Chevelure platine. Vêtue de l’uniforme de la caserne, sa décoloration détonait avec la couleur de ses vêtements. A la base, c’était à cause d’un pari perdu durant une de ses gardes. Résultat, il s’était retrouvé avec ça sur la tête, mais le plus surprenant, c’est qu’il aimait bien. Repartir à zéro. C’est ce qu’il avait donné comme raison à Kris. Raison pas totalement vrai sur le coup, mais qui finalement l’était. Jetant un dernier regard à son reflet dans le miroir de la salle d’eau de la caserne, le blond retournait dans la salle de pause. Cette semaine, Rylan s’était proposé pour prendre les gardes de nuits. Bien que chiante pour d’autre, elles étaient pour lui un échappatoire. Collègues endormis . Certains en avaient profites pour faire une sieste, tandis que le blond avait proposé à Autumn de le rejoindre. Est-ce qu’il en avait le droit ? Oui et non. Mais après un échange rapide avec un supérieur, il avait eu le feu vert. Tant qu’il serait prêt en cas d’alerte. Ombre derrière la vitre. Voyant la forme longiligne d’Autumn apparaître, le blond ouvrait la porte. Opalines braquées sur le dos de la blonde. « Par ici. » Appuyé contre l’embrasure de la porte, il attendait qu’elle le rejoigne.

fatiguée. La journée fut assez longue, et les deux boulots se font de plus en plus sentir. C’est dur, mais je ne me plains pas car je travaille et je vis dans une petite ville apaisante. Loin des frasques de Portland et de cette menace qui pesait sur moi. Pas l’envie de rentrer et de dormir tout de suite malgré la fatigue s’accumulant à vue d’oeil, quelques sms échangés et je me rendais rapidement à la caserne pour te retrouver. Ne sachant pas réellement si j’avais le droit de venir, j’avais tout de même pris la route jusqu’à toi. Tête que je reconnais rapidement malgré le blond, je te fais un large sourire en te voyant contre l’embrasure de la porte. hey, comment tu vas ? si j’avais déjà vu ta chevelure blonde platine sur ton instagram, je crois que çà cris encore plus en vrai. et ben c’est encore plus fou en vrai ta coiffure, mais çà te va super bien ! souffle-je, te souriant de plus belle.  

« Toujours. Toi ? » Échange de banalités qui finissaient par se perdre dans le vent. Vers lui, la jeune femme se dirigeait. Le visage embellis par un sourire sincère. « Merci » Jouant les comédiens, il faisait un mouvement de tête. Mouvement qui ressemblait à une fausse révérence inachevée. Opalines luisant de malice. Puis, lui maintenant la porte ouverte, il lui indiquait le chemin. « Tout d’suite à droite. » Tandis qu’elle passait devant, Rylan lui emboîtait le pas. Pénétrant ainsi dans la salle de repos. « T’veux quelque chose à boire ? » D’un pas, il se dirigeait vers la petite cuisine. « Café, soda, thé ? »

ben écoute oui, çà va. Je suis un peu fatiguée en ce moment mais c’est à cause du boulot que je te lance, toujours avec le sourire qu’on me connait si bien et toi comment çà se passe ici ? te demande-je avant que tu me dises par où passer. Jetant un coup d’oeil au passage, on se rend compte qu’une majorité d’hommes, voire même que des hommes, vivent ici. je veux bien un thé stoplait bien contente de pouvoir boire un truc chaud car cette nuit semble être plus fraiche que les autres. Alors quoi de neuf ? Çà faisait un petit temps déjà, enfin, on passera l’épisode du pub !

Traits tirés sur son ovale. Éclairé sous la lumière des néons, il pouvait mieux les voir. «  C’est cool. » Il n’avait jamais eu de mal à s’intégrer quelque part. De plus, les pompiers c’était le même esprit de cohésion que l’armée. Ça le changeait pas trop. Pénétrant dans la pièce de repos, le blond prenait possession de la boîte à thé. La déposant sur la table, il la laissait choisir, tandis qu’il faisait bouillir de l’eau. «  Et si j’pas envie ? » Sourire taquin, il détournait ses billes pour emplir la tasse d’eau bouillante. Puis, s’approchant de la table, il venait s’y assoir. « La routine. » Étrange mot sur sur sa serpentine. Une routine. Quelque chose de bénéfique qui lui apportait un certain apaisement. « Toi ? »

Un besoin de me laisser aller, de laisser la journée derrière moi avant de rentrer à la maison. t’as toujours eu le don d’être… très peu bavard depuis que je te connais et j’imagine que t’as toujours été comme çà. Une simple réponse, pas besoin de rentrer dans les détails. T’es un peu comme Emrys finalement et je me rends compte que vous vous êtes bien trouvés tous les deux. Petit sourire quand tu commences déjà à faire le malin ben je pourrais bien hurler, et réveiller tous tes collègues même pas certaine qu’ils soient tous en train de dormir cela dit mais bon, c’est un petit coup à prendre. Plaisanterie mise de côté, je demande de tes nouvelles, et comme à ton habitude t’es tellement vague je te jure… cache ta joie de papoter avec moi hein ahaha petit rire qui s’échappe et j’enchaine deux boulots çà fatiguent écoute… j’ai vu Kris y’a deux trois jours aussi, je suis contente pour vous vraiment j’aime l’amour, voir les gens heureux, çà me change tellement du quotidien que j’avais avant et je n’ai pas besoin d’avoir peur quand ce sont les autres qui s’aiment.

Peu bavard. En effet, c’était l’une des caractéristiques de sa personnalité. Caractéristiques qui ne faisaient pas toujours l’unanimité. « Ça t’derange ? » Continuant de sourire, il lui préparait son thé. « T’as pas envie d’faire ça » Sous-entendu : tu veux pas voir ce qui t’attend si tu le fais. L’humeur relativement moins maussade que toute à l’heure, le blond prenait place près d’elle. Encore une fois, elle se plaignait de son manque de paroles. Était-ce l’image qu’il renvoyait ? Celle d’un mec qui voulait abréger la conversation, car la présence était indésirable ? Cuillère isolée tournoyant entre ses doigts. « T’serais pas la, s’tu m’dérangeais. » Parce qu’il s’agissait d’ça ? Expression lisse, il l’écoutait lui dire qu’elle avait vu Kris. Petite ville. Rylan avait oublié à quel point les nouvelles circulaient vites. « T’es bien la première. » Franchise pointée d’ironie. «  Et toi avec Em’ ? »   Mécaniquement, Rylan lui posait la question. Même s’il se doutait, que ça devait être lassant de tout le temps en parler. Non ?

Je hausse les épaules quand tu me poses cette question. absolument pas, c’était une constatation mon cher toujours ce petit sourire sur le minois, j’attends mon thé de pied ferme malgré que t’as soudain envie de m’emmerder. pourquoi je le ferais pas ? question que je te tends à nouveau, voulant réellement savoir ce qui se passerait si je me mettais à crier un peu. Sourire taquin sur le visage, mes prunelles brulent de savoir ce qui se tramerait si je me mettais à devenir moins silencieuse. c’est vrai mais je serais déçue de pas être là… parce que faut que je teste la barre, je suis sure qu’ici aussi vous avez la barre pour descendre plus vite non ? d’accord, je m’enflamme, je pars dans mes délires mais ce serait pas moi si y’avait déjà pas une pointe de folie dans mes propos, pas vrai ? Je fronce les sourcils ah bon ? Et alors ? En vrai les autres ont rien à dire de toute manière haussant les épaules, cette ville est petite et donc c’est plus facile de tout savoir, mais personne ne doit se soucier de ce que pense les autres. Je grimace ben. On se voit de temps en temps. C’est plus facile comme çà. Enfin pour moi, pour lui je sais pas. Je crois que j’ai créé un monstre .

Joueuse. Un côté de son tempérament qu’il avait pu remarqué depuis leur première rencontre. « Et pourquoi pas ? » Question miroir. Juste pour son amusement personnel. Ricanement qui traverse ses pulpeuses. « S’tu crie pas, j’te passe même le casque qui va avec. » marchandait-il, tout en continuant son mouvement de cuillère. Comme si ce simple geste pourrait l’aider à canaliser son énergie. Ou sa légère culpabilité ? Que penserait Emrys en sachant qu’il l’avait invité à le rejoindre aussi tardivement ? Loin de vouloir agir dans son dos, le blond avait juste appris à apprécier la compagnie de la jeune femme. Pas coincée, elle entrait facilement dans ses jeux. Sans s’offusquer. « C’pas moi qui vais t’contredire. Ils comprennent juste pas. » Comment comprendre une chose qui leur était inconcevable ? Lui-même, n’aurait su quoi en penser si un pote vivait ça. Surtout, si on revenait quelques mois en arrière. « J’vois. » Revenant à sa relation avec Emrys, le blond dardait ses pupilles translucides sur elle. « Il sait à quoi s’en tenir. » Et ce, malgré ses avertissements. « Vous verrez bien où ça vous mène. » Pour Rylan, ils auraient dû agir de cette manière depuis le début. Pas après une supposée relation de couple.

Je lève les yeux au ciel. Ta question elle agit comme à miroir face à la mienne. Pas une réponse mais je vais tout de même m'en contenter. Je n'ai pas le choix. Mes mains qui frappent entre elles, tentant tout de même de ne pas faire de bruit sérieusement?? telle une gamine de dix ans, je te réponds avec toute la lueur qui brûle dans mes prunelles. et la veste je peux ?? Genre casque veste et je descends la barre ? oui je suis vraiment une gamine ! Large sourire sur les lippes, cette soirée va me faire tout évacuer. parle... Je sais que t'as un truc à dire mais que tu le dis pas. Je vais pas m'offusquer loin de là, tu devrais le savoir maintenant c'est ton meilleur ami, tu le protèges et t'as sûrement pas envie de le voir niquer sa vie avec moi

Lueur dansante dans ses azurs. Semblable à une gamine auquel on agiterait un jouet, la jeune femme laissait son intérêt habiller son visage. Face à une telle excitation, l’homme ne peut retenir un léger rire. « Tant qu’à faire... Autant l’faire bien. » Tant qu’il y avait pas d’alerte, autant en profiter. Si ça lui faisait à ce point la envie. Et la voir se débrouiller avec la barre, pourrait être assez comique. Rire ternie par ses mots. Trop vite, son sourire quittait ses pulpeuses pour afficher une mine plus sérieuse. « J’ai rien à dire. » Après tout, c’était pas son problèmes. Mais ... Posant la cuillère, il détournait le regard quelques secondes, avant de revenir sur elle. «  L’jour où t’rencontreras un autre mec ou lui une nana, t’penses qu’ça va s’finir comment ? » Mal. Pas besoin d’être intelligent pour le deviner. Il connaissait Emrys et quoi qu’il puisse dire, l’homme était épris d’elle. « J’sais que t’as ton histoire, mais si ça la pas fait avec lui. C’pas uniquement à cause d’ça. Tu t’mens à toi même. » Avant Kris, Rylan ne se serait jamais engagé. Pourtant , elle avait tout changée. Pas parce qu’il était prêt mais parce que c’était une nana comme ça dont il avait eu besoin.

Oui, il ne m’en faut pas beaucoup pour me combler. J’ai toujours été une fille assez simple, assez facile (et pas dans le sens que vous pensez petit pervers que vous êtes). Large sourire sur le minois, je suis ravie que tu me laisses assouvir cette petite envie que j’avais depuis longtemps Génial !! J’ai hâte car je sais qu’on va pas le faire de suite, et que ce sera surement le bouquet final de ma soirée en ta compagnie. Mes yeux observent toute la pièce et j’ai hâte de pouvoir enfiler casque et veste et dévaler cette barre, même si je ne suis pas certaine d’y arriver correctement. Je lève les yeux au ciel, t’as rien à dire et pourtant tout ton corps te trahis. Et finalement, cette voix qui s’élève. je me mens à moi même et pour quelle raison je me mens à moi même ? parce que faut bien que tu m’explique pourquoi je me mens ? Et pourquoi ça finirait mal en quoi çà finirait mal ? Il a le droit de voir quelqu’un d’autre, je lui ai pas demandé l’exclusivité ou quoi alors que je ne peux pas la lui donner. Justement, je lui ai rendu sa liberté. On se voit de temps en temps et quoi ? Je ne comprends pas.

Regard franc. Suspendu entre ses doigts, la cuillère s’immobilisait. « J’pas dis qu’ça s’finirait mal, mais j’le pense. » Loin d’être emplis de pudeur, le blond exposait sa pensée. Plus de malaise. « L’mec t’fais une decla. C’pas pour juste t’baiser. » Est-ce qu’il s’inquiétait pour Emrys ? Oui. Il avait beau faire le mec détaché, le brun en avait souffert. Et baiser pour compenser, n’arrangerait rien. Au contraire. Posant la cuillère totalement, il se renfonçait dans la chaise. « Et tu t’mens parce qu’on est jamais prêt à accepter quelqu’un. Ça nous tombe sur l’coin d’la gueule. Et si ça la pas fait la, j’doute qu’ça l’fasse plus tard. » Aucuns reproches ne transparaissaient dans ses propos. Rylan se contentait juste d’exprimer son avis.

Tu le penses du coup, c’est un peu la même chose. Je sais pas pourquoi les gens s’en prennent à ce qu’il se passe entre Emrys et moi. Je ne sais pas ce que çà va donner, et en vrai je n’ai même pas envie d’y penser. Les choses sont ce qu’elles sont et j’ai juste envie de partir présentement. Ecoute, j’ai pas attendu les premiers je t’aime pour lui dire que j’y arrivais pas non plus. J’ai pas réussis, je comprends pas pourquoi on pense que c’est parce que je tiens pas à lui ou quoi je commence à me sentir mal à l’aise, plus du tout dans le délire que j’avais y’a encore deux secondes. Silence de plomb, je n’ai pas envie de répondre, à quoi bon ? Kris qui n’aime pas Emrys, toi qui, j’imagine ne m’aime pas forcément non plus bien que je sois là. si tu le dis. Je sais que c’est ton meilleur ami, alors je tâcherai de plus le voir.

« Tu comprends d’travers. » Fermée. Obscurcissant les traits de la blonde, un voile sombre venait s’y abattre. « Laisse tomber. » Il était pas du tout en train de lui dire de ne plus le voir. Il tentait juste de comprendre. « Ça m’regarde pas d’toute façon. » Se levant de la chaise, le blond lui tournait le dos pour attraper une cannette de coca. S’appuyant contre le plan de travail de la kitchenette, il portait le liquide à sa bouche. Topazes braquées sur elle.