J’en profite pour te lorgner sans grande discrétion mais à ma manière, me plaisant à ce petit jeu qui se déroule entre nous. Une légèreté nouvelle, certes éphémère mais dont je compte bien profiter. Tu voulais me voir plus naturel, plus décontracté et je pense que tu es servie. Je poursuis notre partie avant de perdre à mon tour. Mon regard s’accroche au tien alors que je demande une vérité. « Oui. » c’est une évidence, je suis trop vieux pour toi, et ce n’est qu’un problème parmi les autres. Tu joues à ton tour, finissant également par devoir de nouveau enchaîner sur notre petit jeu spécial. « Et mon âge, est-ce un problème pour toi ? » Cela pourrait être le cas, je ne sais pas vraiment. Peut-être que je ne t’attire pas et qu’ainsi les choses seront réglées. Cette partie ne devient qu’un prétexte et lorsqu’à mon tour j’échoue, je poursuis un mince sourire aux lèvres. « Action. » ne doutant pas que tu me trouveras quelque chose de spécial à réaliser…

Ta réponse, elle me déplait et je ne peux pas contenir la déception que te montre déjà mon visage. Fille sans filtres, je ne sais cacher mes émotions que lorsque je suis au travail. Mais là, avec l’aide de l’alcool, çà me fait mal de savoir que c’est un problème pour toi. Petite moue, je joue et je perds au bout du quatrième trou. Et une vérité de plus semble vouloir éclater. Honnêtement ? Ton âge, je m’en contre fiche. Non je suis honnête et moi peureuse que toi j’imagine. Silence. Tu joues et tu perds tout de suite. Mince sourire sur le visage lorsque tu me sors tout de suite que tu souhaites une action. Très bien, j’ai déjà mon action en tête depuis le début de la partie. embrasse moi que je laisse voler entre nous. Oui, embrasse moi, montre moi que je te plais, parce que je sais que je te plais, à moins que je me fasse des films et là tu peux refuser cette action si tu le désires.

Si notre différence d’âge me pose un problème, cela ne semble pas être ton cas et je n’en suis pas étonné pour être honnête. Tu es bien plus à l’aise avec le fait de ne pas respecter les règles, de voir au-delà des convenances et de te ficher de ce que penseront les autres. Le petit jeu s’enchaîne entre nous alors que parvenu à ma défaite, je viens t’annonce l’action à laquelle je me soumettrai. Mes orbes te toisent un instant. Demoiselle aimant trop jouer avec les flammes, je m’approche, souple et agile, prenant ta taille entre mes paumes, pour m’attirer vers toi. Dangereuse proximité, l’espace d’un instant, ton parfum parvient à mes narines, sensation douce de tenir ton corps entre mes mains, chevelure sombre que je viens soulever de mes phalanges, rictus qui vient m’animer. « Ainsi, tu veux que je t’embrasse. » Et selon moi, c’est loin d’être une bonne idée… mais puisqu’un challenge est un challenge, j’approche mes lèvres des tiennes sans pour autant succomber, et finalement, les lippes masculines viennent se poser dans la chaleur de ton cou, là sous ton oreille, tu n’as pas précisé où, et le jeu est bien plus drôle et palpitant ainsi. Je laisse la chaleur se répandre entre nous, marquant mon appartenance d’un baiser appuyé, presque tendre, suspendant un frisson sur nos dermes, avant de me relever. « A ton tour. » Étreinte relâchée et espace semé entre nous. Que le jeu continue.

L’âge m’importe peu et il devrait en être pour toi. Nous n’avons que dix ans d’écart, ce n’est pas si énorme que çà et il y a bien pire que nous. Mais tu luttes, tu continues à garder des distances que je ne trouve pas du tout acceptables. Est-ce que je joue un peu trop? Très certainement mais en même temps, regarde toi ? Tu es un homme très beau, charismatique, et qui garde cette part de mystère que j’aimerais vraiment finir par découvrir. Petite moue, puis cette action que je te lance. Un baiser, je ne te demande pas grand chose, juste un baiser. Mais tu t’approches, ton sourire en coin ne me dit rien qui vaille et je sais que j’ai raison. Une grimace lorsque tu t’approches de mes lèvres, mais que tu ne bouges plus d’un poil jusqu’à passer à mon cou. J’en étais sure. dégoutée, j’aurais dû préciser que je voulais que tes lèvres touchent les miennes. Nouvelle grimace, je lève les yeux au ciel bien que le contacte de tes lippes sous mon oreille fasse frissonner un instant ma peau. Je te regarde, sans l’ombre d’un sourire sur le visage. Seule une déception peut se voir quelques instants. A mon tour… trou manqué. Encore une fois. Long soupire action ou vérité, peu importe, fais toi plaisir te dis-je un peu blasée. oui, j’ai joué, et tu as gagné. Comme l'impression d'être une enfant pourrie gâtée à tes côtés. Celle qui lance des caprices parce qu'elle n'a pas ce qu'elle veut

C’est presque drôle. Parce que si je sais me camoufler au monde, tu en es tout simplement incapable. Enfant capricieuse, déçue de mes glaces. Pourtant la sensualité est une chose à laquelle je tiens. Le jeu aussi. Car l’alchimie se mérite, elle se désire aussi. Et succomber instantanément n’apporte rien. Le jeu est épineux et n’aura que de mauvaises conséquences selon moi. Mais pour ce soir, je veux oublier. T’observant du coin de l’œil, soupirer, protester du refus, forcément tu manques ton coup. « Tu es une mauvaise joueuse. » Et une gamine effrontée. Mais le défaut me fait sourire et par ce simple fait devient une qualité. Me rapprochant de toi, je laisse mes phalanges s’appliquer sur le rebord vert du tapis. « Tu me laisses vraiment le choix ? » Marinade orchestrée par Sieur Bennet. Mais qu’on ne m’y reprenne pas. « Embrasse-moi. » Lueurs de défi qui viennent animer la glace de mon regard. Comme une offre qu’on ne refuse pas. Qu’on embrase ou qu’on étouffe ici bas.

Je suis mauvaise joueuse, je le sais mais je vais clairement pas le dire. Je peste, je pouffe, je soupire, et lève les yeux au ciel, je crois que t’as déjà très bien compris et que t’as pas besoin que je te répondes. Je joue, je perds encore une fois. Satané esprit embrumé par tant de charisme face à moi. T’es bien meilleur joueur que je ne l’aurais songé pour être honnête. Tu cachais bien ton jeu mais d’un côté çà me fait plaisir de voir que tu as encore des cartes dans ta manche. Haussement d’épaules et je te laisse le choix de ma sentence. Action, ou bien vérité, je ne suis pas à çà prêt. Plus du tout. De toute manière je sais que tu ne me demanderas pas la même chose. Et pourtant, la surprise s’empare de moi quand tu me lance cette action. La même que je t’ai lancé. Mais tu sais que moi je ne t’embrasserai pas autre part que sur tes lèvres qui me lancent déjà une invitation. tu es doué.. souffle-je en m’avançant jusqu’à toi. Regard plongé dans le tiens, ma langue qui humidifie mes lèvres, et mon visage trop proche du bien. Silence et mes mains passent sur ton visage alors que mes lèvres finissent par se poser sur tes lèvres. Long baiser, je ne veux pas en perdre un instant. Tentant même d’aller plus loin, ma langue qui veut passer cette barrière qu’on ne devrait pas franchir.

Provocation lancée en sachant pertinemment qu’en bonne diablesse, tu viendras y répondre. Gamine éconduite mais vite ranimée par ma demande. Je reste sourd aux battements cardiaques qui proteste. Myocarde fatigué et exsangue de mes pertes, je ne le pensais pas capable d’encore protester. Tes phalanges viennent se poser sur mon visage comme une douce caresse. Puis. Tes lèvres s’appliquent aux miennes, elles sont douces, sucrées et tendres, portant l’aube de nouvelles promesses, de passions enfouies. Réveillant mes instincts les plus primaires, je viens passer mes mains sur ton dos, te pressant contre moi. Lèvres qui s’entrouvrent pour venir approfondir le baiser, ma muqueuse explore ton monde, te goûte, insidieusement. Paumes qui se perdent sur l’arrondi de tes courbes, passant sous les cuisses, pour te soulever, te hisser sur le rebord du billard, jambes que j’entrouvre d’un mouvement de mon genou pour venir me coller contre toi. C’est doux, c’est réconfortant cette perdition et ça en reste une. Haletant, je reprends de l’espace entre nos lèvres. « On a peut-être assez joué comme ça. » Parce qu’il ne faut pas.

L’action est lancée et la surprise avec. Je fus un peu mauvaise langue car je n’aurais jamais pensé que tu me proposes cette action. Bien contente, le palpitant qui s’agite un peu mais qui ne me trahis tout de même pas. Je m’approche et dépose d’abord mes mains sur ton visage. délicatement, j’observe et je profite de cet instant que tu m’offres. Petit sourire, et mes pulpeuses touchent finalement les tiennes avec une excitation non cachée. Peur que tu rejètes la sentence et que tu interromps finalement ce baiser, c’est tout le contraire qui se passe et mes lèvres apprécie le goût des tiennes. Danse acharnée entre nos deux langues, je me laisse faire et fini par me tenir sur le rebord du billard. D’accord… c’est chaud, torride, même dans ce lieu un peu trop public. Surprenant mais réconfortant, je fais un petit bruit de protestation lorsque tu romps notre baiser que tu coupes court à cette proximité. nooon mais je pense que tu as raison. Je redescends de mon piédestal et range la queue à sa place. tu veux boire un dernier verre ? une envie de ne pas te quitter, envie qui j’espère sera partagée.

Ce sont les flammes qui s’emparent de moi. Comme un pic qui viendrait fendiller la glace, tu as su faire émaner ce qu’il y avait de plus chaleureux en moi. De plus enfoui. Alors l’espace d’un instant, je me laisse aller. Contre toi. Enivré de tes parfums, attaché par tes phalanges, lèvres contre les tiennes, effronté d’un monde que je ne dois pourtant pas explorer. Le tien. Temps suspendu entre nos corps et étreinte bien plus sensuelle qu’il ne faudrait pour un lieu commun, mais peu importe. La raison m’enlace de ses bras frais. Givre qui vient éteindre mes surplus d’ivresse. Et l’espace reprend entre nos dermes. Assez joué. Souffle suspendu à tes lèvres, à la beauté de tes traits féminins. « Je ne suis pas certain que ce soit raisonnable. » Parce que ce serait une porte qu’on ouvre pour des crimes encore plus parfaits. La plus vile des trahisons. Et des blessures que je parsèmerai sur ta peau lorsque je veux te préserver. Je recule encore de quelques pas. « Bonne soirée Nicola. » Lâcheté. Courage. Classez-moi où bon vous semblera. Je reprends mon manteau et règle nos consommations avant de retrouver l’ombre du dehors, réconciliation avec les embruns de ma solitude.