20H00 — je prend un douche. J’enfile un jean noir, une chemise élégante finement entrée dans mon pantalon. J’ajoute une ceinture. J’enfile mes italiennes aux pieds. Veste en cuir et je fonce à la voiture. Je suis même stressée maintenant d’aller voir Autumn. J’ai toujours peur que ça se passe mal. J’ai peur de trop m’impliquer, mais je n’arrive pas à résister à la voir.  21H00 —  Je me retrouve en bas. Je monte et je frappe à sa porte. Je remet mon col en place. Une main, nerveuse, derrière ma nuque. J’attend. Impatient.

Conversation un peu houleuse sur quelques points, puis le ton est descendu. T’as fais un pas, je ne peux guère le nier, et je vais en faire un moi aussi. Il faut qu’on parle, même si je sais pertinemment qu’on va terminer au lit, comme d’habitude. Mais cette fois, il faut qu’on arrive à établir une conversation sans se prendre la tête. Appréhension à son maximum lorsqu’arrive l’heure et que tu es devant la porte. Mes talons claquent sur le parquet, je n’ai pas vraiment eu le temps de me changer. J’ouvre et un petit sourire se plaque sur mon visage. Hey, entre je t’en prie je m’approche tout de même pour te faire la bise, étrange sensation, je ne sais pas vraiment comment faire. tu veux boire quelque chose ? Vin ou bière ? Je n’ai pas encore plus fort, je sais que tu apprécies un bon bourbon tu en as bu pas mal la dernière fois que j’étais chez toi.

Sourire de façade, le paraitre est important. Un choix : ne pas te zapper, sembler comme avant, paraitre bien simplement. La belle ouvre. Je ne change pas d'émotions. Un sourire fin reste comme ancré sur mes lèvres. Salut. Je pénètre dans la colocation de la la belle, coloc partagée avec ma sœur et je croise les doigts de ne pas la voir. Une bise rapide et simple. Je ne fais pas mouche, je ne montre rien et reste impassible face à ce changement de cap qui me fait tout le temps du mal avant nous nous embrassions tel un couple. Un manque. Serviable et gentille, Autumn propose alors quelques choses à boire. Elle fait aussi un clin d’œil à la soirée précédente où j'avais bien descendu le bourbon. Une bière me conviendra parfaitement ! Dis-je d'une voix ferme. Je fais mine alors de m’intéresser à la décoration et regarde un peu tout autour de moi comme pour occuper mon temps, oublier la gene de ce moment qui ne devrait pas avoir lieu en réalité, pour éviter la peine. La ... pause. Ta journée s'est bien passé ? Heureusement, j'avais vu Léo et ça m'avait requinqué après notre conversation houleuse. Rien de mieux qu'un de ces meilleurs amis pour remonter le moral autour d'un bon déjeuner !

Tout çà c’est nouveau, c’est un truc qu’on connait pas toi et moi mais qui pourtant pourrait être bon pour nous. Pas d’attaches, pas de nom donné à notre relation, pas de label, et puis je suis certaine que nous pourrions être amis tous les deux. Je sais que je t’ai fais de la peine, et qu’on aurait pu avoir quelque chose de bien tous les deux, mais tu sais qu’il faut vraiment que je combatte mes démons avant de pouvoir tenter quoique ce soit. Tu sembles un peu froid, un peu… toi. Tu sembles remettre des barrières, je ne peux pas t’en blâmer, mais j’espère qu’on arrivera à rester amis, à faire … ce qu’on sait si bien faire tu vois. Petit sourire, je te laisse deux petites secondes pour aller chercher deux bières. En revenant, je te tends l’une d’elles tiens je file dans le salon, m’installer dans le canapé tu veux peut-être qu’on aille dans ma chambre pour ne pas qu’on croise Lola une fois qu’elle rentrera. Je n’ai pas envie de te mettre dans l’embarras. oui, elle s’est bien passée, et la tienne ? je sens que tout çà n’est pas normal, c’est tellement étrange ce que nous sommes en train de vivre mais j’ai envie de tenter de garder ce contact avec toi. Je me mords la lèvre, toujours cette attraction qui peut être dangereuse.

La belle revient, Bières en main. Sourire fin, elle me rend une d’entre elles. Je la prend avec plaisir et m’a remercie d’un simple signe de tête. Pas très causant le mec ! Retour d’esprit, elle me propose d’aller dans sa chambre. Un peu gêné, je ne peux cacher que ça me rassurerait et je prend enfin la parole. Je le veux plus causant. Je préférerais effectivement ! Si ça ne te dérange pas ! La belle est assez timide ce soir et ne s’étend pas. Elle répond néanmoins à la positive et me retourne la question. Je la suis donc vers sa chambre et reprend la parole : très bien. J’ai écrit et je suis pas loin de finaliser, c’est plaisant ! Avec elle, j’ai envie d’en parler. Ça m’étonne car je ne parle jamais de ça, mais avec elle c’est si simple, c’est dingue. Nous entrons dans sa chambre et j’enlève mes chaussures. Dur de ne pas faire comme chez soi quand on n’est chez sa sœur et avec son ex qu’on aurait jamais voulu appeler ex. Je me pose dans un coin, contre le mur, dans l’attente qu’elle m’invite à m’assoir afin de ne pas trop pousser non plus dans la prise de confiance : je suis pas chez moi. C’est assez agréable de repasser mes journées à écrire franchement ! Je lui fais un sourire simple.

Je vois ton inconfort quant au fait de rester dans le salon. Je te propose d’aller dans ma chambre et ta réponse ne me surprends absolument pas. Je me souviens encore de cette première fois. T’es entré dans ma chambre, je t’ai plaqué à cette porte, et j’ai laissé mon désire parler avec le tiens. non, je me doutais que tu voudrais pas rester dans le salon, t’en fais pas réponse furtive, j’avais tout rangé sachant que t’allais venir ce soir Ah mais c’est une superbe nouvelle çà Em’, je suis contente pour toi, vraiment. Et tu penses que je pourrais lire ? j’en demande beaucoup ? Certainement. Silence de ma part jusqu’à ce qu’on arrive enfin dans ma chambre. Je ferme la porte derrière nous, et je me laisse tomber sur le lit. Me mordant la lèvre, je m’abstiens de ne pas faire un pas tu sais que tu peux t’installer sur ma chaise ou sur le lit, t’es pas obligé de faire comme si tu connaissais pas ici j’ai pas envie que tu fasses comme si t’étais un étranger. J’aime pas cette situation. je n’en doute pas. Je suis contente que tu reprennes l’écriture, toi qui étais bloqué depuis un moment je suis sincère, çà me fait plaisir de voir que tu t’es replongé là dedans Emrys, tu crois pas que faudrait qu’on parle de notre conversation d’hier par sms ? tu sais cette petite altercation, puis le fait qu’on veuille aller voir les lanternes ensemble.

La belle semble se réjouir de ma motivation retrouvée pour l'écriture. Instinctivement, elle me demande si elle pourra le lire. Je grimace. Timide, je reprend : Je ne sais pas ... on verra, d'accord ? Un sourire fin sur mon visage. Nous arrivons dans la chambre et si je n'hésite pas pour ne pas salir à enlever mes italiennes, je ne veux pas pousser et je me pose contre un mur. Bien vite, Autumn me reprend et se montre un peu dans l'incompréhension de mes agissements. Je grimace. Je ne sais pas trop comment agir a vrai dire, ce statuts entre nous est complexe et j'essaie de ne pas trop agir comme le mec ex qui connait trop bien l'endroit ou est trop à l'aise. Je ne répond pas. Je reste mieux et je m'installe sur son lit, presque trop à l'aise. Je suis ses recommandations à la lettre et je retrouve vite le véritable Emrys qui s'était caché. Fier et ferme, mon visage arbore à nouveau ces expressions de mec sur de lui. Quand on remet les choses en place, tout va mieux. D'abord, la belle reprend sur l'écriture, montrant sa joie sincère face à cette reprise. Je lui adresse un sourire coincé, quelque peu forcé alors que je n'ai pas le temps de répondre. La belle enchaine sur nos messages du matin. Je fronce les sourcils. Oui qu'est-ce que tu veux dire ? Je me questionne. Je la regarde alors comme pour tenter de comprendre ce qu'elle cherche et je reprend : En vrai, c'est toi qui avait très envie d'y aller avec moi ! Dis-je sur un ton fier ajoutant un petit rire. Taquin. Autant détendre direct l'atmosphère, car la suite de la conversation promet d’être épique.

Je sais que tu n’aimes pas parler de ton livre, de ton écriture, mais avec moi, tu y arrivais. cependant, je sais que les choses ont changés et que je ne suis plus la mieux placée pour que tu en parles. Je tente tout de même une approche mais c’est raté. je ne réponds rien, acquiesce simplement. Malgré notre séparation, tu sais que tu peux continuer à faire comme chez toi. Je n’ai pas envie de couper court avec toi, je n’ai pas envie que tu penses que tu ne peux pas faire comme d’habitude. On prendra le temps qu’il faudra, on posera toujours les questions qu’il faut, ou ne faut pas, mais j’aimerais que tu comprennes que si tu le souhaites, tu seras toujours le bienvenu ici, et je ne parle pas pour Lola. T’es fier, ferme, le Emrys que j’ai connu au tout début, la semaine avant d’en découvrir un nouveau, de découvrir un homme serviable, adorable, aimant. Tout ce que je pourrais apprécier si je n’avais tous les démons avec moi. Ce n’était pas une relation à deux, mais plus une relation à trois et ce n’est pas ce que je veux. Pour toi, comme pour moi. ahhhh, nous y voilà ! souffle-je avec un petit sourire je voulais y aller, mais je n’ai pas dis avec toi, tu m’as proposé, et j’ai accepté là est toute la nuance, mais j’aime te voir agir ainsi mais je n’ai pas envie de t’infliger çà tu sais je n’ai pas envie de te faire davantage de mal. Je sais que je t’en fais déjà assez viens t’asseoir Em viens à côté de moi, laisse moi être proche de toi… promis je ne vais pas te manger

Autumn est si sérieuse. C’est si étonnant ! Je ne m’attendais pas vraiment à ce type de rencontre ce soir. Quand je parle de la fameuse conversation, elle se veut presque taquine me rappelant que je lui ai fait la proposition pour la soirée de la St Valentin. J’ironise alors : oui effectivement. Je pensais que tu m’en parle car tu voulais venir avec moi enfin pas grave hein ! Dis-je en terminant sur un air bien plus fermé et légèrement sauvage. Elle me regarde et se montre sincère, soucieuse de moi. Je souris très légèrement, mais j’en fait pas trop. Tu sais je me remet hein je suis pas malade et on n’était pas non plus sur une relation de six mois ... je parle de façon pose. Ça m’a fait un coup, mais je relative et je vais bien tu sais puis on a mit les choses au clair encore ce matin, non ? Je me montre très sincère avec elle, soucieux de ne pas trop me miner a vrai dire. La belle me propose et me demande même de venir à ses côtés. Je me rapproche d’elle sans soucie. Mes confidences et les conseils de Leo m’ont aidé et j’ai décidé de deconner, aux yeux de certains, en gardant le contact avec elle, prendre en compte ces paroles du matin, mais en cessant les lamentations, la tristesse et me souvenant que ça faisait que deux semaines. Je la regarde. Donc si tu veux on annule pour le fameux événements de la ville ? Sourire. J’ai pas de problème avec ça ! Je passe une main dans mes cheveux, nerveusement. Décoinçant la situation, j’ironise à nouveau en accompagnant mes paroles et mon petit « pas de soucie » peu sincère d’une tape sur sa cuisse. Allez te fais pas de problème avec ça cocotte ! Je ris.

Bien sure que j’en ai parlé pour voir si tu serais d’accord mais je n’ai pas envie de te l’imposer sachant que nous ne sommes plus ensemble. Je suis trop sérieuse, je me retiens un peu d’ailleurs car je pense que nous serions déjà en train de baptiser ce lit pour la énième fois. Oui, notre habitude, celle-ci je ne veux pas la perdre. mais je ne veux pas t’y obliger. Mais je serais contente de voir ces lanternes avec toi te revoilà fermé, tout çà, je ne m’y habituerai jamais. Tu changes constamment de ton, de te caractère, et je ne sais jamais sur quel pied danser. Un coup t’es sensible, tendre, un coup t’es taquin, puis tu te fermes finalement. Quel est le vrai Emrys ? je sais, j’espère oui mais je me sens toujours coupable, j’ai toujours eu cette sensation, que ce soit avec toi, ou bien avec ma vie. J’ai toujours eu ce sentiment de culpabilité et il n’est pas prêt de me quitter. Je lève les yeux au ciel, je soupire. Je ne sais jamais sur quel pied danser mais non, pourquoi tu veux annuler ? que je te demande avant de reprendre tu sais quoi, oui, annulons, c’est mieux ainsi et çà fera pas parler les gens de toute manière tu ne voulais pas non plus que ta soeur te voit ici, donc à quoi bon faire çà ensemble. La ville nous verrait et çà ne servirait à rien qu’attiser les ragots. Cocotte ? oublie, laisse ce numéro pour quelqu’un d’autre je me lève du lit et m’éloigne avec mon verre c’est faux, tout çà résonne bien trop faux

Soudain, la belle s’embarquerait presque dans un monologue. Elle est dans le doute et je le sens, mais elle est comme moi aussi, je crois, éternellement attire. Oui, je ressens une profonde attirance sexuelle pour elle comme toujours. Je me retiens dans le but de prouver que je suis capable de l’écouter et de causer de ce dont elle a besoin. Je ne sais pas si c’est la bonne solution , mais je le fais, par pur respect. Je tiens à conserver un minimum de respect même si ce respect, tout ça, nous a fait perdre la proximité parce que du coup, ça allait trop vite : pas facile de se faire respecter après un si lourd passe ? Pas facile de s’habituer tout du moins. Elle se questionne. Elle me questionne. Je ne sais pas sur quel pieds danser dans sa façon de parler : elle semble me remettre tout sur moi pour cette invitation gênante et quand je veux annuler, elle ne comprend pas. Je soupire un peu las. Je n’ai pas le temps de répondre que déjà Autumn décide qu’il faut annuler : converser ? Apparement, c’est pas son envie. On est clairement sur une conversation unilatérale présentement. Je grimace. Si l’avais des gens et plus important que ce que tu veux ! Je me montre sec, je suis clairement gavé là. Oui, j’ai envie d’y aller avec elle et si je voulais pas que ma sœur me voit, le reste c’est autre chose... je pense être prêt à assumer de passer pour un accro, un canard parce que je sais que je serais avec elle et que je suis attaché à fond. En tout cas, c’était un peu soudain pour croiser ma sœur là et ça aurait gâché ce moment ensemble alors qu’une soirée dans plus d’Aline semaine : j’avais de quoi me préparer et montrer à mes proches que c’était mon choix... que leur avis ? Rien à foutre. Bien sûr mon humour ne lui plaisait pas non plus et je me pris presque une réprimande. je fronce les sourcils. Elle s’éloigne avec son verre. Elle s’éloigne de moi alors que la belle l’avait demandé de la rejoindre. Impassible. Incompréhensible. Qu’est ce qui sonne faux Autumn ? Dis-je en prenant soin d’appuyer sur son nom pour montrer ma compréhension de notre situation, mais aussi la ferme attention de causer et régler tout. Je reprend ma bière posée sur la table de chevet et y trempe mes lèvres. Je la repose. Je la regarde et la fixe sans peur aucune. Presque pour la défier de s’ouvrir et de parler. Dis-moi ce qui sonne faux et ne tourne plus autour du pot ! Je croise mes mains sur mon torse.

Totale incompréhension comme tu me parles d’annuler. Je comprends plus, tu me proposes puis tu sembles vouloir laisser tomber. Je crois que nous n’arrivons décidément pas à communiquer ces dernier temps tous les deux. J’essaie tant bien que mal de continuer ma petite vie, de me faire une place dans cette ville qui m’accueille depuis Novembre. Elle me plait, les habitants aussi, et je n’ai pas envie de tout foirer par un passé qui continue de me coller à la peau. Combat quotidien, je sais que je finirai par réussir à laisser toute cette part d’ombre à la sortie de la ville. Le temps m’aidera. En tout cas je l’espère et j’y crois. Étant athée c’est bien la première fois que je me mets à croire en des choses que je ne croyais pas forcément avant. Mais cette ville a un effet improbable sur ma personne et il faut tout de même que j’en profite. c’est pas le plus important et tu le sais, mais c’est toi qui me dis que t’as pas envie que Lola te vois ici, alors j’ai l’impression que l’avis des gens, que ce soit ta soeur ou les autres t’importent plus que le reste. Pourtant avant de sortir ensemble, on couchait juste ensemble et on se voyait tous les soirs… tu t’en souviens ? histoire que je te remette toute l’histoire dans le bon ordre. Et on se fichait pas mal de ce que pouvait penser les gens. Mais là, j’ai l’impression que tout à changer. tout çà, toi, ton comportement, tout çà, çà sonne faux je comprends pas tout çà, peut-être que je te connais pas finalement et je sais pas, y’a un truc qui sonne pas vrai dans cette conversation. je tourne pas autour du pot, je te dis juste que çà sonne faux tout simplement. j’ai pas besoin d’aller plus loin dans mes explications si tu veux, on arrête de parler, et on abandonne tout de suite nos vêtements après tout, on sait très bien qu’on est tous les deux là pour çà. Y’a qu’à le voir, l’attraction sexuelle est toujours présente.