Les éclats de voix qui font sursauter, Jack qui tente encore une fois de calmer le jeu sous tes yeux, il e demande une nouvelle bière et t'aimerais avoir le temps de lui répondre ne serait-ce qu'un simple Oui, mais la sidération te paralyse toujours, puis Charlie est bien plus rapide que toi. Il fulmine le chef de la police, perd littéralement son sang froid et en colle une au marin. Y'a bien une exclamation qui t'échappe, dans ces moments-là tu te dis que quelqu'un va intervenir, mais personne ne bouge, le peu de clients ce soir ne décolle pas de son siège, sans doute persuadé que le policier agit justement, tu sais toi que ce n'est pas le cas. "Charlie !" tu cries alors en cachant du bout de tes doigts tes lèvres, le cœur au bord de l'implosion. Tu lui hurle d'arrêter, t'avance lentement en craignant de t'en prendre une, tu serais le dommage collatéral de cette bataille qui n'a, à tes yeux, aucune raison d'être. L'ancien militaire quand à lui réplique, toi tu leur somme de cesser leur enfantillage, d'arrêter de se battre, mais rien n'y fait et c'est seulement quand une légère accalmie survient que tu t'élances en attrapant le col de la veste du policier pour le tirer en arrière avec une force que tu ne te connaissais pas. "Putain, mais merde, ça suffit !" grognes-tu, les larmes au yeux, la voix tremblante. Tu adresses à ton meilleur ami un regard sombre, te permets même de l'analyser sommairement pour t'assurer qu'il n'est pas trop amoché, pas comme le pauvre Murdoch qui pisse littéralement le sang sur le sol de ton pub. Tu crèves d'envie de lui demander s'il va bien, mais tu es tellement remontée contre lui que rien ne sort d'entre tes lèvres restées entre ouvertes. A bout de souffle, t'as le sentiment d'avoir fait partie de ce combat, tu le fixe longuement avec une certaine dureté dans le regard. "Jack, ça va aller ?" tu t'empresses de lui demander alors, tu claques des doigts pour attirer l'attention de ton serveur resté en retrait derrière le comptoir. "Amène-lui de la glace et un torchon propre." le sang sur le sol tu en fera ton affaire, y'a aucune gentillesse dans ta voix, envolée la douceur et ton sourire bienveillant, sur ton visage on ne lit que la tristesse. Du plat de la main tu pousses Charlie, l'entraîne avec toi par le bras, tes ongles enfoncés dans son avant bras tu l'emmène au travers de la cuisine jusqu'à la porte à l'arrière du Governor's qui donne accès à la ruelle. D'un geste simple tu claque la porte derrière vous avant d'asséner un coup contre son torse en criant, voix secouée de sanglots. "Mais putain Charlie c'est quoi ton problème ?!" rages-tu en prenant une profonde inspiration, nez levé vers le ciel puis tu hoquettes et fonds en larmes. "T'as pas le droit de taper mes clients, tu peux pas te battre dans mon pub, putain !" t'indignes-tu alors en essuyant rageusement ton visage d'un revers de la main.
Les coups pleuvaient sur Murdoch et ce serait mentir de dire, qu’au fond, ça ne lui plaisait qu’à peine. Non. Charlie était content de taper sur ce connard. Ca lui faisait un bien fou de se lâcher sur la tronche de ce chien qui avait osé toucher à Freya. Il continuait encore et encore avant qu’une vite douleur ne lui traverse tout le torse jusqu’au bas du dos comme un écho et le fit lâcher le marin. Il s’apprêtait à reprendre le combat quand le poing du marin se colla immédiatement dans l’oeil du flic se tenant la côte. Il fit quelques pas en arrière, sa tête tournant comme après un manège, vive douleur dans sa boîte crânienne. En reculant il manqua de trébucher, se rattrapant in extremis à une table. Il releva son regard froidement vers lui. Ok. Ce soir Murdoch serait mort ! Alors qu’il fit un pas vers lui, s’apprêtant à reprendre le combat, il se fit stopper par Freya qui lui attrapait le col de sa veste. Force insoupçonnée, le flic recula d’un pas ou deux avant qu’elle ne se jette littéralement dans les bras de Jack. Charlie baissa les yeux sur ses mains. Articulations métacarpo-phalangiennes en sang. Regard relevé vers Freya alors qu’elle le tirait à sa suite pour rejoindre l’arrière boutique, dehors, dans le froid. C’est lui qui m’a cherché ! ragea-t-il en désignant la porte arrière du pub. M’dis pas que tu défends ce connard ! Il a pas arrêté de me prendre pour un con ! Charlie fit quelques pas sur le côté avant de faire un aller puis un retour vers Freya. Et donc quoi ? C’est moi le méchant ? Moi tu me fous à la porte alors que lui il peut rester ? Il désigna de nouveau la porte, le regard brûlant de colère. C’est injuste, Freya ! Il sentait qu’il devait arrêter de parler, qu’il la ferme et qu’il laisse Freya l’engueuler parce qu’elle avait totalement raison mais il ne pouvait s’empêcher de l’ouvrir encore et encore. Il s’enfonçait toujours plus loin au risque de la perdre mais la jalousie était tenace. Y a quoi avec ce type sérieux ? Il désigna son oeil qui commençait à se fermer et dont le contour commençait déjà être terriblement douloureux Moi aussi j’ai pris un pain dans la gueule !! Et c’est moi qui suis dehors ! Y a pas une notion de déséquilibre qui t’échappe ?
T'es indignée, y'a pas d'autres mots, rien de plus. Il te rend folle et ce comportement ce n'est pas lui, à se demander qu'elle mouche l'a piqué pour qu'il se comporte comme un trou du cul fini, imbu de lui même et se permettant de profiter de l'autorité qu'il représente pour tabasser gratuitement un homme qui n'a rien demandé. "Ce qui semble t'échapper à toi, Charlie, c'est qu'être le chef de la police ne te permets pas d'agir comme tu l'entends sous prétexte que t'es gradé !" tu inspire profondément, renifle même en continuant d'essuyer tes joues emplies de larmes. Tes yeux sont embués eux aussi au point que tu ne vois plus que trouble, tu te mords les lèvres en inspirant profondément. "Bien sur que je prends sa défense, il n'a rien demandé !" nouveau sanglot qui secoue ta voix, ta gorge qui se resserre un peu plus et la peine que tu ressens de l'avoir vu se comporter ainsi sous ton propre toit, au sein de ton gagne-pain. Y a quoi avec ce type sérieux ? "Tu t'es acharné sur lui gratuitement, s'il t'a pris pour un con c'est parce que tu l'as bien cherché !" mais ça ne quitte pas ton esprit et là tu vois rouge quand tu t'imagines qu'il peut se montrer possessif envers toi, parce que bien sur qu'il est possible qu'il soit jaloux, mais tu n'y crois pas, c'est le policier qui t'as mit dans ta friendzone le lendemain de votre première fois, lui qui t'a bien fait comprendre que l'alcool vous avait fait agir comme de véritables adolescents irresponsables. "Y'a rien avec Jack," tu souffle alors avant de hoqueter bêtement, battant de tes cils humides d'où une légère trace grise s'écoule, la faute à ton mascara. "Quand bien même," tu inspire profondément pour contrôler les tremblements qui secouent ta voix. "Quand bien même il se passe quelque chose avec Jack, t'as pas le droit, t'as pas l'droit d'venir ici pour taper sur mes clients." revers de main qui essuie de nouveau tes joues alors que tu ouvres la porte arrière du Governor's, tu n'adresses pas un regard au flic et claque la porte derrière toi en allant t'isoler dans les toilettes du Pub pour arranger ton maquillage.
Charlie resta sur le cul. Il n'y avait pas d’autres mots. Haussement de sourcils, car évidemment il n’était pas d’accord. Jack l’avait cherché et lui mettre dans le pif qu’en tant que chef de la police il n’avait pas à user de son droit sur les autres c’était lui mettre un coup dans le cœur. Pardon ? Il secoua vivement la tête. Je ne suis pas en service là ! Alors ne viens pas me mettre mon statut de flic dans la tronche. Écartant les bras, il haussa le ton. J’ai rien fait ! Ses bras retombèrent contre ses hanches. Tu prends sa défense à lui et pas à moi ? Ton meilleur ami ?! Mais le visage de Charlie se détendit et la colère descendit progressivement. Chacune des inspirations de Freya lui arrachait le cœur et quand il vit la petite larme c’était beaucoup trop. Il se sentait détruit. Les coups de Jack l’avait assommé mais la colère et la tristesse de Freya l’avaient achevé. Ses poings se desserrent progressivement et son visage fermé se détendit. Il serra néanmoins la mâchoire et baissa les yeux sur ses chaussures alors qu’elle lui expliquait que même si elle couchait avec Jack, ça ne le regardait pas. Malheureusement elle avait bien raison il ne pouvait rien dire. Le flic écarta de nouveau les bras alors que Freya tournait les talons. Freya ! Il resta là sans bouger. Mais Freya !! Il haussa un peu la voix alors qu’elle ouvrait la porte. Je suis déso… Et elle claqua la porte derrière elle. Charlie ne bougea pas durant deux bonnes minutes avant de se mettre en route vers sa voiture. C’était la faute de ce putain de Jack. Oh ça oui. Il allait payer. Il ne savait pas encore comment mais tôt ou tard il lui rendrait la monnaie de sa pièce.
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