Rien d’mal, non. Mais agir comme un chien de la casse, oui. Du moins, c’est l’impression qu’il avait ressentie après coup. Et, Rylan n’était pas comme ça. Ce n’était pas le type qui se tapait une nana différente toutes les semaines et encore moins, celui qui payait pour trouver une compagnie. Même virtuelle. Peu importait que ce soit son taf et que pour elle, c’était juste un truc sans importance. Ça ne changeait pas le fait, qu’il s’était rabaissé à faire ça. Pour lui, ça changeait tout. J’regrette pas. Les topazes plantées dans ses iris, Kristine laissait les mots planer entre eux. « C’est ton taf Kris. Heureusement qu’tu regrettes pas. » Maladroit. Comme toujours, il n’utilisait pas forcément les bons mots.

Tu soutiens toujours mon regard et je fronce légèrement les sourcils à ta réponse. C'est pas c'que j'veux dire. Pas du tout même. Évidemment que c'est mon boulot, mais ça veut pas dire que j'y prend toujours plaisir. Si plusieurs paye pour des sexto, j'suis pas constamment en chaleur lorsque je les écris, il m'arrive même plus souvent qu'autrement d'être complètement blasé et de faire autre chose en même temps.

Les mains toujours posées sur ses jambes, Rylan laissait son pouce caresser inconsciemment sa peau ivoire.  Puis, détournant ses opalines, le soldat fixait le plafond. Immensité. « Et qu’est-c’que tu veux dire ? » Floue. Il laissait sa question emplir le silence, alors qu’il voyait parfaitement où elle voulait en venir.  Pourtant, le blond était là, à lui poser cette question.

Je claque ma langue contre mon palais et t'attrape par le col pour que t'arrête de fixer le plafond comme un lunatique et me regarde moi à la place. Arrête tes conneries steplait, tu m'fatigues. Je te relâche sans pour autant m'reculer. De quoi t'as peur exactement en admettant la vérité et le fond de ta pensée?

Attiré à elle. Agrippant le tissu de son t-shirt, Kris forçait le contact visuel. Lueur amusé dans le regard. La réprobation de la blonde, faisait naître un rictus narquois sur son ovale. La réponse parfaite aux situations épineuses. Place délicate. Sans réduire la distance entre eux, Kris lui abattait sa question. Les masques tombent. Les traits soudainement sérieux, Rylan abaissait son visage vers elle. Défis. Qu’est-ce qu’elle voulait entendre ? « Qu’elle vérité ? » Miroir. Répondre sans répondre. Proche, il pouvait sentir son souffle s’accélérer frôler sa peau. Preuve de son agacement.

Ton sourire me donne envie de t'enfoncer mon poing dans la gueule pour te le faire perdre. Je déteste à quel point t'as ce don d'être aussi fendant et sexy à la fois, ça devrait pas être permis en fait. Je serre la mâchoire, tu perds ton sourire, mais tu restes toujours aussi prêt, aussi évasif. Ma respiration est de plus en plus irrégulière et je réfléchis à toute vitesse avant de te tirer à nouveau vers moi pour plaquer mes lèvres contre les tiennes. Dans ma hâte, j'ai au moins pensé à un truc: l'angle dans lequel on se trouve fait en sorte que mes cheveux nous cache des caméras. Soulagement et culpabilité. J'ai le coeur qui bat fort et j'sais pas si c'est par sa faute que j'ai un vertige ou simplement parce que t'as fait monté la pression jusque là.

Pulsations cardiaques. L’écho de ses paroles, s’abandonnait dans les méandres de la pièce. Perdant de leur intensité, ils étaient remplacés par les battements saccadés. Impassible, l’homme attendait une réaction. N’importe laquelle. Pourvue qu’elle lui offre un échappatoire. Combat qui fait rage. Divers émotions traversaient les iris de la blonde, sans qu’il puisse en saisir le sens. Impacte. Surprise dans le regard, Rylan se faisait prendre au dépourvue. Avec violence, les pulpeuses de Kristine venait s’abattre sur les siennes. Possession. Besoin dévorant, il répondait à son étreinte. Conscience. Rattrapé par celle qui lui avait fait défaut, Rylan mettait un terme à leur baiser. Front contre front. Il laissait l’air s’infiltrer dans ses poumons. Parfum enivrant. « T’as pas envie d’faire ça Kris. » Murmure.

J'devrais pas faire ça. J'suis pleinement consciente de ça. Même si je voudrais le nier, j'm'entirais simplement. J'peux pas dire que j'suis trop saoule ou même fatigué, je sais ce que je fais. Et j'suis aussi frustré contre toi que contre moi de le faire. Pourtant, une part de moi est soulagé lorsque tu réponds à mon baiser plutôt que de me repousser. Égo? Peut-être. Il aurait eu mal si tu m'avais arrêté. Tu mets fin en premier, ne fais pas pour autant mine de te reculer. Ton front contre le miens, mes cheveux nous cachent encore des caméras, mes doigts tiennent toujours ton chandail. « T’as pas envie d’faire ça Kris. » Ce n'est qu'à demi vrai. J'veux tromper personne, mais j'ai envie d't'embrasser. J'ai pas l'habitude de mentir, alors pourquoi commencer maintenant alors que depuis tout à l'heure j'te demande d'être honnête avec moi?

Atmosphere électrique. Caché par le rideau de sa chevelure, il pouvait presque sentir les courants qui s’en dégageaient. Sur ses lèvres, il portait encore les marques de leur baiser et il devait faire un effort pour s’empêcher d’y replonger. Qu’est-c’que tu fous ? Il aurait du la repousser tout de suite, mais il n’en avait rien fait. Simplement, parce qu’il en avait eu autant envie. Mais ça, le blond s’en était rendu compte quand elle l’avait capturée dans cette étreinte. Mouvement de cils contre sa paupière. Volontairement, Rylan gardait les yeux baisser. Franchise mordante. Les mots qu’elle portait à son attention, lui labouraient le ventre. Gorge sèche. « M’dis pas ça .. » Chuchotement rauque. Guidé involontairement par son subconscient, il caressait du bout des lèvres les siennes. «  Putain.. c’dur de te dire non.. » disait-il d’une voix tellement basse, qu’elle en était presque indistincte.

Ce qui se passe est mal, point à la ligne. J'ai refusé deux fois à Jeremy de l'embrasser parce que nous n'étions pas officiellement ensemble, qu'est-ce que j'suis en train de faire là? Au moins, j'suis sincère.... c'est à peu près la seule consolation que j'ai. Pourquoi? Tu veux pas que j'te dise la vérité Rylan? Si toi t'es pas honnête, au moins l'un de nous deux l'est. Tes lèvres effleurent les miennes et je frissonne violemment. Alors dis-moi honnêtement... c'est de ça dont t'avais peur? Mon souffle se mêle au tient. C'est le moment d'être franc Rylan.

Au moins un de nous deux l’est. Lui ne l’était pas. Rylan avait cette capacité à se persuader de certaines choses pour éviter de s’y confronter. Notamment le fait que Kris était la meilleure amie et l’ex de Madelynn. Et qu’à part elle, il ne voyait quasiment aucune nana quand il était la. Voir pas du tout. Mais surtout, Kris était intouchable. Frisson. Abruptement, il pouvait sentir la jeune femme frissonner. Instinctivement, sa main droite - camouflée par le canapé - , glissait derrière le bas de son dos. Comme pour la retenir de perdre la distance qui les dissimulait. Opalines dans les siennes. Décalant faiblement son front d’elle, Rylan pénétrait ses iris d’un regard franc. « Oui. »

Mon frisson manque de me faire tomber sur le dos. Je tiens ma tasse d'une main comme si j'allais l'échapper à tout moment et ton t-shirt de l'autre comme pour t'empêcher de reculer. J'devrais te lâcher, te repousser même. « Oui. » Tu me regardes, me transperce même et j'aime pas ça. Pourquoi?

Un peu plus fort. Kris, s’agrippait à lui comme à un point d’ancrage. En équilibre. Un seul faux pas et ils risquaient d’être découvert par les caméras. Même si honnêtement, leur position durait trop longtemps pour paraître anodine. Verité. « T’sais très bien pourquoi. » La raison avait deux prénoms : Madelynn et Dax. Main apposée sur la chute de ses reins, il l’attirait un peu plus pour alléger leur équilibre. Emprise. Suite à ce contact, son doigt frôlait la peau découverte. Merde.

Évidemment, tu me réponds qu'à moitié, ne me sers pas vraiment le fond de ta pensée. Je l'entends cette réponse franche dans mon esprit malgré tout. Je sais que ty parles d'eux. Alors pourquoi est-ce que j'suis presque assise sur toi là? Sur les caméras, on doit sembler prit dans un bug quelconque à force d'être immobile aussi longtemps. Tes doigts sur ma peau me donne comme un courant électrique. Ta tasse est vide. Je me recule soudainement et me détache de toi pour aller directement vers la cuisine, oubliant ta tasse derrière. Fuck.

Inconfortable. Autant que la position physique que mental. Soulagement douloureux. La blonde perçait leur proximité en y mettant un terme. Prétextant vouloir remplir sa tasse, elle quittait le salon pour la cuisine. Tasse oubliée. Lorgnant celle-ci, il était en train de se demandant s’il ne ferait pas mieux de partir. Sauf, que ça ne résoudrait rien. Avant qu’il ne prenne la fuite, le blond se levait tout en récupérant la tasse vide. Pas souple. Lorsqu’il pénétrait dans la cuisine, Kris lui tournait le dos. Bruit sourd. Il posait son mug vide sur l’îlot. Le plus loin possible. « J’suis désolé Kris.. » Son murmure se perdait dans le clapotis de l’eau que l’on verse dans la cafetière.