Je suis frigorifiée. J’ai passé la nuit entre deux poubelles qui puent. Pas le choix, il fallait que je reste à l’écart après être descendue de ce bus à la hâte pour ne pas qu’on puisse me retrouver. Je ne sais pas ou je suis vraiment, je ne sais pas l’heure qu’il était quand je suis descendue de ce bus, parti originalement de Portland. Quelques affaires avec moi, un peu d’argent qu’il faut que je garde et que j’utilise précieusement et me voilà à mettre mes fesses sur le bitume, derrière un espèce de petit restaurant familiale dans un Etat que je ne connais pas. La nuit fut courte, les cernes se sont installés en dessous de mes yeux, à la hâte, je n’ai pas pris de pull, et l’automne ici semble être déjà  bien avancé. Mon corps tremble, pas que de froid, mais aussi de peur. Peur qu’on réussisse à me retrouver, peur de ne pas m’en sortir après tout un périple qui m’a épuisé. Mon ventre crie famine. Cela fait bien 24 heures que je n’ai pas laissé mon estomac se restaurer un petit peu. Essayant d’être le plus présentable possible, je pénètre finalement dans ce petit restaurant. C’est mignon, il fait bon et l’odeur du petit déjeuner embaume l’endroit. Je n’ai pas d’argent, du moins, je ne veux pas tout utiliser mais tant pis, je tente le tout pour le tout et m’installe pour commander de quoi faire arrêter de brailler mon ventre.  Commande passée, ventre rassasié, je tente de m’enfuir lorsque tout le monde a le dos tourné mais je m’y prends comme un manche. Une main sur mon bras, et le patron me retiens, et commençant à gueuler. Mes yeux touchent presque le sol, la honte me submerge, et je prie pour qu’on me sorte de là. je suis désolée, je voulais pas… j’ai pas d’argent, je… pas le temps de continuer, le patron ne cesse de m’interrompre, menaçant d’appeler la police.

et c'est qui qui a la tête dans le cul? ouais c'est bibi! nuit courte et bordel monstre à la maison, car la maison c'est aussi le motel faut le souligner hein, on habite sur place. bah ça chôme pas ici, de bonne heure tout le monde s'active, fin surtout ma mère qui s'occupe de la maison avant d'aller gérer sa clientèle donc de très très bonne heure... un calvaire pour moi qui suis surtout nocturne bordel de merde. et vas-y qu'elle passe l'aspi' maintenant, juste après être entré dans ma chambre ramasser mes fringues en prenant soin d'allumer la lumière hein, me pestant dessus que ça sent le renfermé et qu'il faut que je range tout ça. oui maman, oui j'le ferais que j'dis comme à chaque fois encore à moitié endormi. je déteste ça putain, je la hais limite quand elle fait ça! elle le sait que j'me couche tard, elle sait que j'peux ramasser mes fringues moi même plus tard mais non... non faut qu'elle vienne me les briser tout ça dans l'espoir que j'me lève et que j'aille l'aider. bah désolé mais non. sauf que cet aspirateur me casse la tête, j'en ai mal au crâne limite donc j'me lève quand même finalement, saute dans mes fringues et descend. j'vois qu'elle est satisfaite de sa combine sauf que je lui fais un sourire, un salut et sort dehors "je peux savoir où tu vas comme ça?" qu'elle me demande en fronçant les sourcils. me frottant un œil je réponds "prendre un petit déj' dehors, y'a trop de bruit ici." et ouais maman désolé, je marcherais pas cheh! non mais elle est ouf ou quoi, elle m'a pris pour un con. je l'aiderais pas, j'veux pas taffer dans son motel pourrit. donc je marche un peu, regarde mon tel et me fume une clope le temps d'arriver à un petit restau'. j'me pose en soupirant, passant commande pour un petit déj' bien copieux, mange à ma faim mais tranquille, posé et au calme jusqu'à ce que j'entende une engueulade. je fronce les sourcils et relève la tête de mon portable pour voir cette jeune nana se faire défoncer par ce qui semblerait être le patron du restau'. elle a pas payé apparemment, oups? je souris en coin satisfait de voir une rebelle ici quand j'vois finalement que... qu'elle est super mal en fait. la honte se lie dans son regard, sa façon d'être et là j'vois bien la détresse de la miss en fait. le patron gueule plus fort qu'elle, ne la laisse pas en placer une et commence à menacer d'appeler les flics du coup j'en ai marre et j'me lève pour interrompre ce cirque d'un "hey allez c'est bon l'ami on se calme, j'vais régler sa  note et on oublie les flics d'accord? c'est cool, tout va bien." fouillant mon porte feuille, je lui donne un bon gros billet d'un "voilà regardez, comme ça, ça paye ce qu'elle vous doit, mon repas sûrement avec un léger supplément pour le malentendu et on en parle plus c'est ok?" il me regarde, regarde l'argent que j'ai calé dans sa main, regarde ma table puis une nouvelle fois la blonde avant de répondre un peu moins virulent "ok c'est bon mais j'veux plus jamais la revoir ici c'est compris?" je lui fais un grand sourire, passe mon bras derrière les épaules de la demoiselle et commence à la pousser vers la sortie d'un "ouais très clair, y'a pas de soucis, passez une bonne journée." avant de sortir et finir sur un "connard." inspirant un grand coup pour m'allumer une clope en me tournant vers la miss "ouf ça va aller? non parce que c'est vrai qu'il était flippant tellement il est dégueulasse." histoire d'alléger l'ambiance tsé.

Je suis frigorifiée. Je suis descendue de ce fichu bus, la nuit était déjà tombée depuis un moment sur la ville ou je me situais et je n’avais nulle part ou aller. Fatiguée, pas vraiment l’envie de trainer dans les parages alors que je ne connais pas du tout l’endroit, j’ai préféré rapidement trouvé un petit coin qui me semblait tout à fait calme pour me poser et passer le reste de la nuit. Elle fut courte, très courte, mais le froid m’a empêché de dormir. Mes membres sont raides, je suis quasi certaine qu’ils sont même prêts à se fissurer si je commence à les toucher. La température de la nuit fut proche de 0 voire même de 0, mais ce matin, le soleil brille, comme s’il voulait me sourire et m’aider à commencer la journée. M’installant dans ce petit diner qui ne paie pas de mine mais qui semble être délicieux, je prends toute la chaleur qu’il m’offre. Les odeurs s’entremêlent et mon nez en prend pour son grade. Un sentiment de tout va bien, laissant quelques instants mes soucis à la porte. Les plats qui arrivent, je pourrais les engloutir d’une seule traite. affamée, je décide tout de même de me contenir et de prendre le temps de savourer ce repas, ne sachant pas si je vais pouvoir manger plus tard dans la journée. L’argent ? En vérité, j’en ai, un petit peu en tout cas. J’ai pris tout ce que je pouvais prendre à la hâte, oubliant plus de la moitié de mon butin, bien enfoui sous mon matelas. Mais je suis certaine qu’à cette heure-ci, il est déjà entre ses mains, et rien que d’y penser, je commence à en avoir la nausée. N’ayant que très peu confiance en la banque, j’ai tout gardé chez moi, dans cette chambre qu’il daignait m’offrir alors que nous étions ensemble et que je donnais mon corps à d’autres hommes, et d’autres femmes. Cet argent, c’est le fruit de mon travail, de tout ce que j’ai donné, qui finalement part en fumée et qui va se retrouver dans ses mains sales. Sourire timide à la serveuse qui ne cesse de venir me remettre du café dans ma tasse, je la remercie de le faire à chaque fois que ma tasse est vide. Au troisième café, il est temps pour moi, de tenter de filer à l’anglaise, mais c’est sans compter la volonté de ce gérant qui a des yeux partout. Soupirant, j’aimerais pouvoir me mettre dans un petit coin et devenir invisible pour ne pas me sentir aussi honteuse qu’à cet instant. L’argent, çà pousse pas du ciel, je le sais, mais là, j’ai pas envie de dépenser les quelques pennies que j’ai réussi à récupérer. C’est pas bien mais en même temps, si je veux survivre quelques jours, il faut bien que je fasse en conséquence. Çà me rappelle ce film que j’ai toujours adoré, cette fille qui s’en va des suites d’un mec violent, et qui se retrouve dans une petite bourgade et bien cette fille-là, c’est moi présentement. Mal à l’aise, j’ai du mal à me faire entendre au milieu des cris du gérant. Je suis pas comme çà, j’ai du caractère, mais là, je me mets limite en boule, attendant que çà passe. Mon corps se raidit quand j’entends le mot flic sortant de sa bouche. J’sais pas d’ou tu sors, mais t’arrives un peu comme le Messie. j’ai du mal à me rendre compte de la scène, mais je te vois payer pour toi, pour moi, et me sortir de là comme un super-héros. Je te laisse faire avant de sentir tes bras derrière mes épaules pour me faire avancer. soupirant, je laisse échapper un petit sourire quand je t’entends murmurer un connard. je crois oui. Merci, c’est gentil, je … je peux pas te rembourser là tout de suite j’ai tout de même des tas d’idées qui me viennent, parce que t’es beau gosse, et je pourrais me fair pardonner comme je le faisais si bien à Portland mais j’ai envie de changer. je peux ? te demande-je en voyant ta clope au bec. Une folle envie de tirer une ou deux fois dessus pour décompresser un coup.

ouais c'est vrai que j'suis un con, égoïste en plus la plupart du temps. mais! il arrive aussi des fois que j'enfile ma cap de super héros et que voilà, je vole au secours d'une demoiselle en détresse, comme là. ok faut avouer que le fait qu'elle soit super mignonne aide m'enfin j'suis pas comme ça moi noooon. si ok peut être un peu. mais encore! non, au delà du fait que oui elle soit canon, y'a... j'sais pas, un truc. ouais, j'ai senti comme un truc, un genre de vrai appel à l'aide dans ses yeux m'voyez? cette fille c'est pas qu'elle veut l'arnaquer, le voler ou lui mettre à l'envers non. j'sais pas comment l'expliquer mais... ouais, quand je la regarde j'sens que c'est plus compliqué que ça, plus profond. donc c'est plus fort que moi j'interviens, quitte à dépenser de la tune, aïe... ni une ni deux j'endors le type, tout le monde se calme, je sors la minette de là et en un instant c'est réglé. je la joue léger histoire qu'elle reprenne un peu confiance en elle et m'allume une clope au passage. je hausse les épaules d'une légère grimace "bof c'est pas grave, j'y comptais pas t'façon. t'as pas vraiment la tête de la fille radine mais plutôt de celle qui est dans la merde." ouais clairement elle fait pas racaille des quartiers qui baise la terre entière, comme je l'ai dis elle sent fort la demoiselle réellement en détresse. là elle me quémande une taff donc je lui tend ma cigarette par automatisme avant de la regarder un peu mieux. un instant d'analyse et j’enchaîne "t'es pas du coin toi, j'me trompe?" souriant en coin.

Je sais pas pourquoi tu fais çà mais je suis tout de même soulagée de t’avoir à mes côtés depuis que ce type a commencé à hurler sur moi. Jetant un oeil sur toi, je dois bien avouer que t’es plutôt canon et d’un côté, je me sens honteusement soulagée que tu sois si beau. Sans savoir pourquoi, je me sens plus en « sécurité » avec toi à mes côtés que toute seule. Déglutissant, je ne paie pas de mine jusqu’à ce que l’on sorte de ce diner. Espérant tout de même que ce ne soit pas le seul de la ville, histoire de pouvoir manger ailleurs, si je le peux, je peux enfin souffler, laissant l’air frais s’en prendre à mon visage. Fermant un instant les yeux, je me mords la lèvre, me sentant un peu mieux à présent. Un peu honteuse de ne pas pouvoir te rendre la monnaie de ta pièce, je pourrais te proposer un autre service, mais cette vie-là, j’ai vraiment envie de la mettre de côté et de faire quelque chose qui me passionne vraiment. Haussant les épaules quand tu me dis que j’ai pas l’air d’une radine mais plus d’une meuf en galère, je ne peux qu’acquiescer tes dires. Mes pupilles dans les tiennes, je récupère la clope que tu me tends pour la mettre directement entre mes lèvres et te piquer quelques taffes. merci souffle-je doucement en te rendant ta clope. Le dos rond, la honte se lisant une nouvelle fois sur mon visage, tu as tout de suite compris que je ne suis absolument pas du coin exact… je t’avoue que je sais pas vraiment ou j’ai débarqué. Je suis descendue de mon bus, sans savoir réellement ou j’allais atterrir je ne sais pas si je peux vraiment te donner la raison, tout de suite, bien que tu m’aspires confiance, mais on se souviendra la dernière fois que j’ai donné ma confiance à un homme. çà doit beaucoup trop se voir je me trompe ? Mais bon, une bonne douce changerait peut-être la situation ! oui, je donnerai n'importe quoi pour une bonne douche, bien chaude.

ouais j'pense que j'ai un genre de don avec ça m'voyez? lire un peu dans les yeux des gens, fin j'saurais pas expliquer. là? j'sens pas de fake quand je la regarde. cette nana? elle est en galère ça se voit, pour l'avoir été moi même c'est le genre de chose qui se sent. puis ouais, y'a comme un stress, une peur dans son regard, comme si un démon allait lui sauter dessus si elle se retournait vous voyez le genre? fin voilà. donc ouais, j'suis venu à son secours, j'espère ne pas me tromper. elle se détend un peu, enfin au moins assez pour tirer sur ma clope et parler un peu. elle a honte ça se voit, bon en même temps elle s'est tapé l'affiche devant tous les habitué de la cafèt' m'enfin, personne ne la connaît donc c'est pas si grave j'pense, quoi que d'un autre côté, comme premier avis sur elle c'est aussi moyen, fin si elle est vraiment pas d'ici, ce qu'elle me confirme assez vite. je souris en coin à l'écouter, hochant la tête pour commenter "ouais ça se voit un peu j'te l'avoue mais juste parce que t'as l'air d'un chien perdu. d'ici quelques jours ça sera réglé mais en attendant..." avant de reculer de deux pas pour écarter les bras d'un "j'te souhaite la bienvenue à edenton, un petit bled paumé, dans un coin paumé où il ne se passe jamais rien, fin jamais rien de fifou du moins." ouais, ça résume plutôt bien le patelin je trouve. j'me mords la lèvre inférieur à la regarder un instant avant d'ajouter "tu sais où tu vas crécher?" bien que sans argent ça risque d'être compliqué pour elle à mon avis.

Grimaçant quand tu me dis que j’ai l’air d’un chien perdu, mais effectivement, je suis totalement perdue. Je débarque dans une nouvelle ville, un petit patelin dont je ne connais même pas le nom mais qui semble être plaisant. Et pourtant, je commence déjà bien mal les choses. j’imagine… je sais pas ce qu’il s’est passé… je suis descendu de ce fichu bus sans même savoir ou je débarquais, et je savais pas quoi faire. Je suis partie…. Si précipitamment que j’ai oublié tellement de choses. mais je ne pouvais pas retourner en arrière, je ne pouvais pas remettre les pieds dans cette ville qui n’est plus la mienne et qui est devenue un danger pour ma vie. Tomber sur toi est une aubaine, soulagée, et même beaucoup moins apeurée qu’au début. je l’espère… car oui j’espère pouvoir avoir une petite place ici, pouvoir me remettre sur les rails et repartir du bon pied. merci c’est gentil … il a l’air bien ce bled pour un bled paumé ! mais c’est çà que je recherche pour pouvoir reprendre ma vie en main et pour pouvoir éviter qu’on me retrouve bien qu’une grande ville serait le parfait exemple je.. enfin… non ! çà c’est fait. jsuis.. dehors

est ce que j'ai vu juste ou pas..? ouais, on dirait bien que mon flair fonctionne encore en vu de sa réponse. je la fixe un instant avant de répondre "quoi t'es genre en cavale un truc comme ça? quoi que non en fait, ne réponds pas à ça, ça ne me regarde pas." ouais j'ai pas à gratter ce genre d'infos on ne se connaît même pas. mais clairement, elle a les keufs au cul ou du moins, elle a fuit quelque chose ou quelqu'un. d'ordinaire c'est les mecs qui se sauvent comme ça, mais si c'est une fille qui le fait, j'imagine... que ça doit être moche derrière elle. m'enfin bref, on va tâcher de l’accueillir comme il faut du coup. je souris un peu à hocher la tête d'une moue "m'ouais c'est pas si mal ici, disons qu'on a le minimum nécessaire et du réseau alors, j'ai envie de dire que c'est l'essentiel.", ouais, j'ai de quoi faire tourner twitch et me fournir en fumette alors moi ça me va. et là... elle m'annonce n'avoir rien pour atterrir correctement ici. et merde... n'y pense pas kal c'est un mauvais bail, ta mère va te... "bah tu sais quoi? c'est peut-être ton jour de chance parce que j'ai une idée, suis moi." tuer... et v'là que je commence à l'emmener direction le motel de ma mère.

T’as vu juste toute de suite. Mais j’ose pas parler, j’ose pas raconter toutes mes péripéties, vraiment. J’ai honte, et je sens mes joues se rosir en t’écoutant. J’ouvre la bouche, puis la referme tout de suite. Je sais bien que je pourrais tout te dire, mais il vaudrait peut-être mieux que tu ne saches pas. Je n’ai pas envie qu’on me prenne en pitié, alors que j’ai déjà l’impression que c’est un peu le cas. Je te souris timidement, mais apprécie que tu te rétractes finalement. j’ai… j’ai pas de téléphone, je l’ai oublié, et j’ai pas d’argent non plus j’ai vraiment oublié toute ma vie en partant de Portland que çà me fend une nouvelle fois le coeur. L’estomac serré, je soupire, voulant penser à autre chose. Je fronce les sourcils quand tu m’emmènes jusqu’à un motel qu’est-ce que tu fais ? te demande-je en passant ma main dans mes cheveux, remettant quelques mèches de cheveux un peu rebelles. tu bosses ici ? aoute-je avec curiosité quand on arrive devant le motel comme je t’ai dis, j’ai pas de sous .. je veux pas être .. une plaie non plus et c’est vrai, je veux pas t’attirer des ennuis si tu bosses ici, ou même crécher dans ta chambre si tu vis dans une de ces chambres. et.. je suis pas en cavale… enfin… pas ce qui implique la police en tout cas bien que j’aimerai beaucoup que la police s’en mêle pour que mon ex puisse enfin me laisser vivre en paix.

bon bah j'dois taper dans le mille à en voir les couleurs lui monter au visage m'enfin comme j'ai dis, j'veux pas creuser ce genre de sujet d'entrée de jeu, ça ne se fait pas. elle me sourit, signe que j'fais bien de pas jouer les trop curieux. là elle m'annonce même pas avoir de tel sans compter qu'elle me rappel ne pas avoir une tune non plus. j'me mordille l'intérieur de la joue à l'écouter "ouais t'es parti à la va vite quoi mais ça c'est pas un soucis pour le moment." en courant, clairement la meuf elle avait pas le temps quoi. un tel? je pourrais lui en filer un easy. un pas chère, un d'occaz', y'a toujours moyen d'en avoir gratuit limite. du coup? j'me met en mode j'vais l'aider encore plus. une mauvaise idée sûrement mais j'le fais quand même parce que j'me vois clairement pas la laisser planté là sur le trottoir avec un "bonne chance" en guise d'au revoir. du coup elle me suit quelques minutes le temps d'arriver au motel de la mama et là elle m'demande ce que je fou "bah j'te file un toit gratoss..." sauf que je me stop de marcher pour me pencher vers elle afin d'ajouter "mais en toute discrétion par contre, genre de toi à moi quoi.", je lui fais un grand sourire lui répondant "nop j'boss pas là, fin disons que des fois j'fais l'effort mais c'est à ma mère." passant la porte de la réception, jetant un coup d’œil avant de passer derrière le comptoir et de prendre une clé ni vu ni connu. là elle commence à paniquer, me rappeler qu'elle a pas de sous etc et je la stop d'un "t'en fais pas je gère, tu passeras incognito." ouais j'vais bien monter mon petit truc, la dernière chambre du fond que personne ne prend, je garde la clé, fin bref, j'arrangerais le truc c'est pas un soucis. l'emmenant vers la dernière chambre, là elle tient à me préciser qu'elle n'a pas d’ennui avec la police et je ris un coup pour répondre "je m'en suis douté, t'as pas vraiment le profil type de la criminelle recherchée." lui faisant un clin d’œil, j'ouvre la porte pour lui dire "voilà ton... chez toi temporaire, appelons le comme ça hein." rentrant pour lâcher un "bon bah t'as un lit, une salle de bain wc et une tv. pour la bouffe, je t’amènerais des trucs c'est pas un soucis. juste faudra pas sortir n'importe quand quoi et limiter la lumière pour pas que ma mère te chope ici mais garde bien les rideaux fermés au pire ça passera crème." lui souriant en revenant vers elle pour lui donner la clé "voilà." j'pense que c'est déjà pas mal.

Quand j’y repense, je me demande si j’aurais eu le temps de prendre plus ? Si j’aurais eu le temps de prendre mon argent, de prendre mon téléphone ? Mais je n’ai pas la réponse, et je n’ai pas envie de regretter ce départ précipité, je n’ai pas envie de me repasser toute la scène dans ma tête, pendant des jours. Partir fut déjà un gros challenge pour moi, mais je ne regrette rien et je n’ai pas envie de me rendre malade. Un mouvement de tête, j’acquiesces tes dires en baissent finalement le regard. C’est çà… j’ai pas eu le choix, et je ne me suis pas retournée. J’ai pas pris beaucoup d’affaires d’ailleurs et il va falloir que je me recycle et que j’aille écumer les shops pour voir si je peux me trouver quelque chose de décent pour pouvoir ensuite aller trouver un petit boulot. À la rue depuis mes 13 ans, je n’ai connu que des hommes qui voulaient une bonne partie de jambe en l’air, ou qui voulaient me faire du mal. J’ai gagné beaucoup d’argent, çà, je ne peux pas dire le contraire, mais aujourd’hui, c’est mon ancien mac et petit ami qui doit avoir tout récupéré suite à mon départ. j’ai tout caché, j’avais tout mis dans un endroit que personne ne pouvait trouver, mais il a dû tout vider, tout fouiller à l’heure qu’il est. Je sais pas où me mettre quand on débarque devant un motel, un endroit que tu sembles très bien connaître. Bouche ouverte, je la referme une nouvelle fois. J’ai l’impression que t’es mon ange gardien, un ange tombé du ciel, qui m’a trouvé par hasard. je… c’est beaucoup là et je peux pas, je me sens pas du tout à l’aise avec tout çà. Ta générosité me fait chaud au coeur, je vais pas le nier, mais j’ai aussi honte de devoir te faire faire çà alors que tu pourrais avoir des ennuis j’ai pas envie que t’aies des ennuis avec ta mère ajoute-je doucement. Le coeur serré, je suis touchée par ton geste et j’avoue que je ne serais pas contre un peu de chaleur, et un bon lit. t’es sûr ? je te suis jusqu’à la dernière chambre du motel et je t’explique que c’est pas la police qui me cherche. je reste là dessus, j’avance rien d’autre. Je souris timidement en entendant tes propos et je rentre finalement à l’intérieur, te suivant silencieusement. c’est vraiment gentil, mais vraiment, je veux pas te faire avoir des ennuis çà me touche, et je sens déjà la chaleur de la chambre arriver jusqu’à mon corps. Çà me fait un bien fou. j’inspire et j’expire doucement, un peu plus sereine [color=crimson] je garde les rideaux fermés, je tente de pas trop utiliser la lumière. Je vais pas utiliser la télé comme çà y aura pas de son. /color] je me mords la lèvre. Je ne sais pas ce que je vais faire, certainement des croquis, ou bien lire merci c’est gentil, je t’avoue que mon ventre a bien besoin d’un peu de nourriture… merci vraiment je crois que je t’ai remercier au moins 50 fois depuis que tu as croisé ma route est-ce que… tu crois que je peux te demander un crayon et des feuilles ? Et peut-être un livre si t’as ? Histoire que je passe mes journées ? j’en demande trop ? quelles sont les heures ? Tu viendras de toute manière

j'peux être un connard comme j'peux être un vrai bro', c'était comme ça dans la street, on s’entraidait comme on pouvait quand c'était la galère et j'ai pas perdu cet instinct là. du coup ouep, le motel est pas plein, y'a plusieurs chambres de vides alors pourquoi pas la dépanner avec ça, c'est un premier pied à terre, c'est pas grand chose finalement. et elle en reste presque sans voix, ne sait plus trop quoi me dire et je souris l'air de rien "mais nan c'est pas grand chose.", c'est pas un hôtel de luxe ici, c'est même très rustique et basique. quand elle s'inquiète de ce que pourrait en dire ma mère je hausse les épaules d'un "t'en fais pas pour ça, au pire à part râler un coup si elle venait à le découvrir, je risque pas grand chose." clairement elle a une grande gueule mais pour ce genre de cas, j'vois pas trop ce qu'elle pourrait faire de plus que me hurler dessus. je hoche donc la tête d'un "sûr et certain." n'es pas peur, ça va bien se passer, c'est ma BA de la semaine que j'fais là et putain que j'en fais pas beaucoup. tout en faisant le tour de la chambre, je la rassure à nouveau "no stress j'te jure, y'a zéro danger ça va bien se passer." ouais j'suis serein à ce sujet, j'ai déjà fait tellement pire en conneries, ça c'est rien à côté. je lui donne les consignes de base et ma fois, j'pense qu'elle peut poser son sac quoi. je souris en coin à l'écouter "si abuses pas, tu peux utiliser la lampe de chevet et la tv c'est rien ça, t'es en fin d'allée ça ne se verra pas t'inquiète." la pauvre je vais pas non plus l'obliger à rester sans rien faire. de là elle ose m'avouer avoir faim et je souris à nouveau "ouep, j'vais aller voir dans le frigo ce qu'il y a et j'vais te ramener ça ou au pire, je t'embarque dans ma chambre le temps que tu manges un peu pour commencer." c'est pas comme si c'était la première nana que je ramenais donc ça passera incognito. c'est là qu'elle me demande de quoi jouer les artistes et lire. je la regarde et hoche la tête d'un "m'ouais j'ai tout ça là haut, au pire viens, on va dans ma chambre, on fait le plein dans la cuisine et j'te file le reste une fois posé." tranquille au calme, zen et cool raoul. l'embarquant direction la maison derrière le motel je réponds "ma fois, 22h passé ça devrait le faire, c'est un peu tard m'enfin comme ça tu pourras prendre l'air tranquille mais au pire ouais j'te préviendrais en journée si y'a des créneaux." entrant dans la maison pour passer par la cuisine, ouvrant le frigo d'un "qu'est ce qui te ferait plaisir?" y'a des sandwich, un reste de plat et des pattes.

T’es cool, et tu ne sembles pas être un mauvais gars. Du moins, je l’espère en tout cas mais tout ce que tu me montres, m’inspire pour le moment, quelque chose de positif. T’es le premier que je rencontre ici, et t’es pas parti en courant, au contraire, t’as tout de suite ouvert ton porte feuille et m’a tendu la main sans même sourciller une seconde. c’est vraiment cool de ta part, merci énormément, je vais tâcher de me trouver quelque chose le plus tôt possible pour pas trop m’imposer ici longtemps je suis mal à l’aise, encore un peu honteuse mais je commence à laisser tomber quelques barrières quand je vois que t’es totalement décontracté. Rien à voir avec les personnes que j’ai pu côtoyer à Portland. Je souris, je crois que toutes les mères sont un peu comme çà même si la mienne n’a jamais vraiment daigner s’occuper de moi une fois que mon père fut parti du domicile. Petit pincement au coeur, pensant à cette idée. Grandir avec une mère inscrite aux abonnés absents n’est pas quelque chose qu’on aime se souvenir ou qu’on aime pointer du doigt. merci, t’es vraiment cool, je ne sais pas comment je vais pouvoir te remercier pour ce que tu fais pour moi c’est vrai, tu me connais pas, et pourtant tu me tends la main avec plaisir. Je souris, mes pupilles dans les tiennes avant de rire je mettrai pas trop fort le son, histoire de. C’est cool, la chambre est cool et je le pense sincèrement. Je crois que j’ai bien besoin d’une douche, j’ai l’impression de puer, de ne pas m’être mise à l’aise depuis des mois. Mon estomac se fait entendre lorsque l’on parle de bouffe. ouais, j’ai faim, et je pourrais dévorer un éléphant, mais je vais me contenter de ce que tu peux m’offrir présentement. ben écoute, je veux bien te suivre et découvrir l’antre de monsieur et surtout manger un bout aussi. Mais ma curiosité pointe déjà le bout de son nez. ce serait bien que j’en sache un peu plus sur toi… histoire de connaitre quelqu’un ici je souris et hausse les épaules. Je te suis, première étape la cuisine n’importe quoi, je suis pas difficile. je mangerai bien deux sandwichs qui me font de l’oeil partons sur des sandwichs s’il te plait m’exclame-je en faisant de beaux yeux aux sandwichs t’as du Pepsi par hasard ? ou bien j’abuse ? mon estomac me fait comprendre qu’il pourrait bouffer n’importe quoi là

ouais je sais j'suis un mec cool, ou pas. disons que ça dépend vraiment des jours mais chance pour elle, elle est tombé sur un bon jour "ouais t'en fais pas, t'as un peu de temps devant toi." on est pas du tout en saison donc clairement le motel restera calme encore deux trois mois easy. puis elle a pas l'air d'être le genre à profiter des gens du coup m'ouais, elle m'inspire confiance dans ce qu'elle me dit et au pire, j'peux à n'importe quel moment la foutre dehors hein donc je ne stress pas à ce sujet. et elle semble enfin se détendre, du moins un peu et me sourit, ça c'est positif. je souris en retour d'un "y'a pas de quoi et pour les remerciements, on verra ça en temps et en heure." en vrai pour le coup j'attends rien en retour. j'me sens super droit dans mes bottes aujourd'hui wouah. et elle sourit un peu plus, rit même un coup et ça, ça fait plaisir à voir. elle est super mignonne comme nana, d'autant plus avec un smile sur le visage "ouais on a bien bossé c'est vrai." fin surtout ma mère hein, j'ai... pas branlé grand chose pour ma part. et elle me suit volontiers jusqu'à la maison. ma mère est sortie, sûrement parti faire des courses et c'est tant mieux. là elle veut en connaître plus sur moi, d'une moue je réponds "bah ma fois j'sais pas trop quoi dire, hum... j'viens de new york, ma mère voulait ouvrir cet endroit et nous voilà. pour ma part j'suis twitcheur et youtubeur parce que travailler pour les autres c'est pas mon truc. et j'aime pas grand chose en dehors des jeux vidéos du coup voilà." j'pense que ça me résume plutôt bien. de là je lui ouvre le frigo qu'elle choisisse un truc et c'est le sandwich qui l'emporte. j'en prends trois histoire de et là elle veut du pepsi du coup j'ajoute en lui montrant les cannettes "sers toi, y'a aussi de l'orangina et du ice tea je crois." ouais je bois beaucoup de conneries, dans ma chambre y'a aussi des redbull et monster. je souris et lui fais signe de me suivre une fois les bras chargés "si t'as encore faim après, on redescendra faire le plein." direction l'étage et ma chambre de geek pro.

Je ne pensais pas tomber sur quelqu’un comme toi, mais me voilà soulagée, bien qu’un peu honteuse d’avoir la charité. Au moins, çà me permet aussi de me faire un ami ici. Le premier ami, celui qui m’aide et celui que je vais absolument remercier une fois que j’aurais enfin récupérer un semblant de vie. Si une majorité de personnes ici est comme toi, je pense que je vais vraiment me plaire ici. Je ne suis déjà pas déçue de ne pas être remontée dans le bus. La chambre est plutôt cool, elle est spacieuse, elle a ce qu’il faut et surtout, j’ai hâte de pouvoir me glisser sous les draps et de dormir au moins 24h d’affilé. Les deux nuits d’avant n’ont pas été des plus agréables, et je pense qu’un bon lit comme celui-ci ne sera pas de refus. Je te souris, l’endroit est vraiment chaleureux. en tout cas, je suis contente d’être tombée sur toi par hasard, du moins que tu sois entré dans le diner au même moment je crois que je serai morte de honte sinon, et je n’y mettrait plus les pieds, çà c’est une évidence. Je passe ma main dans mes cheveux, remets une mèche derrière mes oreilles. Ma curiosité n’attend pas bien longtemps avant de pointer le bout de son nez. L’envie de connaitre celui qui me sauve la vie est trop forte. Je te souris, je vois que t’aime pas forcément parler de toi, mais savoir que t’es un gros geek est intéressant. c’est comment New-York ? J’ai toujours voulu voir la grosse pomme, mais j’ai jamais eu le temps de le faire et surtout, il ne m’a jamais laissé l’occasion d’y aller. t’es un bon vrai geek alors ? Tu joues à quoi ? T’es plus console ou les jeux sur pc ? si je ne m’y connais pas forcément beaucoup, j’ai bien évidemment entendu parler de twitch et j’ai toujours fais quelques jeux en ligne, surtout dead by Daylight mais je suis pas forcément douée à ce jeu ! j’avais l’habitue de jouer à un jeu, mais j’étais tellement nulle, que d’un côté, c’est bien que je ne sois plus dessus, tu fais des lives quand ? quand j’avais internet, un ordi, ou bien un téléphone qui puisse survivre, je pourrais te regarder. mon pêcher mignon, merci je t’en pique deux j’abuse ? Petit sourire timide et on monte dans ta chambre ah ouais… tu rigoles pas avec la geek attitude toi ! t’as vraiment tout le matos. j’espère que tu touches quelque chose avec tout ce matériel