Comme au moins une fois par mois, Charlie se rendait chez sa sœur pour un petit repas frère/sœur. Il aimait bien ces moments avec elle, discuter sans prétention, savoir ce que tout allait bien et si ce n’était pas le cas, pouvoir réfléchir à comment casser des genoux. Clope entre les lèvres, il se gara dans la maison d’Ava, écrasa la clope dans le cendrier qu’il ferma dans un bruit sec. Charlie attrapa son téléphone ainsi qu’une bouteille de vin restés sur le siège passager. Coupant le contact, le barbu claqua la portière avant de remonter l’allée vers la porte d’entrée. Il sonna puis attendit qu’elle lui ouvre pour étirer un sourire. Héé. Il entra. Comment tu vas ? Il n’aurait su l’expliquer mais avec elle il se sentait toujours un peu soulagé. Sa grande soeur, avec sa seule présence, avait le pouvoir de lui faire oublier les soucis du quotidien et c’était toujours avec plaisir qu’il venait manger avec elle, ailleurs ou ici. Il posa la bouteille sur le comptoir de la cuisine comme si c’était tout simplement chez lui. Quoi d’neuf ? Ça va le boulot ? J’ai vu que Madame Simoes avait encore adopté un chien. Ça fait quand même le dixième là. Faudrait qu’elle comprenne que son jardin c’est pas un parc canin. Il ricana tout en débouchant la bouteille d’un geste expert. Il sortit deux verres à pied et les servit avant d’en tendre un à sa grande sœur.
Soirée entre frère et sœur pour un minimum d'une fois par mois. Ils ne s'étaient jamais forcé, c'était normal pour eux, pour elle. Impossible de ne pas passer du temps avec son frère. Même si le travail des dévorait parfois, ils prenaient toujours ce temps. Et puis, ils se voyaient à d'autres moments. Mais c'était leur temps à eux, rien qu'à eux. Loin de leurs parents. Il sonne à la porte tandis qu'elle regarde la cuisson de ce qui se trouve au four, histoire que ça ne crame pas, ou que ça ne soit pas sec. Elle aime cuisiner. Surtout pour des personnes qu'elle apprécie, et elle connaît les goûts de Charlie par coeur. Ce petit frère devant les détracteurs duquel elle se dressait fièrement quand elle était petite. Avant que Jacks fasse de même parce que... c'était son ami et qu'on ne touchait pas à la brune. Forcément, elle était plus impressionnante avec le blond derrière prêt à la défendre si quelqu'un osait moufter. Elle fredonne, abandonne la four et va lui ouvrir, un grand sourire aux lèvres, avant de le prendre brièvement dans ses bras pour lui dire bonjour. « Salut, ça va et toi ? » qu'elle réplique en refermant derrière lui avant de le suivre côté cuisine. Le parfum du plat embaume la pièce alors qu'il prend possession des lieux comme s'il était chez lui... mais c'est un peu le cas au fond. Chez elle, c'est chez lui.
Elle se met à rire en s'emparant du verre, avant de trinquer avec lui. « A nous. » Elle goûte une gorgée du vin, délicieux, comme toujours. « Qu'est-ce que tu veux... je crois qu'elle compense l'absence de son mari, et puis elle en prend soin. Ils sont pires que gâtés avec elle. » Duke en profite pour montrer le bout de son museau qui vient coller contre la main de Charlie pour réclamer une caresse. Boule de poils... adorable, quand il connaît et qu'il sait sa maîtresse en sécurité. « Tout se passe bien, j'ai rencontré quelqu'un d'ailleurs... je crois. » Oui, elle croit, parce qu'ils n'ont échangé qu'un baiser pour l'instant, et n'eu qu'un seul rendez-vous. Pour le reste... « Et... tu sais que Dany est de retour en ville ? » qu'elle souffle avant d'avaler une nouvelle gorgée. Il est chef de la police, peut-être qu'il le sait déjà, mais elle n'a pas osé l'appeler pour le lui dire, ou tout simplement par SMS. Dany revenait parfois, mais jamais pour longtemps, là ça semble être un peu différent, puisqu'il attend au minimum le mariage d'Emma et Jacks.
Après un câlin de sa sœur, il se dirigea dans la cuisine pour poser la bouteille et l’ouvrir. Charlie, grand sourire, hocha la tête. Avec elle, il ne feignait jamais la joie ou une toute autre émotion. Il était entier, totalement naturel et c’est probablement ce qui faisait la force de leur lien. Ça va super. Il ouvrit la bouteille dans un son reconnaissable entre tous avant de verser le breuvage dans les verres qu’elle lui tendait. Ca sent super bon. Tu fais quoi d’bon ? Posant la bouteille, le barbu attrapa le pied de son verre et le leva légèrement avant de trinquer avec sa chère grande sœur. A nous, sœurette. Alors pour faire la conversation il raconta l’histoire et les ragots de Madame Simoes qui étaient une véritable fana des chiens. Il avait beau essayer de la mettre en garde, elle continuait d’en adopter à foison. Un simple haussement d’épaules avant qu’il ajoute : Hm. C’pas les chiens qui vont compenser. Elle doit marcher dessus à force d’en adopter. J’arrête pas de la mettre en garde qu’un jour elle ne saura plus gérer, elle continue. Nouvel haussement d’épaules avant de prendre une gorgée de rouge. Il posa le verre avant de se mettre à la hauteur de l’animal et de lui gratouiller le haut de la tête. Et salut, toi. Comment tu-vas mon pote ? Oh le beau toutou. Charlie se redressa, reprenant son verre avant qu’il ne tourne le regard vers sa soeur visiblement surpris. Quelqu’un ?, l’interrogea-t-il. Qui ? Il la désigna du menton. Quelqu’un du boulot ? Bob ?! Pas Bob quand même, hein ? J’veux dire c’pas un mauvais gars mais franchement tu vaux bien mieux. Mais le visage surpris et interrogatif de Charlie se changea rapidement en un air fermé. Porte close du petite frère qui semblait dégager à cet instant une aura beaucoup plus froide et distante. Hm. Ouais. Il haussa les épaules, prenant une autre gorgée et sortant son paquet de clope de son jean. T’en approches pas. Puis t’façon il va repartir. Il le fait toujours alors perds pas ton temps avec un type de ce genre. Il jetterai un oeil vers chez lui pour surveiller qu’il n’emmerde pas sa soeur. Ce gars là, il n’avait plus rien à faire avec elle et s’il devait lui mettre un coup de pression, Charlie n’hésiterait pas. Il la désigna du menton. Bon avec ce type là, c’est sérieux ?
Elle aime ces soirées avec Charlie. Elle l'a toujours adoré ce petit frère, qui finalement est le membre de sa famille auquel elle tient le plus. Elle a toujours été là pour lui, comme il a toujours été là pour elle. C'est ainsi. Et le sera sûrement toujours. Alors si elle cuisine, c'est en pensant à ses papilles, à ce qu'il préfère. Aussi, quand il lui demande ce qu'elle fait, un grand sourire mystérieux étire ses lèvres. « Devine... sinon c'est trop facile. » Puis ils trinquent. A nous. Elle lui sourit, parce que oui, à eux. Toujours. Encore. Il bavasse, lui parle de Madame Simoes. « Le jour où ça n'ira plus, je t'aiderai à la convaincre d'en faire adopter. » qu'elle souffle, parce que pour l'instant cela se passe bien. Ava aussi adopterait à foison si elle pouvait, mais son emploi du temps lui permet juste de prendre soin de Duke. Et si elle en héberge parfois chez elle, c'est plus pour les socialiser avant de les placer en adoption. Tandis qu'elle sourit devant Charlie et Duke. Le chien l'adore, remue la queue. Une vraie peluche, vraiment. Puis il rebondit sur le fait qu'elle ait peut-être rencontré quelqu'un. Il est très... trop ? enthousiaste, alors qu'elle n'est pas certaine de son côté s'il y a vraiment matière à. Et puis, plutôt que de répondre, elle enchaîne sur Dany. Parce qu'il finira bien par remarquer qu'il est en ville, et s'y attarde, surtout. C'est un visage fermé qui lui répond. OK, il est au courant, mais sûrement qu'il aurait préféré, qu'elle, non. Et que si elle le sait, si elle en parle, c'est qu'elle l'a sûrement revu. Ce qui est loin d'être faux. « T'en fais pas... on a décidé l'autre soir qu'on avançait très bien sans l'autre. » Raison pour laquelle elle avait ensuite vu Wade. C'était... peut-être un mensonge. Peut-être une vérité. Elle n'a pas très envie d'en parler en fin de compte. Elle voulait juste qu'il sache, et qu'il ne l'apprenne pas par les autres... Qu'ils ont couché ensemble ? Se sont pris la tête ? Qu'elle l'a giflée ? Hum. Heureusement, il préfère reparler de ce quelqu'un, et ça l'arrange. « Ce n'est pas Bob... et puis, franchement, Bob... tu me crois capable de sortir avec lui ? Il s'appelle Wade, il travaille à la ferme et il a l'air d'être un type bien. » qu'elle souffle, un petit sourire rêveur au coin des lèvres. Parce qu'elle a trouvé ça si simple avec lui. Presque naturel...
Charlie haussa les épaules. Il n’aimait pas trop les devinettes même s’il était flic mais pour sa sœur il pinça les lèvres et se mit à réfléchir. Hmmm, Du blanc de dinde à la crème ?! Il adorait ça mais encore plus quand c’était sa sœur qui cuisinait. Peut-être parce qu’il y avait un goût d’amour et de tendresse. Leurs verres tintèrent ensemble avant qu’il ne prenne une bonne gorgée de rouge. Nouveau haussement d’épaules tandis que la conversation avait été tourné vers la vieille aux multiples chiens. Il étira un sourire parce que sa soeur était une femme de parole et qu’il savait qu’elle le ferait. Pour le moment, il devait simplement attendre. Il profita d’un moment de calme pour caresser le chien. Il l’adorait celui là, un bon chien fidèle sur qui il comptait pour protéger Ava lorsqu’il n’était pas avec sa soeur. Il continua de lui gratter le haut de la tête avant de relever ses yeux bleus dans les siens. Parfait. Il désigna le chien d’un coup de menton. Je me voyais déjà lui apprendre à lui sauter à la gorge ou lui aboyer dessus. Charlie croisa les bras tout en secouant la tête. T’approches pas de lui, ok ? Ce type il va rien t’apporter de bon. Quand elle lui apprit qu'elle voyait quelqu’un, le visage de Charlie changea presque aussitôt. A l’idée qu’elle puisse être heureuse et qu’elle puisse oublier le mal qu’elle avait vécu, Charlie n’était que pressé de rencontrer un mec qui prendrait soin d’elle parce qu’elle le méritait. Bob est un peu bourrin mais c’pas un mauvais gars tu sais. Coup de menton dans sa direction il ajouta : Puis t’as l’air de lui plaire, t’aurais pas de mal à l’avoir dans ta poche. Le barbu marqua un temps, posant son verre sur le comptoir pour chercher et se remémorer le fameux Wade. Se mordant la lèvre il demanda : Un grand gars costaud, non ? Genre l’ancien soldat là ? Évidemment qu’un mec qui avait fait l’armée c’était forcément un mec droit dans ses bottes, non ? Même si on avait vu des tarés quitter l’armée pour X raisons. Rambo en était la preuve non ?
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