Tu es arrivé vers dix-neuf heures au motel. Le même depuis un an. Tu y allais de façon plus régulière à travers les mois. Depuis un mois, tu y vas pratiquement à tous les jours. C'est ça si tu n'es pas débarqué chez Wade, chez Jennie ou encore chez Sasha. Tu t'es réveillé vers une heure du matin. Tu tournes, encore et encore dans le lit et tu finis par te lever. Une cigarette entre les doigts, tu trembles en l'allumant et tu t'appuies contre le mur extérieur.

Une soirée que je préférais skipper, franchement. Je déteste travailler au motel... peut-être que je devrais quitter, me concentrer sur OnlyFans qui me rapporte nettement plus. Mais bon, c'n'est pas stable. Ça ne serait pas sage. Je fais le tour du motel, je jette les poubelles, passe la serpillière... Puis je fige en sentant la fumée. What the fuck. Soit quelque chose crame... soit quelqu'un fume. Et j'opte pour la deuxième, parce que ça sent le tabac. Je lâche alors la serpillière, pour chercher la provenance de la fumée. C'est alors que je te vois appuyé contre le mur, à côté de la porte de ta chambre. M'sieur, on ne fume pas à l'intérieur. T'es né hier, ou quoi?

Tu ne te soucis même pas de l'idée que t'es encore dans l'établissement. Tu veux seulement fumer ta putain de cigarette et avoir la paix. À cette heure, tu ne t'attends pas à voir quelqu'un se pointer. Faut croire que l'univers est contre toi. Tu vois une silhouette se dessiner et tu arques un sourcil. Tu tournes la tête vers la voix en tirant sur ta cigarette. Tu pousses un soupire et la regarde. T'as qu'à venir la chercher. Toi qui normalement était de nature calme, agréable, tu avais changé d'hatitude.

Il y a quelque chose qui m'irrite, dans la vie. Et ce quelque chose, ça s'appelle de l'insolence. En te voyant fumer dans l'couloir, j'ai tout de suite réagis. T'aurais pu éteindre ta cigarette, t'aurais pu sortir pour aller fumer dehors à la place... Hell, t'aurais pu faire tes excuses et rentrer dans ta chambre mais non. Il fallait que tu me provoques ? Sans dire un mot, je marche jusqu'à toi et attrape le bâtonnet entre mon index et mon pouce, avant d'écraser le bout brûlant au-dessus d'un de mes seins. Je te rends ton mégot éteint, tout en te faisant un faux sourire.

Tu t'apprêtes à tirer à nouveau quand elle approche et te le prend des lèvres. Tu laisses ce qui reste de la fumée s'extirper de tes lèvres et tu la regardes. Tu suis le batonnet des yeux jusqu'au plongeant de sa poitrine. Tu arques un sourcil, ton regard qui y reste fixé un moment. Tu te râcles la gorge et lèves lentement les yeux jusqu'à croiser le sien en reprenant le megot. Tu le regardes et le glisses à nouveau entre tes lèvres. Aussi sauvage que la belladone. Tu récupères ton briquet en la fixant et rallume ta cigarette.

Face à toi, je te défi du regard, en te rendant ton mégot. Toi, tu veux vraiment tester mes nerfs ce soir, hein ? Parce que tu le remet entre tes lèvres et tu procèdes à l'rallumer. Hell no. Pas question. Je le reprend et l'écrase entre mes doigts, en t'offrant cette fois, un regard méchant. Si t'es pas content des règles, t'as qu'à rentrer chez toi.

Tu suis chacun de ses gestes et fronces les sourcils. Tu te redresses et fait un pas vers elle. Tu lui agrippes le poignet en baissant les yeux vers la trace que le megot à laisser. Tu te rapproches de nouveau jusqu'à ce qu'elle recule jusqu'au mur. Tu t'es mal réveiller et faut croire que ça ramène les vieux plis. Tu la plaques au mur et plaque ton bras contre ce dernier en penchant la tête vers elle. Tu plantes ton regard dans le sien. Je viens ici depuis un an. Donc non, je partirai pas.

Tu te redresses, fais un pas vers moi et attrape mon poignet, avant de me coincer entre le mur et toi. J'devrais avoir peur, là ? Sorry not sorry, j'ai vécu pire que ça. Au mieux, ton petit jeu me turn un peu on. Je ne déroge pas mon regard du tien. C'est la chose la plus pathétique et triste que j'ai entendu aujourd'hui. Que je crache, en te défiant toujours du regard.

Cette distance d'arrache un frisson. Putain, t'as pas eu de proximité pareil depuis tellement longtemps avec ta femme. Elle t'oubli à tous les soirs maintenant. T'es qu'un putain d'inconnu qui ne peut plus dormir dans son lit, dans sa propre maison. Tu ne te souviens même pas de la dernière fois que Lauren t'a toucher. Tu relâches en douceur son poignet, ramenant ta main contre le mur. Ton alliance bien visible. Ton regard déroge vers son corps un instant et tu le ramènes dans le sien. Tu laisses tomber un rire. C'est pas moi qui fait le ménage dans un môtel. Tu te redresses en passant une main contre ton menton, toujours en la regardant.

Cette proximité... Elle est agréable, tout autant qu'irritante. J'te dis que t'es pathétique et triste, tu me réponds que c'n'est pas toi qui fait le ménage ici. Je souris. Concrètement, tu fais partie des gens qui me paie pour être ici. C'est ça. Moi j'suis payée et toi tu paies pour être ici. Je tourne légèrement les yeux vers ta main, puis remarque l'alliance. Je ris. Et si j'étais mariée, j'serais probablement dans les bras de mon mari... Ou sur sa queue, carrément. Je te regarde de nouveau, en battant des cils.

T'as la tête à rien. Tu ne veux pas dormir... Correction, tu n'arrives pas à dormir. Tu as les nerfs à vifs et cette fille ne t'aide pas du tout. C'est ironique. Elle t'énerve, mais en même temps, t'es encore face à elle à la regarder. La porte de ta chambre est juste là, disponnible au bout de tes doigts, mais ton attention rester tiré sur elle. Tu arques un sourcil lorsqu'elle évoque le mariage. Tu regarde ta main et tu roules des yeux. Ouais bah à cette heure j'existe pas à ses yeux. À tous les putains de soir, alors c'est qu'une bague. T'as dit quoi là ? Ça sort de ou ça ?

Hein ? Ça ne fait pas beaucoup de sens ce que tu dis, tu te rends compte ? À moins que tu te sois fait larguer... Ah ouais, ça fait du sens. Tu dors au motel parce qu'elle s'en fiche. Pourquoi tu ne l'oublies pas, toi ? C'est bien ça que j'comprends pas avec l'Amour. Pourquoi rester, si ça fait mal ? Pourquoi ne juste... pas passer à autre chose ?