Nuit mouvementée, avec l'absence de Mederick cette nuit, les garçons se sont jeté dans son lit. La bagarre a commencé en se demandant qui aurait le lit. Il a fallu que tu interviennes et les deux ont eu leur place. Ils se sont facilement endormi et tu es passé au salon. Bouteille sous les yeux, tu es resté fixe avant de t'y endormir. Ce n'est que quelques heures plus tard que Julius te saute dessus en riant. Tu as mit l'alcool hors de porté, tu t'es occupé du petit déjeuner avant que des amis débarquent comme prévu. Ils ont disparu au sous-sol et tu es retourné au salon. Bouteiller récupérée, oreille tendue vers la pièce du bas, tu te laisses tomber sur le fauteuil. Pouce contre la mâchoire, index et majeur contre l'os de la joue. l'envie de la bouteille est là, mais l'intention d'arrêter y est aussi.

J'avoue que je n'ai pas vu le temps passé. Trop de temps à flirter, m'amuser et lorsque les trois heures du matin ont sonnées, la fête a continué chez un ami, jusqu'à ce que je m'endorme, sur un fauteuil. Bonjour les courbatures ce matin... Enfin, ce matin, il est presque dix heures lorsque je rentre finalement à la maison. T'es là, assis sur le fauteuil, l'air pensif, tandis que de mon côté j'entre d'un pas lasse à l'intérieur, venant me laisser tomber sur le canapé prenant toute la place comme une baleine échouée sur le sable. J'ai mal à la tête, je dois avoir les yeux rouges, mais je te regarde suspicieux. « Tu vas tout de même pas la boire à cette heure, hum?! » Un bâillement au corneille plus tard, je me redresse et attrape la bouteille avant d'y boire une gorgée. « En plus, c'est de la piquette. Dégueux! » dis-je dans une grimace, ayant malgré tout ce sourire narquois au coin des lèvres.

Ce regard d'assoiffé sur la bouteille, tu ne portais pas attention à la porte avant qui s'ouvrait. Un peu moins perdu dans tes esprits, tu aurais pris conscience que ton aîné était de retour à la maison. Il apparait dans ton champ de vision et tu lèves les yeux vers lui avec un sourcil levé. Tu te redresses dans le fauteuil dès qu'il porte la bouteille à ses lèvres. Mâchoire serrée, tu te penches dans sa direction. Tu lui arraches la bouteille des mains et la fait claquer sur la table passe. Ne me tente pas, c'est déjà assez difficile comme ça. Tu te calles à nouveau dans le siège en poussant un soupire. T'as passé une bonne nuit? L'art de détourner le sujet.

J'explose presque de rire lorsque tu m'enlèves la bouteille des mains, suivi rapidement d'une petite moue boudeuse. Me laissant de nouveau tomber sur le canapé, je baîlle de nouveau à la seconde où tu me demandes comment s'est passé ma nuit. « Horrible! J'ai le cou en compote... » Me massant la nuque, mon regard retourne sur la bouteille, avant de te regarder. « Toi aussi on dirait! » faisant référence à l'alcool évidemment. « Je travaille pas aujourd'hui... J'compte aller me pieuter quelques heures et après si t'as besoin de faire les courses j'serai là pour les gars. » Ou si tu préfères que j'y aille à ta place pour être certain que t'achètes pas de l'alcool... hum!

Tu braques ton regard sur lui. Au moins un de vous deux à eu de plaisir. T'aimerais bien avoir la tête libérée comme lui, mais tu penses à trop de chose. Tu te pinces les lèvres et le fixes en silence. Dans un soupire, tu te lèves pour récupérer une lettre sur le dessus du meuble de télé. Tu t'approches de lui et la lui pose sur les genoux. C'était confirmé, Julius, le petit dernier n'était pas ton fils. Tu t'approches de la bouteille et après des heures à te retenir tu prends une gorgée, puis une autre et peut-être jusqu'à quatre. Le résumé de ma nuit est dans cette lettre. Si tu attendais plus longtemps, tu ne lui aurais sûrement jamais dit et il méritait de le savoir, tout comme toi en fait. Tu passes une main sur ton visage en grognant.

Je te suis du regard, avant d'attraper le papier que tu me tends et parcourt rapidement les écrits avant de te regarder lorsque tu m'annonces la nuit que tu as passée. J'en ai les deux bras qui me tombent et je peux dire que j'ai réellement dégrisé dans le temps de le dire. « Mais voyons donc! » Je suis abasourdi face à cette révélation choc. « Comment c'est possible?! T'as rien vu du tout dans son jeu? » Je regarde de nouveau la lettre avant de te la redonner, même si ce n'est pas l'envie qui manque de la déchirer et la mettre en feu. « Elle le savait du crois ? » Comment on peut faire ça à un homme?! Lui faire croire pendant des années que c'est son fils...

Tu avais mal dormir sur le fauteuil, cou cassé vers l'avant. Réveil difficile avec les gamins. Faux sourire que Danny a remarqué, tu l'as vu dans son visage. Julius qui t'appelait papa, c'était encore plus difficile qu'au moment ou tu ne faisais que douter. Fallait bien que tu le dises à quelqu'un et ton fils avait l'âge d'être au courant. Tu te pinces les lèvres, les cent pas qui commence, bouteille en main. Démarche nerveuse, main dans les cheveux, tu bois à nouveau. Toi qui t'es retenu toute la nuit de boire. Efforts ratés. Tu laisses tomber un rire sarcastique. Elle le savait très bien. Elle l'a dit à Jennie, juste avant de partir. Tu fermes les yeux, soupire bruyant, la bouteille descend soudainement plus vite. Une torture de plus.

Je m'en rappelle très bien de cette soirée où j'ai essayé de vous séparer. Ce moment où Jennie est entré et que j'ai amené les petits à l'étage pour ne pas qu'il assiste à cette scène. Ils n'avaient pas besoin de ça, ni moi-même d'ailleurs. Mais savoir qu'elle sait que le gamin n'était pas ton fils illégitime, je trouve que ça va loin, très loin. « Je vois... » En fait, je ne sais trop quoi dire. Pas que je n'ai rien à mentionner, au contraire, mais je ne suis pas certain de savoir où tu es rendu avec elle, exactement. « Bon déjà, tu me donnes cette bouteille. » Je l'attrape dans mes mains, profitant que tu aies les yeux fermés et la place hors de ta portée. « Ça va qu'engourdir le mal, donc réveille. Ils ont besoin de toi, j'ai besoin de toi. » Un père alcoolique, non merci.

La sale gueule qui te prends. Tu pourrais bien sourire, dire quelque chose, t'en sais rien, mais soudainement, le noeud à la gorge, tu ne sais pas comment tu tiendras contre la bouteille encore bien longtemps. À peine les yeux clos que la bouteille quitte ta main. Il l'a récupéré. Tu grognes, tu ouvres les yeux, tu le regardes. Tu lèves le regard au plafond en soupirant. Tu sais qu'il a raison. Tu ne devrais pas. C'est ce que tu t'es dit toute la nuit. Tu grognes en passant tes mains sur ton visage. Ton corps se tourne vers lui et c'est la bouteille que tu fixes. Après sept ans de calvaire Med, j'ai bien le droit de prendre une putain de bouteille. Petit à petit, tu craques.