Qu’est-ce qu’il y avait de difficile à comprendre? Il ne réalise pas qu’elle n’était peut-être pas au courant qu’il ne la suivait pas qu’elle. Après tout, il avait simplement avoué suivre son compte, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était la seule. Il hausse des épaules. “Laisse tomber.” Il reprend sa main dans la sienne et se remet à marcher en observant autour de lui. “Qu’est-ce qu’une fille aimerait avoir comme cadeau de Noël?” Il faisait référence à soeur, mais c’était vraiment pas clair. “Des chaussettes?” Il demande en pointant vers un stand de chaussettes en laine, où un trio de filles regardaient les articles en vente.

Laisse tomber. Ok. Tu sais, j'suis pas l'genre de fille à se poser trop de questions... J'suis pratiquement comme un mec, en vrai. Si tu me dis que le ciel est vert, j'vais pas chercher à comprendre ton raisonnement. Mauvais exemple... parce que bon, si tu dis que le ciel est vert, j'vais surement me mettre à penser que t'es ami avec Jeremy parce que vous avez tous les deux un problème avec vos yeux. Main qui revient dans la mienne, je me sens beaucoup plus apaisée comme ça. Retour à la case départ. Avant que Rylan ne se glisse entre nous. Ta question a beau être louche, je ne le prend pas pour moi. Après tout, tu m'offres déjà Hawaii. Par contre, je pouffe de rire à ton guess. Je sais pas. Mes yeux balayent les kiosques qui nous entourent. Des sous-vêtements ? C'est cher, des soutien-gorge. C'est ce que j'offre toujours à Kimmy et Kris, pour leurs anniversaires ou même Noël, quand j'suis pas trop pauvre. Ça semble leurs plaire... mais elles ne sont pas des filles ordinaires et surtout, je ne suis pas un garçon et elles ne sont pas mes sœurs. Mais tu demandes des conseils à Madelynn Beech, quand même ! Fallait pas s'attendre à une réponse normale.

Il n’y connaissait vraiment pas grand chose en matière de cadeaux, à chaque année il donnait des mixtapes à sa soeur et ses parents et ce depuis l’âge de 9 ans quand il a reçu ses premiers appareils d’enregistrement. Sauf que de là à lui acheter des sous-vêtements, à sa grande soeur? Il grimace à sa proposition. “Euh, je connais pas sa grandeur.” Il rougit par le sujet malaisant et décide de continuer le chemin plus loin. Il pouvait bien trouver quelque chose de mieux de toute manière, ce n’est pas des idées cadeaux qu’il manquait ici. Sa main ne lâche pas la sienne, mais sa bouche de dit plus un mot alors qu’il cherche. Ses yeux se posent sur un prochain kiosque qui proposait des tire-lires personnalisés. “Ça?” Il pointe vers le kiosque.

Tu ne connais pas sa taille. Non mais attend, la taille de qui ? Non c'est bon, j'veux pas savoir. J'espère juste pas t'avoir conseillé d'acheter des sous-vêtements à ta mère, ce serait bizarre que tu suives mon conseil... Mais bon, si elle le développe devant moi à Hawaii, j'vais pouvoir rire. On s'arrête devant un kiosque, t'as vu quelque chose qui visiblement, ne m'a pas tapé l'oeil à moi. Des tirelires ? Je souris. T'es tellement bizarre. Oui comme ça elle pourra économiser pour s'acheter des soutien-gorge. Ok j'suis peut-être un peu bizarre aussi.

Jake la devisage étrangement suite à sa réponse. Sa soeur n’avait pas besoin d’économiser de l’argent, elle était la meilleure à gérer son porte-feuille depuis qu’elle était jeune, bien plus responsable que lui qui achetait instrument après instrument, logiciels, appareils, sa voiture un peu trop équipée pour seulement des aller-retours entre la maison, la pharmacie et chez Jer. Ah, sans compter ses abonnements aux filles. “Ça doit pas être si cher un soutien-gorge” Il fronce des sourcils avant de se tourner face à elle complètement. “T’as besoin d’une tirelire pour économiser pour ta lingerie?” Il est naïf le Jake, à ne pas comprendre la blague. Si elle avait besoin d’économiser pour des sous-vêtements, est-ce que c’est pour ça qu’elle passait son temps à se dénuder sur les réseaux? Parce qu’elle en a pas? “Tu as besoin que je te paie des soutiens-gorge?” Il demande le plus sérieusement au monde, comme s’il était inquiet qu’elle se promène en ville sans soutif devant tout le monde.

Pas si cher ? Je te foudroie presque du regard, comme si tu venais de dire quelque chose de complètement ridicule... Oh et ouais, c'est le cas. Payer 80$ pour de la dentelle, c'est un scandale. C'est 80$ que les hommes n'ont pas a débourser et puis, on ne parlera pas de produits hygiénique. Je ne suis pas la plus grande féministe sur terre, mais il y a quand même quelques points qui me rejoignent, comme ceux-là. Je tire un peu sur ta main pour que tu reportes ton attention sur les tirelires, qui ont soudainement attiré ma curiosité. Sauf que toi, t'es encore dans le même sujet et ta question me fait sourire, comme toujours. Quand tu voudras que je les porte pour toi. Je lève de nouveau les yeux pour voir ta réaction et, je fais pratiquement un décompte dans ma tête, pour voir combien de temps que ça te prendra avant de devenir complètement rouge.

Alors qu’elle lui fait tout un speech sur les prix des sous-vêtements féminins ainsi que leur produits hygiénique, il ne peut s’empêcher de penser, en la regardant parler avec animosité, à quel point elle était belle dans son habit. Comme une petite elf, ou un petit sapin de Noël. Élégante mais ravissante, avec une petite touche de magie. Il soupire, parce que clairement il avait accroché un sujet sensible avec son commentaire. Il ne pouvait pas savoir, il n’a jamais mis les pieds dans une boutique de lingeries. “P-pardon?” Il la fixe avec le bouche ouverte alors qu’une rougeur s’installe sur ses oreilles jusqu’à son cou. Ses joues blanchies par le froid ont une teinte rosée sur les pomettes alors qu’il l’observe. Sans pouvoir se contrôler, ses yeux descendent le long du corps à Maddie alors que son imagination cour à toute vitesse. “Ah!” Il ferme les yeux et secoue de l tête en chassant l’image. “Stop, je dois choisir un cadeau pour ma soeur. Tire-lire ou pas?” Il essai de se reconcentrer sur le kiosque, mais soudainement il avait chaud.

3... 4... 5... Voilà. Cinq secondes. Cinq secondes pour que ton cœur pompe une gorgée de sang jusqu'à tes oreilles, ton cou, ton visage... Si tu louches sur ma tenue ou mes courbes, je louche sur ce petit détail que je remarque à peine : la façon que tu crispes ton nez, quand tu deviens soudainement gêné... Je ne me rappelle pas avoir vu quelque chose d'aussi adorable en fait et, le coup que ça m'a foutu au cœur est difficile à dénier. Est-ce que... ? Non. C'est surement juste un événement isolé... Ça ne se reproduira plus. Tu me dis stop et je ne peux pas être plus d'accord avec toi. Non. Je sens ma main devenir moite dans la tienne et je rougis à mon tour tellement fort que je n'ose même pas retirer ma main. Tout pour ne pas attirer ton attention en fait, mais ça devient impossible à ignorer alors je la retire quand même et l'essuie subtilement sur ma robe avant de tourner les talons et de continuer à marcher en direction du kiosque d'en face.

Avait-il si chaud au point où sa main avait réchauffé la sienne pour les rendre moites? Il était gêné, c’était peu agréable tenir une main mouillée mais il n’était pas certain si ça venait de lui ou elle. Avant qu’il n’arrive à une réponse, Maddie file déjà loin de lui. Il soupire et regarde sa main, en l’étirant et en la refermant. “Fuck ma main.” Il marmonne avant d’aller la rejoindre rapidement. Il ne voulait pas risquer de la perdre dans la foule, excuse bidon aussi pour passer son bras autour de ses petites épaules. En même temps, il pouvait la tenir au chaud, n’est-ce pas? Deuxième excuse bidon pour pouvoir la garder près de lui. À croire qu’il avait déjà oublié la rancoeur des derniers jours. Parce qu’il était une personne qui pardonne facilement? Non. Plutôt parce qu’elle était revenue à lui et il savait bien que des occasions d’être avec une fille comme elle ne se présenteront presque jamais. Il avait eu cette chance la rencontrer à la pharmacie, il ne pouvait pas la laisser filer aussi facilement, surtout quand elle lui a avoué avoir laisser l’autre tomber à deux reprises. Il se trouve qu’au final, Jake se découvre un côté possessif qu’il ne connaissait pas. La jalousie il l’a apprit mercredi, aujourd’hui c’était une nouvelle leçon. Il garde son bras autour d’elle, territoire un peu marqué parce qu’après tout, qui croirait que lui, le pharmacien étrange, était accompagné d’une fille qui était là volontairement? “Chocolat chaud?” Il pointe du menton vers un kiosque qui offrait des boissons chaudes et des collations.

Fuis, Mads. Si je ne dis rien, alors peut-être que tu ne remarqueras rien. T'as déjà trop de contrôle sur moi... Entre Rylan que je repousse pour toi, le fait que je sois ici même si je déteste Noël, l'exclusivité que je t'ai offerte tout à l'heure... Il ne manquerait plus que tu réalises que t'arrive à me faire rougir, toi aussi. Mes yeux balayent la table remplis d'une panoplie de boule de Noël entre verre soufflé... Pourquoi j'regarde ça ? C'est même pas intéressant. Si tu étais n'importe qui d'autre que toi-même, tu saurais probablement que ça ne me ressemble pas de regarder ça et devinerait que j'essaie de te fuir... Mais t'es toi et je doute que tu prêtes attention à ma personnalité, à ce point-là. Je sursaute quand tu me suggères un chocolat chaud, ton bras autour de mes épaules. Les rôles ont inversés ou bien... ? Parce que soudainement, tu entreprends beaucoup de choses, c'est presque perturbant. Euh... oui. Je regarde autour de nous, en me demandant si ici, on a des chances de croiser des gens qu'on connait. Ce serait l'horreur si ça montait jusqu'aux oreilles de Kris et Kimmy... Il me faudra des heures pour les convaincre que je ne suis pas aussi mielleuse que j'dois en avoir l'air, là. Puis, je capte un photobooth du regard et m'étonne un peu. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu ça... mais ce serait parfait pour se tenir à l'écart un peu des regards. On va faire des photos avant ? Je pointe la machine du doigt.

La proposition d’aller s’enfermer dans un petit espace minuscule avec elle à ses côtés pour prendre des photos qui resteront des souvenirs physiques le terrifiait au plus haut point. Comment était-il supposé survivre à ça? Il secoue de la tête en grimaçant, une petite trace de panique qui teinte sa voix. “N-non, je s-sais pas, on a pas le temps...?” L’avoir près de lui dehors comme ça c’était assez, il ne penserait pas être capable de tenir sa respiration assez longtemps dans la cabine, il finira par tomber dans les pommes. Il baisse son regard vers elle, se demandant si c’était nécessaire de dire oui à ses demandes. Ce n’était pas un rencard après tout, donc… C’était quoi les règles quand on était avec une fille en publique?