Se poser, poser ses bagages dans un endroit où un bout de soi se trouve, quel plaisir ! J’avais un peu déconnecté de tout depuis trois semaines environ. D’abord, dans mon isolement, j’avais cherché une maison pour réellement me poser et stopper mon côté globe trotteur. J’avais vendu une grosse partie de mes affaires et déménagé le restant. Il y a quelques jours, j’avais procéder à l’emménagement. Pourquoi avais-je prit une maison ? Je crois que j’avais fait ce choix pour me rappeler l’essentiel : la période avec les parents, ma sœur dans les Hamptons, la maison au bord de l’océan. Ce petit bout de moi ne savait rien de mes attentions bien que nous parlions régulièrement. Lola, ma sœur, avait donc déjà des inquiétudes, car j’avais ralenti la fréquence d’appel et ça, ça n’arrivait jamais ! Comment réagirait-elle ? Lola était infirmière à domicile et en bougre dissipe, je n’avais eu aucune honte à prendre rendez-vous avec un nom à la noix « John Smith » pour ce matin. Je m’étais alors préparé assez tôt pour ne pas la faire attendre quand elle sonnerait à la porte de ma demeure. J’étais un peu stressé : elle serait heureuse, mais bon, elle allait sûrement râler de ne pas avoir pu m’accueillir et d’être prise autant au dépourvu ! Tant pis, j’étais si fier de mon coup.  

Cette année je n'avais pas pris de jours de vacances, j'étais à mon compte en quelques sortes et ma propre patronne et pour le coup, je n'avais rien prévu pour Noël non plus, mes parents n'étaient plus de ce monde, et tu étais en France, d'ailleurs j'te trouvais distant ces derniers jours, mh. T'avais du trouver une muse.

Bien matinale, j'avais un nouveau patient à aller voir pour une prise de sang, il était 9h45 et la matinée se terminerait que dans 2h30. A croire qu'à cette période, y avait de plus en plus de malades et de personnes dépendantes de soin. J'arrivais devant les lieux, garant ma voiture -mini cooper rouge-, pour découvrir une jolie maison, et pas de nom sur la boîte aux lettres, mais normalement j'étais au bon endroit.. Je rentrais dans le jardin jusqu'à l'entrée, frappant à la porte. Il faisait froid ce matin, donc écharpe, bonnet et bonne veste était de mise!

Soudain, j’entendais frapper. Mon cœur se mit a battre très fort tant j’étais fou et heureux de la retrouver. En plus, sur ce coup là, c’était du définitif sauf si elle avait omit un potentiel départ. Je me dirigeais donc vers la porte arborant un beau sourire. Je posais ma main sur ma poignet de la grande porte et je l’ouvrais laissant alors découvrir à mon invité, ma sœur, son nouveau patient. Je vis alors sa jolie frimousse. Je me sentais si heureux de lui faire cette surprise. Surprise ! Dis-je en imitant la voix de Mickey comme j’aimais le faire quand nous étions plus jeune. Je terminais mon exclamation en levant les bras comme pour l’y accueillir pour un gros câlin.

J'attendais pas longtemps devant la porte et quand tu ouvrais, je manquais un battement de coeur, laissant tomber mon sac à main au sol pour me jeter dans tes bras sans parler, juste te serrer si fort que j'manquais de t’étouffer. Je te regardais ensuite, tapotant tes joues, les larmes aux yeux. Qu'es tu fais ... qu'es tu fais là? Dis-moi que j'rêve pas Mimi." j'étais trop heureuse, j'avais l'impression d'être la meuf la plus chanceuse de la terre et la seule chose qui m'faisait chier là tout de suite c'était que.. Tu fais chier, j'ai que 15 minutes à te consacrer après j'ai de VRAIS patients... j'riais, toujours émue, d'ailleurs, j'essuyais une larme. Mon dieu, mon amour, mon frère, ma vie. T'étais là.

Par chance, mes bras ne restèrent pas bien longtemps ouvert. Bien heureusement, elle fonça dans mes bras pour s’y blottir. J’eus un petit sourire, satisfait, fier de ne pas me faire disputer. Ça pouvait néanmoins encore arriver ! Elle se recula un instant, tapota les joues comme si j’étais un enfant et me questionna sur la réalité de ma présence, les raisons. Je grimaçais a l’écoute de ce surnom immonde dont elle aimait m’affubler : sexy... noway! Ne m’appelle plus comme ça je te le dis tout le temps ! Je levais les yeux au ciel, insolent. Je poursuivais d’une voix festive :   j’avais envie de te retrouver, j’avais aussi envie de poser mes valises quoi de mieux que près de toi et face à l’eau comme avant ?    Je touchais son visage et entrepris d’enlever délicatement de mon doigt les quelques larmes d’émotions qui coulaient sur son visage. Alors qu’elle séchait ses larmes et ralait quelques peu du peu de temps, je l’étirais par la main pour la faire entrer dans mon humble demeure. Je te présente ma maison que je viens d’acquérir et où tu seras toujours la bienvenue ! je lui souriais et l’invita à me suivre jusqu’au salon où les cartons s’entassaient. Tu peux t’asseoir quelques minutes sur mon nouveau canapé si tu veux ? J’eus un petit rire parce que j’appuyais encore un peu plus sur le fait qu’on avait peu de temps, mais j’étais si content de ma surprise. Je dois encore finir de réceptionner les commandes de meuble et puis défaire des cartons, mais je suis motivé! Je lui souriais avant de me poser à ses côtés.  

Je t'appelle comme je veux non mais, j'me tiendrais en public! rire léger, je rentrais chez toi vraiment et je regardais tout autour, je tentais de me remettre de mes émotions, j'y croyais encore pas. Ça fait des lustres qu'on est pas allé là-bas d'ailleurs.. disais-je en flottant au milieu de ton salon, attrapant une photo de famille dans un des cartons. On était beaux avant, tous les quatre.. Tu m'as manqué vraiment Emrys.. t'as tellement de choses à m'raconter! en tout cas t'avais surement pas trouver l'amour déjà puisque tu étais revenu de Paris, et t'avais pas l'air accompagné ici?

Je vins à tes côtés sur le canapé, tout près, attrapant une de tes mains. Sourire enfantin et regard complice, je te scrutais. On va pouvoir passer les fêtes ensemble alors! j'étais vraiment en manque de mots, je mordais ma lèvre en te décoiffant J'viendrais squatter souvent alors, si jamais ma nouvelle coloc me saoule.. riant, je la connaissais pas encore très bien, mais je serais ravie de passer des soirées ici tranquilles.

Elle semblait si heureuse de me retrouver : c’était touchant ! Je souriais sans arrêt et ça en devenait presque niais, si peu Emrys. Nous nous retrouvions bientôt dans mon salon encore peu mise en place et je me posais sur le canapé ou ma sœur me rejoignait bientôt attrapant mes mains avec cette tendresse fraternelle légendaire. Lola se réjouissait de pouvoir passer les fêtes avec moi et si il est vrai que je voulais passer du temps avec elle : je n’avais même pas penser à ça ! Mon sourire devint plus grand encore. Effectivement, je vais encore plus me dépêcher de tout aménager ! J’ai acheté une grande table taille dans du bois ... on pourrait aller acheter un sapin ensemble si tu le souhaites ? je pris le dessus et je prenais ses mains dans les miennes. J’étais beaucoup moins expressif alors c’était un peu ma façon d’exprimer ma joie au delà de ma surprise si bien ficelée. En tout cas, tu seras toujours la bienvenue ! Ça se passe bien avec ta nouvelle coloc alors ? Je me montrais protecteur et toujours très soucieux de chaque détails de sa vie. Lola était mon bébé, ma sœur, ma protégée et tout pour moi en somme. La moindre chose dans sa vie était importante.

Dans ce canapé a tes côtés, j'étais hors du temps, dans notre bulle et je retrouvais mon pilier. On s'était tellement rapprochés depuis le décès de nos parents, c'était inexplicable.

biensur, je travaille que les matinées en ce moment donc vers 16h on peut y aller et on le décore.. des yeux d'enfants. Le temps filait mais je voulais encore papoter avec toi. on emménage dans deux jours dans un appart du centre, vraiment pas mal..j'avais trouvé le bien et la miss, Autumn, payerait la moitié du loyer. on s'est vu une fois au café et elle a l'air vraiment gentille et douce..la coloc c'était avantageux, après fallait que ça roule sinon ça pouvait vite tourner en drame. et toi ? J'ai toujours pas de belle sœur ?

Assis sur ce canapé, nous étions enfin réunis et je savais, à présent, que j’avais fait le bon choix. Ma sœur était à mes côtés ; on partagerait à nouveau de grands moments, plus réguliers et mon meilleur ami, Rylan, semblait revenir aussi. Le bonheur était donc sûrement la près de mes proches. Je m’enfonçais dans le canapé pour le tester un peu plus, satisfait alors que Lola me racontait sa façon de vivre, son rythme. C’est parfait alors ! On pourrait faire ça en fin de journée si tu veux ? Je la regardais et buvais ses paroles. Elle semblait très  assurée dans ses choix et j’avais assez foi en elle pour ne pas avoir trop peur pour elle concernant cette nouvelle colocataire. J’acquiesais donc à son choix alors que Lola poursuivait sur une pente glissante concernant mes propres relations humaines. Je n’étais pas spécialiste là dessus et je n’aimais vraiment pas parler de ça y compris à ma sœur ; on n’était sur un sujet tabou ! Attendez je ris, je parle de sexe, de filles étc mais les sentiments... c’est un peu la gerbe quoi. Je lève les yeux au ciel, cherche un repère dans mon salon et répond juste, circonspect :   Comme tu le vois, je suis seule... je ne cache personne dans une pièce et suis bien heureux !    Une légère froideur souffla vers ma sœur, bien trop inconsciemment. Je me levais d’un coup, surpris : je suis un frère immonde, je ne t’ai même pas proposé à boire ! En même temps, j’ai pas encore grand chose...    terminais-je en un petit rire bien content de dévier de sujet aussi.

Avec toi sur Edenton, je me sentirais beaucoup plus sereine, c'était en quelques sortes une nouvelle vie après avoir passé plus de 3 ans loin de toi. oui je me renseignerai ou en trouver et on fera ça.. j'avais trop hâte. Je te demandais si t'avais trouvé quelqu'un et même pas une petite française.. Tu n'aimais pas parler de ça mais bon, j'avais envie de savoir quand même. t'as du toute les faire tomber en France avec ton bel accent.. je riais un peu et tu changeais de sujet, me demandant si je voulais boire. désolé mais je vais devoir filer.. On m'attends pour des soins mymy.. encore une fois j'ettoufais un rire, t'allais m'etrangler. Me levant du canapé, je te volais un câlin encore une fois, embrassant ta joue. on se voit vite ok ?

J’étais plutôt assez content de prévoir de jolies choses avec la sœur comme au bon vieux temps. Je me réjouissais de ce moment partagé à acheter un sapin et le décorer même si le cœur serait serré de se souvenir de ces moments avec nos parents. J’avais réussi à éviter ces questionnements, mais pas ces commentaires et je levais instinctivement mes yeux au ciel quand elle osa dire que j’avais du faire tomber toutes les petites frenchies. Pas de commentaire. Ensuite, Lola se leva, déposer un baiser sur ma joue et je me lever comprenant qu’elle devait repartir. C’est une évidence maintenant on est à côté ! Je m’a raccompagnais alors à la porte et encore plus motivé à bien m’installer. Je souriais et referma derrière elle.