L'ambivalence faite femme... Je sais qu'il a raison et que je suis ridicule et que je devrais passer à autre chose et ça me frustre. Qui dit frustration dit regard qui se mouille misérablement. Lamentable! Oui, non, je sais... Sérieusement Charlie ? C'est tout ce que tu as ... C'était idiot de ma part ... Azy continue comme ça et dans deux minutes tu chiales comme une gamine. C'est quand même grave a trente ans passés d'être incapable de gérer la moindre émotion. Je me tance intérieurement ! Grandis Charlie putain il est temps. Je ne t'en veux plus. C'est à moi que j'en veux. on salue l'effort ! Je viens de me livrer plus en une minutes que dans les 6 derniers mois. C'est pas gagné mais contrairement à d'habitude et bah j'essaie.

Ok tu le remarques bien qu'elle renferme des démons cette fille, surtout en voyant ses yeux s'humidifier. Ton coeur se serre, t'as beau avoir l'air d'un dure, tu n'as pas un coeur de pierre. Tu te sens un peu mal à l'aise, t'as l'impression que c'est de ta faute alors que tu n'y étais pour rien. Tu n'as qu'une envie c'est de la réconforter mais tu as l'impression que ça empirerait les choses. Au et puis merde. Tu t'avances et la serre contre toi. Je suis désolé, vraiment. Et c'était bien la dernière fois que tu comptais le dire.

Il s'avance et je sens ses bras de refermer sur moi. Je ferme les yeux très fort et une unique l'arme déborde au coin de ma paupière. Je passe instinctivement les bras autour de lui tout en resserant la main sur son tee-shirt et je pose mon oreille contre sa poitrine. C'est gentil mais c'est moi le souci tu n'as pas à t'excuser. j'admets ça depuis peu, je le réalise encore plus crûment en cet instant. Je garde les yeux fermés et je m'emplis de son odeur,de sa chaleur. Se laisser un peu aller, perdre le contrôle pendant quelques secondes ça fait tellement de bien. Endosser ce rôle de demoiselle parfaitement douce et policée est parfois si pesant. Il est tellement étonnant ... Malgré cette apparence de dur il est toujours l'adolescent tendre que j'ai connu...

Elle répondait à ton geste, se blottissait contre toi. Tu la serrais un peu plus, profitais de ces quelques minutes de réconfort. Tu serais resté ainsi plus longtemps, mais elle avait des patients a soigner. Tu relâchais ton emprise. Tu te penchais pour la regarder, essuyer cette petite perle du coin de son oeil. Je vais y aller, tu dois travailler. Tu reculais et faisais signe à Hedley de venir au pied. Tu sortais la laisse et attachais le chien. Bonne journée Charlie.

Je profite de ce petit moment suspendu hors du temps et je ferme les yeux très fort comme si ma vie en dépendait. C'est ridicule sûrement mais un peu de tendresse ça fait du bien. Vivre dans ma tour d'ivoire pour ne plus souffrir est sûrement efficace mais je suis très seule et ces instants me manquent malgré tout ce que je veux bien en dire. Quand il s'éloigne j'ouvre les yeux et un petit sourire orne mes lèvres tandis qu'il essuie gentiment la larme qui m'a échappé. Difficile dans ces conditions de persister à en faire le méchant de ton histoire... L'ennui s'il n'est pas le méchant c'est qu'il ne te reste qu'un rôle disponible celui de l'oie blanche idiote. Pas génial mais te trouver des défauts supplémentaires et manquer de confiance, tu sais faire. Bonne journée, Dov. A bientôt... Je n'ose pas faire sonner ma réplique comme une question mais le fait que je le dise est déjà quelque chose tant je fais en sorte de le fuir depuis des années