Tu pensais pas l'avoir comme ça. Tu pensais pas l'avoir tout simplement. Tu ne pensais plus qu'il allait de calmer et éviter de faire un coup d'État avec sa bouche ou ses doigts. C'est toi, qui réussit à l'assommer, à force de caresses avec juste assez de force de le détendre et le faire gronder de plaisir. La meilleure récompense pour tu ce que tu te donnes sur son dos. Ça aussi d'ailleurs. Ce sera des images plus difficiles à oubliées, de celles que tu vas lui déblatérer en gloussant au prochain party de noël du personnel enseignant. Son fucking dos et l'impression qu'il jouit un peu sous tes doigts. Que tu lui a donné un orgasme musculaire. Et fuck, c'est loin de te déplaire et t'en est même bêtement fière. Il finit par se retourner sur toi et tu le laisses faire, capte même pas que t'es un peu à cheval sur ses hanches. Le ventre qui te serres un peu quand il te fait de nouveau basculer sur le canapé, mais il s'est véritablement calmé et ça vient te soulager. Le côté de sa tête qui vient tranquillement se poser entre tes seins ton bras derrière lui qui vient l'enlacer, refuse désormais de le lâcher. Tu te penches pour venir déposer une série de petit baiser sur son front, un dernier sur son nez, la main qui se perd à caresser tendrement ses cheveux, le film du Grinch qui finit par démarrer et lui qui sombre trop rapidement. Il dort si bien que même quand le film est terminé, t'es pas certaine de vouloir bouger, tu veux pas ni le réveiller, ni l'abandonner. Ça aussi, ce sera désormais difficile. De ne plus être aussi tendre avec lui. Oh lala, tu t'imagines déjà les rumeurs que les adolescents vont s'amuser à lancer sur vous si jamais t'as le malheur de l'enlacer ou lui effleurer le bras.

Tu te perds sous toutes ses caresses. Soyons honnête, tu en perds carrément tous tes moyens. C'est à ce demander comment tu as fait pour retourner la situation à ton avantage. Du moins... Presqu'à ton avantage. Tu aurais pu en profiter, glisser tes doigts sous son haut, lui arracher un baiser, c'était tellement facile, accessible. Pourtant, tu t'es contenté de l'entourer de tes bras pour t'allonger contre elle. Ton corps s'est rapidement ramoli, le son de son coeur qui te transperce. Un soupire et puis un autre, tu finis par t'endormir sous ses caresses supplémentaires. Ses baisers qui te font sombrer de plus en plus dans les bras de morphée.

Tu n'as certainement pas aussi bien dormi depuis des mois, voir même, depuis une année complète. Tu t'agites légèrement, cette odeur allèchante sous le nez. Nez qui s'enfoui là ou il est, ce qui veut dire la poitrine de ta collègue. Tes bras se referment d'instinct autour de ce corps frêle. Après une minute ou deux, tu arrives enfin à ouvrir les yeux. Tu remarques cette mèche blonde. Tu arques un sourcil et ton coeur s'emballe. Maladroitement, tu tentes de te redresser, mais tu retombes contre elle, ton nez frôlant le sien. Tes yeux deviennent rond, ton coeur s'emballe, tu paniques. Sasha ?!

Le film terminé, tu restes là, devant l'écran noir, à décider, ses cheveux à caresser, puis toi aussi, tu finis par sombrer. Tout entassés, tout emmêlés. Tu dors bien aussi. Parce que t'aimes ça dormir tout collé, sans bouger, sans rien. Mais après trois ans, vous vous câlinez puis vous séparez pour bien dormir chacun de votre côté. Ça passe, c'est triste. Et comme t'es la dernière endormie, c'est lui le premier réveiller.  Lui qui vient bouger, te resserer et tu souris, sans trop te rappeler c'est qui. Rare que tu te réveilles à côté de qui que ce soit d'autres que ton fiancé, parfois ta meilleure amie. Il bouge et finit par t'écraser, tu grondes, mais c'est pas désagréable, les yeux encore fermés, tu tires ton nez vers lui pour réclamer un baiser, sauf que sa voix vient te rappeler que c'est pas ton fiancé. Trop habituée. Tes lèvres que tu mords en ouvrant un œil difficile sur lui. Et votre soirée te reviens dans le nez. Son torse aussi, toujours dénudé.  « Bon matin à toi aussi. » Que tu rigoles relevant une main pour aller foutre le bordel dans ses cheveux. « T'as bien dormi ? Pas trop mal au coeur ? J'sais pas comment tu fais, sérieux. J'ai même pas trente ans, j'bois une fois et j'ai besoin de trois jour pour m'en remettre. » Que tu plaisantes, même si c'est vrai. T'es plus jeune, mais t'arriverais clairement pas à le suivre, ce serait son tour de devoir te gérer à te rouler contre le plancher.

Tu viens de te réveiller dans les bras de Sasha ! Tu n'as toujours pas réalisé que ta chemise jonche toujours le sol. Tes bras la retiennent toujours et étrangement, lâcher te parait stupide. Ton nez frôle le sien, elle qui a toujours les yeux clos. Ses lèvres qui frôlent les tiennes dans un réflexe, toi tu ne bouges pas, figé par la situation alarmante. Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu n'es pas au motel comme toujours ? - ou presque - Tu aurais du avoir le mouvement de recule, mais tu te retrouves déstabilisé. Tu la dévisages et restes dangereusement sérieux et nerveux quand elle ébouriffe tes cheveux. Tu réalises que tu as foutrement bien dormi et cette envie de reprendre position qui te prend. Ce n'est pas adéquat, c'est innaproprié. Tu glisses délicatement tes bras de ton dos pour te redresser assi. Tu la fixes papillant des paupières. Bien ? Hein quoi ? Putain, t'as perdu la carte, encore... T'as trop but, tu ne te souviens de rien de la veille. Ce n'est qu'à ce moment que du coin de l'oeil tu remarques ta chemise au sol. Tu passes une main sur ton torse, dénudé. hein... Tu lèves les yeux perdus, sur elle, les points d'interrogation dans les yeux. Qu'est-ce qui c'est passé ?

T'avais vu juste, qu'il ne se souviendrait pas de ce qui s'était passé. Et tu te félicitais de plus belle de ne pas avoir flanché face à son affection. Tu souris tendrement, hésites face à ce que tu vas lui répondre. Il se redresse, tout perdu, te fait presque pitié, le bébé chien. Cruellement perdu et beau au matin. Ah merde hein, il s'interroge sur sa chemise au sol, ne se souvient d'absolument rien, te demandes ce qui s'est passé.

« T'es débarqué complètement ivre et on a baisé toute la nuit comme des animaux jusqu'à tomber de fatigue. Tu t'en souviens pas ? » Que tu le taquines, l'attrapant de tes bras pour le ramener à toi, simplement pour attraper sa joue et venir y faire ce bruit de flatulence que t'avais fait hier pour lui changer les idées et l'empêcher de t'embrasser contre ta porte ou contre le canapé. Tu laisses la culpabilité l'étrangler juste un peu, pas trop. Juste que ça lui apprenne quoi.

Ta respiration accélère, t'as peur de ce qu'elle va te dire. Est-ce que tu as fait une connerie ? Connerie que tu ne voulais pas faire. Tromper ta femme. C'est vrai que tu n'es que son mari à moitié du temps, selon son point de vue, mais pour toi, c'est ta femme. Tu vous as donné une seconde chance il y a sept ans. T'as perdu une chance et Lauren t'a annoncé être enceinte. Tu l'as fait, tu ne voyais plus très claire à ce moment après t'être fait gueuler dessus par Jamila. Ton coeur a cessé de battre jusqu'à l'idée d'avoir un enfant de plus. Tu ne l'avoueras pas, mais c'est bien pour les gamins que t'as continué ce mariage. Tu as appris à l'aimer de nouveau et inversement. Les choses s'entrechoquent dans ta tête. L'annonce de Sasha te déstabilise et tu perds l'équilibre. Quoi!? Non! Putain! Tu te sépares d'elle et te prends la tête entre les mains. Tu recules et grognes.

Tu te fous vraiment de sa gueule et tu te sens même pas mal. Bien fait pour lui, de tout ce qu'il t'as tenté hier soir, de tout ce qu'il t'en a fait baver. Il fait son drama king, s'éloignant, la tête entre les mains. Non, non, tu te relèves pour le renverser, ton tour de venir l'écraser.  « J't'avais bien dit, que tu le regretterais. » Que tu rigoles tranquillement en le regardant, encore troublé, encore paniqué. « Mais non, il s'est rien passé. T'as trop bu, t'as vraiment essayé. T'arrêtais pas de vouloir que j'te touches de moins en moins sagement. J'ai fini par te faire un massage pour te calmer et tu t'es endormis. Mais sérieux... t'étais terrible. » Que tu le chicanes en roulant des yeux avant de poser le menton sur son épaule. Oui, tu vas finir par te lever, mais pas tout de suite, il te semble encore trop tôt. Fuck.

Tu te retrouves à nouveau sur le canapé. Sasha se retrouve sur toi et tes mains se plaquent contre les coussins et tu lèves les yeux vers elle. Tu serres les dents, cette moue mitigée entre la colère et la tristesse profonde. Tu est confus, tu ne sais pas quoi penser. Tu tournes la tête et c'est à ce moment qu'elle te dit la vérité. La tension dans tes épaules relâche et tu pousses un soupire. Tu tapes légèrement sur sa cuisse en venant appuyer ta tête contre le dossier. Tu fermes les yeux. Je suis désolé... Je suis plus moi quand je bois... Tu lèves une main en levant un doigt et un petit sourire en coin. Cela dit, je me suis jamais senti aussi détendu.

Tu prends beaucoup trop de plaisir à torturer ton collègue après la nuit difficile qu'il t'as fait passer. Où tu t'en est miraculeusement sortie sans avoir sa bouche sur la tienne ou alors sa main dans tes pantalons. Tu ne sais toujours pas comment, mais franchement, tu te dis bravo. Savourant le court moment où il panique et que tu te moques de lui. Il s'excuse pour cette terrible fin de soirée dont tu peux maintenant rire. Même si, t'as une bretelle à lui remonter malgré tout. « Heureusement que j'ai utilisé mon super-pouvoir de massage, sinon s'aurait été très très très tendu dans la salle de réunion à l'école. » Que tu rigoles, une main qui se tire pour passer dans ses cheveux malgré tout. Drôle de tendresse qui c'est installée et que tu ne questionnes plus vraiment. « Par contre, va falloir qu'on se parle sérieusement, mais avant, café ! » Que tu déclares, te hissant pour déposer un baiser sur son front avant d'aller retrouver ta cuisine et de mettre à moudre le café en marche, t'inventant barista, tout en gardant un oeil sur lui. Parce qu'il ne s'en tierait pas aussi facilement.