Assises à ton grand bureau, tu t'affaires à revisser tes notes sur les étudiants que tu avais rencontré dans la journée. Pour faire changement, ce n'était pas du tout des cas bien compliqué à gérer et que, chaque rencontre s'était terminée avec un léger fou rire complice. T'avais le tour avec les adolescents, ce qui t'amenais à aimer ton job de plus en plus chaque jour.
Du coin de l'oeil tu regardes ton téléphone, le tapotant légèrement pour afficher l'heure. 17h tapant. Tu décides que s'en était terminé de ta journée et laisse retomber le paquet de feuilles sur le bureau pour aussitôt attraper ton téléphone. Aussitôt entre tes doigts, tu t'empresses d'envoyer un sms à l'un de ceux que tu considères réellement comme un grand ami depuis que tu es à Edenton. Sans lui, ta vie ici serait certainement des plus ennuyante et pathétique. Tu décides donc de lui demander si une soirée lui plairait, t'as pas envie de rentrer immédiatement à l'auberge. T'as envie de voir des gens. T'as envie de voir Andrew.

Une fois le message transmit, tu délaisses ton téléphone pour regrouper tous tes choses et enfiler ton manteau. Toujours aucune réponse de sa part. Tu soupires, balayant par la même occasion ta longue chevelure rousse vers l'arrière, te disant que tu allais tout simplement débarquer chez lui en effet de surprise.

Sur ta route, tu t'arrêtes à un magasin d'alcool où tu déniches un bon whisky. Tu ne te le pardonnerais pas d'arriver les mains vides chez lui. Une fois sur place, tu défroisses maladroitement tes pantalons tout en fixant la porte de son condos. Tu es prête à lui offrir ton plus beau sourire lorsqu'il ouvrira la porte, la bouteille dans une main. Tu cognes fortement, espérant te faire entendre.

@Andrew Woods

Tu viens à peine de sortir de la douche.  T’as passé la journée à la ferme à travailler et t’as littéralement oublié de regarder ton portable.   Pour toi ce n’est pas vraiment ce qui a de plus important, même que t’as plutôt l’habitude de vivre sans. Tu passes ton temps à l’oublier sur l’ilot de la cuisine, comme quoi t’en as pas vraiment de besoin. En vrai, aujourd’hui t’as fais exprès de le laisser là. TOn frère il t’a appellé pour t’prendre la tête pour des futilités. Depuis qu’il est parti avec ta fiancée, il n’fait que ça que te harceler. Il pouvait pas juste prendre la fille et t’foutre le paix ? Enfin.   T’es là d’vant la glace à te retenir sur le bord de la vanité puisque t’es que sur une jambe. Tu essuies du revers de la main la glace devant toi et t’entends cogner à la porte de ton condo. Tu t’retournes pour voir ou t’as posé ta meilleure amie. « J’arrive. » Tu l’enfiles et seulement vêtu d’une paire de short tu vas ouvrir à la porte. « C’est bon, c’est bon je viens. » Lâches-tu en entendant cogner de nouveau et plus fort à la porte. Tu secoues tes cheveux encore humides de la douche et tu souris à ton amie. « Hey. » Tu t’pousses pour la laisser entrer et tu la regardes. « J’suis désolé si j’ai mis du temps, j’viens à peine de sortir de la douche. » Tu lui souris. « Ça fait un moment que t’es là. »

Un moment après avoir toquée, tu ne perçois pas de réponse de la part de l'homme, ni même une porte qui s'ouvre devant toi. C'est étrangement plus fort que toi de t'inquiéter et de laisser perdre ton doux sourire. Toc Toc Toc. Cette fois-ci un peu plus fort. Sa voix se fait alors percevoir de l'autre côté, semblant légèrement énervé, mais cela te permis au moins de reprendre ton souffle. La porte s'ouvre et tu te mets automatiquement à sourire à nouveau, faisant vaciller la bouteille devant ses yeux. Tant qu'aux tiens, ils examinent avec attention le torse d'Andrew et cheveux humide qui supportaient son excuse. "En fait, ça faisait une éternité que j'étais derrière cette porte. Encore une minute et je me tapais cette bouteille seule." Tu ne peux garder ton sérieux bien longtemps, te mettant aussitôt à rire lorsque ton ami te laisse passer pour entrer dans l'appartement.
Une fois à l'intérieur, tu posas la bouteille sur la première surface que tu trouves avant de te défaire de ton manteau. "Tu sais très bien que je plaisante." Dis-tu avant qu'il ne croit tes conneries, au maigre sourire au coin de tes lèvres en l'observant.

« En fait, ça faisait une éternité que j'étais derrière cette porte. Encore une minute et je me tapais cette bouteille seule. » J’viens de prendre le temps de te demander si tu étais là depuis un moment. Heureusement ce n’était pas le cas. Parce que ça m’arrive de mettre du temps en sortant de la douche. Entre me vêtir, remettre ma prothèse et m’rendre à la porte je l’avoue ça prit du temps. J’ai l’habitude maintenant de marcher avec elle, mais j’dois encore apprendre à avoir un peu de vitesse – en même temps, ça m’importe peu. Une chose à la fois. Je te laisse finalement entrer chez moi alors que t’as cette bouteille à la main. Je souris. « Heureusement t’as attendu une minute de plus. Tu verras je suis de bonne compagnie. » Que je lâche en riant. Je m’avance dans ma demeure, puis agrippe la bouteille que t’as pris le temps d’emporter avec toi. « Tu sais très bien que je plaisante. » J’hoche la tête positivement. « Oui je sais. » Tu passes à côté de toi en regardant la bouteille. Bon sens c’est un bon choix. Je pose la bouteille sur l’ilot de la cuisine puis marmonne un truc de plus qui ressemble. « Tu tombes bien c’soir, j’crois que j’vais avoir b’soin de me saouler la gueule un peu. Tu m’accompagnes ? » Demandais-je en riant .

Tu n'arrives pas à le lâcher du regard, observant chacun de ses gestes et mimiques. Tu le remarques au simple regard qu'il ne va pas si bien que ça et que ton arrivé a bousculé quelque chose. Peut-être au contraire tu arrivais pile poil au bon moment. Tu ne peux t'empêcher un sourire au coin des lèvres face à sa remarque car il avait raison, tu ne t'étais jamais plaint de sa compagnie. "J'n'avais pas envie d'aller retrouver ma chambre tout de suite et je me suis dis que passer te rendre visite te ferais certainement plaisir... encore plus si j'amenai un truc délicieux à boire."

Du regard tu le suis jusqu'à la cuisine, te frayant tranquillement un chemin jusqu'à un sofa où tu t'y installas aisément. Sa voix se fit soudainement faible, mais tu arrivas tout de même à comprendre ces quelques mots qui se percutèrent contre les murs de l'appartement. Il vint ainsi concrétiser tes réflexions lorsqu'il vint te confier son envie de se saouler. Une moue s'affiche aussitôt sur ton doux visage pendant que tu tentes difficilement de retirer tes bottes avant de replier tes jambes sous tes fesses. "Woody... Racontes. Qu'est-ce qui te mets dans cet état ?" T'es curieuse et un jour ça va te sauter en plein visage ce défaut, mais tu t'inquiètes pour lui. C'est plus fort que toi. Même s'il se met à rire, tu ne peux t'empêcher de continuer à l'observer en attente de réponse. Tu laisses un léger silence planer avant d'ajouter. "Allez, sers-moi un verre." Son rire est contagieux et ça te fais tout de même sourire.

« Woody... Racontes. Qu'est-ce qui te mets dans cet état ? Allez, sers-moi un verre » Ton imbécile de frère. Est-ce que tu peux le dire comme ça ? Certainement, mais tu n'oses pas. T'ouvres la bouteille d'alcool pour sentir son odeur puis sors des verres que tu poses sur le comptoir. Tu vers ce liquide que t'apprécies tant puis tu reviens vers elle. Tu te poses sur le sofa en lui donnant un verre et tu lui souris avant de prendre une gorgée. « Tu t'souviens. Du moins j'sais pas si je t'ai déjà parlé de ça. Mais mon frère il m'a prit ma fiancée après mon accident. » Tu racle la gorge puis tu prends une grosse gorgée. « Il m'a téléphoner tout à l'heure.. pour m'raconter un peu des conneries. » Tu t'redresses plutôt déterminé à aller chercher la bouteille d'alcool. Tu reviens en versant de nouveau de l'alcool dans ton verre. « Lui et moi c'est pas l'amour fou. Mais bon on s'en fou, il fait chier, il a toujours fait chier et c'est pas proche de changer. » Je bois un coup, puis je me retournes vers toi. « Et toi ? Ta journée ? » Que je te demande gentiment en tentant de me calmer un peu. D'penser à lui ça m'fou tout à l'envers.

Tu ne t'arrête jamais de l'observer, à vrai dire, c'est un peu par déformation professionnelle. T'as toujours eut l'oeil pour observer les gens qui se trouvent face à toi, comme ceux qui entraient dans ton bureau. Pourtant, Andrew était bien différent que tous ces élèves qui franchissaient ta porte. En lui, t'as su trouvé une part de normalité pour bien séjourner à Edenton, même qu'à quelques moments, t'as cette pensée qui te traverse l'esprit. Celle de rester et ne jamais retourner à New York. Cette pensée te traverse justement à ce moment même l'esprit, te faisant sourire maladroitement avant de te remettre à écouter attentivement ton ami. "Hé merde !" Tu prends le verre qu'il te tend et le porte à tes lèvres, mais tu te désiste. "Tu m'en avais déjà touché un mot, mais tu ne m'avais pas dit que ce connard était ton frère." Tu essaie de comprendre ce qu'il peut bien ressentir en ce moment même, mais tu sais parfaitement qu'il doit toujours en souffrir. Son frère, son propre sang, qui lui chipe sa fiancée, ça doit être encore plus terrible comme sensation, alors que toi tu sais déjà à quel point ça fait mal de se faire jeter là par l'homme pour qui t'avais consacré toute ta vie. Pour finalement réaliser que tout ça n'était qu'un mensonge.

Tu fermes doucement les yeux en soupirant bruyamment pour tenter de chasser ce souvenir d'appartement vide qui avait refait surface dans ta tête. Aussitôt, tu reportes le verre à tes lèvres pour en boire ce délicieux nectar d'un seul trait. "J'ai presque honte de dire que ma journée a été merveilleuse comparé à la tienne." Tu lui offre une moue en rouvrant les yeux sur lui. Il en était déjà à son deuxième verre et tu lui tendis le tien pour en ravoir. "J'en déduis que je suis arrivé au bon moment..." Tu t'écrases un peu plus dans le sofa, ta tête venant s'appuyer sur le dossier de celui-ci, ton attention toujours posé sur l'homme.

Tu ris parce que ça c’est fait naturellement, parce que c’était plus fort que toi. Tu lui as déjà mentionné il te semble mais tu n’en fais pas de cas. Tu prends plutôt une gorgée - très grosse gorgée de ton verre pour finalement répondre : « On peut dire ça comme on veut, mais y’a pas d’quoi être fier de s’faire prendre sa fiancée par son frère. » J’hausse les épaules puis soupire. Tu t’les fais prendre parce qu’elle n’a jamais accepté ton état. D’ailleurs t’es pas plus sûr de l’avoir accepté non plus. Du moins y’a des jours que si et y’a d’autres jours où tu voudrais retrouver l’usage de tes deux jambes - complètes. C’est que tout c’est différent. Si seulement tu pouvais être normal. Tu t’verses un autre verre de ce nectar que t’apprécie tant et tu te retournes vers la rouquine. « T’en fais pas, t’as le droit d’être heureuse. T’es pas responsable des conneries de ce pauvre type qui m’sers de frère. » Je ris. Parce que je me dis qu’au fond c’est lui le pire de nous deux. Il est parti avec mon problème, celui qui m’servait de fiancée. Tu t’calles dans le sofa tout près d’elle. Ton regard posé sur elle. Tu cognes ton verre contre le sien. « Exact. T’es arrivé au bon moment. » Je me serais probablement saouler la gueule même si tu n’avais pas été là, mais à deux c’est beaucoup plus amusant, non ? Je te souris. « T’avais pas envie d’être seule ? Enfin d’passer ta soirée dans s’motel pourri. » Que tu lui demande comme si tu savais ce que c’était, comme si tu ressentais aussi la même chose qu’elle. Non pass comme. Tu ressens souvent la même chose qu’elle. En vrai tu t’sens terriblement seul depuis ta rupture mais ça c’est une autre histoire ? « Tu sais qu’il y a une chambre d’ami ici. Que tu peux venir quand tu veux, surtout quand t’as pas envie de rentrer. » J’hausse les épaules. Je suis sérieux, c’est pas une invitation avec d’arrières pensées, mais plutôt d’un ami qui veut aider son amie. Ça s’peut ?

Est-ce la fatigue ou bien l'alcool ne te fais juste plus, mais tu sens que ce whisky fait déjà son effet après seulement ton deuxième verre. La fatigue certainement. Car habituellement t'as plus de facilité à tenir l'alcool que cela. Tu reposes ton verre sur ta cuisse, une pause ne te ferait surement pas de tord, surtout à la vitesse que tu bois. "J'arrive pas à être heureuse si les autres autour de moi ne le sont pas aussi." dis-tu avec encore un fois cette moue. "Je suis donc heureuse d'être arrivé au bon moment." Tu ne te serais surement pas pardonné d'avoir appris plus tard qu'il était resté seul dans cette mauvaise passe.

Tu souris bêtement lorsqu'il fit mention de l'endroit où tu crèches. C'était pas si pourri comme endroit, au contraire, c'était très beau et coquet, mais bien loin de la ville. "Je maudit mon patron d'avoir dénicher cette auberge à l'extérieur de la ville. Faire cette route chaque matin et chaque soir, c'est insupportable. Quitter la ville pour ensuite me retrouver seule entre les murs de ma chambre, c'est pas trop ce qui me branche quand je termine de travailler." Tu le diras pas, mais t'aime bien passer ici et étrangement, il vain au sujet de cette chambre libre dans son condo, ce qui te fit aussitôt sourire à belles dents. Tu trouves ça drôle. C'est une invitation ou de la pure galanterie ? Tu le vois hausser les épaules et tu réalises qu'il est sérieux dans son offre, tu le lis sur son visage. "Je n'veux pas déranger tu sais..." Ton sourire disparait et tu vins déposer ton verre sur une petite table près de toi avant de te caler à nouveau dans le sofa. "T'as quand même une vie privée... peut-être qu'un jour tu rencontreras quelqu'un et qu'elle passera la plupart de son temps chez toi... Je n'veux pas être de celles qui s'immiscent... T'as pas envie de tenir la chandelle non plus si ça devait arriver. Ton regard s'était descendu sur tes doigts qui jouaient nerveusement avec un fil de ton chemisier.

Tu ris en t’versant un troisième verre. Bordel d’habitude tu tiens bien l’alcool mais ce soir t’as l’impression qu’il te heurte de plein fouet. « Mais quelle idée qu’il a eut celui-là. » Que tu lâches en soupirant pour plaisanter. Tu sais bien que la route c’est de la merde et surtout de ne pas avoir un petit chez soi. De quoi de personnel et intime. T’en profite pour l’inviter à venir vivre avec toi, du moins pas officiellement mais au moins les jours qu’elle ne voudra pas rentrer dans ce motel. « Si tu me dérangeais, tu crois pas que je n’aurais jamais osé t’inviter comme ça. » Que tu dis en souriant à la rouquine. Tu hoches la tête. Bah quoi ? Si t’avais pas voulu qu’elle pose ses pieds ici, jamais tu ne lui aurais proposer. Tu hoches la tête positivement avant d’répondre: « T’as raison, mais en même temps je ne suis pas ici le trois quart du temps .. et j’crois pas que ça arrive bientôt. » Je baisse les yeux sur tes mains qui jouent avec ce fil qui tombe de ton chemisier. « Pas dans mon état .. et puis si c’était le cas au pire on avisera. » Que je dis en repensant au fait que ça n’allait probablement jamais arrivé de nouveau.. [/i]

"Je suis certaine que par pure gentillesse tu n'oserais me dire que je te dérange." Tu relèves la tête et rigole un peu à tes propres mots. T'as vraiment osé dire ça ? Douter de ses paroles et de ses volontés ? "J'avoue par contre que ça m'éviterait des aller-retour interminables du Lycée à l'auberge chaque jour... Mais j'ai pas d'quoi te dédommager." C'est plus fort que toi de te trouver un échappatoire, comme si tu essayais d'éviter de lui répondre que tu aimerais au contraire dormir ici  pour te sauver de la route et de la solitude. La tête contre le dossier, tu fermes doucement les yeux un moment avant de les rouvrir et de plonger ton regard dans celui de Drew. Tu le remarques, l'alcool semble faire le même effet sur lui. Vous avez but trop vite, comme s'il y avait quelque chose que vous vouliez oublier. Ce mal-être commun de la solitude.  Après un moment, sans trop t'en rendre compte avant, tu remarques que tu t'étais doucement rapproché de lui, continuant à jouer avec ce fichu fil et surtout à boire ses paroles. "Dis pas des choses comme ça Woody. Un jour tu trouveras quelqu'un qui t'aimera pour ce que tu es à l'intérieur..." Réponds-tu en venant pointer son torse du bout du doigt, le frôlant légèrement. "Quelqu'un qui te complètera."

Tu secoues la tête. Jamais tu ne te gêneras de dire ce que tu penses. Tu n’as pas la langue dans ta poche et pour être honnête tu n’crois pas ce que ce soit la présence de Winona qui change quoi que ce soit. Cependant tu restws silenceux et tu réponds à son aurres phrase. «  .. mais je t’ai rien demandé. » Tu ne l’aurais pas offert si ça t’avais déranger et franchement c’est loin d’être une questiom d’argent. Au pire ça fera aussi ton affaire puisqu’une présence dans cet appartement pourrait faire beaucoup de bien. Toi aussi tu pourrais t’sentir Moins seul au final. Tu la Laisse s’approcher de toi sans dire un mot. Tu continues de siroter ton verre même si tu commence à ressentir l’effet de l’alcool doucement. Rien à faire ça t’fais du bien. « Ce n’est pas une question d’intérieur Winnie .. Loin là. Disons que c’est un mélange de tout. » C’est plutôt ta condition physique qui fait de ça bloque parce qu’au fond t’es le même gars - ou presque. « On verra. » Que tu ajoutes et regardant son doigt se poser sur toi. Tu relèves les yeux pour la regarder. T’es amorti par l’alcool et malgré cela t’essaie de cernes ces intensions. Difficile.

En effet, il ne t'avait rien demandé en retour pour venir crécher chez lui, mais c'était ta bonté qui avait prit le dessus. Une nouvelle fois tu lui offre une moue. T'en peux plus de le voir avec ce peu de négativité qui baigne en lui. Doucement tu te redresses, posant tes pieds au sol pour venir te verser un nouveau verre de whisky que tu t'empresse de porter à tes lèvres pour en prendre une grande gorgée, sans pour autant le vider. Ton regard se posa à nouveau sur ton ami et tu lui souris tendrement. "Un jour, quelqu'un va te voir comme moi je te vois..." Tu prends une légère pause avant de reprendre. "Un jour, tu te verras comme moi je te vois..."

Doucement, tu te lèves, essayant de ne pas faire tourner ta tête qui se fait déjà bien assez chancelante et tu ramasses au passage ton verre. "Je... je vais aller au petit coin." Ça te fais légèrement rire, car tu trouves cela toujours malaisant de mentionner que tu veux aller au toilette, même à ami. Tu te faufiles donc jusqu'à la salle de bain, posant ton regard par-dessus ton épaule pour observer Drew avant d'entrer dans la pièce. Tu laisses la porte légèrement entrouverte et t'appuis contre le comptoir lavabo, face à cette glace qui reflétait ton état pitoyable. Oui, tu es pitoyables. En fait, t'avais pas vraiment envie de pisser, mais plutôt un besoin de te retrouver seule. Tu te regarde dans le miroir, replace ta longue chevelure rousse vers l'arrière, découvrant ainsi ton visage et tes joues qui avaient rosis par l'alcool. Tu ris de toi, te ton comportement étrange ce soir. Qu'est-ce qui t'arrive Winona ? Est-ce ce baiser que vous avez partagé l'autre fois qui refait soudainement surface dans ton esprit qui te donne cet état ? Tu soupires et te redresse, tentant tout de même de chasser ce souvenir. Vous aviez trop but tous les deux... comme ce soir en fait. Un soupire s'échappe de tes lèvres, et tu t'affaires à déboutonner les manches de ton chemisier pour les remontrer, dévoilant ainsi tes nombreuses cicatrices qui ornaient tes avant-bras. Tu les observes un instant, laissant glisser tes doigts sur celles-ci avant de déboutonner quelques boutons de ton chemisier, laissant à peine paraitre ton décolleté. T'avais soudainement chaud, cet alcool va t'avoir à petit feu si ça continu. Mais ça t'empêche pas de caler ton verre en t'observant à nouveau dans la glace.

« Un jour, quelqu'un va te voir comme moi je te vois... Un jour, tu te verras comme moi je te vois...» Tu fronces les sourcils te demandant un peu ce qu’elle veut dire. Ces paroles peuvent avoir toute sorte de sens et pour être franc, tu ignores si c’est l’effet de l’alcool sur toi qui t’rends aussi perplexe mais tu ne sais pas trop comment interpréter tout ça. La rouquine te cacherait-elle quelques choses que tu ignores ? Est-ce que tu devrais t’en faire, ou est-ce que tu finiras par avoir une surprise que tu n’attends pas ? Après t’es pas certain que t’aies le même genre de vision qu’elle. Tout ça t’semble sentimental et franchement depuis maintenant deux ans tes sentiments c’est le dernier de tes soucis. T’as du mal à t’accepter toi-même des jours, tu ne laisserais probablement personne percer ta carapace de sitôt. Cependant tu t’souviens que ce baiser, cette chaleur qui vous avait unis l’autre soir t’avais fait un bien fou. Vous n’en avez pas reparlé mais est-ce que c’était vraiment nécessaire si vous ne comptiez pas remettre ça ? À moins que ce soir soit encore un de ces soirs où vous avez trop bu et qui vous rapprochera. « Je... je vais aller au petit coin. » FInit-elle par te dire alors que t’es resté posé tout près d’elle silencieux. « Prends ton temps. » Lâches-tu en te redressant en même temps qu’elle dans le sofa. Tu ne la quittes pas des yeux cependant. Même si tu le veux au plus profond de ton être. Même si tu sais que t’attacher à elle ne devrait pas être - t’as l’impression qu’un jour ce sera plus fort que toi. Tu l’aimes bien mais est-ce seulement elle et sa présence qui t’font du bien.

T’es blessé. T’es triste par moment de ce que la vie t’a apporté - cette connasse. T’as du mal à t’faire à l’idée de faire entrer quelqu’un de nouveau dans ta vie. Tout ça parce que pour l’instant papillonner, draguer t’semble ce qui a de mieux. Pas de sentiments, pas d’attache pour un vieux bougon dans ton genre. T’as beau l’avoir invité à prendre son temps à la salle de bain, mais t’as l’impression que ça prend plus de temps que prévu. Tu te lèves donc, suis le mur du couloir en titubant légèrement, t’arrêtant devant la porte de la salle de bain entre-ouverte. Tu cognes délicatement avec ton doigt replié contre la porte. « Winnie ? Ça va ? Est-ce que je peux ouvrir ? » Demandes-tu en te retenant contre le mur. Tu soupires d’un coup nerveux et tu pousses doucement la porte soit juste assez pour la voir dos à toi et appuyé contre la vanité de la salle de bain. Tu n’sais pas ce qui se passe, tu n’sais pas si elle se porte bien, mais une chose est sûre c’est qu’elle est seule dans la salle de bain devant cette glace à boire et que t’as drôlement l’impression de vivre la même chose qu’elle chaque fois que tu te retrouves seul le soir. Tu t’approches sentant tes jambes un peu molles, mais pas assez pour t’empêcher de t’avancer vers elle. Tu te poses devant elle, ton visage au-dessus de son épaule. Tu la regardes directement dans la glace en te t’empêchant de lui offrir un sourire rassurant. « T’as besoin d’aller t’allonger ? Je peux aller préparer la chambre d’invité.. » Demandes-tu en constatant que vous avez surement un peu abusé sur l’alcool un peu trop rapidement. « D’toute façon j’sais pas pourquoi je te le demande, c’est clair que je te laisserai pas t’en aller dans cet état. » Dis-tu en haussant les épaules et pinçant les lèvres.

Tu fixes ton reflet comme si tu avais une inconnue face à toi. T'as l'impression de plus du tout te reconnaitre depuis ton arrivé à Edenton et tu ne peux t'empêcher de te demander si ton départ prochain allait ramener cette Winnie d'autrefois. En fait, il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter, car ce n'était peut-être pas une mauvaise chose ce changement qui tu remarquas chez toi. T'as cette impression de grandir, de devenir peu à peu cette femme qui te fais étrangement rêver. Comme si tu arrivais aujourd'hui à vivre pleinement ta vie et de t'amuser. À New York t'en avait que pour ton boulot et les autres, t'oubliant complètement.

Tu balayes à nouveau ta douce chevelure rousse vers l'arrière, te dévoilant le reflet d'Andrew derrière toi. Tu ne l'avais pas entendu cogner, ni même te parler, trop perdu dans tes pensées. Ton regard perce le sien dans la glace qui se trouve face à toi, mais sa voix vint chatouiller tes oreilles et te fit aussitôt fermer les yeux, basculant la tête doucement sur le côté pour éviter qu'elle tourne d'avantage. Il te propose d'aller préparer la chambre d'ami et cela te fait soudainement sourire. Ce n'était certainement pas sage de partir vers l'auberge dans son état en effet, mais est-ce que ça l'était tout autant de rester ici ?  Peu à peu tes yeux s'ouvrent à nouveau, regardant un moment tes avant-bras avant de finalement relever le regard vers celui de Drew. Tu ne réponds pas. Qu'avait-il à répondre à ces paroles alors qu'il avait déjà toutes les réponses.

Ton coeur se mit alors à battre à miles à l'heure, ne comprenant pas du tout ce qui se passait à l'instant. Certainement l'alcool ? Tu te promets d'arrêter dès que possible, ça te va plus du tout ce délicieux nectar. C'est donc dans un geste empli de douceur que tu te retourne entre le peu d'espace que tu avais entre le comptoir et l'homme, venant ainsi lui faire face. Tu ne réfléchis pas, te lançant déjà à ses lèvres pour les embrasser avec tout autant de douceur. "J'vais bien..." Laisses-tu échapper dans un souffle contre ses lèvres, rouvrant les yeux pour l'observer, l'une de tes main s'étant glissée jusqu'à l'épaule de celui-ci.