(outfits) Les jours avaient filés aussi rapidement qu'ils le devaient et pourtant, Freya avait le sentiment qu'un mois entier s'était passé et aucun message de Charlie pour lui présenter ses excuses, il l'avait blessée et cumulait les faux parcours depuis qu'il l'avait friendzoné le lendemain de leur petite soirée arrosée. Bien qu'elle ne puisse pas réellement lui en vouloir de ne pas partager ses sentiments, la plantureuse brune se trouvait être plus que contrariée depuis l'incident au point de se surprendre à fondre en larmes pour le moindre détail insignifiant, mais vous savez ce qu'on dit : un être vous manque et tout est dépeuplé. C'est d'un pas décidé qu'elle se rend dans son repère, savant parfaitement qu'il aurait le cul vissé sur un des tabouret de comptoir en ce samedi matin puisqu'en trois ans, le chef de la police n'avait jamais loupé une seule occasion de venir déguster les tartes de Sally. A peine a t-elle passé les portes que ses talons rythment déjà sa démarche et sans grâce aucune l'ancienne actrice vient déposer son sac à main sur le comptoir près de lui ; s'impose en quelque sorte. "Bonjour Sally," souffle t-elle poliment avant de détourner le regard vers son meilleur ami. La douceur s'envole alors, on peut lire sur son faciès de la colère, peut être même de la déception, mais pour sur on voit qu'elle est blessée du comportement de son dernier. "Des jours de silence et je suis obligée de venir à toi pour que tu daignes m'adresser la parole, pince-moi je rêve." lâche t-elle amère en s'accoudant au bar, agite l'index pour demander à la serveuse une part de tarte et un chocolat chaud sans détourner ses prunelles du brun, elle finit tout de même par lâcher un sourire de circonstances à l'intéressée afin de ne pas passer pour une complète furie. "Salut." ajoute t-elle en fouillant dans son sac à main à la recherche de son téléphone portable.

En trois ans, il ne s'était pas passé plus de 24 heures sans qu'ils n'échangent tous les deux, l'excuse qu'il lui servait ne convenait absolument pas à la brune. Elle l'a toisé longuement en se mordant la langue, prenant une profonde inspiration, prunelles ébène qui s'arrête un instant sur sa blessure qui lui ferme pratiquement l'œil et elle se fit la remarque que ni le policier, ni le marin n'avait blagué en portant les coups. Je suis dé-désolé, de t’a-t’avoir fait peur. Là elle détourne le visage légèrement alors qu'on lui sert sa commande, simple mouvement de menton pour remercier la serveuse, la brune bat des cils. "J'ai eu honte Charlie, tu n'as pas idée..." bordel qu'elle avait eut honte, qu'elle s'était sentie mal, mais pas pour elle non. "J'ai eu honte pour toi." est lancé sans même lui adresser un regard, parce qu'elle ne s'imaginait pas avoir cette conversation la ici, en publique, ce qui explique aussi pourquoi elle ne hausse pas le ton, pourquoi elle s'efforce de garder son calme et de parler à mi-voix. "Jack n'avait rien demandé." là elle empoigne sa tasse de chocolat chaud sur lequel elle souffle, sans même s'asseoir.

T’as pas eu honte quand il se foutait de ma gueule. son regard qui alterne entre ses prunelles, l'indignation est lisible sur ses traits alors que l'ancienne actrice repose sa tasse bruyamment sur le comptoir, lèvres entre ouvertes. Justement il s'agissait de ça, c'était là où elle avait eut le plus honte pour lui, parce qu'il passait pour un con, que Jack prenait un malin plaisir à le ridiculiser et à raison pour le coup. "Mon grand ami ?" répète t-elle bêtement en retenant son souffle, yeux qui fixent le plafond un court instant. Son sang ne fit qu'un tour et ses phalanges se refermèrent sur le poignet de Charlie, pour l'empêcher de bouger, peut-être. "Attends, t'es jaloux ?" prunelles noires qui sondent celle du policier, parce qu'elle ne croit pas en ce qu'elle avance, ça lui semble tellement surréaliste, même impossible et pourtant... "Tu me respectes donc si peu pour ressentir le besoin de venir mesurer ta bite dans MON pub ?" bien sur qu'elle n'a qu'une envie c'est de pleurer, la pauvre vient de passer quelques jours merdiques à se sentir vide, comme ci elle avait perdu son unique raison de se lever le matin. "Uniforme ou pas, que tu ne l'apprécie pas ça m'importe peu, t'entends, sous mon toit tu ne t'attaques à personne, c'est ça que j'ai défendu." puis bon, il s'est avéré que l'objet de son courroux n'était autre que Jack, mauvais combo.

Elle prend sa suite, rapidement. Il passe déjà la porte de l'établissement qu'elle cale son sac sous son aisselle sans regarder autour d'elle, consciente que leur petite dispute a attiré l'attention autour d'eux. Elle le talonne, une fois dehors, elle le repère sur le trottoir qui s'éloigne d'un pas décidé. "Charlie !" le hèle t-elle à la manière d'un taxi dans les rues de New-York, bruit de ses talons qui continue de raisonner ce même dans la rue, pas rapide, pressé afin de le rattraper. Pour l'arrêter dans sa course elle se saisit de son bras, le tire un peu afin qu'il lui fasse face. "S'il te plaît, je veux qu'on parle entre adultes." c'était peut-être trop demandé, sans doute ne s'était-elle pas aperçu de la colère noire dans laquelle il se trouvait. "Pourquoi j'ai le sentiment d'être coupable de ça, de ce que t'as fais alors que je ne devrais pas ?" oui c'était ça, en plus de l'avoir blesser elle culpabilisait et ses réactions ne l'aidaient en rien à comprendre le problème afin de le résoudre. "Tu sais ce qui me rend triste, ce qui me fait mal ?" tente la brune en glissant une main dans ses longs cheveux bruns. "C'est que j'te demandais même pas de t'excuser, juste de reconnaître que t'as mal agis et au lieu de ça..." là elle lâche un soupire en faisant claquer la paume de sa main contre sa cuisse. "Je me retrouve encore à te courir après pour essayer d'arranger les choses."

Tu brises une amitié pour un connard. Coup donné en pleine poitrine, qu'est-ce que Jack venait faire au milieu de ça, il n'était plus question de lui, si ? Encore une fois, il retourne la situation au point que Freya ressente de la culpabilité, avait-elle réellement mal agit en n'apportant pas son soutien à son meilleur ami alors qu'elle ne cautionnait pas son comportement virulent pour ne pas dire violent. Ce n'était ni le lieu, ni le moment d'agir ainsi, point à la ligne. Me courir après ? léger mouvement de recul à ses mots, frissons quand lui parvient son rire amer, mauvais et ce qui s'en suit. L'équivalent d'une tonne de merde qu'elle viendrait de prendre sur le sommet du crâne, ça plus une personne qui semble lui piquer le cœur à l'aide d'une toute petite aiguille, si bien que le souffle lui en est coupé, les larmes viennent embuer son regard alors qu'il se met à tout mélanger, tout mêler. Les casseroles du passé qu'ils traînent tous les deux, accumulées, sont jetées en pleine face de la brune. "Qu'est-ce qu'on fait là alors ?" colère qui monte autant que le ton qu'elle emploi, son regard se noircit quand ses traits se durcissent, de l'index elle le pousse. "En trois ans tu aurais pu en parler et tu ne l'as pas fait." lentement elle a hoché la tête de manière négative en prenant une profonde inspiration. "Pourquoi, pourquoi maintenant ?" sa gorge se serre et c'est d'une voix étranglée qu'elle formule son interrogation. "T'as eu ce que tu voulais je ne t'intéresse plus," elle l'avait vécu tant de fois, de voir les hommes se désintéresser d'elle après l'avoir ostensiblement utilisé, la situation lui donnait le goût amer de retourner en arrière.

Ca raisonne dans sa tête, la fierté qui la somme de ne pas céder, ne pas pleurer, bien que l'émotion la gagne au point d'en faire trembler sa voix, elle ne doit pas craquer. Qu'il l'accuse de détourner la conversation, s'indigne qu'elle assemble les pièces d'un puzzle dont elle connait le tableau final qui n'est autre que : baiser Freya. "J'ai rien dis et quand je vois ta réaction, là, ça me conforte dans l'idée que tu ne mérites pas de connaître les raisons de mon silence, Charlie." rétorque t-elle froidement en soufflant par la bouche longuement, comme après un effort surhumain, parce que prononcer ces mots en était réellement un. Oui elle l'avait abandonné, par crainte que ce ne soit lui qui décide de la laisser sur le bas côté comme son père avait pu le faire. "Fin du débat," souffle t-elle tremblante de colère. "Vas au diable." ajoute t-elle en lui lançant un dernier regard méprisant, faisant volte face avant de ne fondre en larmes en avançant d'un pas décidé sur ce foutu trottoir en plein automne.