Tenue

Ça fait quelques jours que Hedley à mal à sa patte, il est léthargique et passe plus de temps à dormir dans son panier qu'à son habitude. C'est bien quelque chose qui t'inquiètes, mais ce n'est pas ton chien. C'est le chien de Brody et tu avais attendu qu'il ne se pointe le bout de nez pour voir si il allait s'occuper de son chien. Mais Brody ne vient plus aussi souvent à la maison et tu ne pouvais plus voir le pauvre animal souffrir. Tu as donc pris congé de ton travail et c'est ainsi que tu te retrouvais dans la salle d'attente au vétérinaire.

@Charlie Wate

Journée de travail ordinaire ? Oui et non ... Impossible de trouver un assistant vétérinaire et je suis donc seule avec la secrétaire à gérer la clinique aujourd'hui et entre les rdv plannifiés et les urgences je n'ai pas une seconde à moi. J'ai relevé mes cheveux en un chignon simple et peu structuré et j'enchaîne les consultations. Quand vient le tour d'Hedley je prend sa fiche et rejoint la salle d'attente. Hedley j'appelle le nom du chien et m'apprête à saluer son maître mais le son reste bloqué quand je découvre de qui il s'agit. Je rougis et ouvre des yeux ronds avant de lamentablement faire un signe vers ma salle de consultation. Toi ? Il fallait que ce soit toi ? Je reprend une contenance tandis que je te suis lentement derrière ce magnifique husky qui peine clairement à marcher. C'est la patte antérieure droite qui semble lui faire mal notais-je intérieurement. J'entre après toi et ferme la porte du bureau. Bien, que puis je faire pour toi ? froide, distanciée, professionnelle, je peux le faire...

Ce chien était une perle. Vraiment. Les husky ont pour habitude d'être hyperactifs, enjoués et têtus alors que lui, il est calme et patient. Le chien parfait pour Brody, surtout quand il faisait ses crises, Hedley avait toujours l'instinct de venir le rassurer. Tu lui grattais le derrière de l'oreille alors que tu entendais son nom au loin. Tu levais la tête et remarquais Charlie. Tu serrais de la mâchoire, disons que vous n'aviez jamais été en bons termes depuis... Tu avance de quelques pas alors qu'Hedley tentait bien que mal de te suivre, il avait mal à sa patte. Tu prenais le gros Husky dans tes bras et l'emportais jusqu'à la salle. Il a mal à sa patte depuis quelques jours, je crois qu'il a quelque chose de coincé entre ses coussinets... Tu déposais la pauvre bête sur la table d'observation.

Cette envie de lui dire "tu n'avais qu'à venir plus tôt " me démange mais je ne le fait pas. Parce que je sais que mon agressivité ne résoudrait rien et que je ne le ferais pas avec quelqu'un d'autre. C'est ce sentiment d'un incommensurable gâchis quand je le vois qui me prend aux tripes et me colle la rage. Moi si douce et patiente en temps normal... Installe le sur la table et met toi de façon à pouvoir lui tenir la tête pendant que je regarde. Même pas un s'il te plaît ? Ooh Come on Cha' ce ne sont pas des manières... Il est possible que ce soit douloureux pour lui donc attention à ses réactions. Même le chien le plus gentil du monde peut mordre sous le coup de la douleur. Je m'approche de la table et me retrouve de ce fait très proche de lui puisque c'est la patte avant que je dois contrôler. Suffisamment près pour rougir quand je me rend compte que je sens son parfum. Mal à l'aise moi ? Oh mon dieu oui alors je caresse doucement la tête d'Hedley et commence à lui parler, ça je maîtrise. Tout doux mon grand, ça va aller.

Tu déposais la pauvre bête sur la table d'observation. Tu sens son regard te juger, tu peux presque entendre ses pensées comme si elles étaient des paroles lancées dans les airs. Hedley est un coeur, bien dressé en tant que chien thérapeutique pour Brody mais elle avait raison, vous deux ne saviez pas comment le pauvre chien pouvait réagir. Tu le tenais, lui flattais les omoplates mais tu étais aussi prêt à l'immobiliser, si jamais. Couché sur la table d'observation, tu l'encourageais de son comportement exemplaire. Elle s'approchait de toi et parlait au husky, tu ne la regardais pas vraiment, tu étais beaucoup trop concentré sur l'animal. C'est sa patte avant droite... tu dis ça mais elle avait probablement déjà remarqué en voyant les quelques pas que le chien avait fait.

Je note sa position en m'approchant. Il caresse délicatement le chien mais est en capacité de l'immobiliser si besoin. Attention à ton visage. Je n'ai pas envie de le museler mais je ne veux pas être responsable de ta défiguration. Ton neutre et professionnel même si je ne peux m'empêcher de penser que ce serait dommage. Je le trouvais beau lorsqu'il était adolescent et que nous étions ensemble il l'est sûrement encore plus. Il dégage une forme d'assurance et de virilité tranquille au delà de ses tatouages qui sont à mes yeux d'un exotisme confondant. Je roule des yeux dans mes orbites atterrée par mes propres pensées tandis que je commence à examiner mon patient. Je commence par l'épaule puis le coude, faisant jouer doucement les articulations. Pas de résistance particulière et pas de douleur notable, le poignet ok lui aussi. J'en arrive à la patte en elle même et écarte doucement les coussinets. Je note une induration rouge et chaude. ok, il y a une inflammation assez importante. Sûrement un corps étranger. je repose doucement la patte du chien pour aller prendre le matériel nécessaire à un bain de patte pour y voir plus clair. J'espère voir le corps étranger sans trop trifouiller pour éviter de lui faire mal. Je suis mal à l'aise et intimidée alors je parle sans le regarder le rose aux joues. Traître de corps qui me trahit toujours. Depuis quand il ne pose plus la patte correctement ? nécessaire pour décider ou non d'une antibiothérapie.

Tu changeais de position, allait vers la tête d'Hedley. Tu ne savais pas trop si tu devais rire face à son commentaire, il est vrai que certains chiens avaient tendance à vouloir défigurer le vétérinaire lors de ses manipulations... Tu la regardais faire pendant que tu grattais derrière l'oreille de l'animal. Tu acquiesçais lorsqu'elle soupçonnait un corps étranger. Nous sommes allés marcher dans les bois, il y a deux jours... J'ai peur que ce soit une écharde ou quelque chose dans le genre. bon ok, elle semblait te juger mais là elle avait le visage qui rougissait à vue d'oeil, était-elle si fâchée contre toi? Tu semblait un mauvais maitre à première vue. Je ne suis pas venu tout de suite, j'attendais que son maitre rentre à la maison, mais il n'est pas venu... Il faisait trop pitié le pauvre je ne pouvais plus attendre.

Tu as bien fait de venir. Deux jours c'est raisonnable. Au delà de trois j'aurais été forcée de lui mettre des antibiotiques ainsi ce n'est pas son chien et il s'en occupe tout de même ? C'est adorable... Et je suis obligée d'en convenir même si je suis toujours enragée quand je pense à lui. Le fait qu'il fasse le nécessaire pour un chien qui n'est pas le sien associé à mes pensées sur son physique augmente mon rose aux joues. Je tente de me concentrer sur le toutou ce qui pourra m'éviter de passer pour une gourde absolue. Le bain de patte est effectué avec un produit réactif qui vient colorer en vert la plaie du coussinet. Parfait ! Je me saisis d'une petite pince et dirige la lumière sur sa patte. Pour se faire je suis obligée de me pencher vers Dov afin d'attraper la lampe. Je suis ridicule à être perturbée par cette proximité et je me mordille la lèvre en me traitant intérieurement d'imbécile. Tiens le, fermement s'il te plaît, j'ai trouvé. je me saisis du corps étranger et insister malgré le petit gémissement du chien jusqu'à ce que je sorte un morceau de verre effilé. Merci les abrutis qui balancent leurs bières dans les bois... Je jette ce morceau dans un plateau sur la table d'examen et recommence à inspecter la patte du chien tout en la désinfectant de nouveau. La taille de cette pointe de verre est effrayante et il est parfaitement clair qu'il devait beaucoup souffrir. Hedley peux te remercier, il devait souffrir le martyr. constatation sur un ton radoucit qui me ressemble plus tandis que je retire mes gants et ose enfant poser mes yeux sur lui.

Bon te voilà rassuré tu n'avais pas attendu trop longtemps pour la pauvre de patte de ce chien. Tu la regardais faire, tu te disais qu'elle était toujours aussi jolie qu'avant, même lorsqu'elle était fâchée. Elle se penchait vers toi et tu ne pouvais que remarquer son parfum, tu te raclais la gorge, faisais mine de rien en te concentrant sur le chien. Tu lui donnais quelques baisers sur la tête lorsqu'elle t'annonçait qu'elle avait trouvé. Elle avait trouvé le bobo et Hedley était très vocal là-dessus. Chuuuut mon grand c'est terminé Tu caressais son pellage, le rassurais pendant que le morceau de verre était retiré. Pauvre de lui! Il n'y a pas des risques d'infection? Tu la regardais et finalement ses yeux croisaient les tiens. Putain, ça faisait un bail que tu ne l'avais pas vu. Merci... Tu voudrais bien lui parler, lui demander comment elle allait, mais ce n'était pas la place ni le moment pour le faire.

J'ai désinfecté et l'avantage du verre c'est que ça ne devrait pas avoir laissé de fragment. Ça devrait aller. Je vais te donner une pommade antiseptique à appliquer pendant 3 jours. Ceci dit avant de perdre mon regard dans le sien. Je me fige et rougis de nouveau avant de replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille tout en baissant les yeux, intimidée. Quand il me remercie je lui fais un petit sourire sans être foutue de répondre. Comme d'habitude je ne doute pas de trouver plein de trucs très spirituels à dire dès qu'il sera parti mais sur le moment je suis muette comme une carpe. Son maître te doit une fière chandelle. je perds ma main dans le pelage d'Hedley tout en attirant sa tête loin de sa patte. Pas le moment de te lécher bonhomme. je passe contre Dov et le frôle pour rejoindre mon bureau et rédiger une ordonnance. Je prévois une pommade comme je te le disais mais pas d'antalgique pour l'instant le foie n'aime pas trop. Ça devrait aller très vite mieux. Sinon il faudrait que tu reviennes j'ai envie que tu reviennes, et en même temps je m'en veux de ressentir ça... Je ne suis plus une adolescente, je ne suis plus sensée me comporter comme une midinette en ta présence... Je ne sais même pas très bien où en est ta vie. Bon j'avoue que je me tiens informée... Radio Edenton... Quand j'entends ton nom je ne peux m'empêcher de tendre l'oreille et ce malgré toutes ces années. Tu peux le descendre de la table? On va voir ce que ça donne. je me suis levée pour te rejoindre près de lui et abaisser la table avec une pédale électrique sur le côté. La réaction d'Hedley en posant la patte me permettra d'être sûre que j'ai tout retiré.

Tu l'écoutes parler et absorbe le plus d'informations possibles. Si dans trois jours Hedley n'allait pas mieux, tu allais revenir, ou plutôt, forcer Brody à ramener son cul à la clinique. Tu passais ta main dans tes cheveux. Tu n'as pas l'air de bien aller, ton visage devient de plus en plus rouge... Ouais tu lui fais remarquer parce que son regard était fuyant et si elle allait faire un malaise au moins tu serais préparé à réagir. Elle semblait se ressaisir en empêchant le husky de se lécher la patte. Elle passait près de toi pour aller à son bureau alors que tu restais avec le chien. Elle te demandait de le mettre sur le sol et tu faisais aussitôt. Il avait du mal à marcher mais au moins sa patte était bien sur le sol. Il semble plus confortable...

Mon dieu... Mais pourquoi se sentait il oblige de faire remarquer que je deviens rouge tomate. J'ai envie de le fusiller du regard mais je suis seulement capable de détourner les yeux. Tout le monde ne joue pas la comédie aussi bien que toi. ça m'a échappé et je c'est rare que je laisse transparaître ce que je reddens. En principe tout est sous controle. Je préfère reprendre au plus vite mon rôle de vétérinaire attentionnée, ça je maîtrise. J'inspire par le nez lentement et retient ma respiration pendant qu'il descend Hedley essayant de reprendre le contrôle. J'acquiesce quand il dit qu'il a l'air plus confortable. Clairement les chiens sont plus courageux que les hommes. Marcher avec ça dans la patte ? C'est un guerrier ce loulou. Se disant je m'accroupis et tend une friandise à Hedley. Si je peux lui apparaître comme quelque chose de positif ça pourrait faciliter de potentiels futurs rendez vous. Je me relève pour tendre l'ordonnance à Dov.

Tu fronçais les sourcils. La comédie? Vraiment? C'est plutôt soudain comme attaque, tu ne t'y attendais vraiment pas. Habituellement tu aurais laissé passer ce commentaire comme de l'eau sur le dos d'un canard, mais là c'était bien trop facile. Comédie? disais-tu en prenant l'ordonnance de médicaments.

Dov, s'il te plaît. Ne fais pas comme si tu ne voyais pas ce dont je parle. J'y ai cru vraiment... J'ai pensé qu'il laissait passer... En même temps pauvre conne tu t'attendais à quoi ? Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pu m'empêcher de réagir? Sa proximité physique sans doute. Triste à mon âge d'être encore tourneboulée par mon amour de lycée... C'est pas que je l'aime encore, c'est plutôt que je ne sais plus aimer. Cette faculté est absente, défaillante, cassée et je sais obscurément que c'est parce que je n'ai pas fait le deuil. Voilà que Charlie la douce, la sage petite chose coincée se rebelle ? Étonnant comme il réveille une autre moi... Celle qui n'est pas ! Celle qui aurait été?

Tu prenais le papier et le pliais en trois avant de le mettre dans ta poche arrière. Si tu fais références au passé, je crois que je me suis assez souvent excusé. Nous étions jeunes et j'étais con... Passes à autre chose Charlie, laisse ça derrière toi. Tu avais eue des remords dans le passé pour ce que tu avais fais, mais tu avais passé à autre chose, tu ne pouvais toujours penser à cela.