Aujourd'hui j'avais commencé très tôt, dès 6h45 du matin, plusieurs patient(e)s m'attendaient, c'était toujours un peu la course le jeudi mais par contre à 10h30 j'avais terminé ma journée. J'allais pouvoir terminer mes derniers cadeaux de Noël et me reposer aussi, j'en avais besoin.

voilà tout est parfait Martha.. j'adorais cette patiente, petite dame d'une soixantaine d'année que je soignais et visitais depuis 3 ans, j'avais de l'affection pour elle et je pense que c'était réciproque. S'en suivant une proposition pour aller boire un café chez sa voisine, Madame Reilly, elle pourrait peut être m'aider pour la collecte de jouets que je prévoyais prochainement.

[...] merci beaucoup Madame.. Je prend note et j'irais voir les personnes concernées. cette dame connaissait pas mal de gens à la mairie. Elle nous servait un café, tout en continuant de parler. J'avais fini ma journée donc j'avais le temps de papoter un peu. Assise dans un des fauteuils du salon, je laissais les deux femmes discuter et Martha prit des nouvelles du fils de madame Reilly, elle semblait chagriner par son état.. Elle continuait par nous dire qu'aujourd'hui c'était l'anniversaire d'un de ses fils décédés et que ce fameux frère vivant le vivait très mal. Logique.. Je terminais mon café, touchée par les mots de cette maman, elle était forte.
Elle me proposait de monter à l'étage, pour trier quelques peluches d'enfants, jattrapais son carton et je commençais à redescendre quand la porte s'ouvrit et que j'me retrouvais presque en face de toi.. Sauf que je manquais une marche avec toutes ces conneries et notre dernière entrevue, c'était quoi cette blague ? Je me rattrapais de justesse pour ne pas tomber et je comprenais donc que madame Reilly n'était autre que ta mère... Super comme malaise.

Putain qu’est-ce qu’elle fou avec mes peluches?! Fut la première pensée de Rylan. La seconde était plutôt en train de se demander ce qu’elle faisait ici tout court. Est-ce qu’elle avait l’intention de cambrioler les peluches de sa baraque ? Et comme si ça ne suffisait pas, elle en rajoutait  un peu plus à l’absurdité de la situation en trébuchant sur la dernière marche. D’instinct, il tentait de la rattraper, mais cela fut inutile. En effet, la jeune femme se rattrapait d’elle même, en même temps que sa dignité. Ce qui ne fut pas le cas de tout le monde. Mister Bubble et Louis, faisaient partie des dommages collatéraux. Toujours scotché. Dubitatif, Rylan ramassait les victimes. « Bordel, t’fou quoi ici? » Avec possessivité , il gardait ses peluches contre lui. C’est ce moment là que choisissait sa mère pour débarquer. «  Mon chéri, t’es rentré ! Je te présente Lola, l’infirmière de Martha. Tu m’en veux pas de lui donner quelques peluches pour une collecte ? » C’est une blague ?. « Enfin, si tu veux en garder, tu... » Avant qu’elle ne termine, Rylan l’empêchait d’en dire plus. « Non c’bon. » D’un geste brusque, le blond enfonçait ses deux anciens acolytes dans le carton de Lola. Manquant ainsi, de lui faire perdre ledit objet. Ce qui lui valut un regard réprobateur de la part de sa mère. Sonnerie stridente. Sauvé par un appel, sa mère partait répondre, les laissant seuls dans le hall.

Tout me paraissait très logique maintenant, le garçon décédé c'était ton frère et il fêtait son anniversaire aujourd'hui, ou du moins, il aurait dû le fêter.. Et donc le fils qui se laisse aller et qui a perdu en quelque sorte la joie de vivre, c'était toi. Biensur. Et moi je tenais dans mes mains des peluches sur lesquelles t'avais du baver étant bébé. Franchement trop bizarre.

J'savais p.. ta mère intervenant en me présentant à toi -pas besoin- et tu gardais les peluches contre toi. Ça m'brisait le cœur en vrai. J'aurais pas voulu qu'on m'enlève Oscar pour dormir.. Tu reposais les peluches assez.. violemment dans le carton comme si tu voulais que mes bras cèdent. Froncant les sourcils, je te regardais et ta mère filait. Rylan je savais pas que c'était chez toi, mais.. on était à nouveau interrompu par Martha qui prenait congé en nous saluant. Je soupirais doucement en attrapant ton bras pour pas que tu partes toi aussi. .. J'suis là si t'qs besoin de parler. Je peux même te rendre tous tes doudous.. je terminais par t'offrir un de mes plus beaux sourires de réconfort. Tu méritais pas d'te gâcher comme ça.

Est-ce qu’il était agacé qu’elle soit là ? Non. La surprise, était le terme qui lui seyait le mieux. Pris au dépourvu, le blond s’était trouvé en face d’elle. Dans sa maison. Peu importait les circonstances, il avait du mal à faire venir des connaissances chez ses parents. Comme si l’endroit était inconfortable. Inconfortable, car c’était ici qu’il avait grandit. Sa bulle. De plus, on ne pouvait pas dire, qu’ils s’étaient séparés en bon terme, la dernière fois.  Des lèvres de Lola, jaillissait un semblant d’excuse, mais très vite, elle fut interrompue par Martha. D’un grognement, Rylan saluait à peine la femme. Prunelles toujours fixées sur la brune. Mal à l’aise, il ne laissait rien paraître sur son visage. Et avant même qu’il puisse bouger, la jeune femme agrippait son bras. Rictus impossible à contenir. Ce dernier venait illuminer son visage. « T’peux les garder. » Mister Bubble et Louis, pourraient êtres utiles ailleurs. « À condition que tu m’dises c’que tu vas en faire. » Légèrement moins crispé, le blond reprenait : « Leur sort m’intéresse et j’voudrais pas avoir leur mort sur la conscience. » plaisantait-il.

Je m'attendais à tout sauf à toi, à être dans ta maison et en plus avec ta mère. Mais c'était une dame vraiment gentille et tu avais de la chance qu'elle soit là. Mes parents me manquaient énormément, tous les jours. Je comprenais ce que tu ressentais, le deuil, cette difficulté à faire comme si de rien était, et dire au revoir aussi à ses peluches.. merci.. j'étais touchée que tu te détendes aussi. Je m'adossais à un mur du couloir, j'allais sûrement bientôt filer et vous laisser déjeuner en famille. c'est pour l'association pour laquelle je suis bénévole en ce moment.. Pour des enfants malades ou dans les orphelinats de la région. en d'autres termes, c'était pour la bonne cause. Je me mis à rire légèrement en secouant la tête j'peux pas te promettre qu'ils soient tous bien traités mais.. Merci. ta mère revenait de l'étage et je rattrapais un peu mieux le carton, te lancant un regard réconfortant, prête à prendre congé de la maison familiale des Reilly.

Pour des enfants malades. Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt ? C’était bien le genre de Lola. Du peu qu’il la connaissait, il savait qu’elle avait le cœur sur la main. Pas seulement à cause de son métier, mais aussi, de la façon dont elle avait agit avec lui lors de leur rencontre. Bienfaitrice. « Ils le seront. » Touché. A travers ses missions, il avait vu la misère rendre des enfants orphelins ou pire. Des enfants qui n’avaient pas eu la chance de naître dans le bon foyer. « T’as besoin d’autre chose pour eux ? » Etrange que sa mère n’est pas pensé aux jouet qui traînaient quelque part dans la maison.

Même si t'étais de bonne compagnie, et que il se passait un truc, j'sais pas quoi mais j'avais été sincère y a quelques jours dans cette chambre d'hôtel.. Bah, j'sentais que j'étais de trop dans cette maison. Et je comprenais totalement de toute façon. non c'est gentil on peut récolter que des peluches pour cette fois.. donc pas de jouets, ni de denrées alimentaires. Ta mère descendait et parlait rapidement d'un repas où elle devait aller, s'excusant de partir si vite et te rappelait qu'au frigo, y avait des restes. Ce qui me laissait sourire finement, adorable..
Je vais y aller aussi du coup Rylan.. t'avais sûrement besoin d'être seul. Ou avec quelqu'un d'autre, on était pas grand chose l'un pour l'autre, difficile à décrire..

Il était en train de gagner du temps. Il le savait. Peut-être que c’était un moyen de se rattraper de la dernière fois. Que cette gêne disparaisse. Interrompant sa réflexion, sa mère partait manger chez des amis où elle devait rejoindre son père. « Ok. » Toujours pleine de vie, elle quittait rapidement la maison, laissant derrière elle, un silence intimidant. Voix résonnant dans le hall. Lola annonçait son départ. « Reste. » Me laisse pas seul. Pas ici. Pas dans ces putain de murs qui semblait redonner vie à son frère. Morbide. « J’dois m’rattraper pour l’autre soir. » Quitte ou double. Rylan la laissait seul dans le hall, avant de s’aventurer dans la cuisine.

Bien que ce n'était que des peluches dans ce carton, ça commençait à être encombrant. J'étais sur le point de partir et aller manger en ville sûrement, ou rejoindre une amie.. Mais tu m'demandais de rester. Je te regardais et tu continuais en m'disant que t'allais te rattraper. C'était pas ta faute ce qui s'était passé.. J'me sentais peut être désirée par message et j'avais eu envie de plaire.. Enfaite j'en sais rien. Jouer un jeu ça servait à rien alors bon. Je posais le carton vers l'entrée et je m'avancais dans la cuisine, laissant une de mes épaules se reposer contre l'encadrure de la porte. en me faisant à manger ? la bouffe c'était la vie. Je me mis à rire légèrement en te scrutant de bas en haut. Je m'avancais pour aller à la fenêtre de la cuisine et en passant près de toi, je te pinçais le côté du ventre, vers la hanche. tention hein, je veux un repas digne de ce nom! J'ai besoin de force non mais !

« C’est l’idée. » Ou plutôt faire réchauffer les restes. En talent culinaire, Rylan faisait plus confiance à sa mère. La seule chose qu’il savait bien faire, c’était les macaronis aux fromages. Cliché américain. Atteignant son ouïe, le rire de la brune venait lui arracher le premier vrai sourire. Tandis qu’elle se plaçait près de la fenêtre, le soldat allait ouvrir le frigo pour attraper le plat de sa mère. Grimace sur ses pulpeuses. Loin de lui l’envie de manger des légumes. « Macaronis au fromage ça te va ? » Exceptionnellement, il avait envie de faire un effort. Pour elle. Rapidement, le blond sélectionnait les ingrédient nécessaires à l’élaboration de son plat. Posant le tout sur l’ilot central, il apposait ses pupilles bleutés sur Lola. Douceur. C’était l’adjectif qui la qualifiait de mieux. Pour lui. Le genre de nana qui aurait pu faire craquer n’importe quel mec. Pourtant, l’autre soir, il n’avait rien tenté. Alors, qu’il aurait pu. D’une certaine manière, c’était l’envie d’entretenir un lien sain. D’apprendre à la connaitre. De voir quelle genre de personne elle était. Raclement de gorge. « Donc comme ça, t’bosses pour Martha. Elle est pas trop chiante ? »

Devant la fenêtre, je regardais le jardin derrière, c'était tout mignon. Une vraie petite maison de famille, j'en étais presque envieuse.. c'est parfait. je tournais mon regard vers ta personne, qui s'empressait de mettre tous les ingrédients sur le îlot, comme un vrai chef. pars du principe que manger c'est la vie.. ricanement léger, j'étais contente de te voir sourire aussi, et tenter de rendre ta journée moins déprimante..

Et dire que Martha m'avait embarqué ici pour un café et que je me retrouvais à manger avec toi en tête à tête, comme quoi.. Puis aujourd'hui l'ambiance était totalement différente, plus posée. Comme si on avait remis les compteurs à zéro. Je me lavais les mains soigneusement pour venir à tes côtés laisses-moi t'aider.. fallait que j'te serve a quelque chose, bien que rien faire c'était agréable aussi.. Tu me demandais si martha était pas trop chiante, ce qui me fit rigoler de bon cœur, toutes les vieilles n'étaient pas de vieilles peaux mais non ! Elle est adorable.. Pourquoi tu l'apprécie pas trop ?

« J’vais pas t’contredire. » Installant les ingrédients sur l’îlot, le blond entamait ses macaronis. Comme une parfaite élève, la jeune femme lui proposait son aide. Silhouette accolée à la sienne. Pourquoi est-ce qu’il n’appréciait pas trop Martha ? Haussement d’épaule. « C’pas vraiment ça. » Le fils Reilly, n’avait rien contre sa voisine. « C’juste que c’est une commère. » Comme toutes les bonnes femmes de ce quartier. Du moins, la plupart. A chaque fait et geste de leurs voisins, elles se pensaient le droit de s’immiscer et de donner leur point de vue. Allumant le gaz, le blond mettait les pâtes à cuir, avant de commencer à faire la béchamel.

C'était énorme ce que manger pouvait procurer comme bonheur.. bonne phrase de célibataire ça quand même, ça m'fit sourire en y pensant, mais c'était vrai. Je te proposais mon aide mais au final, tu t'en sortais très bien Dis-moi où sont les assiettes et couverts, j'vais nous préparer la table.. au moins ça. Martha était donc une commère L'inverse m'aurait étonné.. Elles ont que ça a faire de leur journée les personnes âgées.. Faut pas leur en vouloir. haussement d'épaules, j'attrapais les assiettes que tu me donnais et je mettais la table sur une dernière qui se trouvait à côté. Tout comme il faut, pliant même du sopalin pour mettre dans les verres, comme au resto. Je m'approchais de ta casserole et c'était bientôt prêt. Ça sent bon.. presque bon à marier dites-moi.. sourire taquin, je laissais mon regard se perdre sur ton visage.

« Là. » disait-il en pointant du doigt le placard de droite. Simple. C’était reposant de se sentir à l’aise de cette manière. Pendant qu’elle installait la table, la conversation dérivait sur la fameuse voisine : Martha. « C’pas une raison. Petit j’pouvais même pas faire une connerie avec Jared sans que .. » En plein milieu de sa phrase, Rylan se stoppait. Réalisant, qu’il était en train de parler de son frère avec une aisance presque déconcertante. « Enfin tu vois l’genre. » Gêné, il se passait une main dans les cheveux. Détournant le regard, il reportait son attention sur la sauce auquel il rajoutait le fromage. « Presque. » Souriant, il attrapait la casserole pour la vider dans la passoire. « Assis toi, j’arrive. » Terminant les préparatifs, le blond allait servir la jeune femme.