Tu avais enduré bien des choses, mais aujourd'hui il n'y avait pas été de main morte avec toi. La violence était tel, que lorsque tu entras en contact avec le vaisselier, la vitre de celui-ci éclata, entaillant ainsi ton bras. T'avais pas le droit de crier ta douleur, sachant trop bien que tu te créerais d'avantage de problème. Voyant ce sang glisser le long de ton bras et s'égouttant à tes pieds, le regard de ton mari changea, s'emplissant d'un regret bien peu sincère. Il savait qu'à chaque fois il allait trop loin, mais cela ne l'empêchait pas d'agir ainsi. Il s'excusa mille fois tout en te promettant que ne plus jamais se comporter comme un salaud, mais tu savais que ce n'était que des promesses en l'air. Il allait recommencer, certainement dans quelques heures alors que tu auras mit un peu trop de poivre dans son repas.

Lorsqu'il quitta votre mobile-home, tu t'empressas de faire de même, enroulant une serviette autour de tes blessures pour ensuite embarquer dans ton véhicule. Les blessures étaient beaucoup trop graves pour ne pas aller à l'hôpital.

Une fois à l'urgence, tu entras rapidement dans la salle de triage, informant l'infirmière au comptoir de tes blessures. Tu mentais. Même très mal, cachant difficilement ta voix tremblante. Une simple chute qui te propulsa contre ce fameux vaisselier. Qui allait avaler cela ? Surtout que ce n'est pas la première fois que tu viens dans cette salle avec des blessures étranges.

@Vittore Muccino

Etant donné que le personnel d’urgence manquait un peu de mains, tu as décidé de les aider aujourd’hui puisque tu n’avais que très peu de patients. Ce n’est pas la première fois que tu exerces en tant que médecin urgentiste, puisque tu le faisais aussi lorsque tu officiais aux urgences de l’hôpital général de San Francisco. Tout le monde savait à quel point tu ne supportes pas la routine donc les urgences c’étaient clairement le meilleur endroit pour avoir une pleine activité. Fin c’est ce que tu croyais, mais aujourd’hui c’est bien calme. Tu n’as eu que quelques cas jusqu’à présent, rien de bien folichon comme on dit. Du coup, au lieu de traîner dans ton bureau, tu as décidé de faire une visite auprès de tous les patients dans leurs chambres respectives : ce genre de contacts est très important à tes yeux et cela te permet de créer un lien de confiance avec eux.

Tu venais de terminer ta ronde lorsque tu as reçu un appel de la salle de triage, afin de te prévenir d’un cas bien particulier. L’infirmière ne semblait pas croire aux versions de la jeune femme qui disait qu’elle s’était blessée en chutant contre son évier. Mais aux yeux de l’infirmière en question, il y avait des signes évidents de violence conjugale. Tu comprends aisément ce qu’elle essaie de te dire, et du coup tu lui dis que tu allais prendre cette jeune femme en consultation. Tu t’empresses de terminer tes visites et tu te rends jusqu’à la salle d’attente. Tu consultes rapidement les dossiers avant de prendre celui de la jeune femme en question et tu déglutis légèrement en découvrant son identité. Tu la connais très bien, tu es son médecin depuis un petit moment et tu sais ce qu’elle subit chez elle, mais malheureusement tu ne peux faire grand-chose. inspirant longuement, tu vas la voir pour l’inviter à rejoindre ton bureau. « Mrs Gherman » annonces-tu en te tenant vers la jeune femme, réajustant légèrement tes lunettes pour examiner vite fait ses blessures bien visibles. « Suivez-moi, je vous prie »

C'est plus fort que toi, comme à chaque fois que tu mets les pieds à l'urgence, tu ne peux t'empêcher de te sentir mal face à tous ces regards posés sur toi, te dévisageant tout en se demandant ce qui t'amenait encore ici. Les infirmières devaient certainement ouvrir les paries en se demandant c'était quoi la nouvelle excuse que tu allais enfin balancer pour expliquer tes nombreuses blessures. Assises sur ta chaise, tu ne caches point ton inconfort, te tortillant sur celle-ci pour changer sans cesse de position.

L'attente est insupportable. Habituellement tu arrivais à rencontrer un médecin rapidement et tu sortais dans les minutes suivantes, mais là, tu as l'impression qu'il y a des doutes sur les raisons que tu as fournis à l'accueil. Ce n'est que lorsque tu entends cette voix masculine que tu peux finalement respirer normalement. Cette voix tu la reconnaitrais parmi tant d'autre. C'était celle de Dr. Muccino, le médecin en qui tu as osé t'ouvrir et qu'il sait ce qui se passe entre les murs de ton mobile-home. Il te nomme et te prit de le suivre. C'est ce que tu t'empresses de faire, resserrant la serviette autour de ta blessure.

Ce n'est qu'une fois dans la salle d'observation, la porte se fermant derrière vous, que tu fonds. Les larmes se mirent à ruisseler sur ton visage en grand nombre, ta respiration s'accélérant avec ce mal-être qui s'était empilé en toi tout ce temps à attendre dans la salle d'urgence. Tu sais que tu peux lui faire confiance et qu'il ne ferra rien tant que tu ne le demanderas pas. Ton coeur cri à l'aide alors que ta tête se dit que tout va simplement s'arranger.. avec le temps. "Vittore... C'était une bêtise de venir." Tu tournes les talons pour revenir vers la porte, attrapant faiblement la poignée.

Tu venais de faire ta visite journalière auprès des patients puis tu comptais commencer tes consultations mais le nom d’une patiente t’a immédiatement interpelée et c’est elle que tu comptais choisir en première parce qu’elle était assez importante. Pour qu’elle débarque ainsi, c’est qu’elle a encore subi une violence conjugale. Du coup, tu récupères son dossier avant de te diriger vers la salle d’attente où tu cites son nom afin qu’elle puisse te suivre jusqu’à ton bureau. Une fois enfermés dans ton bureau, Bentley finit par craquer littéralement et cette image t’attriste, alors tu t’approches d’elle pour prendre doucement ses mains. Ce geste simple mais plein de douceur se veut rassurant, tu espères qu’elle sente que tu es à l’écoute, qu’elle peut toujours te faire confiance. La jeune femme essaie de tourner les talons mais tu l’en empêches doucement en posant ta main sur la sienne puis tu l’emmènes jusqu’au canapé de ton bureau. « Tu as bien fait de venir ! Je vais tout faire pour te soigner, Bentley. Tu sais que je ne t’abandonnerais pas… Tu es ma patiente mais aussi une amie. Je n’aime pas te voir dans cet état. » admets-tu tout en vérifiant doucement l’état de sa blessure. Ça t’énerve de constater de ce genre de choses : les violences conjugales faisaient clairement partie des pires fléaux de la vie.