souvent, que je rencontre des gens et que j'arrête de m'appitoyer sur mon sort. Bref, on parle maintenant de la maison et tu m'apprends que tu vis chez ta sœur, sur son canapé. Ça vaaa ! Ç'aurais pu être pire attend... Elle aurait pu t'faire dormir sous les escaliers, Harry Potter style ! Je ris un peu avant de reprendre une gorgée de mon café. Tu as vécu ici il y a 15 ans donc, puis tu me dis quelque chose qui me fait tilter. Hum voyons voir... Il y a 15 ans j'avais... 17 ans. J'ai 32 ans aujourd'hui. Je prends une autre gorgée et dépose ensuite ma tasse sur la table. T'as quel âge si ce n'est pas indiscret ?

Le bon tiens. Un concept à la con. Il y cru lui aussi à cette histoire de bonne personne mais il s'est fourré l'doigt dans l'oeil. La vérité, c'est que parfois on rencontre quelqu'un avec qui ça match, d'autres fois non. Et depuis quinze ans, Daniel s'est évité la supercherie de l'amour et les regards niais. Il a préféré se contenter de faire les choses en surface. Il dira que c'est parce que l'amour n'est pas fait pour lui mais en vérité c'est qu'il flippe totalement à l'idée d'ouvrir son cœur. Et il se met à rire quand elle parle d'Harry Potter. Une référence qu'il a découvert sur le tard grâce à sa sœur. Elle l'avait forcé à lire les livres pour pouvoir en discuter et il s'était pris au jeu. j'aurais aussi pu me mettre avec eux dans le lit, en plein milieu. Oui, parce que ces derniers temps, il a un peu l'impression d'être "en trop". j'en avais 23, on ne devait pas évoluer dans les même sphères. qu'il dit en plaisantant. Même avant ça, parce qu'il est arrivé à seize ans finalement mais la différence d'âge fait qu'ils ont du se croiser sans faire attention l'un à l'autre. Chacun préoccupé par sa petite histoire. j'ai vécu ici de 16 à 23ans. J'suppose qu'on s'est croisés. il porte la boisson à sa bouche. wow, tu l'as bien corsé. dit il en grimaçant.

Finalement, selon mes calculs, tu m'apprends que t'as l'âge de Jared... Quelle coincidence. Je m'empêche de te dire ce petit détail là et je me concentre plutôt sur ce que tu me dis sur toi pour pouvoir te répondre adéquatement. Peut-être qu'on s'est croisé ouais ! Mais je ne m'en rappelle plus. Ça date, de toute façon. Personne ne s'attendrait à ce que je me souvienne de la tête d'un étranger que j'aurais croisé il y a 15 ans. Tu prends ta première gorgée de café et je ris un peu à ta tête. Désolée ! Tu veux goûter au mien ? Si tu le trouves meilleur, on pourra faire un échange. Que je te propose, en te présentant ma tasse. Ça m'étonne tout de même... Je n'ai pas l'habitude de verser beaucoup d'alcool, puisque j'suis plutôt intolérante. Il me suffit généralement d'un verre pour me donner envie de danser sur les tables. Je ris. Bon, j'exagère... Juste un peu !