OUTFIT | L’excuse bidon pour inviter Maddie chez lui, faire un overload de pâtes et prétendre que son meilleur ami ne lui répondait pas pour venir manger. Enfin, c’était vrai que Jer lui avait pas répondu, mais il avait fait une parfaite quantité de nourriture en fait. Penne alla gigi, sauce rosé parfaite comme sa soeur lui avait montrer comment faire, recette qu’elle a apprise par Maman King. Maddie dans la voiture à ses côtés, et il ne pouvait pas s’empêcher d’être un peu énervé contre lui-même, parce qu’autant qu’il voulait la voir, il oubliait qu’il était complètement nul en sa présence. L’invite à entrer dans la maison, pantoufles aux pieds comme à l’habitude et il se dirige vers la cuisine avec elle en regardant sa montre. “On a 1h30 avant que ma soeur débarque.” Il commence à préparer les plats. “T’as besoin de quelque chose pour ton pain?” Il lui demande tout en s'activant dans la cuisine. "C'est vendredi, tu veux du vin?" Même si ça changeait rien dans sa vie qu'on soit vendredi parce que le malheur d'un horaire de pharmacien était qu'il faisait parfois les weekend aussi tout dépendant des dispos des autres. Le plus nouveau, étant lui, souffrait le plus des shifts de merde.

OUTFIT • Je n'avais pas vraiment eu le temps de me changer, avant que tu m'invites chez toi et accepte de venir me chercher. De toute façon, j'ai pas spécialement envie de faire un effort aujourd'hui, je me dis que je n'ai pas besoin de t'impressionner à tous les jours. Ou impressionner qui que ce soit en fait. Le trajet se fait pratiquement en silence, mais une fois chez toi, je prends un peu plus mes aises : chaussures retirées, pantoufles enfilées, j'connais la chanson. J'hoche la tête quand tu m'annonces le temps qu'il reste avant son arrivée et te suit jusqu'à la cuisine pour préparer les petits pains. Euh oui, une plaque de biscuit? C'est meilleur chaud, quand même. Sinon c'est déjà prêt en fait, y'a qu'à les mettre au four. Le beurre à l'ail tout ça, c'est déjà là. Tu me proposes du vin et je t'offre un petit sourire. Rouge ? La couleur du vin.

Bien qu’il soit encore un peu mal à l’aise, Jake se débrouillait beaucoup mieux que les premières fois qu’il s’était retrouvé en sa présence tout seul. Ça aidait aussi qu’elle soit pour une fois habillée normalement. Il lui sort la plaque à biscuit avant de se tourner vers le four. “Je le chauffe à combien?” Tout de suite après, il sort 2 coupes de vin de l’armoire et fouille sans aucune gêne dans la collection de vin à sa soeur. Il ne s’y connait pas trop, mais il décide d’y aller avec celle dont elle avait le plus de bouteilles en stock, comme ça elle ne verrait peut-être pas qu’il lui en a volé une. “Euh… 19 crimes, shiraz grenache mataro, australie?” Du charabia à ses oreilles, mais c’était le préféré à sa soeur. Il observe Maddie placer les pains à l’ail dans le four. “T’es plus jolie comme ça que quand t’as pas l’air de pouvoir respirer.” Fait allusion à son ensemble qu’elle a porté à leur rencard. Encore une fois, compliment caché, mais c’était un pas de plus vers l’avant.

325, pendant cinq minutes. C'est tout, pas besoin de plus que ça. Je m'appuie contre le comptoir de la cuisine en positionnant le pain dans la plaque et t'observe pendant que tu choisis un vin. Tu me parles chinois et sans oublier de tirer une drôle de tête, j'ajoute à la fin : Hey macarena ? Pas la peine de te dire que je ne m'y connais absolument pas moi aussi, en vin. J'sais juste que j'aime le rouge et c'est tout. Je place le pain dans le four et m'appuie de nouveau contre le comptoir en attendant que ça chauffe. Ton compliment m'arrache un sourire et je crois les bras. Dans ce vieux truc ? Un chandail si long qu'il me couvre les fesses et un legging noir... En gros tu me trouves plus jolie quand je fais aucun effort. Étrange. Merci mais t'es bizarre. C'est bien la première fois que je l'admet, que t'es pas normal. T'as l'air un peu plus à l'aise, ça fait plaisir à voir. Tant qu'à admettre une chose, autant tout te dire ce qui me passe par la tête.

Sa réponse assez étrange lui arrache un sourire, heureux de savoir qu’elle ne s’y connaissait pas non plus. Au moins il n’avait pas besoin de l’impressionner sur ce point. Il hoche de la tête en la regardant de haut en bas. “Ouais.” Il hausse des épaules à sa remarque. “On me l’a souvent dit.” Il était habitué de l’entendre, ses goûts n’étaient pas selon les normes habituelles que l’on s’attend de la part d’un jeune homme de 25 ans. Pour une fois qu’elle réalise qu’il n’était pas du tout le genre de type que l’on devrait aller en rencard avec. Il hoche de la tête avec un petit sourire gêné aux lèvres tandis que ses oreilles rougissent. “Ah?” Il se passe une main dans les cheveux et lui tourne le dos pour se mettre tête dans le frigo à la recherche du parmesan, mais aussi pour dérougir. Elle venait de lui dire que ça lui faisait plaisirs de le voir plus à l’aise, et le voilà qu’il devenait mal à l’aise à nouveau. Referme le frigo après des minutes beaucoup trop abusivement longues pour une simple recherche de parmesan qu’il a trouvé dans… le compartiment à fromage. “Les pains sont prêts?” Jake lui sort une assiette pour placer ses pains. Il place les pennes dans deux assiettes également proportionnées et les recouvrent de la sauce Gigi à la King avant d’ajouter l’extra parmesan sur les deux plats. “Prête?” Sort deux fourchettes qu’il place dans chaque plat, place la bouteille sous son bras, prend les deux verres à l’envers dans une main et ensuite les deux assiettes de chaque main. Elle n’avait qu’à le suivre avec les pains, puisqu’il faisait déjà son chemin vers les escaliers menant au deuxième étage.

C'est bien la première fois qu'on me complimente, à mon état naturel. Enfin... Non. C'est pas complètement naturel, puisque tu ne m'as pas encore vu après une douche où je me suis lavée les cheveux. J'suis bouclée comme un mouton, mes cheveux paraissent même beaucoup plus court quand ils sont au naturel... bref. J'suis toujours perturbée par ce beau compliment, tellement que je ne sais même pas comment me sentir. Je te renvoie un compliment aussitôt et tu rougis comme d'habitude, avant d'aller enterrer ta tête dans un frigo comme ferait une autruche dans l'sable. Ouais. Pour ma part, j'ai déjà les mitaines dans les mains et la face dans le four. Les petits pains sont parfaitement doré, comme je les aiment. Oui ! Je met le tout dans l'assiette que tu me tends et te suit jusqu'au deuxième étage... Je n'en reviens pas que tu me montres ta chambre, après avoir radicalement refusé de me la montrer les deux dernières fois que je suis venue ici. À quoi est-ce que je dois m'attendre ? Surement à une chambre de musicien. Mais concrètement ? J'en sais que trop rien. En tout cas, j'suis étonnée qu'on y aille déjà, alors qu'il nous reste une heure et demi environ devant nous... Mais je ne passerai aucun commentaire là-dessus.

Sa chambre, zone interdite pour presque tout le monde sauf Jer. Oui, interdite même à sa propre soeur, propriétaire de la maison. Nombre de fois qu’il lui a fait des crises pour qu’elle n’y met pas les pieds, nombre de fois qu’il a changé la serrure de sa porte. Il n’avait pas grand chose à cacher, mis à part son historique de recherche sur son ordi, mais autre que ça, sa chambre était parfaitement normale. Enfin, aussi normale qu’une chambre d’un jeune musicien pouvait l’être. Posters sur les murs, instruments de musique un peu partout, un set-up de studio à son ordinateur. Le contraste avec son lit bien placé qu’il faisait à chaque matin, décoré par les coussins que sa soeur le forçait à mettre à chaque fois, bien qu’il les balançait par-terre à chaque nuit. Il dépose tout ses trucs sur le bureau de l’ordi tout en faisant un peu plus de place, et tire la chaise principale pour Maddie. “Assis-toi.” Il s’empresse de déplacer le coffret de son violon d’une chaise dans le coin avant de la poser à côté de Maddie et s’asseoir. “Ah fuck, attend j’ai oublié le tire-bouchon. Je reviens.” Il ne se rend pas vraiment compte de son langage alors qu’il repart de la chambre avant de retenir rapidement. Bouteille ouverte, verres servis. “Bon appétit.”  

Nous franchissons le cadre de porte et mes yeux analysent immédiatement tout ce qui m'entours. Posters, instruments de musique, ordinateur bien équipé, couleurs sobre et moderne... Quelque chose me dit que tu as peut-être eu de l'aide pour la déco, ou bien t'as tout simplement bon goût. Ma chambre à moi est pas comme ça, elle n'est pas aussi bien rangée et il n'y a certainement pas autant de coussins sur mon lit. Tu m'invites à m'asseoir et je me pose confortablement sur ta chaise. Un sourire apparait sur mes lèvres quand je t'entends jurer, puis j'ai déjà un petit pain qui vient le remplacer entre mes lèvres. Bon appétit ! Que je te souhaite en retour, après avoir avalée ma première bouchée. Sans rire un mot de plus, je me penche pour prendre mon assiette et empoigne ma fourchette pour commencer à manger. Il fait quoi Jeremy? Pour ne pas t'avoir répondu.

Tandis qu’il se met à manger de grosses bouchées tellement il avait faim, elle décide de faire la conversation, et Jake doit avouer qu’il ne s’y attendait pas. Pas de silence entre eux? Il avale rapidement sa bouchée. “Il fait chier.” Fût la merveilleuse réponse qu’il lui offre tout en prenant une autre bouchée. "Tant pis pour lui." Il décide de sortir son cell de ses poches tout en allumant son système de son autour de son ordi et s’y connecter pour mettre de la musique. S’il mettait une musique de fond, elle va peut-être laisser tomber la conversation le temps qu’il avale ses pâtes. Alors que la chanson joue à bas niveau, Jake prend un des petits pains et mange silencieusement, il ne touche pas à son verre de vin avant de terminer son assiette quelques minutes plus tard tellement il mange rapidement.

Jeremy fait chier. C'était... pas exactement le genre de réponse attendu, mais je vais tout de même l'accepter. Ouais et puis, ce sont de bonnes pâtes. Parlant de pâtes... Je prend une bouchée de mon assiette et peut-être bien deux ou trois autres avant que tu ne décides de mettre un peu de musique. Cette chanson... Je l'ai trop écoutée, pendant l'été de sa sortie. Je n'y arrive tout simplement plus, même si à la base je l'adorais. J'ai vomis sur cette chanson. Trop saoule. J'crois que j'étais à moitié nue aussi. Anecdote que tu aurais très bien pu te passer, mais est-ce que je me censure pour autant ? Pas du tout. Après tout, tu sais à peu près mon cycle menstruel maintenant et que j'ai fais un test de grossesse - deux choses que même mes meilleures amies ne sont pas au courant. Je continue de manger en silence et sans même m'en apercevoir, je fredonne les paroles qui, malgré moi sont restés bien gravé dans ma mémoire.

Il se retient de répondre à son anecdote. Pas sur le vomissement. Pas sur l’alcool. Sur le fait qu’elle était à moitié nue. La première chose qui lui est passée par la tête était son OF, mais mentionner ça devant elle c’était une histoire pour une autre fois. Il ne fait qu’hocher de la tête en continuant de manger jusqu’à ce que son assiette soit vide. Il prend son verre de vin en main avant de porter son attention sur Maddie à nouveau. “Si je t’écris une chanson pour que tu la chantes, tu viens l’enregistrer?” Il se rappelle de sa belle voix, assez fréquemment même. Talent qui hantait parfois ses nuits. “Ou un duo, si t’es pas à l’aise.” Il devient de plus en plus habile avec ses manières de parler. À croire qu'il commençait à être moins timide avec elle.