Avertissement complètement ignoré. Au point où j'en suis, tu peux bien m'en coller une si tu veux, j'te la retournerai tout autant que j't'ai retourné ce premier baiser. Sauf que tu n'le fais pas. Tu ne fuis même pas et croise enfin mon regard. J'approche lentement, laissant mon nez effleurer le tiens pour mieux trouver mon chemin vers tes lèvres. Ta bouche s'ouvre en réponse et ton gémissement me fait bander, fort. J'essaie de garder mon calme, nouvelle approche, tentative différente. Tes mains serrent mes avant bras, mais tu ne me repousse pas. C'est déjà ça de gagné. J'approfondie un peu sans pour autant de pousser, laissant ma langue caresser sensuellement la tienne comme si elle en avait l'habitude. J'vais y prendre goût merde.

C'est quoi ce bordel. Premièrement, il embrasse un mec. Deuxièmement, il se laisse embrasser avec douceur. Ce n'est pas lui. C'est impossible. Personne n'a eu droit à cette attention de sa part. Enfin si une seule, mais cela remonte à tellement d'années... Il ne songe même pas à elle à cet instant. Il se laisse porter par le mouvement de ces lèvres qui l'initient à un monde complètement nouveau pour lui. Aussi bien sexuellement qu'émotionnellement. Et c'est compliqué, il faut bien le reconnaître. Aussi compliqué que c'est grisant de sentir son corps répondre et réagir, de sentir cette chaleur qui le traverse. Il n'y a pas d'incertitude sur le fait qu'il fera son mea culpa plus tard et que celui-ci sera affligeant moralement. Mais là... L'étau de ses mains sur ses avant bras se desserrent. C'est comme si, par ce simple geste, il lui donne enfin son accord et s'abandonne. Ses doigts écartent les pans de son manteau pour s'y glisser et se poser sur son pull, hésitant. Non pas pour le repousser, mais pour l'agripper.

Tes mains relâchent mes bras et j'me dis que ça y est, c'est le moment où tu vas m'en coller une. Mais non, toujours pas. Ton corps se relâche, se détend. Tes mains me retrouvent et leur chaleur transperce mon pull. J'ai chaud. Je m'approche un peu plus. Besoin de te sentir contre moi. Permet l'une de mes mains de venir se poser sur ta nuque pour mêler mes doigts à tes cheveux mi-longs. J'devrais probablement mettre fin au baiser, te donner une chance d'te recentrer avant que tu m'en veuilles pour le reste de tes jours de t'avait trainé sur ce sentier cahoteux. J'devrais m'arrêter, ne serait-ce que pour reprendre mon air... mais j'y arrive pas et j'en ai pas envie. Un grognement remonte dans ma gorge et j'rêve déjà de tes doigts sur ma peau.

Il commence à manquer d'air. Il se sent comme en apnée pour un temps déterminé. Quand il ne tiendra plus et qu'il devra reprendre son souffle, il ne sait pas s'il redescendra sur terre. Il s'accroche pour le moment. Aux lèvres qu'il goûte encore et encore, à cette langue qu'il apprend à connaître, à ce corps qui se rapproche du sien, dont il devine et sent une réaction similaire à la sienne. Et puis, il y a cette main qui se pose sur sa nuque. Un simple contact qui le fait presque chavirer. Le grognement que l'autre laisse échapper le fait bander davantage. Il étouffe un nouveau gémissement contre ses lèvres, d'excitation cette fois. Puis un bruit se fait entendre sur le côté, à l'entrée de la grange. Comme un craquement. Ses paupières s'ouvrent brusquement alors que les paumes de ses mains s'appuient sur son torse pour le repousser. Il tourne la tête vers le bruit, haletant, cherchant à reprendre sa respiration. Et là, il se rend compte que ce n'est qu'une poule, qui a sans doute trouver la combine pour s'extirper du poulailler. Il halète. Ses prunelles cette fois ne se dérobent pas pour croiser son regard. Il ne sait pas trop ce qui se passe dans sa tête. Une furieuse envie de recommencer ou d'en rester là. Il ne dit mot. Il n'y arrive pas, et pour une fois, il a appris à se la fermer.

Impossible d'ignorer à quel point j'suis à l'étroit dans mon pantalon. D'autant plus impossible d'ignorer ton excitation qui se presse, volontairement ou non, contre la mienne. Tu gémis de plus belle et j'suis à deux doigts de perdre complètement contrôle. Surrender. Un bruit se fait entendre et cette fois, il n'y a pas que toi qui devient tendu. On s'éloigne l'un de l'autre aussi vite que si on avait entendu un cri de mort. Pourtant, il ne s'agit que d'une satané poule égarée. Je la fixe les yeux ronds, hors d'haleine. Lorsque je comprends que personne ne nous a vu, je soupire bruyamment en m'injuriant, une main dans mes cheveux puis sur mon visage. Yeux clos un instant, je les rouvre en les posant sur toi. On reprend ou on arrête? Mon regard glisse sur ton corps, avise la bosse dans ton pantalon et je me mords la lèvre inférieure.

La poule en a complètement rien à foutre d'eux, elle a tellement raison. Car selon comment ça va tourner là, elle risquerait d'être un possible dommage collatéral. Il reprend doucement son souffle. Sa langue glisse sur sa lèvre inférieure. Il sent encore le goût de ses lèvres. Il passe même le bout de son pouce dessus. Pour effacer ou s'imprégner de ce goût, telle est la question. Ils s'observent en silence durant un moment, proche même en temps loin l'un de l'autre. Il ne peut décemment ignorer l'effet qu'il lui fait, et la réciproque est vraie de ce qu'il constate. Une lueur passe dans ses prunelles. Non innocente. Provocatrice plutôt. J'sais pas encore qui embrasse le mieux entre ta frangine et toi. Le grand retour de la provocation. Complètement fausse. Volonté féroce de détruire ce moment qu'ils viennent de partager. Car il ment. Son opinion est déjà faite sur le sujet. Mais c'est plus fort que lui. Instinct de protection qui se réveille. Ravageur. Destructeur. Il semble marquer une hésitation. Faut croire que l'arrivée de la poule a de nouveau réveillé le pire en lui. Vaut mieux arrêter là, que j'découvre pas si tu baises moins bien qu'elle. Qui est Jayden Rhodes ? Sans doute un pur connard, arrogant qui assume de revêtir cette facette pour se protéger.

Toujours pas de bagarre dans l'air, juste la tension sexuelle la plus intense que j'ai vécue d'ma vie. Rien que ça. J'ai envie de rire. Mais j'rirais jaune un peu. J'ai trop envie d'toi pour penser correctement. Tout l'sang est dans mon putain d'pantalon aussi. Tu crois que j'le vois pas que tu mates mon érection toi aussi? J'sais pas encore qui embrasse le mieux entre ta frangine et toi. Mon visage doit se vider complètement du peu de sang qui y restait. Fuck, Nessa. Bah heureusement que vous êtes qu'un plan cul l'un pour l'autre. Encore cette envie de rire qui remonte en moi. J'dois être névrosé. Vaut mieux arrêter là, que j'découvre pas si tu baises moins bien qu'elle. J'ai du mal entendre, parce que tu viens pas juste d'ouvrir à nouveau cette porte. Je fond sur toi en quelques enjambées à peine. It's the second time this week you talk about fucking me, now I know what you really want. Nie comme tu veux, t'as creusé toi-même ta tombe Rhodes. Mes lèvres sont sur les tiennes avant que tu ne puisses traiter mes paroles, ma main sur ta hanche qui trouve rapidement la peau sous ton pull.

Provocation la plus pure lancée et qui tape dans le mille directement. Il ne sait pas ce qu'il espère en retour. Sans doute il réclame qu'il perde patience et le frappe. Qu'il lui remette les idées en place ainsi. Cet espoir, mince, sans doute futile. Bien réel quand il se rapproche de lui. Presque devenu existant. Presque. Car le temps d'enregistrer ses propos et de les analyser, il est trop tard. Des lèvres qui se plaquent brutalement sur les siennes. Ce n'est pas ce qu'il a réclamé ouvertement. Ce mec est aussi exaspérant que contrariant. Tout comme lui en somme. Et putain qu'est-ce qu'il embrasse bien même s'il ne comprend rien à sa psychologie. Ou alors le problème, c'est qu'il le comprend trop bien justement. Ses lippes se mettent en mouvement bien malgré lui. Mais cette main qui se glisse sous son pull... C'est déjà de trop. Il décolle ses lèvres. Il n'a aucun élan, il sait qu'il n'aura pas le même impact mais il s'en contrefout. Ses prunelles ne le quittent pas quand son poing s'enfonce dans ses côtes. Est-ce qu'il cherche vraiment à lui faire mal ou seulement à lui montrer qu'il n'aura pas le dessus. Il ne sait pas. Il provoque tellement de réactions contradictoires chez lui qu'il ne comprend rien à son comportement. Tout comme il ne trouve aucune logique à le choper par la nuque pour retrouver rageusement ses lèvres après lui avoir donné un coup.

C'était de trop. Si tes lèvres me semblent presque familières, ce n'est que pour un court laps de temps. Ton poing dans mes côtes me coupe le souffle et je me plis légèrement sous la surprise plus que la douleur. Je cligne des yeux et te voilà à nouveau sur mes lèvres. T'es complètement taré ou quoi? Mon tour d'être frustré cette fois. Je te repousse tout aussi rageusement et te balance mon poing dans la gueule. You think you can just do whatever the fuck you want? Je te pousse, haletant. J'suis frustré même si j'comprends parfaitement ton combat. C'est pas contre moi. Et c'est peut-être parce que je sais exactement ce que c'est que je te pousse encore jusqu'à ce que ton corps percute le foin. Déjà vu? Crash landing on your lips. Grognement rauque, baiser au goût de fer.

Il déteste ses réactions. Il déteste de ressentir ce besoin de le toucher, de l'attirer contre lui aussitôt après l'avoir frappé. Qui fait ce genre de chose ? Certainement pas un être humain normal. Il faut croire qu'il est fou mais il n'est pas le seul. Ses lèvres s'arrachent aux siennes, et avant qu'il n'ait le temps de grogner sa frustration, c'est lui qui se prend un coup en pleine gueule. Sa tête pivote, sa joue chauffe. Il ressent comme un goût amer dans sa bouche. Il ne sait même pas ce qu'il fait. Alors répondre à cette question, voilà qui lui est impossible. Il se laisse pousser une fois, encore désorienté par le coup. Qu'il aille se faire foutre. Il le pousse une seconde fois. Son dos percute le foin. Déjà vu. Plus du tout la même ambiance. Plus du tout la même douceur même quand leurs lèvres se rencontrent. C'est rageux, presque bestial. Il se laisse aller. Sans doute même qu'il est en train de chavirer sous ces lèvres et cette langue qui le rendent dingue. Mais c'est mal le connaître de croire qu'il va céder si facilement à cette lutte intérieure. Ses lèvres se soustraient quand il l'agrippe par les cheveux pour le forcer à se reculer. Son autre main vient se plaquer sur sa gorge. Ses doigts s'enfoncent légèrement dans sa peau. Mais ils s'arrêtent. Ses prunelles cherchent les siennes. Il est paumé. Au point de laisser la violence prendre le dessus. Il meurt d'envie de lui faire payer tout ce qu'il ressent là, mais il est incapable de le faire.

Mes cheveux entre les doigts, tu tires ma tête vers l'arrière et je te regarde à travers mes paupières lourdes de désir et de frustration. Ta main sur ma gorge me fais frissonner. C'est violent, mais ô combien sexy en même temps. J'dois avoir perdu la tête. Un sourire carnassier étire mes lèvres, joueur. Do it. Whatever you wanna do... do it. Baise-moi, frappe-moi, au point où en est, les deux risquent d'se mêler de toute manière. Je remonte ma propre main sur ton poignet, mais ne fais rien pour retirer ta main de ma gorge. Serre plus fort Jayden. Que j'ai envie de dire.

Doigts crispés. Main presque tremblante, incapable de se contrôler. Prunelles  abandonnées entre le désir et la perdition. Cœur qui cogne, qui réclame trop d'attention au point de délaisser son cerveau. Il est haletant. Sur le point de sombrer. Il est même invité à sombrer, un sourire aux lèvres. Il n'aime pas ce sourire. Il désire le lui faire avaler. Il le provoque, il ne sait pas dans quel but. Sans doute qu'il éclate et qu'il se laisse complètement aller. Ses ongles s'enfoncent un peu dans la chaire. Lutte toujours féroce. Il ne semble pas comprendre les tumultes qui l'assaillent de toute part. Je ne sais pas. Vérité balancée. Il souhaite le frapper, le baiser. Il a envie de le dominer, de le faire plier à sa volonté. Mais cette fois, la contradiction n'est plus la même. Il n'est pas question de céder ou de se retenir. Non, cette fois c'est autre chose. Des pensées toutes autres, qui lui traversent l'esprit pour la première fois de sa vie. Ce martellement à l'intérieur qui vient contrebalancer. Cette envie toute aussi furieuse de se faire baiser que de le baiser. Et ça l'empêche de choisir tout autant que ça retient sa main sur sa gorge, gardant cet étau, en fragile équilibre.

Je ne sais pas. Et pourtant, tes doigts s'enfoncent un peu plus, tes ongles s'en mêlent et j'avale difficilement l'air à travers mes dents. Versatile. Dominateur dominé. J'pourrais tout aussi bien retourner la situation et te faire goûter ta propre médecine. Mais ce serait pas une bonne idée. S'il y a bien une chose dont je me souviens, c'est d'avoir eu besoin de contrôler un minimum ce qui arrivait. Ma première fois. Let me help you then. Mots marmonnés comme je peux malgré l'air qui arrive difficilement à passer. J'utilise ma main libre pour prendre la tienne et viens la déposer sur mon érection.