Tu restes attentif à chaque mot. Tu la regardes. Tu attends la suite qui ne vient pas. Tu ne reposeras pas la question, si elle n'est pas prête à en parler, tu ne l'y posseras pas. L'aveux vient de ton côté et tu restes figé au fait que tu es important pour elle. Tu tentes de voir qui te l'avait déjà dit. Tu n'as jamais entendu ton père, ou ta mère le dire... Ou encore Wes... Mais ils sont de ta famille. Tu restes silencieux, la gorge se noue. Tu t'étouffes presque. Ton air manque plus elle avant à parler. Des étincelles qui cherchent à faire redémarrer le cerveau. P... Plus que ça ? Tu n'es pas sur de réellement bien comprendre en fait. En fait, tu crois comprendre, mais tu n'es pas certain.

Il y a un silence qui flotte entre nous, après mon aveux. S'il-te-plaît Brody, pour ma santé mentale, répond ! Tu finis par me répéter, comme si tu demandais des précisions. Eh merde... finalement est-ce que tu savais ce que je voulais dire, par une "date" ? Je rougis et enfonce mon nez un peu dans l'oreiller. Plus que ça du genre... amoureux ?

Tu baisses les yeux, cette difficulté de fixer le regard reprend et un spasme fait bouger ta tête. Est-ce que ce serait vraiment possible ? En es-tu franchement capable ? Tu sens un pincement au centre de ton torse, ton coeur se serre et ta respiration devient un peu plus forte. Tu te tournes sur le dos, levant le nez au plafond. Tu crois que j'en serais capable? D'aimer ? Question stupide, mais question que tu te poses depuis un moment déjà. En fait, c'est quelque chose que tu recherches depuis tellement longtemps et qui foire toujours.

Ma question semble te faire réfléchir, puisque tu deviens soudainement tranquille. Quand tu te mets sur le dos, mon coeur loupe un bond et je me redresse sur un coude. Tu me demandes si je crois que tu en serais capable et je souris tendrement. Je pense que tu aimes déjà. Je me rapproche, afin d'allonger le haut de mon corps sur le tien. T'aime dessiner, tatouer, les chiens, ta famille, Dov, moi... Les gaufres, le sexe, les bateaux... Je pouffe un petit rire avant de commencer à caresser ton torse avec le bout de mes doigts. Tu aimes déjà. Alors c'est quoi, d'aimer juste un peu plus fort ?

Tu t'es écarté, pensif, dangereusement pensif, tu ne t'es pas rendu compte de la distance imposée et encore lorsqu'elle la réduit à nouveau. Ton attention se tourne à nouveau vers elle, vers ses lèvres à l'écouter. Tu la regardes et ton regard s'écarte et revient... Et repart... Tu sens la pression de son corps sur le tien. Ton coeur s'emballe et tu avales de travers tes yeux finissant par se planter dans les siens. Ce sont les seules choses qu'ils n'ont pas le choix d'y être... Puis Dov, c'est Dov, c'est mon frère. Tu te pinces les lèvres un laissant ta tête basculer vers l'arrière contre l'oreiller. Toi, c'est le foutoir, je sais plus du tout dans quel catégorie tu te trouves.

Je te sens triste, tout d'un coup. Faut dire... Je ne m'étais jamais vraiment douté ou même soucié que tu avais du mal avec l'amour. Après tout... t'as été en couple plusieurs fois. Avec Blanche tout récemment, même. Mon regard ne se détache pas du tien et mon cœur s'emballe autant que le tiens, à la prononciation de tes derniers mots. Y'a personne qui a dit que l'amour était un choix... Que ce soit entre une mère et son fils, ou entre un homme et une femme... On ne choisit pas qui notre cœur choisit d'aimer. J'suis dans la catégorie de la meilleure amie... Ça c'est sur... Mais j'peux être casée dans plusieurs, tu sais... J'hausse les épaules. Ou y'a pas d'mal à... juste, ne pas se catégoriser...

Tu tends l'oreille, tu l'écoutes attentivement, comme toujours. Tout le monde trouve une catégorie. Tout le monde a une catégorie. Tu te mords l'intérieur d'une joue, signe que tu te mets à réfléchir. Je sais plus si t'es dans cette case... C'est ça le problème. Je sais pas ou t'es dans le foutu tableau. Pour toi, tout le monde a sa place quelque part, puis ta meilleure amie avait brisé les lignes, faut croire. Tu pousses un soupire ta tête bougeant légèrement au rythme des vagues.

Tout le monde a une catégorie... J'suis pas sure de ça. Vraiment pas. Les relations interhumains sont trop compliqué pour que ce soit noir ou blanc, mais je ne te contredis pas. Tu me dis ne pas savoir où je me trouve et je continue de me mordre l'intérieur de la joue. Es-tu amoureux, Brody ? Car avec ce que tu me dis, là... C'est comme si tu te posais toi aussi la même question. Le temps nous dira... Au fil des dates. Je souris un peu, tendrement. Si bien sûr... tu acceptes qu'on en aille une deuxième.

Le cerveau en ébullition, tellement de questions qui se bouscule dans ta tête et pourtant, tu restes là à sourire comme un imbécile, les chassant enfin de ton esprit. TU ramènes ton attention sur elle, ton regard qui se plante dans le sien. Tes joues te font sûrement mal, mais un mal agréable, puisque ton sourire s'est étirer au maximum. Si j'accepte ? Jennie, c'est même pas dans les questions que je me poses. Pour sur que je le veux.

Ton sourire est si grand que je me dois de me demander si c'est la première fois que je te vois aussi content. Je pouffe de rire. T'es tellement adorable comme ça, on dirait un enfant qui apprend qu'il va avoir son jouet préféré pour Noël. T'es beau putain. Que je souffle, avant d'étouffer un petit rire. C'est dingue à quel point je ne te vois plus de la même façon, depuis... tout ça.

Il t'arrive quoi ? Tu comprends pas ce qui t'arrives, t'as le coeur qui s'emballe trop rapidement, tout ce mêlent dans ta tête. Qu'est-ce qui te prends ? C'est ta meilleure amie et depuis ces derniers jours, t'as même pas envie d'être ailleurs qu'avec elle. T'as même skip le boulot pour cette journée avec elle. T'as perdu de l'argent et tu t'en fous tellement. Et puis là elle te complimente. Tu laisses tomber un rire nerveux. En fait, t'es surpris par ce compliment et tu détournes le regard un instant. Tu tires ta lèvre inférieure vers l'intérieur à l'aide de ta langue avant de ramener tes yeux dans les siens. Tu fais mine de réfléchir. humm... Nah... Pas autant que toi.

Pas autant que moi ? C'est une blague ? Je pouffe un petit rire et remue la tête négativement. Tu ne sais pas accepter les compliments, puisque tu te sens obligé de le renvoyer juste après. Viens là Je m'approche pour t'embrasser encore, tout doucement. Mais le baiser ne dure pas, puisque je te demande : On rentre... ? Je commence à avoir un peu froid

Tu arques un sourire profitant de ce baiser plutôt court. Tu la tires vers toi pour revenir vers le bord du lit. Tu t'éloignes d'elle pour poser tes pieds au sol. Tu lui tends la main avec ce même doux sourire. Tu montes avec moi, ou tu veux rester au chaud ici ?

Je me hisse hors du lit et attrape ta main. À ta question, je souris un peu. J'vais monter avec toi quand même... et j'me garderai au chaud dans tes bras... Si ça ne te gêne pas. Je passe la première et sort de l'habitacle pour retourner dehors.

Tu la laisses passer en premier. Tu prends le temps d'agripper une couverture et tu montes. Tu la rejoins et récupère ton téléphone qui se retrouve tout de même trempé. Tu le mets dans ta poche avant de poser la couverture sur les épaules de Jennie. Tu poses un baiser sur son front avant de rejoindre la barre pour reprendre le contrôle du bateau.