Dire que t'étais bourré, était autant une exagération que c'était juste. Un peu ton état normal, ton foie qui un jour t'en voudras gravement, mais tu le remercies chaque matin. Parce que ce soir, l'alcool à bien trop coulé, vous avez joué à toutes sortes des jeux débiles. Dont un truc un peu dangereux, sur les portables. T'as oublié le nombre de shooters avalés et en plus après c'était du karaoké. Donc même dire que vous faisiez du bruit, c'était un euphémisme. Vous HURLIEZ dans le micro les paroles de 4 Non Blondes.  « AND I TAKE A DEEP BREATH, AND I GET REAL HIGH. AND I SCREAM FROM THE TOP OF MY LUNGS : WHAT'S GOING ON ? AND I SAY, HEY YEAH YEAH HEY, HEY YEAH YEAH, I SAID HEY, WHAT'S GOIGN ON ? » Et vous rigolez en même temps que vous chantez, mais ça cogne à la porte qu'on vient te dire en tirant sur ton épaule. OH C'EST PEUT-ÊTRE LA PIZZA. Tu cours, glisses un peu sur le tapis, te rattrapes à la poignée de porte avant d'ouvrir en te redressant maladroitement, replaçant ta frange qui ressemble à n'importe quoi. C'est captaine Lane qui se tient à ta porte et t'as un sourire imbécile au visage alors que tu tentes de t'accouder dans le cadre de la porte avec ta main, rate ta cible et te retrouves plutôt l'épaule contre la cadre de porte. Un Charlie dans ton lit ce soir, ce serait loin d'être une mauvaise idée. « Bonsoiiiiiiir Monsieur l'officier ! » Ouais parce que dans son uniforme en plus, ohlala. Et il sait. En plus, le bâtard, que t'es faible. Grand sourire qui se veut charmeur alors que tu lui souffles un : « Juste une heure ? J'pensais qu'il était plus tard en fait, pour être franche. Ah, oups ! » Que tu fais en remontant ta main dans ta bouche et réalisant qu'il est pas là en tant que Charlie sexy et compréhensif mais qu'il est là en tant qu'officier Lane rabat-joie. « Alors, tu peux m'embarquer pour le poste, Charlie, mais il faudra t'embarquer aussi toi-même pour excès de beauté sur la voie publique ! » Direct tu dis ta connerie, direct tu fronces le nez et les yeux. Comment t'as zéro point sept neurones quand t'as bu. « Ouais, non, non, pas ma meilleure, écoutes, j'vais la retravailler et j'te rappelle Charlie, c'est bon ? Elle sera... meilleure. J'vais ouais, j'vais l'améliorer. En tout cas, merci d'être passé, ou pas ? Ah ah. J'pense que... c'est l'heure où j'dois me taire hein ? Tu vas retenir tout ça contre moi ? Il y a beaucoup de choses que j'aime bien que tu retiennes contre moi, mais pas celles-là, t'sais comme quand tu me fais ce truc là qui... non ouais. Je... » Et tu fais le signe de zipper tes lèvres. Haussant les épaules. Oups de oups.

@Charlie Lane

C'était juste une petite fête bien relaxe pour toi, surtout avec tous les verres enfilés. Tu pensais pas voir Charlie ce soir. Mais maintenant que tu le voyais, t'appréciais grandement la vue. Oubliant les copines qui s'époumonent désormais sur Madonna comme si c'était la fin de la vie demain. Le sourire en coin pendant que te démangent tes mains. Pourquoi Charlie est venu avec son uniforme, en plus, il sait ce que ça te fait, son bordel d'uniforme. Ses doigts de flics qui tiennent sa ceinture, son bassin juste un peu trop pencher vers l'avant. Oh la, fucking la. Il t'appelle Madame Banasie what ever. Même toi quand t'es bourrée, tu arrives à le trouver compliquer et ou à le prononcer n'importe comment. Pas peu fière d'avoir arracher ce sourire à m'sieur la police sérieuse, sauf que t'en dis trop, en dit toujours trop. Charlie te fais taire même si ton sourire s'enva pas. Et puis la menace qui plane, que ça te ferait plaisir qu'il entre, même si tout le reste du monde risque de se barrer vite. Avant que t'ai le temps de dire une autre connerie qui pendait à ta langue, y a une de tes amie qui décide de se pointer dans la porte et qui s'excite déjà. « Ouh ! Un stripteaseur ! Wow Bexie ! » Oh. Oh. Sauf que mademoiselle remarque bien vite l'arme à la ceinture du policier qui a rien d'une fausse. Qu'elle déchante vite. « Ah oups. Merde. LES GARS. LES FLICS SONT LÀ, LA FÊTE ESTE FINIE ? » Qu'elle s'amuse à crier vers ton salon avant de se barrer et c'est que là que tu te réveilles, encore un peu dans les vapes à cause de l'effet Charlie. « Hein ? Quoi ? Non. Non, non. Partez pas faut juste... faut juste... » Que tu tentes d'expliquer et retenir les amies qui passent rapidement devant, parce que les autres sortent par derrière sans que tu ne puisses rien faire. Et la musique est trop forte pour que vraiment elles t'entendent bien. Et ton regard ahuri se pose sur Charlie alors que tu termines ta phrase même si c'est plus pour personne. « Baisser la musique... » Tu soupires en roulant des yeux maintenant qu'il reste plus que toi, Charlie et la musique qui crache trop fort avec plus personne pour chanter dessus. Tu tournes les talons pour rentrer, laissant la porte grande ouverte avec Charlie dans l'encadrement. Retrouvant la télécommande pour baisser le son et également changer pour une chanson triste, parce que ça aura plus de charme en buvant ta bière et mangeant ta pizza seule. Tu reportes d'ailleurs ton attention sur Monsieur. « Là tu rentres au moins ? J'avais commandé de la pizza pour une armée et j'ai perdu mon monde parce que tu fais pas de striptease. » Quoi que. Maintenant que t'as été une bonne fille en baissant la musique, peut-être qu'il pourrait t'en faire un ? Peut-être ?