17h20. J'émergeais, me réveillant dans un lit d'hôpital, dans une chambre seule. Je regardais mes mains et j'avais un cathéter à mon poignet, directement je demandais à la femme de ménage qui rentrait bientôt, de voir un médecin. [...] une entorse au bras droit et traumatisme cranien ? rien de très très grave du coup, mais j'me sentais stressée, j'comprennais pas tout et je m'en faisais pour mes proches. Apparemment le service avait prévenu mon frère y a une heure de ça, j'allais vite avoir de ses nouvelles mais pour l'heure, mon téléphone était éteins et j'avais plus du tout de batterie, donc impossible de prévenir d'autres personnes. Je remerciais le médecin, puis j'me retrouvais seule à nouveau, soupirant. Aie putain, j'avais été brûlée également par la ceinture de sécurité suite au choc.

Cet appel l’avait glacé le sang. Je m’inquiétais depuis un bon moment. Nous ne restions jamais 24H sans se donner de nouvelles depuis la perte de nos parents alors quand ma sœur avait fait un silence radio, j’avais clairement perdu pieds direct. Alors que je commençais à vouloir faire une battu, courir dans les hôpitaux, la téléphone avait sonné et on m’avait averti de sa présence à l’hôpital. J’avais presque lâché mon téléphone pour prendre ma tête entre mes mains. Désespoir ! J’attrapais mes clés de voiture en criant juste dans la maison : je me barre ... au cas où Rylan ou le chien voudrait s’inquiéter pour moi et je fonçais sans même faire attention à ma vitesse ou autres. Quelques minutes plus tard, je me garais presque en drift près des urgences. Je fonçais dans le hall et je tapais du pieds nerveusement dans la micro file d’attente du guichet. Quand la personne eut fini, je demandais ma sœur, panique, essoufflé, à bout de tout. La Secrétaire d’accueil comprit sans doute mon gain de folie, l’adrénaline de la peur et me laisse un instant. Une femme en blouse arrivait alors, une aide soignante sûrement et elle me demanda de la suivre. Je suivais la femme et quand on arriva devant la chambre de ma sœur, je n’écoutais même plus la femme et j’entrais en trombe. Ma sœur était là dans ce lit. Lola semblait faible et attristée dans sa solitude. Si la panique était là rien que la voir fit descendre mon pouls. Je ne pus retenir mes larmes et elle était ma sœur alors sans honte, je laissais la pression de cette matinée atroce tomber. Lola... j’ai eu si peur ! J’ai essayé de te joindre depuis des heures et ... mon dieu comment enfin je ... je me rapprochais d’elle ne sachant comment l’approcher et ayant peur de détruire son corps frêle un peu plus dans ma brutalité.

Le médecin urgentiste m'avait expliqué ce qui m'étais arrivé, j'avais perdu le contrôle de la voiture? Ils en savaient rien encore, mais de toute évidence, ma voiture allait partir à la feraille.. J'pensais à ça alors que j'avais hyper mal au bras droit. Une entorse c'était rien, ça allait vite passer mais pour l'heure il m'avait bandé le bras pour ne pas que je le bouge de trop. La porte s'ouvrit et je te vis arriver. Emrys.. j'étais contente de te voir, je pensais qu'à toi depuis que j'étais réveillé mais vu ta tête.. j'avais un truc plus grave? ça va aller, calmes-toi.. si je rajoute bonne année, tu vas me mettre une gifle? Il y avait un fauteuil à côté du lit. j'ai rien de grave, détends-toi..

Lola. Rien que de voir son doux visage l’avait rassurer et à présent, j’entendais mon nom de sa jolie voix... battement plus lent. Enfin ! Je souriais. Je m’approchais a petit pas comme timide alors que ma petite sœur tentait de me rassurer. Je serais un mauvais frère de n’avoir aucune réaction et puis je suis humain ... dis-je à ma petite sœur comme pour justifier ma panique. Je me posais dans le fauteuil à ses côtés et je posais ma main doucement sur la sienne. Je laissais les quelques larmes perler sur mon visage, fatigué. Lola me rassura et m’annonçai qu’il n’y avait rien de grave. Je ne pouvais pas être totalement calme. Ok, mais tu es la c’est déjà extrêmement grave en soit ! Dis-je tel un manifestant en rogne. Je passais mon autre main, nerveusement, dans mes cheveux. Je reprenais : Dis-moi ce que tu as ? J’inspirais profondément comme pour tenter de me calmer.

Tes mots et ta réaction me font sourire. C'est touchant de voir dans quel état tu pouvais t'mettre pour moi.. mais j'aurais fais la même chose, donc je pouvais aussi ressentir ton stress. J'aimais juste pas être là, ne plus m'souvenir vraiment. Ma voiture est morte.. voilà à quoi je pensais. J'ai une entorse au bras, j'suis brûlée là.. je te montrais une partie de ma clavicule, et je soupirais longuement. J'avais même pas bu.. enfin presque pas! t'allais me faire la morale? Peut-être, mais j'avais pas besoin de ça. J'avais eu aussi un trauma crânien, logique vu le choc, mais c'était simplement à surveiller. J'voyais dans tes yeux que tu voulais me voir sourire donc je m'exécutais Bonne année quand même hein..

Lola m’annonçait donc que sa voiture était morte : ce n’est que matériel et je lui en rachèterais une ... je voulais uniquement qu’elle aille bien. C’est que matériel ! Je montrais à quel point je m’en fichais et me concentrais sur ces mots. Elle m’expliquait donc ces blessures et je me montrais assez inquiet quand même. Je ne pouvais pas m’en empêcher, j’étais inquiet de tout quand il s’agissait de Lola. Quand elle évoqua et assuma avoir un petit peu bu, je montais au créneau : normalement, on boit pas du tout ! au pire on marche à pieds ... Elle poursuivit et me souhaita la bonne année et je reprenais : bonne année à toi aussi. Bon elle débute mal mais ça va aller ! Je grimaçais. Mon téléphone vibra dans ma poche et je le pris assez nerveusement. C’était Rylan. Je répondais rapidement avant de reprendre : j’ai laissé Rylan en plan à la maison ! Je me raclais la gorge et me concentre à nouveau sur elle. Ils t’ont dit combien de temps tu restes là ? Je comptais bien expliquer à ces médecins qu’ils devaient prendre soin d’elle et que je mettais tout les frais nécessaires.

J'avais certainement trop dormi avec leur anti douleur ou j'en sais rien mais j'avais un mal de crâne hyper désagréable. La morale je la sentais mais de toute façon ils m'avaient fait une prise de sang et c'était pas positif pour l'alcool ni la drogue. on se rattrapera t'en fais pas.. quand j'irais mieux biensur. Fallait déjà que j'realise d'être à l'hosto. Rylan ? Je fronçais les sourcils il est chez toi pour le nouvel an ? et tu me demandais pour combien de temps j'en aurais. je verrai les médecins demain je pense pour leur demander mais déjà normalement quelques jours de surveillance.. après a voir mon état, mon bras et si psychologiquement ça allait le faire.. tu peux aller me prendre un coca stp ? un sourire plus grand.

Bien sur, Lola ignora sans honte mes réprimandes. De même, elle se montrait toujours autant positive et j’admirais clairement cette faculté.  Alors que j’évoquais Rylan, celui répondait à mon message pourtant très court et bientôt ma sœur me questionna sur la raison de sa présence chez moi. Je souriais et n’évita pas sa question préférant ne pas la contrarier avec ses maux déjà bien assez pesants. Rylan est mon colocataire ! Preuve que notre amitié résiste à tout et que je ne me tais pas quand je t’ai dit que ça allait entre nous ! J’avançais mes propos avec fierté. Je me rapprochais un peu alors que Lola poursuivait ces annonces. Elle devait sûrement rester quelques jours et je comptais bien la soutenir au maximum. Je serais là ne t’inquiète pas et j’annule fais mes rendez vous si nécessaire ! je me montrais fermé pour montrer l’impossibilité de négociation.  Et je suis bien sûr intransigeant sur le fait que JE te ramène le jour de ta sortie voir tu viens à la maison! Je l’écoutais alors me demander un coca. Je souriais. Je n’étais pas étonnée qu’elle ne perde pas le nord! Et bah dis donc même au fond du gouffre ça pense au sucrerie ma chère ! Je riais tentant un petit peu d’humour pour remonter le moral de ma sœur. Je me levais, je me baissais pour déposer un baiser sur son front et je reprenais : je reviens très vite je vais chercher tes douceurs ! Je lui fis un clin d’œil. Je m’absentais alors dans les méandres de l’hôpital à la recherche de son coca et pourquoi pas quelques petites choses. Je demandais de l’aide pour trouver mon chemin avant de reprendre la route indiquée.

Inquiétude sourde. L’homme arpentait les couloirs depuis quelques minutes. Pas fichu de donner une bonne indication. Perdu, Rylan finissait par déboucher dans un couloir vide. A l’exception d’une silhouette familière. Emrys. « Em’ ! » l’interpellait-il. Tandis que l’homme se retournait pour lui faire face, le blond s’approchait. Brève étreinte. « ça fait cinq minutes que j’tournes en rond. « Gravité dans le regard. « Qu’est-ce qu’elle a eu ? »

Rylan en colocation avec toi ? Bizarrement, je perdais légèrement mon sourire. C'était encore plus bizarre comme situation et quand tu me dis que j'allais venir à la sortie dans la villa je souriais, un peu forcée, sans rien dire. Quelle idée ! je bouge pas.. j'allais pas aller bien loin, tant que j'avais pas vu le kine, j'avais pas le droit de trop me lever, si ce n'est pour aller aux toilettes et me laver. Tu filais me chercher à boire et je soupirais, laissant ma tête s'enfoncer dans le coussin blanc.

je me trouvais maintenant dans les couloirs près des endroits détentes ventes et compagnie. Je prenais donc des petits gâteaux favoris pour ma sœur ainsi qu’un coca et un jus d’orange. Je remerciais la caissière du petit coin cave de l’hôpital et je fis demi-tour. Je repris mon chemin dans les couloirs du long de l’hôpital quand soudain, j’entendais une voix prononcer mon diminutif. Je fis volte face et je découvrais mon meilleur ami, Rylan. Je venais à sa hauteur. Rylan !   Dis-je avec une petit exclamation. On se fit une étreinte amicale brève et il me fit comprendre que j’avais pas été précis dans mes informations puisqu’il tournait en rond depuis un moment. Je souriais, gêné : sorry not sorry ... je levais les épaules. Bien sûr, il me demanda ce que ma sœur avait, ce qui lui était arrivé ! Je redevenais un peu pâle. Apparemment un accident de voiture, elle se rappelle pas trop et apparement c’est as si grave mais j’aimerais demander plus au docteur quand même ... je l’invitais à marcher avec moi et nous déambulions dans les couloirs à la recherche de ma sœur. C’est gentil d’être venu ! Dis-je pour meubler.

Accident de voiture. Bordel. Leur ville était si petite et si tranquille. A tel point, qu’il en avait oublié que le monde civil, pouvait lui aussi, connaître des drames. « Putain ... elle a eu quoi niveau séquelle ? J’veux dire, elle est réveillée ? » Une franche inquiétude s’était immiscé en lui et ça, depuis qu’Emrys, lui avait annoncé la nouvelle. Entamant une marche, les deux hommes se dirigeait vers la chambre de Lola. « C’est normal. » Un sourire compatissant prenait naissance sur ses lèvres, alors qu’il lui donnait une tape affectueuse sur l’omoplate. Enfin, ils arrivaient face à la porte.