T'es chez-lui et lui, y est pas. Tu tournes en rond, la coupe de vin que tu lui as versée est bien trop réchauffée. C'est du rouge en plus, pour lui, tu t'es forcé. Sauf qu'il n'y est pas. Planté dans son, votre, canapé, une dernière fois, t'essaye de l'appeler. Il répond pas. Et c'est qu'il est tard là. Sa voix résonne sur la messagerie et tu ne lui répond pas. Bordel, il se fout vraiment de toi. En plus tu t'étais forcée, mise une petite robe noire sexy, juste pour lui. Et il est pas là, pour l'apprécier. Bordel, ça t'enrage, de un, quand il fait ça. De deux quand en plus il répond pas. C'est bon, t'appelles Lana, parce que toi, t'es hors de là. Les cheveux détachés, les escarpins arrachés des pieds, entre tes doigts, la bouteille ouverte dans l'autre, un vieux verre derrière abandonné. C'est bon, tu vas te barrer. Et ouvrant la porte de l'entrée, c'est là que tu tombes face à lui, nez à nez.

« Oh et c'est là que tu t'pointes toi ! » Les bras croisés dans le hall d'entrée à le regarder. À te demander c'est quand qu'il a commencé à s'éloigner. L'amour dure trois ans, hein ? « Too late, j'ai fait des plans avec Lana, on doit se bourrer la gueule et râler sur toi et mes messages auxquels tu réponds pas.   » Et reconsidérer vos fiançailles, probablement, mais tu lui diras pas. Mais tu sais qu'elle dira ça, Lana. Que te faire poiroter c'est un manque de respect, que si t'acceptes ça, votre mariage ce sera quoi. Et t'as peur que quelque peur, elle ait raison, que ça s'améliore pas. Sauf que si c'est pas lui, tu marierais quoi ? Rien sur lequel maman va pas taper jusqu'à vous déchirez. Axel c'est bien, maman L'ADORE. Toi aussi, habituellement, juste pas ce soir. Pas quand il te prend pour acquise.

Bon, déjà ça pue du cul parce que t'as pas vu le temps passé, mais je ne suis pas certaine que t'aies vraiment eu envie de regarder l'heure. Tu savais qu'il était temps pour toi de rentrer, t'as passé la journée enfermé, mais non, tu as sauté sur la première occasion de ne pas rentrer de suite. Tu n'étais pas si occupé en plus, tu as passé la majeure partie de ton après-midi à jouer du ukulélé dans ton bureau et à fumer comme un pompier. Enfin sur le départ, cul vissé dans le siège de cuir de ta voiture, ton téléphone vibre et tu reçois des textes de Sasha qui, comme tu pouvais t'y attendre, s'avère être hors d'elle. Si tu ressens une pointe de culpabilité à lui faire vivre tout ça, d'autant plus que toi, t'es pas très patient, la culpabilité s'envole alors que tu te sais être en chemin pour la rejoindre, maintenant. Mieux vaut tard que jamais non ?

Tu roules des yeux et fait rugir le bolide, le véhicule avale les miles qui te séparent de chez toi et tu sais que si on t'arrête, il est possible que ton permis te soit retiré, mais elle est là sa force, te mettre des coups de pression et comme tu te sais coupable, la plupart du temps tu cède. Puis merde, pour le coup, t'es vraiment à la bourre. Gare ton engin dans l'allée, choppe ton sac qui contient ton mac et tes papiers, tu claques la portières derrière toi et te hâte de gagner la porte sauf qu'elle s'ouvre avant que tu ne l'aies enclenchée. Oh et c'est là que tu t'pointes toi ! mâchoire qui se crispe en même temps que tes phalanges sur les lanières de ton sac à main, tu ne fais pas le fier, ne lui fais pas le plaisir de la défier du regard, t'as pas envie de te battre. "Chérie je suis rentrée... ?" tu tentes alors d'une voix monotone. Too late, j'ai fait des plans avec Lana, on doit se bourrer la gueule et râler sur toi et mes messages auxquels tu réponds pas. tu fais claquer ta langue contre ton palais et de ta main libre tu lui ôte la bouteille de vin des mains en inspirant profondément, dans l'entrée tu cales ton sac près de la porte, l'oblige à faire marche arrière en refermant la porte derrière toi à l'aide de ton pied. "C'est pour cette raison que j'ai eu le droit à une scène ?" tu brandis la bouteille au niveau de son visage, on peut sentir que Sasha joue avec ta patience, qu'à peine tu es arrivé sur ton terrain qu'elle frisait le zéro. Sans douceur tu fais claquer le cul de la bouteille sur un meuble dans l'entrée en poussant un peu la rouquine pour qu'elle rejoigne le salon. Tu lèves tes prunelles de jade jusque l'horloge de la cuisine en prenant une profonde inspiration, il est 23 heures passées, donc t'es genre juste carrément en retard. "Désolé, j'ai pas vu l'heure passer." articules-tu en penchant la tête en avant, ta main qui glisse sur ta nuque. "... Mais je ne pense pas que mon retard excuse ton comportement, sérieusement, t'as vidé la bouteille ?" sourcils froncés tu l'observe durement, regard inquisiteur et sombre.

T'avais tellement envie de briser un truc. Juste, accidentellement, faire voler un vase d'un côté de la pièce à l'autre. Que les assiettes tombent par mégarde des armoires et s'éclatent sur le sol, ça te soulagerait. Ça ou hurler. Mais tu peux faire ni un ni l'autre. Parce qu'il est tard et que les voisins s'inquiéteraient. C'est pour ça que tu décides de partir avant de foutre la merde royalement. Déjà que tes sms flirtent avec la fin de tes fiançailles. Des mots de trop qui pourraient s'échapper maintenant que t'es bourrée. Et lui qui arrive enfin, même s'il a failli te rater, sauf qu'il te laisse pas passer. Arrache même le reste de la bouteille de vin de tes mains.

«PARCE QUE T'ES EN RETARD ET Q'TU TE FOUS DE MOI ! » Que tu t'emportes déjà. Parce que son corps fait reculer le tien. Que tes jambes menacent de s'emmêler. Parce que même si t'es fâchée t'as quand même envie de lui sauter dessus pour l'embrasser. Tu sais, tu devrais pas, mais c'est comme ça. Il est beau, ça t'énerve. Beau avec son regard sombre, ça te vrille le ventre, t'y peux rien du tout. Quand il remet la faute sur toi, sur l'alcool que t'as consommé en attendant son arrivé. Vin trop foncé pour tes goûts que t'as sérieusement envie de gerber. «J'ÉTAIS SENSÉ FAIRE QUOI À T'ATTENDRE COMME UNE CONNE PENDANT DEUX HEURES, AXEL ? HEIN ? TU SAIS QUI DANS MA VIE J'AI ATTENDU PENDANT DEUX PUTAIN D'HEURES ? PERSONNE. PERSONNE, AXEL. PERSONNE SAUF TOI. » Et l'envie de gerber se change en envie de pleurer que malgré la fierté, t'arrives pas à repousser. Les gouttelettes chaudes qui sur tes joues viennent rouler. Qui viennent se mélanger à ta propre culpabilité. «TU FAISAIS QUOI AU BUREAU HEIN ? TU T'FOUS DE MOI. APRÈS NOTRE MARIAGE CE SERA QUOI ? TU ME TROMPES OU T'EN AS JUSTE VRAIMENT  MARRE DE MOI ? »  Que tu viens déblatérer, que tu viens pleurnicher. C'est qu'à force d'être toujours là Sasha, les gens te prennent pour acquise, te marchent dessus. Mais toi tu peux pas les abandonner, rester toute seule avec personne à aimer. Peut-être même qu'au fond, quelque part t'aimes ça. Vivre des drames comme au cinéma.

Puis y'a cet éclat de voix et je crois que tu ne pensais pas à mal, tu savais que ce n'était pas bien de la faire poireauter, tu es de ceux qui ne supportent pas d'attendre, tu aurais été le premier à tout retourner dans la pièce avant de disparaître alors lui en vouloir d'être en colère c'est compliqué, parce que tu l'as cherché. "Arrête de crier," tu lui demande calmement en te pinçant l'arête du nez, tes yeux se plissent un instant alors qu'elle ne cesse de crier, tu as l'impression que ta tête va exploser, parce qu'entre la gaieté de Skye qui te déroute et le trop plein de rage que Sasha déverse sur toi, tu n'as qu'une envie à l'heure actuelle, c'est de passer en mode invisible et te foutre dans un coin de la pièce pour disparaître et observer ce qui se joue là, plus en être l'acteur, seulement témoin et encore.

Tu la sent pointer le bout de son nez, la culpabilité, parce que c'est pas correct ce que tu as fais, oser la laisser livrée à elle-même chez toi sans lui donner la moindre nouvelle, pas même un message texte. Tu agrippes son poignet pour l'attirer vers toi, même si elle résiste un peu, l'alcool fait son ouvrage et draine la force qu'elle pourrait avoir. Mais t'aimes pas ça toi, de la voir pleurer, ça te fend le cœur. "Tu te calmes," tu réitères en ta tirant contre toi pour la coincer entre tes bras alors qu'elle sanglote. "Je m'explique," tu ajoutes alors d'une voix calme, mais sur un ton ferme, à la manière qu'un adulte aurait de calmer les nerfs d'une gosse. Tu vas lui dire alors Axel ? Que t'es resté pour aider une employée à emballer ses cadeaux de noël ? "J'ai aidé une employée à emballer des cadeaux de Noël." genre mère Thérésa quoi, c'est d'ailleurs à ce moment là que t'as envoyé un message à Sasha pour lui dire que tu partais de la station, t'es vraiment un connard. Bras fermement refermés sur son petit corps frêle.

Il te dit d'arrêter de crier, mais ça a le même effet que de te dire de te calmer quand t'es énervée. Ça va pas fonctionner. Il vient t'attraper et tu n'arrives que moyennement à lutter. Parce qu'il sait et que tu sais, que tu vas lui pardonner. Parce que c'est toujours comme ça. Parce qu'il t'as vendu du rêve et que t'aimerais être remboursée, mais que tu ne fais que ronchonner plutôt que l'exiger. Il te dit de te calmer et tu grondes en essayant de nouveau de t'échapper, sauf qu'il est plus fort et qu'il n'a pas de mal à te coincer pendant que t'es là a pleurnicher. Tu fronces les sourcils quand il vient t'avouer pourquoi il t'a fait poiroter. Des cadeaux de Noël ? Vraiment ? Tu clignes des yeux, ça te prend un moment à assimiler ses mots et percuter.

«Tu déconnes ? » Que tu finis par lâcher, encore trop abasourdie pour continuer à t'énerver, même si ta rage n'a jamais diminuée. «Tu m'as fait attendre deux putain d'heures pour aider ton employé avec ses cadeaux de Noël ? Pendant que ta fiancée t'attends et t'attends et t'attends. T'as vraiment aucune considération pour moi, hein ? » Que tu reviens rager, les dents serrées et le corps enfermé. Tu sais pas, t'aurais peut-être préféré qu'il t'avoue que oui, elle avait passé sa soirée à te tromper, parce que ça justifierais que t'ai envie de tout casser. Tes mains poussent sur son torse en cherchant à te libérer.  «Lâche-moi, j'm'en vais quand même. Ça ne se fait pas ça, Axel. » Que tu viens répliquer en essayant de te libérer, mais t'es bourrée et t'es fatiguée. Et qu'elle est trop lourde pour te battre, ton épée.

T'as vraiment aucune considération pour moi, hein ? Tu savais que ça ne passerait pas, mais c'est en partie la vérité alors bon, tu n'allais pas lui mentir, au pire tu n'aurais rien dis du tout, te serais contenté de la déposer chez sa sœur, ou une amie, pour ne pas prendre le risque qu'elle ne se tue en voiture et tu aurais attendu qu'elle revienne bien sagement vers toi pour reprendre vos petites habitudes là où vous les aviez laissées. Lâche-moi, j'm'en vais quand même. "ok-ok-ok..." y'a bien de tes mains qui vient épouser la courbe de sa mâchoire, l'autre reste fermement plaquée contre son dos, entre ses omoplates alors qu'elle se débat, pauvre petit oiseau blessé. Ça ne se fait pas ça, Axel. "Je sais-je sais-je sais..." tu l'obliges à te regarder alors, resserrant doucement ton emprise sur sa mâchoire, pulpe de tes doigts contre la peau douce de son visage et jamais tu ne te défais de ton calme. "Je voulais me rendre utile, j'ai pas réfléchis." Yeux ne crachent plus d'éclairs, et on retrouvés leurs vert de jade. "Je suis désolé Sasha, ça ne se reproduira plus." non, tu vas te tenir à carreau maintenant, parce que tu prends conscience, un peu en tout cas, que t'es surement allé trop loin ce soir et que ces derniers temps tu n'as vraiment pas assuré auprès de celle que tu vas prochainement épouser.

"Regarde-moi," tu répètes ces mots deux fois, toujours dans le plus grand des calme en déposant tes lèvres sur son front. Sa mâchoire se trouve libérer et tes phalanges s'en vont se fixer sur sa nuque alors que de nouveau, tu dépose tes lèvres sur sa tempe. Tu prends alors une profonde inspiration, sans la défaire de ton emprise et dans la maison règne un étrange silence, celui d'après une bataille. T'aimes pas lui faire du mal, qu'elle te fasse savoir que tu la fait souffrir. Je sais pas bien si tu as besoin que les gens t'aiment, ou si faut que tu t'aimes toi d'avantage et pourquoi est-ce que tu appâtes les gens en leur faisant voir ce que t'es à l'intérieur et dès qu'ils s'accrochent ne serait-ce qu'un peu trop, tu prends peur et te refermes sur toi même. Non parce que Sasha elle s'est pas mise avec cet Axel là, non. Celui qu'elle a rencontré il était à l'heure, gentil, charmant, drôle et pas chiant. Sauf qu'elle a dû trop en voir et que t'as flippé. "Tu veux rester ici ce soir, ou tu veux que je te ramène ?" elle peut sembler bizarre cette question, toujours est-il qu'elle râlait il y a encore quelques minutes sur le fait qu'elle voulait se tirer et de ce fait tu comprendrais qu'elle n'ait pas envie de rester dormir.

Tu lui dis de te lâcher, mais il écoute pas. Et c'est peut-être exactement ce que tu voulais. Qu'il insiste, qu'il se batte pour toi, juste une fois. Ses doigts sur sa mâchoire qui te font relever le nez vers lui, parce que tes yeux évitent les siens. Parce qu'il sait autant que toi, que si tu te perds dans son vert, tu ne répondras de rien.

«Et pourquoi tu m'aides pas à préparer notre mariage plutôt ? À faire tous ses putains de choix dont j'me fous un peu, autant que toi, de savoir si la couleur secondaire sera crème ou ivoire alors que c'est la même putain d'couleur. Juste, qu'on fasse ça ensemble, comme avant. » Que tu déblatères, laisses enfin sortir, parce que c'est pas bon de retenir, mais quand même temps, tu veux pas être chiante. Tu veux juste complimenter sa vie, mais ce serait pas mal s'il se forçait à complimenter la tienne aussi. Il promet que ça ne se produira plus et t'as envie de le croire, mais il te faut des preuves, tu ne bois plus de paroles juste à cause de ses beaux yeux. «T'as intérêt, ouais. » Parce que ça s'annule des fiançailles. Ça se rend une bague. Que parfois t'as des envies d'enlever le masque de la fille excitée de se marier pour tout fucked up rien que pour voir à quel point il tient vraiment à toi. Savoir si tu merdes pas en l'épousant. Et les yeux encore mouillés, tu finis par les glissés dans les siens quand il embrasse ton front et ta tempe, te demandes de le regarder. Parce qu'il sait trop, trop bien, comment t'ensorceler. Que parfois, souvent, tu te demandes, pourquoi toi ? Manque de confiance en toi, de pas savoir ce qui tu lui apportes à ce gars-là. Mais quand tu t'imagines sans lui, ton ventre fait mal. Est-ce que lui aussi, il est comme ça ? T'hausses les épaules à sa question, abandonne la bataille, t'avoue vaincue. Tu veux juste qu'il t'embrasse, te fasse l'amour, te donne l'impression de léviter, comme avant. «J'sais pas... j'sais plus... » Que tu souffles, posant doucement tes mains sur ses bras, ton front contre le sien.

Culpabilité grandissante quand au fait que tu ne t'occupes pas de ce mariage que tu t'imaginais être entre les mains d'une femme de goût et experte, à ce tarif là vous auriez surement dû engager quelqu'un pour s'en charger. En fait, tu ne sais pas bien si c'est le mariage en lui même, les préparatifs qui la stressent, ou si c'est un tout, mais pour sur, tu n'y mets pas beaucoup du tien. En même temps, deux semaines en arrière, Sasha t'emmenait goûter de nombreux cakes au glaçage différent et mis à part un mal de bide du diable, tu n'as rien retenu de l'expérience et t'es promit de ne plus te rendre à des dégustations pour au moins l'année. "Ok." tu soupires alors en pliant légèrement les genoux, tes mains glissent sur ses cuisses et tu la soulève, semble aussi légère qu'une plume à cet instant précis. Tu la serre contre toi d'un bras alors que l'autre se cale sous ses fesses afin d'éviter qu'elle ne glisse. "On va commencer par se mettre au lit," tu dis d'une voix calme et douce en déposant dans la peau de son cou un tendre baiser, lippes qui s'y écrasent doucement comme pour caresser sa peau brûlante. "Tiens, pose tes chaussures là," tu te penches légèrement dans une flexion de genoux incroyable pour que la jolie rouquine dépose ses escarpins sur l'îlot central de la cuisine et tu te mets en route vers la chambre, en profite au passage pour éteindre la lumière avec ton coude.

Joue calée contre sa tempe tu sembles avaler la distance qui sépare la cuisine de ta chambre à coucher, ouvre la porte en la poussant du bout de ton pied. "On se penchera sur la question du mariage demain mon ange, je vais..." tu prends une profonde inspiration, use de force pour la déposer doucement sur le lit, l'asseoir sur le rebord en lui caressant la joue. "Je vais bloquer ma matinée pour qu'on voit ça tous les deux," si t'en as envie ? Non, pas tellement, pas à cause de ta belle, mais les préparatifs, ça t'emmerde, sauf que ça a l'air de lui tenir à cœur et qu'elle n'a pas tort quand elle dit que ce mariage vous l'avez voulu, tous les deux. Tu cherches surtout à te rattraper, parce que tu as vraiment chier dans la colle sur ce coup là. Tu te racles la gorge en te déchaussant, ôte ta veste de cuir et te sépare de ton pull jaune en maille fine que tu plies et dépose sur un meuble, déboutonne ton pantalon et t'en sépare, puis tu fais voler tes chaussettes en te dirigeant vers la salle de bain. "Je prends une douche et j'arrive," tu dis alors en te séparant cette fois de ton boxer pour sauter sous le jet chaud de la douche, n'y reste pas plus de cinq minutes, suffisant pour te laver même les cheveux et tu sors de là, accompagnée d'un brouillard humide flanqué d'un joli boxer noir sur le cul.

Tu sais pas si ça fait de toi une mauvaise fiancée ou quoi de le faire culpabiliser, c'est juste que tu voudrais pas sentir que t'es la seule qui a envie de se marier. T'aimerais bien, que ce soit mutuel, juste t'assurer qu'il t'abandonnera pas non plus sur l'autel. Oui, t'es peut-être douée pour organiser des trucs, mais toi aussi, c'est la première fois que tu te maries et tu voudrais que ce soit une expérience commune surtout, pas juste une cérémonie et une nuit de noce que tu lui enfonces dans la gorge. Il a acquiescé avant de te soulever, sans trop que tu saches ce qu'il a accepté exactement. Commencer par se mettre au lit qu'il dit. Il essaye de se racheter par des baisers, t'es pas certaine de lui pardonner, et pourtant tu t'exécutes, les chaussures abandonnées, les pieds dénudés. Tu retrouves le lit, bien sûre qu'il remet ça à demain, sauf que. Tu clignes des yeux, ta poitrine qui se réchauffe. Est-ce que t'as bien entendu ?

«T'es sérieux ? » Que tu lui demandes avec des étoiles dans les yeux. Wow. Tu pensais pas qu'il ferait tant d'efforts pour se rattraper. Et le ventre tout chaud, il te laisse là, part vers la douche, te laissant encore abasourdie. Tu veux aller le rejoindre, mais tu files sur ton portable pour raconter tout ça à Jam. Le temps que tu papotes, il est déjà revenu, des airs de dieu grec quand il sort de là, tes jambes qui le tirent déjà à toi, tu te mords la lèvre en laissant tes mains remonter sur son ventre. T'es plus bourrée fâchée là, plus du tout même. T'es aussi bouillante que sa douche, sa peau encore chaude.

« Bordel que t'es beau. » Que tu te plains, attrapant sa nuque pour le tirer vers toi et l'embrasser. Les doigts qui se glissent à l'intérieur du petit boxer noir pour le caresser. C'est que même là, il te néglige un peu. Avec Lenny, c'était tous les soirs, avec Megan, c'était plusieurs fois par jours. T'avais plus vingt ans, mais tu deviendrais certainement pas cette trentenaire à la vie sexuelle décédée en même temps qu'elle s'est marié. C'est pas pour le forcer, mais il sait autant que toi, que s'il ne fait pas sa corvée de fiancé, la tempête va recommencer. Corvée. Bordel, dans quoi tu t'es embarqué. T'as le souvenir embuée d'une douce rouquine pour qui c'était loin d'être des travaux forcés sur lesquels on vient soupirer. Tu devrais peut-être pas comparer, ni y penser, surtout pas en ce moment.

Elle t'attire à elle et toi, tu souris doucement regard plein de tendresse mêlé d'envie que tu lui lance, parce qu'elle reste celle que tu as envie d'épouser, ou du moins, que tu as eu envie de demander en mariage et ce n'est pas pour rien, right ? Bordel que t'es beau. Là tu souffle un léger rire contre ses lèvres, sensation que tu apprécies toujours autant, goûter sa peau chaude, ses lippes charnues et douces. Y'abien ton abdomen qui se contracte alors que ses doigts glissent dans ton boxer pour se saisir de toi, parlons en de toi, avec tes bras tendus par la crainte de l'écraser sous ton poids, là que tu remarques qu'elle ne s'est pas dévêtue. "Bordel, tu es toujours habillée..." tu souffle en un rire avant de ne t'en prendre à la peau de sa nuque délicatement parfumé où tu retrouve le goût sucré de la cerise, ça t'a manqué, pour autant, t'es pas sur de parvenir à la combler ce soir, parce que la journée à été longue et que t'es tout simplement claqué.

Tu plies les bras, tes coudes s'enfoncent dans le matelas un instant alors qu'une main s'en va caresser l'ovale de son visage, la seconde glisse de son flanc à sa cuisse, tu cherches à lui faire lâcher prise parce que c'est tout autre chose que tu as en tête, toi. "Tu m'as manqué," tu lui avoues alors dans un souffle, bout de ton nez qui s'en vient frotter contre le sien, lentement, doucement ; comme-ci ce moment de tendresse allait pouvoir racheter ton comportement passé, tu te trompes fort. Y'a bien de longs râles qui t'échappent, parce que Sasha ne te laisse pas indifférent, mais tu sens que là dessous, ça ne s'active pas aussi bien ou aussi vite que ça le devrait et tu cherches à remédier à ça. Tu remontes la bordure de sa jolie petite robe noire, tes lèvres elles prennent pour cible son décolleté, s'attaque à son cou où tu embrasse puis mords chaque parcelle de peau qui passe, tu te permets même de laisser une trace violacée, puis une seconde. Besoin de marquer ton territoire, t'assurer que comme ça les autres seront qu'elle ne leur appartient pas, c'est quoi ton putain de problème Axel ?

Puis y'a ta putain de main gauche qui se faufile sous sa dentelle, sombre, ton corps qui lentement se glisse jusqu'à ce que tu puisse accéder à ses cuisses, tu te défais de son emprise et pour être honnête tu te chies dessus à l'idée de pas réussir à bander, la faute à la fatigue, mais ce soir y'a eu assez de drama pour en rajouter, tu sais que le prétexte du trop plein de travail ne passera pas, tu le crains en fait. T’embrasse le bas de son ventre doucement, tu t'affaire à la débarrasser de son joli petit shorty qui s'en va retrouver le sol de la chambre pendant que ta langue elle, se balade dans des coins que nul autre que toi n'a le droit de visiter. Goût sucré sur tes lèvres alors que ta langue elle s'arrête un instant entre ses cuisses, tu la dévores avec avidité et envie, là tu sens même que quelques chose se passe dans ton petit boxer noir. Ton majeur s'en viens glisser en elle quand tes lèvres ne se défont pas de sa chair, t'as qu'une envie, l'entendre gémir sous ton nez.  

C'est oublié, l'attente, le retard. La force à son torse, son ventre, ses lèvres, ses cheveux encore trempés, à comment il sait te rendre folle avec brio. Plus cruellement beau encore quand il sourit et que dans ses moments, tu lui donnerais le monde. De courts instants de certitude, d'impression d'être sur ton X. Que t'as bien fait de revenir ici, de tomber amoureuse de lui, de la fiancer et de vous construire tranquillement une vie. Des baisers dans lesquels tu ne vois plus que tout le bon de votre relation. Le comment il t'avait redonné foi en l'avenir, en la vie, à comment t'étais tombé amoureuse de sa glace, contre ton propre froid. De comment ce serait bien aussi, de le marier, financièrement. Plus à t'inquiéter, peut-être éventuellement le droit de rêver de nouveau non ? Tu rigoles, quand il se plaint encore que t'ai des vêtements. Et tu lui expliquerais, que c'est parce que tu préfères quand c'est lui qui te les arraches, quand tu sens qu'il a envie de toi, qu'il ne fait pas que remplir son devoir conjugal comme si vous étiez de la royauté qui se devrait après le mariage, de se forcer à procréer. Sauf que tes yeux vrillent quand il embrasse ta nuque, que tu perds les mots et les phrases qui claquent. Tu deviens tendrement molle entre ses doigts. Quand il te dit que tu lui a manqué et que t'as envie de le croire, son nez contre le tien. Quelque râlement que ta main lui arrache alors qu'il relève ta robe, attaque ta gorge pour y refaire ses marques. Que t'en frisonnes quand il vient mordre ce petit bout de peau de ta gorge qui sait te faire perdre la tête, que ça chatouille presque tellement ça te fait de l'effet, mais tu le laisses faire. Les jolies marques pourpres sur la gorge que tu devras cacher demain au boulot, sous un col roulé. Jolies marques que t'es loin de détester. Tu lui rends bien, ton autre main qui retrouve sa nuque et tes jolies griffes qui viennent le marquer. Qui ne le lâchent pas quand il descend entre tes cuisses. La main qui y glisse d'abord quand tu t'arques déjà pour lui offrir ton bassin. Tu le relâche quand il porte toute son attention sur toi. Un baiser sur ton ventre et hop, tu le laisses t'arracher ton boxer et trouver ton pardon à même ton coeur. Ses lèvres que t'accueilles avec plaisir contre toi, les mains qui glissent dans ses cheveux pour tirer doucement sur sa tête, le presser davantage à toi. Tu pinces bien tes lèvres ensemble, mais plus il donne d'amour des siennes, moins t'y arrives. Les soupirs qu'il t'arrache d'abord, quand tu fais rouler tes hanches sous sa langue. Puis les gémissements, parce que fuck, tu peux bien crier comme tu veux chez-lui, le voisins sont assez loin pour ne pas l'entendre et en radoter demain. « Fuck Axel... » Que tu te plains avec ton ventre trop chaud alors que ses doigts se mélangent aussi à sa langue en s'enfonçant en toi. Et ça ne fait que décupler tes plaines qui deviennent plus profondes, plus fréquentes, le souffle accéléré par ses soins, les mains qui s'accrochent plus fort, le ventre qui se tord et se torture. Parce que merde, tu ne crois pas, non. Tu ne crois pas que tu sauras te contenter d'un orgasme, de sa bouche et ses doigts. Non. Ce soir t'es un peu bourrée et exigeante. Et tu ne seras pas satisfaite tant qu'il n'aura pas déversé son amour à l'intérieur de tes cuisses, tant que tu n'auras pas avalé son dernier gémissement de jouissance, à même ta propre bouche. Parce qu'à force de carence, t'es devenue exigeante. Exigeante du strict minimum. Qu'il ait la décence de te baiser.