Pour savoir s’il va y avoir du vent, il faut mettre son doigt dans le cul du coq. [ft. Maenas]

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Mae sourit avec bonne humeur à l'apparition de son fiancé, même s'il donnait un peu l'impression, à triturer son chapeau et à bégayer, qu'elle était susceptible d'exploser d'un instant à l'autre en le balayant au passage.

« Bonjour Leaf ! Très bien, je suis impatiente de commencer, et toi ? »

Elle s'approcha sans avoir l'audace d'imposer un contact physique au blond, mais en passant devant lui, sa robe froufrouta et dispersa dans l'air son parfum de savon, légèrement floral. Elle tendit la main pour caresser le chanfrein droit du cheval, un exemple de calme pour la gente équine, souriante. Les grands yeux bruns de l'animal se fermèrent à demi, alors qu'il acceptait la caresse légère, qui dérangeait quelques longs crins clairs de son toupet.
Mae tourna vers son fiancé un coup d'oeil rapide, le jaugeant, mais très rapidement, comme savaient le faire les femmes Amish, discrètement et sans avoir l'air d'y toucher. Il avait effectivement l'air en forme même s'il avait aussi l'air très embarrassé.
Elle espérait vaguement qu'il se détende rapidement parce qu'il donnait l'impression d'être bien moins gauche quand il était dans les champs avec les autres gars ; et si Mae avait un peu mieux connu les hommes ça lui aurait mis la puce à l'oreille.
Mais c'était pas le cas, tout ce qu'elle connaissait c'était une étreinte rapide dans la paille, et des promesses vite oubliées quand il avait foutu les voiles. Pas de quoi pavoiser quoi.

« Ma mère veut nous donner un meuble, mais j'ai besoin de ton aide pour le transporter, il est franchement lourd », informa-t-elle.

Techniquement ses frères auraient dû aider, mais ils n'étaient pas là et de toute manière elle se faisait plus confiance qu'à eux – un trait étrange chez une Amish mais qu'elle taisait soigneusement.

« Tu peux attacher le cheval là s'il y a besoin », fit-elle en désignant un anneau fixé dans le mur de la maison il y avait de ça un paquet d'années par son père. « Viens je vais te montrer où il est. »

En manière de cadeau, la mère Jantzi offrait un vaisselier titanesque qui paraissait avoir été conçu pour défier le temps et être retrouvé par les archéologues dans quelques milliards d'années.

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Pour savoir s’il va y avoir du vent...
@Mae Jantzi

Je vais bien, merci, répondit-il en hochant doucement la tête. Mae était une très belle femme et selon Jonas elle sentait aussi la fleur et la forêt au printemps. Oui il ne connaissait pas Coco Chanel ou bien Dior. Lui il préférait faire un parallèle avec des choses qu’il avait l’habitude de voir, de sentir. Il eu un petit frisson quand il pu percevoir les petites notes délicates du parfum de la jeune femme et continua de l’observer, chapeau à la main. L’espace d’un instant, en la regardant faire il se sentit chanceux d’avoir une femme telle qu’elle pour fiancée. Il était évident que toutes les femmes de la communauté n’avait pas cette douceur et cette force à la fois et encore moins les traits fins de la blonde. Il cligna bêtement des paupières quand elle avait repris la parole.

Pardon ? Il cligna à nouveau des paupières avant d’hocher la tête. C’est fort aimable à elle. Belle maman devait être heureuse de se débarrasser, tout comme les parents Klopfenstein, de l’enfant boulet de la famille. Tous deux avaient pour point commun de ne pas s’être encore marié et d’avoir raté le “bal des adolescents" où il était temps de se trouver une bague à son doigt. Il fit remonter ses manches et hocha la tête. Je te suis. D’un geste un peu vif il se rapprocha d’elle avant de déglutir. Ce n’était pas approprié de se tenir aussi proche d’une femme mais Jonas fixa seulement la jeune femme avant de soupirer, légèrement tremblant, et de retirer les rênes du cheval qu’elle venait de caresser. Raclement de gorge avant de pincer les lèvres et d’emmener le canasson vers l’anneau fixé au mur que Mae était en train de lui montrer. Merci, souffla-t-il mal à l’aise.

Ça avait été étrange ce moment, non ? Inapproprié même. Il devrait alors prier ce soir pour expier ce péché. Une fois que le cheval fut attaché et qu’ils entrèrent tous deux à l’intérieur, Jonas fut face à un vaisselier immense, quasiment aussi haut que lui, même plus. Il entrouvrit les lèvres, resta un peu bête devant la chose. Je ne sais pas si je vais pouvoir le bouger tout seul. Coup d’oeil en direction de la fiancée. Il ne doutait pas de sa force, non, mais même à deux ça semblait bien trop lourd. As-tu essayé de le bouger ? Peut-être qu’il avait l’air plus lourd mais qu’il était en fait plus fin qu’il n’y paraissait.

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