Bientôt vingt-et-une heures et j'suis déjà prête depuis au moins deux heures. Est-ce que j'suis pressée de te voir ? Non, c'n'est pas vraiment ça. Faut admettre que malgré le cynisme, t'es une personne que j'apprécie et avec qui je peux facilement me distraire des problèmes du quotidien. On sait tous les deux comment. Je t'ai invité chez moi pour la nuit, mon frère est sorti pour fêter le nouvel an et sera probablement de retour demain matin. Bref, j'attends ton arrivée en regardant la télé... Mais il n'y a rien de bien intéressant, alors je ne fais que feuilleter les canaux.

Un regard dans le rétroviseur interne de son vieux pick up. Ce n'est même pas son apparence qu'il regarde mais le reflet de ses prunelles. Une lueur sérieuse y passe avant de disparaître très rapidement. Déjà il claque la portière, s'avançant jusqu'à la porte d'entrée, une bouteille de whisky à la main. Il s'appuie négligemment contre le mur et presse le bouton de la sonnette. Pourquoi il est là ? Bonne question. Cette nana l'a tout de même ghost depuis son départ d'Edenton. Mais bon, c'est le réveillon du jour de l'an, sa compagnie sera plus intéressante que celle de ses poissons rouges. Et puis, faut bien reconnaître, qu'il aime bien Vanessa. Il est tellement provocateur et elle... Elle ne rentre même pas dans son jeu, presque une sainte en vrai. Salut Cendrillon balance-t-il quand la porte s'ouvre.

Du bruit à la porte et je tend l'oreille vers elle, en mutant la télévision pour être sure de bien l'entendre cogner à la porte. C'est toi, c'est sur. Je me lève, jette la télécommande sur le canapé et t'ouvre. Hi. Je te dévisage quelques secondes. J'suis toujours perplexe quand tu m'appelles comme ça, tout simplement parce que je n'ai pas du tout l'air de faire partie d'une royauté quelconque. Shut up, come on in J'éclate de rire et pousse la porte, avant de retourner vers le salon pour fermer le téléviseur. You hungry?

A peine arrivé, et déjà elle lui dit de se taire. C'est tentant de t'écouter et de ne plus dire un mot de la soirée. Ouais bon ok, autant c'est facile de s'y tenir quand c'est par téléphone, il suffit de balancer son phone dans un coin du mobil home et de l'oublier, autant en réalité, c'est un peu plus compliqué. Alors il entre à sa suite, retirant sa veste qu'il balance sur un fauteuil car la différence de chaleur avec l'extérieur va avoir raison de lui sinon. J'ai faim et soif, et j'ai ramené de quoi passer la soirée. Sauf si tu me laisses la descendre seul. Ce qui ne le dérangerait pas en réalité. Il lui tend alors la bouteille de whisky en faisant un tour global du salon du regard. La décoration est... Moui... voilà quoi. Différente de la sienne.

Tentant de ne plus dire un mot ? Je me tourne vers toi avec un sourire malicieux sur mes lèvres. Don't say that to me, I might just be tempted to challenge you on that. Je ris et une fois la télévision fermée, je te propose de faire à manger, si t'as faim. Tu me tends la bouteille de Whiskey et je ris. Scottish. You know how to please me. Je continue mon chemin jusqu'à la cuisine pour nous trouver des verres, mais aussi quelque chose à grignoter. There's nothing interesting to eat... So i'll guess we'll just have steak. Et par steak, j'entends le paquet de 6 bières que je sors du réfrigérateur pour nous aider à rincer tout ce whiskey que t'as emmené avec toi. Wanna go to my room?

Il arque un sourcil, amusé. Et je serai capable de relever le défi mais tu te sentirais bien seule à faire la causette pour deux un soir de fête. Après lui avoir tendu la bouteille il sourit. S'il l'a ramené, ce n'est pas car il sait comment lui parler mais car il voulait être certain d'avoir une boisson qu'il apprécierait de boire. Ah mais elle a peut-être dit ça car il croit se souvenir qu'elle a des origines écossaises ou qu'elle est écossaise d'ailleurs. Il ne s'est jamais intéressé à ce point. Il la suit alors dans la cuisine, et lève les yeux au plafond quand elle sort en guise de nourriture un pack de bières. Non mais il craint ton frangin, il n'a même pas de biscuit apéro ? Va falloir lui donner quelques conseils pour savoir recevoir les gens. S'il avait su, il aurait ramené des cacahuètes et un restant de saucisson qui restait de chez lui. Il fait un peu la moue mais tant pis, il fera avec. Ouais allons dans ta chambre nous saouler. Et sans doute s'envoyer en l'air au passage. Même pas de bonbons ? Oui il revient déjà sur la bouffe en s'écartant pour la laisser passer et le guider jusqu'à leur lieu de beuverie.

Tu serais capable de relever le défi, j'en suis certaine aussi. Mais ton excuse pour ne pas le faire me fait bien rire. Who said I was planning to talk? On ne va pas s'leurrer, toi et moi on est pas les meilleurs amis du monde et il n'y a généralement qu'une seule chose sur laquelle on s'entends particulièrement bien. T'insulte l'hospitalité de mon frère et je roule des yeux. He doesn't even know you're here. Alors ce n'est pas de sa faute, le pauvre. C'est plutôt la mienne, j'aurais dû aller faire les courses ou ne pas te proposer à manger, tout simplement. Je mène la marche jusqu'à ma chambre et m'arrête à mi-chemin pour me retourner. Nope, none. But I may have a chocolate bar in my room. I'll give it to ya' if you stop complaining. Je souris et reprend la route. Une fois dans ma chambre, je ferme la porte derrière toi et dépose le pack de bière sur mon lit.

Non mais elle lui fendrait presque le cœur. Ils ne vont même pas discuter cinq minutes avant de se défroquer et de baiser ? Lui qui espérait un récit détaillé de ses déboires pour faire la discussion à Angus et Philibert par la suite et leur raconter les derniers potins d'Edenton, il en est pour ses frais. Tant pis. Tant qu'il mange. Sauf que même ça, il semblerait qu'elle va lui interdire. La suite du réveillon a intérêt à être phénoménal car ce n'est pas certain que seul l'alcool le console. Il la suit jusqu'à sa chambre et manque la percuter quand elle s'arrête. Du chocolat. Un sourire illumine son visage. Tu aurais commencé par ça, je ne me serais même pas plaint. Elle n'aurait même pas entendu une seule complainte. Alors que là... Bon ok, il s'est un peu plaint. Très légèrement. A peine. Il s'avance dans la chambre et récupère une bière, en se laissant tomber sur le lit. A la tienne Vaness. miracle. Il n'a pas dit Cendrillon alors qu'il décapsule sa bière, ne l'attendant pas pour en boire une gorgée. Il ne la quitte pas du regard, et remarque enfin qu'elle n'a pas vraiment changé physiquement en un an.

You would've complain about something else, sweetheart. Je ris et te laisse entrer dans ma chambre, te servir une bouteille et t'allonger sur mon lit. Je referme derrière moi, dépose mon téléphone sur ma commode et cherche cette fameuse barre de chocolat pour te la lancer. Cheers. Je souris en me servant à mon tour. Je décapsule la bouteille à l'aide de ma bague et en prend une bonne gorgée. Lorsque mes noisettes reviennent à toi, j'arque un sourcil. What? Je glousse, puis marche lentement vers le lit. Je dépose ensuite ma bouteille sur la table de chevet et grimpe sur celui-ci, pour monter sur toi à califourchon.

Il réceptionne la plaquette de chocolat et l'ouvre pour en prendre un carré. Il reste appuyé sur un avant bras tout en buvant sa bière et en l'observant. Elle le remarque. Rien. Il n'y a rien à dire. Aucune remarque pertinente en fait. Ce n'est pas comme si elle s'intéressait au fond de ses pensées quand il en a. Ils n'ont jamais emprunté ces voies-là, ce qui lui convient. Et ils savent tous les deux que s'ils se revoient, même après un an, ce n'est pas car ils ont une réelle préoccupation pour l'autre. Preuve en est quand elle vient s'installer sur lui. Enlève ton haut. Il prend une nouvelle gorgée de bière pas encore décidé à poser sa bouteille.

Non, il n'y a aucun moyen que je m'intéresse vraiment à ce que tu penses... ou à ce qu'il se passe dans ta vie, en fait. Détrompes-toi, je t'apprécie. Mais je pense qu'on a juste pas vraiment grand chose en commun en fait, à part le sexe. Ça ne change pas que si tu m'appelais à 3 heures du matin juste parce que t'as besoin d'une épaule et quelqu'un avec qui parler, j'serais tout de même là pour toi. Bref, là, j'ai pas l'intention d'te parler par contre. D'ailleurs je grimpe sur toi et sourit à ta requête. Mon haut passe vite-fait par-dessus ma tête et termine son voyage sur le sol de ma chambre. Je n'ai pas de soutien-gorge, alors je retrouve ton regard, en attendant de nouveaux ordres. Ce soir, j'ai envie de me vider la tête et de te laisser le contrôle. J'suis à ta merci.

Sans un mot, elle écoute et retire son haut, dévoilant sa poitrine nue sur laquelle il pose ses prunelles. Elle ne dit toujours rien, ne fait même pas un geste vers lui. Quand il recroise son regard, il semble comprendre à quel jeu elle joue. Il pousse un léger soupir. Qu'il en soit ainsi. Tu mets un peu de musique ? Et un striptease ne serait pas pour me déplaire. Même si elle est déjà moitié à poil sous son nez. Il s'adapte, et même si avoir le contrôle est une idée très plaisante, il espère tout de même qu'elle ne sera pas qu'un simple pantin sous ses doigts et qu'elle montrera des ressources.