J'en peux plus de ces sms. J'en ai marre que tu me tiennes à distance. Alors je me rends chez toi. J'roule sans faire attention à la vitesse. J'enfile les cigarettes, parce que je suis nerveux. Parce que j'ai que ton dernier message en tête. J'veux pas te laisser dans cet état, pas toute seule et ce même si tu me repousses. Je gare ma voiture devant chez toi, jete mon mégots je n'sais où. J'ouvre la porte de ton appart, sans m'soucier d'savoir y'a du monde autre que toi. Je passe par le salon et monte direct à ta chambre. Je me sens même nerveux d'pas savoir comment tu réagiras.  Mon coeur qui bat à tout rompre dans ma poitrine, je suis là dans le cadre de ta porte.

Après nos derniers sms, j'ai juste abandonné mon téléphone dans un coin et récupéré une bouteille qui trainait dans mes affaires. Assise à même le sol, genoux remontés, la tête penchée entre ces derniers, une clope entre deux doigts et la bouteille dans l'autre, j'remarque pas tout d'suite que t'es là. J'entends des pas dans l'escalier, mais j'fais pas gaffe parce que ça peut être n'importe lequel de mes colocs.

J'vais pas passer la nuit dans le cadre de la porte, alors je m'avance et je viens m'asseoir tout près de toi au sol. Je prend la bouteille que tu tiens entre tes doigts pour la poser près de moi, comme quoi t'as pas vraiment de ça - je suis là maintenant. « Maintenant tu peux pas m'fuir. » Que je lâche en te regardant, le coeur gros.

Tu t'approches et j'vois tes pieds en premier. J'ai pas besoin d'lever la tête, y'a que toi qui chausse aussi grand qu'un clown. Tu t'assois à côté, prend ma bouteille et j'relève la tête seulement pour tirer sur ma clope. T'as raison, j'peux pas te fuir. Alors vas-y, fait le qu'on soit débarrassé. Des larmes roulent silencieusement sur mes joues et je ne fais rien pour les essuyer.

« Babe arrête.. » Je viens essuyer les larmes sur tes joues. « Tu sais bien que c'est pas ce que je veux. » J'ai pas b'soin de t'faire un dessin, tu le sais bien que je vis que pour toi. Y'a que toi qui compte - que toi !

Ce geste si tendre ne fais que redoubler mes larmes. J'me tourne enfin pour te regarder en face, sourcils froncés, yeux rougis. Non, je sais pas... Parce qe j'ai arrêté de compter le nombre de fois où t'as suggérer que d'me laisser serait probablement la meilleure chose à faire. Et bien honnêtement, à force de l'entendre, j'vais finir par le croire.

Je te regarde droit dans les yeux. « Tu crois que si c'était ce que je voulais vraiment que je serais assis d'vant toi à t'regarder pleurer. » Je pinces les lèvres. C'est vrai je l'ai suggérer, mais c'est pas parce que j'en ai envie, mais plutôt parce que je crois que si j'étais en moins tu arriverais peut-être à respirer. « J'veux que tu me parles Kris.. pas que tu me fuis. »

Je secoue lentement la tête de gauche à droite. Mon coeur pourrait fendre en deux que ce ne serait pas bien différent de la sensation que j'ai présentement dans la poitrine. J'ai pas voulu te fuir Dax.. Ma voix se brise, je baisse la tête, abandonne ma clope dans le cendrier au sol à côté d'moi. Mais regarde ce qui est arrivé quand je t'ai parlé..

En fait ça fait plusieurs jours que tu m'évites, mais je n'en ferai pas de cas. « Mais.. il est rien arrivé ? » Mise à part que je te retrouve ici en pleur. Je sais que mes paroles ont pu être mal interpréter, que j'ai pas su choisir les bons mots, mais je suis là devant toi pour qu'on s'explique.

J'arrive plus à te regarder en face. J'ai mal, j'ai d'la peine et j'ai l'impression que tu te moques de moi. Tu parles de me laisser, réagit égoïstement et brutalement en sms pour ensuite venir faire comme si de rien n'était en personne? Comme si j'allais juste me jeter dans tes bras et oublier tout en un claquement de doigt?

Je prend ton menton entre mes doigts. « Regarde-moi. » Je détail tout tes trait à la recherche de réponse. Je sais que mes paroles ont probablement été directes, voir même blessantes. Je suis pas un imbécile, mais faut se rendre à l'évidence. « Quand je te vois dans cet état, c'est ce qui m'donne envie de te simplifier les choses. J'supporte pas de t'voir comme ça. » Je prend un grande inspiration. « C'est mes idées d'merde qui t'foutent tout à l'envers babe. »

Tu m'obliges à te regarder, menton coincé entre tes doigts. Envie de m'enfuir. J'voudrais fermer les yeux comme un enfant qui croit qu'on ne le voit pas si lui ne vous voit pas. Si simple d'être aussi innocent. Mais j'suis pas une gamine et mes problèmes n'ont rien d'infantile. Comment tu peux croire que d'me laisser tomber quand j'ai le plus besoin de toi soit la solution Dax? Mes larmes continuent de couler tandis que je cherche ton regard pour une explication.

« Parce que .. si je n'avais pas été là et si je t'avais pas offert cette bague .. on en serait pas là. » J'épargne le sujet sur ma présence, mais tu le sais comment je peux être, tu le sais qui je suis et surtout on sait tout le deux que je n'suis pas celui qui t'faut. « J'étais sérieux avec cette demande .. mais je veux pas qu'on soit privé d'faire ça à deux alors qu'ils sont là aussi.. »

Je détourne à nouveau le regard, me soustrayant à l'emprise de tes doigts. J'peux pas faire ça encore. J'peux juste pas. Combien d'fois on va devoir avoir cette conversation Dax? Combien d'fois tu vas m'dire que t'es pas assez bien pour moi? Combien d'fois tu vas m'dire que j'serais mieux sans toi? Combien d'fois tu vas m'donner l'impression d'regretter tout c'que tu vis avec moi?

Je détourne moi-même le regard, mes bras posés sur mes genoux. « Tant qu'on sera trois. » Toi non inclus. Là n'est pas la question. Je ne me sens pas plus minable qu'eux. Juste j'ai l'impression d'être continuellement en compétition avec eux sans pour autant l'Avoir demandé. J'veux pas m'imposer face à eux - encore moins avec cette histoire de bague.