Pas besoin qu’on la sauve. Non, elle n’était pas une énième personne ayant besoin de son secours. La vérité, c’est que Rylan agissait toujours de cette manière. Même si parfois, il donnait l’impression de n’en avoir rien à foutre .. Au fond, il avait le syndrome du sauveur. C’est pour ça, qu’il était devenu militaire et maintenant pompier. Il haïssait l’injustice et en agissant ainsi, il mettait de côté ses propres problèmes, car pour lui, il n’était que secondaire. Murer dans le silence. Sans brusquerie, il relâchait son menton, avant de se rallonger sur le matelas. Jambe de chaque côté de la blonde. Perdu dans l’uniformité du plafond, ses pupilles aciers en fixaient chaque recoin. A lui, s’offrait deux choix : se refermer ou s’ouvrir. « Un des effets secondaires de l’armée » Le blond essayait de donner une tournure ironique à ses mots. Histoire de ne pas amplifier le cliché ambulant qu’il était devenu. Celui du soldat rentré avec une case en moins. Interlude. «  A chaque fois, il est là. » A son encontre, sa bouche vidait elle-même son esprit. Rylan n’avait pas été présent lors du décès de Jared. Il s’était retrouvé face à Wade. Le corps sans vie de son unique model entre les bras. Inconsciemment, il s’en voulait de ça. Son syndrome du sauveur lié à son mental, lui soufflait que les choses auraient étés peut être différente s’il avait été la. S’ils n’avaient pas appelés l’unité de son frère en renfort. Pour ça il s’en voulait. Alors, le plus souvent, il rejetait cette colère sur Wade. Lui qui n’y était pour rien.

Je reste posé là alors que tu t'allonges, surveillant ton visage que j'ai seulement envie d'embrasser tout partout si ça peut faire disparaitre ces rides d'anxiété et de tristesse. Tu me sers une petite phrase toute faites et je ne bronche pas, espérant que j'aurai droit à un peu plus. Toi qui s'ouvre si rarement, je ne sais même pas ce qui est arrivé à ton frère pour être franche... juste qu'il est mort. À chaque fois, il est là. J'hoche lentement la tête et caresse distraitement tes jambes. Je sais pertinemment ce que c'est, mais c'est plus à propos de moi là alors j'dis rien. Je t'écoute simplement, te démontrant que je suis là pour toi, quoi qu'il arrive.

Pas besoin de la voir pour entendre ses mouvements. L’invitant à continuer, la jeune femme laissait ses paumes glisser sur ses jambes. Geste apaisant. Il pourrait ... Il pourrait se laisser complètement aller. Lui donner plus de détails. Se libérer du poids de ses cauchemars. Seulement, sa fierté l’en empêchait brusquement. Pas ça. Il ne voulait pas voir la pitié qu’il pourrait inspiré. C’était l’unique raison qui -encore aujourd’hui- le retenait de répondre aux questions de ses parents. « Peu importe. » Tendant son bras droit, il attrapait la main de Kris pour l’attirer contre lui. Corps pressés.

J'ai l'impression que t'es réceptif, que tu t'ouvres peu à peu, mais tout juste comme je m'attends à ce que tu te livres à moi, tu te refermes aussi vite. Je pince les lèvres, n'insistant pas. Ok... Tu m'attrapes pour me tirer contre toi et je laisse mon corps se lover parfaitement contre le tiens. À moitié nus pour dormir, notre peau se réchauffe mutuellement tandis que je ferme les yeux. J'écoute les battements de ton coeur beaucoup plus lents que tout à l'heure et me détend à mon tour. Quand tu voudras en parler.. j'serai là. Sans jugement. Je précise, ça me semble un détail important.

Lié dans une étreinte. C’était dans ses bras qu’il se sentait en paix. Uniquement avec elle. Apaiser par les battements de son cœur contre sa poitrine, il se laissait bercer. Mot murmurer jusqu’à lui. S’abaissant, le blond se contentait de déposer un baiser sur son front. Puis, fermant les paupières, il resserrait un peu plus son étreinte. « J’sais » Chuchotement accueillis par Morphée.

Ta réponse tarde à arriver, mais doucement, le sommeil nous gagne tous les deux. Je me laisse porter par la chaleur de tes bras et les battements de ton coeur qui semblent suivre les miens.