Mon assistante m'a fait part d'un rendez vous avec un des représentant de la marque Armani. Pour faire qui sait le prochain shooting de la marque, et ils font passer des entretiens. Alors pourquoi pas tenter ma chance, un gros contrat comme celui là va pouvoir booster un peu plus ma carrière.

Je me rends au lieu, où se trouve l'entretien et je découvre une magnifique villa, vachement luxueuse. Merde elle doit coûter une blinde cette baraque. Il y a déjà beaucoup de personnes, présentes pour cet entretien. Je reconnais quelques concurrents à moi dans le métier. Mais vous savez, c'est comme partout ailleurs, c'est la loi du plus fort. Et je veux être le plus fort et décrocher ce contrat.

Alors je patiente, lorsque vient mon tour, et que je dois pénétrer dans le bureau, je ne suis pas inquiet du tout. Mais mon inquiétude se manifeste, lorsque je croise ces yeux verts, je les connais que trop bien, ils me hantent chaque foutus jours de ma vie. Ariel, je connais son nom, je l'ai entendu ce soir là. Le soir de la pire connerie que j'ai faite de ma vie.

Personne n'est au courant mais, j'ai consulté un psy, qui m'a poussé à le confronter pour lui demander pardon, j'ai jamais eu ce courage, j'avais trop peur de me faire rejeter, ce qui serait compréhensible, j'ai violé ce mec et je me déteste pour ça, je me dégoûte. Mais le hasard a décidé que le moment était venu de lui faire face. Foutu Karma.

"Euh... Enchanté Stanislas Dabrowski… Je viens pour le poste…"

Je n'en mène pas large, je garde la tête légèrement baissé, trop honteux et de peur qu'il me fiche à la porte, car il m'a reconnu.

Depuis 2 jours, je fais passer des entretiens pour trouver le photographe de la la prochaine campagne que je vais organiser. Ce photographe aura en charge tout les shooting de la prochaine campagne mais aussi un shooting qu'il devra faire avec moi même en temps que modèle.

En effet, il m'arrive de temps en temps de poser avec les vêtements que je crée, ceux qui se sont le plus extravagants et les plus personnels que je refuse que quelqu'un d'autre porte. Ce sont toujours des shooting très privés.

Pour le moment, je n'ai retenu que 2 photographes qui pourront faire l'affaire mais il m'en reste encore quelques un à recevoir et à questionner. Je fais toujours ses sélections chez moi dans la pièce que j'ai transformé en atelier en aménageant ici.

Je laisse sortir la personne qui vient de finir son entretien avant de rayer son nom de la liste vu qu'il ne convient pas avant d'entendre la porte s'ouvrir sur un ou une autre photographe. Je relève alors les yeux et reste sans voix pendant quelques instants en le reconnaissant directement, des flashs de cette nuit repassant devant mes yeux.

Je ferme les yeux quelques secondes pour retrouver une maitrise de moi même avant de les rouvrir quand il commence à parler. Sa voix est telle que j'aurais pu la reconnaitre même les yeux bandés.

- Bonjour... Vraiment ? Tu viens pour le poste ou pour me harceler ?

Malgré la situation, je reste maître autant que possible de ma voix et de mes émotions, ne voulant pas qu'il sache que je suis sur le point de craquer. Je dois à tout prix rester fort.

Si j'avais su, où cet entretien me mènerais, je me serais échappé en vitesse. J'ai pas fait le lien entre Armani et Ariel. Mais il fait bel et bien partie de cette famille. Et voilà que je me retrouve face à lui, des années après ne sachant, ni quoi dire, ni quoi faire.

Je le regarde quelques instants avant de lui répondre, il est toujours aussi beau s'en est déstabilisant, mais le moment de le mater est mal venu. Je dois me concentrer sur ce qu'il vient de me dire, et sur le fait qu'il pense que je suis venu le harceler. Je ne suis pas ce genre de mec, moi. Ce que j'ai fait était une erreur, il doit le comprendre !

"Je viens vraiment pour le poste Ariel, je ne savais même pas que j'aurais à faire à toi. Mon assistante m'a juste dit que je devais me rendre à tel endroit ! Et je ne suis pas un harceleur, je regrette ce que j'ai pu te faire, j'en dors pas la nuit. J'ai même été voir un psy, mais il n'a pas beaucoup aidé, je me sens toujours aussi misérable…"

La seule chose censée que m'a dit ce psy, c'est de me confronter à lui, me confronter à cette chose horrible que j'ai fait. Mais j'ai fuis tout ce temps et aujourd'hui le destin, m'empêche de fuir, et me confronte lui même à mon passé. Comme quoi, on est pas toujours maître de son destin, il décide parfois pour nous.

"Je comprendrais que tu ne veuilles pas de moi, comme photographe. J'vais m'en aller et te laisser accueillir d'autre personne… Je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fais subir...Tu méritais vraiment pas ça…"